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Publié parRoxanne Guillou Modifié depuis plus de 10 années
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État-providence et dynamique générationnelle : l’exemple des classes moyennes
LOUIS CHAUVEL Professeur de sociologie à Sciences-Po Paris Membre de l’Institut universitaire de France
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Le problème des générations en comparaison internationale :
Les trois modèles d’Esping-Andersen Inégalités intra- et inter- générationnelles et la typologie d’Esping-Andersen Quid de la dynamique des classes moyennes ?
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Les trois modèles d’Esping-Andersen
Gosta Esping-Andersen (Danish, born in 1947) Professor at Universitat Pompeu Fabra (Barcelona - Spain)
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Corporatiste (=Conservateur) Social-démo. (=Universaliste)
Libéral (=Résiduel) Corporatiste (=Conservateur) Social-démo. (=Universaliste) Degré de démarchandisatio n (résiduel / institutionnalisé) Référence au marché centrale Niveau intermédiaire de démarchdisat. Objectif de démarchandisati on maximale Forme de stratification sociale Inégalités économiques fortes mais faibles barrières sociales Inégalités de degré intermédiaire mais séparation des groupes sociaux Réduction maximale des inégalités et objectif de fluidité sociale Pays US UK Allemagne Suède
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2. Inégalités intra- et inter- générationnelles et la typologie d’E-A
Modèle Conservateur (Bismarckien) : FRANCE Preservation des équilibres sociaux. Assurances obligatoires professionnelles ou sectorielles, excluant les chômeurs (de longue durée) => polarisation entre insiders et outsiders, stabilité des inégalités intracohortes(?) Modèle libéral (Résiduel) : UK Le marché comme institution centrale, Etat-providence résiduel pour palier les “market failures” HL0 : plus d’inégalités intracohortes (hiérarchie économique plus forte) HL1 : moins d’inégalités entre intercohortes (concurrence entre générations) Modèle universalisté (Universaliste) : DENMARK Débat collectif responsable sur l’avenir de la protection sociale avec la participation de toutes les fractions de la société (gender, generations, etc.) HD0 : moins d’inégalités intracohortes HD1 : inégalités intercohortes mieux contrôlées (compromis entre générations)
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France wave of intercohort inequalities
after tax and transfer median income (by consumption units) 1,4 Relative income (1=Tot) 1,3 Cohort wave 1,2 1979 1,1 1984 1,0 1989 1994 0,9 Decline of 25 pts 1999 0,8 0,7 Age groups 0,6 20 30 40 50 60 Source : The Luxembourg Income Study database : and French Family expenditure surveys-INSEE 2000 for France (data archives : Maurice Halbwachs Center).
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UK stability in intercohort inequalities
Relative income (1=Tot) No Cohort wave Age groups Note : Income is after tax and social transfers, by consumption unit in the household Source : Luxembourg income study (British Family Expenditure Surveys)
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Denmark unclear increase in intercohort inequalities
Relative income (1=Tot) Slight increase for seniors Age groups Note : Income is after tax and social transfers, by consumption unit in the household Source : Luxembourg income study (DK Income tax surveys)
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France decline in senior intracohort inequalities and increase for juniors
after tax and transfer incomes (by consumption units) - 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 20 30 40 50 60 Série1 Série2 Série3 Série4 Série5 Interdecile ratio 1979 1979 1984 1984 1989 1989 1994 1994 1999 1999 Age groups Source : The Luxembourg Income Study database : and French Family expenditure surveys-INSEE 2000 for France (archives : Maurice Halbwachs Center).
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UK clear increase of intracohort inequalities
Interdecile ratio Age groups Note : Income is after tax and social transfers, by consumption unit in the household Source : Luxembourg income study (British Family Expenditure Surveys)
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Denmark light increase in intracohort inequalities
Interdecile ratio Age groups Note : Income is after tax and social transfers, by consumption unit in the household Source : Luxembourg income study (DK Income tax surveys)
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Trois grands modèles d’évolution :
Europe Continentale et Méditerranéenne (+ Japon) : protection des insiders contre les outsiders (problème : quid de l’avenir démo. en Italie, Espagne, Allemagne) United States : perception plus positive de l’avenir, mais demeure le problème au long terme de l’augmentation auto-entretenue des inégalités économiques Europe nordique : meilleur équilibre politique et de justice sociale, mais croissance de l’hétérogénéité sociale et montée de l’individualisme => les plus productifs seront-ils toujours solidaires des autres? Quid des pays émergents (travaux à développer) : Pays à croissance rapide (China, India, Taiwan ? Central-Eastern Europe?) : multiplication des opportunités à saisir par les nouvelles générations, plus d’inégalités intracohortes pour les jeunes, au bénéfice des plus diplômés Pays en stagnation (Argentine, Afrique du Nord) : inégalités intragénérationnelles et intergénérationnelles croissantes ; déstabilisation générationnelle liée à l’inflation des diplômes, au déclon du retour sur investissement scolaire, frustrations, etc.
