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2-2-2 Art romain: Sculpture
Sculpture grecque/sculpture romaine Le portrait romain: Républicain/Impérial Le bas-relief historique
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L’art romain: la sculpture
Nous avons déjà mentionné l’admiration des Romains pour l’art grec, qu’ils importent et reproduisent, leur production propre s’inspirant de sources grecques, leurs artistes étant souvent d’origine grecque: toute une catégorie d’œuvres ne sont que des copies des œuvres grecques. Il existe toutefois dans l’art romain une autre catégorie de sculptures, qui est authentiquement romaine: il s’agit du portrait et du bas-relief narratif ou historique. Voyons donc ce que cette société cosmopolite, recherchant dans l’art l’utile et le grandiose va donner en sculpture.…
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Le portrait romain C’est la recherche de la ressemblance avec le modèle qui est la principale caractéristique de la sculpture romaine. Tandis que l’artiste grec exprimait l’idée d’un homme générique, idéal, la mentalité romaine privilégie l’individualisation et l’identification. Julius Caesar, c. 50bc Julius Caesar, c. 50bc
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Nous avons déjà vu l’individualisation du portrait dans l’art de l’époque hellénistique: mais tandis que l’artiste grec rends le portrait psychologique de son modèle, le portrait romain semble une minutieuse transposition de ses traits du visage. Sculpture hellénistique: Portrait de Delos, inquiet, vers 80 aC Buste - portrait républicain, Ier siècle av. J.C.
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Ce soin trahit ses origines: une ancienne tradition romaine voulait qu’à la mort du chef de famille, un moulage en cire de son visage fut gardé sur l’autel familial. L’origine de ce procédé remonte aux sociétés néolithiques, et subsiste de nos jours. Nous parlons de masque mortuaire. Jéricho, Jordanie: les cranes plâtrés des ancêtres, 7000 à 6000 ans avant J.C. Masque mortuaire de Victor Hugo, 1885
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Ces masques en cire étaient périssables: à partir du Ier siècle les patriciens veulent en avoir des copies en marbre: ces portraits soulignaient leur haut lignage familial. Ces têtes de marbre sont des documents visuels, non des œuvres d’art, et peuvent être recopiées, comme ici dans ce portrait du Patricien romain portant les bustes de ses ancêtres, vers 30 av. J.C. Patricien romain portant les bustes de ses ancêtres, vers 30 av. J.C.
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La sculpture républicaine
Dès la période républicaine, les chefs politiques et militaires sont honorés par les statues, à l’image des sculptures d’athlètes vainqueurs ou autre personnalités, érigées dans les sanctuaires grecs. Ces statues n’ont pas subsisté, nous ne savons pas si elles étaient faites ressemblantes ou si elles identifiaient les modèles par leur pose, leurs attributs, et les inscriptions, mais l’attention portée aux détails du vêtement, nous laisse le supposer. Cette sculpture de l’Orateur est étrusque, mais le geste s’adressant à la foule est typiquement romain. L’Orateur
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Le portrait romain républicain: recherche de la ressemblance, individualisation et identification plutôt qu’idéalisation Julius Caesar, c. 50bc Julius Caesar, c. 50 avant J.C.
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La sculpture impériale
Cette tradition change avec l’Empire: nous pouvons nous en apercevoir avec le portrait de l’Empereur Auguste: si le geste et le réalisme du rendu du vêtement demeurent, le portrait semble plus idéalisé: nous ne savons pas si cette statue représente un Dieu ou un homme? Nous y retrouvons dans l’art romain le concept, originaire d’Égypte, de la divinité de la personne du souverain. Les Romains vont user de ce procédé d’abord dans les provinces orientales où cette croyance est traditionnellement établie… Augustus in armor, 40bc, vatikanski muzej Auguste de Primaporta, vers 20 av. J.C.
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… pour ensuite l’adopter comme part de la politique officielle: nous pouvons parler de propagande.
