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Publié parDanièle Le bars Modifié depuis plus de 9 années
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La Maternité et la Modernité dans les Romans de Monique Larue Susan Ireland Alice Luo Fall 2004 Mère et modernité, deux mots mésallies. La mère peut-elle être moderne? - France Théoret
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Dans les années soixante et soixante-dix, de nombreux romans et textes théoriques ont la figure de la mère. Ces œuvres peignent cette femme comme un modèle négatif que la fille doit rejeter. Selon Adrienne Rich, c’est parce que « La mère représente la victime en nous, la femme sans liberté, la martyre. » Les filles ont peur de devenir leurs mères et de vivre la même vie qu’elles. La « matrophobie » n’est pas la peur de la mère ou de la maternité, mais la peur de devenir sa mère. La matrophobie
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Monique LaRue fait le parallèle entre la maternité et la servitude lorsqu’elle explique pourquoi elle a rejeté la maternité pendant sa jeunesse: « Moi, quand j’avais vingt ans, je ne voulais pas avoir d’enfant…La maternité nous apparaissait…comme une façon de réduire la femme. »
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Donc, il existe une dichotomie: une femme doit être Une femme-libre-célibataire Une mère attachée Il n’y a pas de terrain entre les deux et les femmes doivent choisir entre une carrière et une famille. En même temps, le rôle de la mère était relégué dans les marges de la littérature.
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« Le matricide symbolique peut s’exprimer par une négation totale de la mère: rejet définitif de son mode de vie, choix d’une autre figure pour la remplacer, neutralisation de son influence et de son pouvoir. » - Lori Saint-Martin Le nom de la Mère, 1999
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Dans les années de 1980, les écrivaines québécoises ont commencé à réexaminer l’image traditionnelle de la maternité. Pendant cette époque, Monique LaRue a écrit ses trois premiers livres: La Cohorte Fictive (1979) Les Faux Fuyants (1982) Copies Conformes (1989) Elle remet la mère dans le discours féministe comme un sujet d’exploration, et pas « un objet de répression et de silence narratif » Aussi, dans ces romans, Monique LaRue a examiné les valeurs et les mythes qui sont associés avec la maternité.
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Le but des écrivains: de transformer la matrophobie en un réflexion intensive sur ce que pourrait être une maternité enfin définie par les femmes (plutôt qu’imposée par la société). Pas de libérer la fille de la mère, mais de « nous libérer avec nos mères » Chercher de nouveaux modèles pour les rapports entre femmes qui ne soient pas basés sur l’opposition entre les filles et les mères
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« Le problème avec la mère, aujourd’hui, demeure, qu’en faire? Car ou qu’on la fuie, dénie, refoule, elle revient. » - Monique LaRue
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Les premiers romans de Monique LaRue présentent les perspectives et les vies quotidiennes de trois mères Finalement, ce personnage peux quitter les marges de la littérature féministe.
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Une création d’hommes La figure traditionnelle de la mère dans la littérature québécoise La mère fertile avec beaucoup d’enfants C’est une idéalisation de la maternité pour des raisons démographiques et politiques: la survie d’un Québec francophone en Amérique du Nord. Dans ce sens, la mère est une création d’hommes; son rôle est de reproduire dans La Maison du Père. Elle se définit seulement par sa capacité de produire des enfants.
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Selon Mary Jean Green, les nouvelles figures maternelles fortes qui apparaissent dans les romans publiés après la Deuxième Guerre mondiale émergent à une époque ou les valeurs auxquelles les mères sont associées sont devenues problématiques.
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Ca, c’est le paradoxe au centre de l’oeuvre de Monique LaRue Elle remet en question les valeurs et les mythes culturels associés à la maternité au moment où la famille traditionnelle est en train de disparaître, ou l’urbanisation a amené beaucoup de gens à quitter la campagne et où le féminisme a transformé les attentes des femmes en ce qui concerne la famille et le travail.
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En effet, les mères créées par Monique LaRue cherchent à se resituer par rapport aux valeurs de passe et proposent une nouvelle direction et vision de leur vie.
