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La «Brutalisation» de la vie politique après la 1ère Guerre Mondiale

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Présentation au sujet: "La «Brutalisation» de la vie politique après la 1ère Guerre Mondiale"— Transcription de la présentation:

1 La «Brutalisation» de la vie politique après la 1ère Guerre Mondiale
En quoi la guerre a-t-elle inauguré un cycle de violences politiques en Europe ? Le traumatisme de la guerre, le ressentiment des vaincus, les frustrations nationalistes et l’impact de la révolution bolchévique troublent profondément l’ordre social et politique au lendemain de la guerre. En ayant accoutumé les sociétés à la violence, la Grande Guerre provoque une «brutalisation» des rapports sociaux. C’est dans ce contexte de violence que naitront les fascismes. Analyse de documents Histoire 1ere L-ES-S Nathan, 2007

2 Une thèse américaine Le mot « brutalisation » est un néologisme américain qui n’existe pas en français. Né du concept introduit par l’historien George Mosse, il s’écrit toujours entre guillemets. D’origine juive allemande, George Mosse s’est exilé aux Etats-Unis lors de la montée du nazisme. Il introduit le concept de brutalisation dans son livre Fallen Soldiers, paru en 1990, traduit en français sous le titre de « De la Grande Guerre au totalitarisme ». Pour lui, l’extrême violence expérimentée pendant la Première Guerre a eu des répercussions sur les sociétés d’entre-deux-guerres. Elle a engendré la violence politique et sociale : elle serait à l’origine de la victoire des nazis.

3 La frustration des vaincus
Otto Dix Invalides de Guerre Jouant aux Cartes 1920, Costanza, coll. priv. La «brutalisation» a particulièrement touché les pays vaincus comme l’Allemagne mais aussi l’Italie avec le sentiment de frustration ressenti à la fin de la guerre. Cette violence, au lieu de se tourner vers l’ennemi extérieur s’est tournée vers l’ennemi intérieur. Elle se manifeste par l’indifférence à l’égard de la mort de masse, la violence dans la vie quotidienne, le durcissement des comportements agressifs dans la vie politique. Cette brutalisation vient renforcer le mythe de la virilité, l’idée que la guerre a créé un homme nouveau, une « race d’acier ». C’est ce mythe de la guerre ainsi idéalisé qui est repris et exploité par l’extrême droite pendant l’entre-deux-guerres. Masken II (1920) Emil Hansen dit Nolde ( ). Son art fut jugé décadent par les nazis et, en 1941, il lui fut même interdit de peindre. francoisquinqua.sky

4 La violence d’abord par les mots
Assortiment de prospectus antisémites, affiches et autocollants. Allemagne, 1919. La brutalisation s’exerce aussi par le langage, par l’utilisation des stéréotypes, la banalisation de la violence. Les juifs sont ainsi directement désignés comme le nouvel ennemi à abattre au même titre que les bolcheviks. Ainsi se perpétue l’idée d’une guerre permanente qui favorise l’arrivée des nazis au pouvoir.  « judéo-bolchévisme » Mais cette thèse n’est pas totalement opératoire pour la France. Pour Stéphane Audouin-Rouzeau, historien français, cet ouvrage ne tient compte ni de la force du mouvement pacifiste en France dans les années vingt, ni de la spécificité des anciens combattants français qu’ont mise en lumière les travaux d’Antoine Prost. Monument aux morts pacifiste de Dardilly situé dans le département du Rhône bataillesocialiste.wordpress.com

5 Ernst Jünger (1895-1998), un militaire écrivain allemand.
Il a participé aux deux guerres mondiales dans les troupes de choc au cours de la Première et sous l'uniforme de la Wehrmacht comme officier d'occupation à Paris pendant la Seconde. Ecrivain célèbre après la publication d’Orages d'acier (1920), souvenirs de la Première Guerre mondiale. Parmi ses récits, Sur les falaises de marbre (1939), est un des plus connus. Francophile et francophone. . A Paris, en uniforme de la Wehrmacht, pendant l’Occupation En 1922, il écrit Le combat comme expérience intérieure, où figurent, ses souvenirs de la Grande Guerre et l'effet sur l'âme des soldats de conditions de vie extrêmes dans les tranchées. Il s'inscrit dans la « Kriegsideologie » et écrit dans diverses publications nationalistes, celles des ligues d'anciens combattants, et fréquente les cercles nationaux révolutionnaires, constitutifs d'un mouvement de pensée appelé la Révolution conservatrice sous la République de Weimar. Il devient proche du National-bolchévisme. Edition allemande du « Combat comme expérience intérieure » 1930