Auguste de Primaporta, vers 20 av. J.C. Empereur Octavian Augustus, Ier siècle après JC
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L’image de l’empereur tient bientôt lieu d’effigie de l’Empire: tout Romain reconnait l’Empereur pour en avoir vu le portrait, soit sur une statue, soit celle frappée sur la monnaie. Augustus as Pontifex Maximus, 40bc Augustus Pontifex Maximus, 40bc
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Marc-Aurèle, statue équestre, 161-180 aD
Trajan, Marc Aurèle (replica Campidoglio, original musée Capitolin) Trajan, Empereur AD
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La statue équestre en bronze de Marc-Aurèle fait partie d’une tradition établie depuis Jules César. Elle est la seule qui nous soit parvenue. L’empereur y est représenté en maître victorieux, le cheval symbolisant sa force, son esprit martial. Marc-Aurèle, statue équestre, aD
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L’empereur Trajan (AD 98-117)
Trajan a le visage glabre: ses successeur vont porter la barbe en signe d’admiration pour les philosophes grecs: À partir du IIème siècle, nous retrouvons le classicisme de l’art impérial romain, surtout avec les empereurs Hadrien et Marc-Aurèle, hommes de réflexion. Marc-Aurèle, Empereur 161 – 180 aD L’empereur Trajan (AD ) Empereur Antoninus Pius, 138–161
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Bas reliefs historiques
L’art impérial ne se limite pas aux portraits. Les empereurs commémorent les événements importants de leur règne sur des bas reliefs narratifs. Colonne Trajane, Ara Pacis,
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Ces bas reliefs historiques nous rappellent l’art du Proche Orient: nous avons déjà vu les reliefs narratifs donnant un compte-rendu détaillé des campagnes militaires royales décorer les palais assyrien et perses: 865bc,cca King Ashurnasirpal II ( BC), palais de Darius à Persepolis
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Dès le IIIème siècle av. J
Dès le IIIème siècle av. J.C, les Romains représentent leur victoires sur les panneaux peints portés dans les processions. Au cours des dernières années de la République ces représentations acquièrent une forme plus durable: sculptées en bas-relief, elles sont fixées sur des édifices: autels monumentaux (Ara Pacis), colonnes (colonne Trajane) ou arcs de triomphe (Arc de Titus). Autel de la paix, Arc de Titus, colonne Trajane
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L’empereur Auguste, « prince de la Paix » érige à Rome un monumental autel de la paix (Ara Pacis) (13-9 av J.C.) Ara Pacis, l’autel de la Paix, Rome (empereur Auguste, la construction voté par le Sénat en 13 av JC et érigé en quatre ans)
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Une frise monumentale court le long du mur, où apparaissent les scènes allégoriques, les panneaux décoratifs mais aussi la procession solennelle menée par l’empereur.
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Si les représentations symboliques rappellent l’arc hellénistique, les panneaux décoratifs n’ont pas d’équivalent dans l’art grec. Apparait le souci de l’artiste de représenter la profondeur spatiale: nous voyons l’atténuation de la profondeur de taille pour l’arrière plan dans la représentation symbolique. Ce souci n’apparait pas dans le panneau décoratif: l’artiste nous confirme qu’il s’agit bien d’une décoration.
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Mais c’est en comparant la procession impériale d’Auguste avec la procession à l’honneur d’Athéna de la frise du Parthénon, en Grèce, que nous voyons le plus facilement la différence entre le bas-relief grec et le bas-relief romain. Parthénon, La procession à l’honneur d’Athèna av. J.C., Phidias Ara Pacis, la procession impériale d’Auguste, 13-9 av J.C.
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La frise du Parthénon appartient à un monde idéal, intemporel: il s’agit d’une procession mythique. L’accent est sur le rythme de cette frise, et du rituel lui-même. parthenon frise_du_parthenon_ _av_JC_Phidias La frise du Parthénon, av. J.C., Phidias
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À Ara Pacis par contre, une multitude de détails nous indiquent un événement déterminé, récent, connu. Les participants, membres de la famille royale, sont traités comme des portraits, le comportement des enfants est anecdotique…
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L’Arc de Titus Cet arc de triomphe fut érigé en 81 après J. C
L’Arc de Titus Cet arc de triomphe fut érigé en 81 après J.C. pour commémorer les victoires de l’empereur Titus. Il présente deux importants reliefs historiques représentant le cortège triomphal célébrant la conquête de Jérusalem.
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Il présente deux importants reliefs historique représentant le cortège triomphal célébrant la conquête de Jérusalem: ici aussi il s’agit d’un événement historique récent et connu.