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La cohorte fictive La protagoniste de ce roman est une mère et une écrivaine. Ce livre discute la difficulté pour une femme d’écrire dans « La Maison du Père. » Il est aussi contre la vieille opposition entre la création et la procréation, une opposition qui associe les hommes à l’écriture et l’esprit, et les femmes à la reproduction et le corps. C’est parce que au Québec, la non- maternité est une condition pour être écrivaine.
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Clothilde est la narratrice Elle refuse d’accepter l’idée que la créativité artistique est incompatible avec la maternité. Elle cherche à montrer qu’elle ne ressemble pas à Virginia Woolf parce qu’elle n’a pas besoin d’une “chambre à soi” pour écrire. Elle a un petit fils, qui n’est qu’un bébé, et ils habitent dans un petit bungalow dans la banlieue. Elle partage son temps et son espace avec son fils Elle écrit quand il dort et elle crée ses personnages quand elle fait la lessive.
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“La femme mariée gardant son bébé” qui invente des histoires “debout entre la laveuse et la sécheuse Maytag automatiques. “
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Clothilde est l’évidence que cette mère au foyer n’est plus l’objet du discours d’un homme ou de sa fille mais a accès au statut de sujet écrivant.
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La naissance de son bébé et l’achèvement de son livre soulignent le double rôle de la protagoniste comme mère et écrivaine. Cette relation crée aussi la structure du roman. Le terme « accouchement » pour décrire le bébé et le livre sert à contester la notion qu’une femme doit choisir entre les deux. La transformation de l’écrivaine en la mère- en-travail attire l’attention sur la complémentarité des deux formes de créativité de la narratrice.
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“Ca vient encore de se mêler, le livre et le bébé.” Le bébé est « comme un livre mais de peau. » Ces phrases expriment le rapport entre les deux travails, et souligne l’idee que l’écriture n’est pas seulement le territoire des hommes.
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Le personnage de Clothilde réunit l’esprit et le corps d’une femme; elle échappe à la “décapitation” qui réduit de nombreuses femmes au silence.
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Clothilde s’est battue contre l’idée que les expériences d’une femme n’ont pas de valeur littéraire. « La réel de la mère écœure. Le trivial de la mère choque. On ne doit pas parles de ça: trop réel. » - Monique LaRue Elle explique que les expériences de la mère sont les plus méprisées. Clothilde refait ces attitudes en racontant ses expériences personnelles avec la maternité.
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La protagoniste réexamine les stéréotypes qui sont associés avec la maternité: La Vierge La mère neurotique et folle L’instinct maternel L’idée d’une bonne mère Clothilde est une mère moderne, une mère réelle qui ne soit « ni déesse, ni vierge, ni sorcière,» mais « envisageable, vivante. »
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Le livre de Clothilde C’est une histoire de beaucoup de générations des femmes dans une famille Il raconte la généalogie féministe De cette façon, Clothilde peut examiner la transformation du rapport entre la mère et la fille, et L’évolution de l’attitude au sujet de la maternité.
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Le corps maternel « L’image de la mère est déterminée plus intensément par son corps que…l’image de la femme » -Marianne Hirsch Le ventre est le symbole traditionnel de la maternité. Pour LaRue, le ventre représente aussi le danger que les femmes soient réduites a la fonction de mère: « La mère aujourd’hui doit affirmer que son ventre ne l’attachera pas à la maison…et tout faire pour que le ventre maternel ne réduise pas le corps de la femme au silence, ou aux cris, ou aux larmes. »
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La solution de Clothilde L’attitude de Clothilde devant cette situation se caractérise par le “refus radical” et représente le “NON radical des femmes modernes à l’invivable maternité.” Elle doit se distinguer de la masse des femmes muettes. Son écriture l’aide à ne pas être anonyme. « Je refuse ce sort, envers et contre tous j’écrirai que j’existe. »
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« Faire d’une protagoniste une « auteure », est de lui donner le contrôle sur les conventions qui traditionnellement l’ont contrôlée. » - Gayle Greene
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Clothilde a cherché un équilibre entre la réalité et la fiction, son bébé et son livre. Elle « nage entre deux eaux et savoir s’y maintenir » et « va contre la courant » Clothilde représente l’espoir de Monique LaRue que des voix de mère continueront à se faire entendre et que les mères ne resteront pas « en dehors du sens et de la représentation. »
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