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Publié parÉloise Guichard Modifié depuis plus de 9 années
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Magali Reghezza-Zitt ENS
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Consensus et dépolitisation Consensus semble caractériser les questions environnementales : « tous les experts sont d’accord », « on ne peut qu’être pour le développement durable », etc. Notions positivement connotées Ensemble de termes plastiques, élastiques et … flous car polysémiques : développement durable, résilience, gouvernance, bonnes pratiques, etc. Consensus masque de fortes divergences : Interprétatives du contenu des notions Sur les idéologies qui sous-tendent ces positions de chacun Sur les politiques à appliquer : esprit, lettre et pratique Sur l’application concrète des principes et les conflits qui découlent des contradictions inhérentes à certains de ces principes
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L’environnement, un objet paradoxal L’environnement est un objet éminemment politique : Implique des choix collectifs et individuels Implique des jeux de pouvoirs Implique des discours, des représentations, des idéologies L’environnement est aujourd’hui dépolitisé : Pas de véritable débat public mobilisant des citoyens éclairés Déport de la responsabilité du politique vers les experts et l’administration (tendance ancienne à la « technocratisation ») Contexte de triple défiance : vis-à-vis des politiques, vis-à-vis des « experts », vis-à-vis des grands récits Cette dépolitisation a une conséquence immédiate : La décision s’opère sur le mode du dissensus et du contentieux Les résultats sont faibles, insatisfaisants
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La société du risque La décision politique, telle qu'elle a été en tous cas élaborée dans les sociétés modernes repose sur la mise en risque de l’aléatoire : réduire la part de l'aléatoire par du calcul de probabilité calculer des moyennes de dommages de sorte qu'il est possible de produire des analyses coûts-bénéfices soumettre la décision à cette rationalité économique dans un contexte de démocratie représentative où le citoyen éclairé délègue son pouvoir de décision aux élus. Une fois la décision prise, le politique la territorialise : il découpe un périmètre auquel il associe un acteur compétent, en charge d'appliquer sur ce périmètre les règles, normes, dispositifs pratiques, qui visent à mettre en œuvre la décision.
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La nouvelle donne de l’incertitude Les risques environnementaux globaux ou les catastrophes « naturelles » qui affectent les villes globales relèvent de l'incertitude. Dans les sciences du risque, on parle d'incertitude pour désigner l'aléatoire en tant qu'il ne peut pas être soumis au calcul de probabilité. L'incertitude, c'est lorsque le danger échappe à la mesure et donc à la mise en risque. Les menaces environnementales sont complexes, invisibles, largement imprévisibles, pour partie largement inconnues Les effets sont décalées dans l'espace et le temps. Il n'est donc plus possible d'utiliser ces recettes "classiques". Le politique est alors démuni face à la prise de décision et l'impératif d'action. Les systèmes juridiques et normatifs peinent également à s’adapter, encourageant les « mauvaises pratiques »
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Le triple déplacement Déplacement du côté des experts qui pose au passage la question de la place de ces chercheurs dans la société de leur rôle de lanceur d'alerte, de leur positionnement médiatique, de leur indépendance, etc. Déplacement du côté de la technique et de la technocratie sous couvert de resocialisation : exemple de l’adaptation Déplacement sur l'individu et le citoyen, dans un contexte plus général d'affirmation des principes du libéralisme et de moralisation des catastrophes : exemple de la résilience
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Quelques exemples Résilience et adaptation : Biologisation des capacités, non interrogation des capabilités On fait peser sur les individus la responsabilité (morale) de la décision sans interroger les conditions sociales, économiques et politiques du choix ce qui permet au passage de ne pas remettre en cause l'ordre établi. Gouvernance, bien(s) commun(s) Glissement de l’intérêt général au « bien » Glissement du général au collectif/commun avec la problème du tout comme somme des parties : NIMBY : somme des intérêts particulier ne fait pas l’intérêt général Loi du nombre, groupe de pressions comme facteur d’inégalités Question de l’accès à la décision, de l’accès au politique : justice et injustice environnementale
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Les conditions de la repolitisation Éclairer, éduquer, informer le citoyen Des problèmes complexes qui demandent une solide culture scientifique Du temps d’explication que l’on n’a pas Le refus de l’argument d’autorité Quel espace public pour le dialogue (et non pas le débat ou la polémique)? Légitimité, légitimation de la décision : démocratie participative, représentative, délibérative
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