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L’Arc de Titus, 81 après J.C., Rome
Il s’agit d’un événement historique récent et connu: on peut reconnaitre le chandelier à sept branche, porté en procession comme part du butin. L’Arc de Titus, 81 après J.C., Rome
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Souvenez vous que l’artiste grec par contre, pour commémorer une bataille, par exemple les victoires sur les Perses, la représentait comme un combat symbolique, mythique: celui des Lapithes et des Centaures ou celui des Grecs et des Amazones, comme ici Scopas, dans la frise du Mausolée d’Halicarnasse… scopas the-battle-of-the-greeks-and-the-amazons-from-the-mausoleum-of-halicarnassus-circa-350-bc Combat des Grecs et des Amazones, Scopas, frise du Mausolée d’Halicarnasse, 350 av. J.C.
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La colonne Trajane Érigée au début du IIème siècle après J. C
La colonne Trajane Érigée au début du IIème siècle après J.C., pour célébrer les victoires de Trajan sur les Daces, la plus remarquable de ces colonnes inspirées des obélisques égyptiens, est la colonne de Trajan. Colonne Trajane, IIème siècle après J.C.
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La colonne Trajane est remarquable par son hauteur (37,5 m avec la base) mais surtout par son relief narratif enroulé en spirale, une bande continue de 197 m.
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La frise en spirale de la colonne Trajane : pour que le contenu du relief soit clair et explicatif, et la composition de chaque épisode participe au déroulement continu des scènes l’artiste sacrifie la profondeur spatiale et réduit le paysage et l’architecture au décor.
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Dégager l’essentiel: C’est la recherche de la ressemblance avec le modèle qui est la principale caractéristique de la sculpture romaine. Tandis que l’artiste grec exprimait l’idée d’un homme générique, idéal, la mentalité romaine privilégie l’individualisation et l’identification. Le portrait romain républicain recherche la ressemblance, l’individualisation et l’identification. Cette tradition change avec l’Empire: si le geste et le réalisme du rendu du vêtement demeurent, le portrait impérial semble plus idéalisé. Nous y retrouvons dans l’art romain le concept, originaire d’Égypte, de la divinité de la personne du souverain. Bas relief historiques: si le bas relief grec représente les combats mythiques et les événements intemporels, le bas relief romain représente des événement déterminés, récents, connus, les participants traités en portraits.
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Le minimum: Sculpture grecque: l’homme idéal, combats mythiques, événements intemporels. Sculpture romaine républicaine: réalisme, individualisation, identification. Dans la sculpture romaine impériale par contre, retour à l’idéalisation du portrait de l’empereur. Le bas-relief romain commémore les événements déterminés, récents, connus, reconnaissable, les participants sont traités en portrait.
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Revenons aux portraits: ceux de la période impériale sont nombreux et de styles divers: entre les portrait des ancêtres réalistes, de tradition républicaine, et classiques à l’inspiration grecque de la sculpture impériale. Ils vont suivre l’évolution de la société romaine. Empereur Augustus, vers 14–37 Caracalla (Empereur from AD 211 to 217)
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Les empereurs de la dynastie Julio-claudienne vont se faire des portraits classicisants:
Emperor Gaius Julius Caesar Germanicus, known as Caligula, 37–42 Tiberius (Emperor from AD 14 to 37) Bust of Emperor Nero, c. 60ad
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La dynastie flavienne, de militaires arrivée au pouvoir, affiche un scepticisme quant à la nature divine de l’empereur: « il parait que je vais devenir Dieu »
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L’empereur Trajan (AD 98-117)
À partir du IIème siècle, nous retrouvons le classicisme de l’art impérial romain, surtout avec les empereurs Hadrien et Marc-Aurèle, hommes de réflexion. Trajan a le visage glabre: ses successeur vont porter la barbe en signe d’admiration pour les philosophes grecs: Marc-Aurèle, Empereur 161 – 180 aD L’empereur Trajan (AD ) Empereur Antoninus Pius, 138–161
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La période d’instabilité à partir du IIIème siècle, avec menaces barbares et successions au trône par meurtre, voit une suite d’« empereurs soldats ». Leur court règne ne leur laisse pas le temps de croire en leur nature divine: nous retrouvons le réalisme républicain. Philippe l’Arabe, aD
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Cette tête, probablement le portrait du philosophe grec Plotin, illustre un autre aspect de la crise: le corps est une apparence grossière de l’âme véritable, pourquoi conserver l’apparence de cette apparence? Tête (Plotin), fin IIIème siècle ap. J.C., Ostie
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Cette idée annonce la fin du portrait romain: si la ressemblance physique n’a pas d’importance, la représentation n’est que symbole: nous sommes à l’aube du christianisme. C’est ainsi qu’il faut voir la colossale tête de Constantin, premier empereur chrétien. Empereur Constantin, vers 324–337
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