6 Ligue Spartakus de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht
Deux communistes révolutionnaires assassinés sur ordre du dirigeant social-démocrate Gustav Noske lors de la révolution allemande, en janvier 1919. Ce courant issu du mouvement ouvrier allemand, marxiste et révolutionnaire, s'est caractérisé par son refus total de la guerre en 1914, et son attachement à la démocratie ouvrière. Ce courant défend la conception de Karl Marx disant que « l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Du vivant de Rosa Luxemburg, le courant « luxemburgiste » constituait l'aile gauche (révolutionnaire) de la SPD (Parti Socialiste Allemand) allemande. À partir de la guerre de 1914, on parle de spartakisme, d'après le nom de la « Ligue spartakiste » (Spartakusbund). Ils participent à la révolution allemande de 1918, et à la fondation du Parti communiste d'Allemagne (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD) en décembre 1918. Combattants spartakistes, Berlin,1918

7 Les gardes rouges et les squadristi en Italie
Les formations de défense prolétarienne comme les Gardes Rouges participent à l'occupation des usines de Turin. Les formations de défense prolétarienne sont des formations combattantes italienne d'opposition au fascisme qui eux sont les Squadristi. Les différentes formations antifascistes destinées à s'opposer aux squadrismo sont nées spontanément mais restent liées aux positions politiques de leurs partis. Ils s'appuient sur des hommes qui ont faits l’expérience de la violence pendant la Première Guerre mondiale mais se montrèrent parfois naïfs dans l'art militaire et la défaite des Gardes Rouges à Turin en est l'illustration. Chemises noires, costume des fascistes. Faucille et marteau, symboles du communisme Torino, settembre Guardie rosse. Squadristi fascistes 1922.

8 Angelo Tasca, du communisme à l’anticommunisme
Angelo Tasca dans les années 30 Alias Ernesto Rossi, alias André Leroux, est né en 1892 en Italie. Il se fixe à Paris en 1929, où il meurt en Il a publié des ouvrages sous le pseudonyme d'Amilcare Rossi. Fils d'un ouvrier métallurgiste, il fait de solides études universitaires. Militant syndicaliste et socialiste, dirigeant de la Jeunesse socialiste piémontaise, il soutient les grèves des ouvriers de Fiat et des ouvrières des rizières. En 1920, Proche d’Antonio Gramsci, il est un des fondateurs du Parti communiste italien. En 1923 et 1926, Angelo Tasca est arrêté et mis en prison. À l'automne 1928, il est nommé représentant de l'Italie au Komintern (Internationale Communiste). Il réside à Moscou. Proche de Boukharine (révolutionnaire bolchévique de 1917), Tasca s'oppose à Staline sur la question du social-fascisme : il est d'avis que loin d'être l'ultime étape avant la destruction du capitalisme, le fascisme sert à renforcer ce dernier. Au printemps 1929, il est exclu du parti et de l'internationale communiste, sur ordre de Moscou. Il deviendra anti-communiste dans les années 30. Antonio Gramsci, fondateur du PCI. Emprisonné par Mussolini, il meurt en prison en 1937.

9 Analyse des documents : La « brutalisation » de la vie politique après la Première Guerre mondiale en Europe ( ) Recherchez les thèmes : thème 1, thème2, thème 3 Document Auteur Nature Date Idée Point de vue Public 2- Doc.1 L’humanité transformée par la guerre Ernest Jünger ( ) Officier et écrivain allemand) Roman et essai 1923 La guerre transforme les hommes en combattants Un militaire allemand Pour se justifier et faire comprendre aux Allemands et aux Français 1- Doc.2 Les vagues révolutionnaires en Europe Carte La contamination révolutionnaire communiste Toute l’Europe Information historique 3- Doc.3 Votez Spartacus Les spartakistes Rosa Luxemburg Karl Liebknecht Affiche électorale Janv. 1919 L’Extrême gauche allemande Écraser les possédants et les institutions bourgeoises Convaincre les électeurs allemands