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3. Quid de la dynamique des classes moyennes en France ?
Trois constats : Aspiration générale à appartenir à la (/aux) classe(s) moyenne(s) Stabilité globale des inégalités économiques Incertitude grandissante de la dynamique des nouvelles générations : plus d’inégalités intracohortes / plus d’inégalités intercohortes (augmentation des risques de déclin social) => Trois tendances partiellement contradictoires
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La dynamique des classes moyennes entre stagnation économique et déclin de l’Etat-providence
Définitions implicites des classes moyennes : position sociale dans une société égalitaire, dynamique de mobilité ascendante, sentiment d’appartenance et d’identification à la catégorie supérieure => Les classes moyennes ne sont pas une appellation d’origine contrôlée Les théories classiques des classes moyennes : Simmel / Schmoller : l’Etat et les “nouvelles classes moyennes”
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Simmel et l’apparition des classes moyennes
L’Etat et l’expansion de la “nouvelle classe moyenne” SCHMOLLER G. 1897, Was verstehen wir unter dem Mittelstande? Hat er im 19. Jahrhundert zu oder abgenommen?, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht. Schmoller contre la théorie marxiste de la pauperisation absolue : => La dynamique du XIXe siècle allemand : l’émergence des bureaucraties d’Etat et de grandes entreprises. Emergence d’une classe moyenne qualifiée de bureaucrates, managers, techniciens, experts – et développement d’institutions sociales de l’Etat-providence => constitution d’un “neu mittelstand” éduqué et aisé économiquement => L’Etat n’est pas simplement garant des équilibres sociaux (égalité sociale), un pourvoyeur de ressources démarchandisées, mais il est aussi un employeur spécifique
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Les divisions de l’espace social aujourd’hui
Le schéma Bourdieu Les divisions de l’espace social aujourd’hui Ressources culturelles dominantes Ressources économiques dominantes Strates supérieures Strates populaires Professions libérales Professeurs, professions scientifiques Cadres de la Ingénieurs Cadres Chefs d'entreprises Instituteurs ou fonction pub. administratifs de 10 salariés et plus assimilés d'entreprise Professions Professions Professions intermédiaires de la intermédiaires intermédiaires santé et du travail administratives de la administratives social fonction publique Techniciens Employés entreprises Commerçants Contremaîtres, Employés fonc pub, entreprises Employés agents de maîtrise Policiers et militaires agents de service Artisans Personnels des Ouvriers qualifiés, Ouvriers qualifiés de services directs aux type industriel particuliers manutention, Ouvriers qualifiés de magasinage, Chauffeurs Ouvriers non qualif transport industriel artisanal Ouvriers agricoles
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Age Group 50-55 year old Age Group 30-35 year old
Empirical and theoretical (stable returns to education) evolution of different social groups in % Age Group year old Age Group year old Sources : Enquêtes emploi INSEE, Lasmas Iresco/ Institut Quételet.
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Le débat Bourdieu/Bidou : les classes moyennes sont-elles frustrées ?
BIDOU C. 1984, Les aventuriers du quotidien : essai sur les nouvelles classes moyennes, Paris, PUF. Le problème des classes moyennes éduquées salariées selon Bourdieu : fractions dominées des classes dominantes, donc nécessairement frustrées Catherine Bidou analyse la spécificité de ces groupes sociaux dans les années : révolution des mœurs et de la culture, expansion d’une morale individualiste négociée, accès au politique, déclassement progressif des élites traditionnelles : émergence d’un nouveau rapport au politique => les « nouvelles classes moyennes » ne sont pas frustrées Problème : depuis 1984, n’y a-t-il pas un retour en arrière ? Stabilisation du pouvoir 25 ans après 1981, stagnation économique du salariat, déclin des recrutements dans le public, augmentation considérable des prix de l’immobilier, relégation des catégories intermédiaires à l’orée des villes.
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Conclusion: Adieu à la Nouvelle classe moyenne
Conclusion: Adieu à la Nouvelle classe moyenne ? => écartèlement des nouvelles générations, mobilité sociale descendante accrue, déclin d’une culture optimiste “postmatérialiste” (Bourdieu a gagné?) Après un siècle, que reste-t-il de “nouveau” avec la Nouvelle classe moyenne ? => la fin d’un modèle de développement Les conséquences d’un effet de recul (backlash) après la société d’abondance ? => Robert Merton : gérer les frustrations Quelles politiques sociales pour stabiliser une société de stagnation ?
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