10 Des gardes rouges aux squadristi
Document A N D I P 3- Doc.4 Occupation d’usine à Turin en 1920 Les Gardes Rouges (défense prolétarienne) Photographie 1920 Les gardes prolétariennes Se défendre Montrer la détermination des ouvriers italiens 2- Doc.5 Les violences fascistes Rossi de son vrai nom Angelo Tasca ( ) Témoignage 1938 Les squadristi, les méthodes des fascistes Description de la brutalité Analyse historique 1- Doc.6 La vie politique en Allemagne au lendemain de la guerre George Mosse ( ) historien américain d'origine allemande Ouvrage théorique D’historien 1999 Attitudes agressives nées de l’expérience de la guerre et de la mort permanente. Violence physique et verbale Analyse des conséquences de la guerre sur la vie politique en Europe Thèse historique

11 Questions sur les documents
1 / La guerre a fait des hommes des guerriers et des combattants. L’Esprit de la guerre et de la mort. 2 / Vague révolutionnaire : - La révolution d’Octobre 17, naissance du communisme en Russie. - Les insurrections en Estonie, Tchécoslovaquie, Allemagne et Hongrie. - Des troubles avec occupations d’usines et de terres en Italie, et dans toute l’Europe. Bilan : Tous réprimés violemment par les gouvernements en place avec l’aide de corps francs en Allemagne ou de troupes paramilitaires. 3 / Modes d’action et objectif : - Expédition punitive contre des antifascistes : coups de bâtons huile de ricin, destruction et assassinat. Terroriser la population, l’empêcher de protester, de se réunir. 4 / Les facteurs de cette brutalité : - Régénération personnelle et nationale - Indifférence à l’égard de la vie humaine - Énergie combattive - Engourdir la sensibilité L’Extrême Droite reprend toute cette idéologie et l’organise dans un but politique de prise du pouvoir. L’Extrême Gauche aussi mais en légitimant la défense : les Spartakistes et les gardes rouges sont une réponse à la violence de l’Extrême Droite.

12 Plan détaillé En quoi la guerre a-t-elle inauguré un cycle de violences politiques en Europe ? Intro : Rappel des 4 ans de guerre, des millions de morts, des gueules cassées et des invalides. La solidarité ancien-combattante, certains sont revenus pacifistes, d’autres enragés. L’Europe de 1918 entre destruction, désarroi et reconstruction. Comment la guerre et ses horreurs restent présentes dans les esprits ? Comment elle influe sur les combats politiques ? Comment construire une paix durable ? Les années folles : entre retour à la vie et morbidité (1) A / reconversion et reconstruction B / Le désarroi moral et l’absurdité (doc.1) C / La contamination révolutionnaire et les mouvements violents (docs. 2 et 6) Du ressenti des vaincus à la frustration des nationalistes : La violence d’extrême droite (2) A / Défaite et Diktat (doc. 2) B / Les Corps Francs et les nouveaux partis C / La violence politique et ses pratiques (doc.5 et 6) De l’espoir révolutionnaire à la défense prolétarienne : La violence d’extrême gauche (doc3 et 4) (3) A / La contamination révolutionnaire (doc. 2) B / Spartakistes et gardes rouges (docs. 3 et 4) C / La « brutalisation » des rapports sociaux (doc.3 et 5) Conclusion : la violence politique des années 20 : traumatisme de la guerre mais aussi frustrations nationalistes, ressentiment des vaincus, crise économique et sociale et contamination bolchevique. Ces violences donnent naissance au fascisme, au nazisme et au stalinisme. Les 3 totalitarismes aux idéaux et aux objectifs totalement antinomiques se retrouvent dans leurs pratiques politiques.

13 Pour en arriver aux totalitarismes
La naissance d’un concept « Pour le fasciste, tout est dans l’Etat et rien n’existe en dehors de L’Etat. Dans ce sens, le fascisme est totalitaire et l’Etat fasciste, synthèse et unité de valeur interprète et donne puissance à la vie entière du peuple. Ni groupement, ni individus en dehors de l’Etat » Mussolini, 1921 Des buts différents, des pratiques partagées en Allemagne et en URSS. 1- Un contrôle politique : les Pleins pouvoirs au Chef, disparition du pluralisme politique, et des d’élections. 2- Un contrôle économique : l’économie toute entière au service des ambitions de l’Etat : guerre de conquête ou puissance militaire 3- Un contrôle social : embrigadement du travail dans des corporations et des loisirs dans des organisations de jeunesse, après disparition des syndicats et de toutes les autres formes d’associations. 4- Et même un contrôle moral : idéologie de la violence et de la domination du plus fort.


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