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Agnès Ricroch, Catherine Laurent, Christophe Giraud, Audrey Boisron, Patrick Bonnafous, Anne Thurneyssen, Carine Lecoeur, Aurélie Trouvé et Daniel Perraud.

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1 Agnès Ricroch, Catherine Laurent, Christophe Giraud, Audrey Boisron, Patrick Bonnafous, Anne Thurneyssen, Carine Lecoeur, Aurélie Trouvé et Daniel Perraud Quel accès aux connaissances scientifiques pour la rédaction de dispositifs à l’interface agriculture, conservation de la biodiversité et processus sociaux ? Séminaire EBP Biosoc / MAP - 8 février 2008

2 Le cadre de notre étude

3 On observe que, séparément, il existe sur ces sujets des connaissances scientifiques. Mais, paradoxalement, sur les problèmes de conservation de la biodiversité Pullin et al. au R.-U. (2004), montrent que les connaissances scientifiques existantes ne sont pas ou peu utilisées.  Quelle est la situation en France dans le cadre de l’agriculture durable ?  La nécessité d’articuler ces trois objectifs ne soulève-t-elle pas des difficultés supplémentaires ? Préambule : Il existe des contradictions entre objectifs de production agricoles, de cohésion économique et de protection de la biodiversité. CadreDémarcheRésultatsConclusion

4 4 L’objectif principal de notre enquête, est d’identifier les difficultés d’accès aux connaissances scientifiques dans la rédaction / conception de mesures concernant l’agriculture et la préservation de la biodiversité. CadreDémarcheRésultatsConclusion  Il ne s’agit pas de construire un échantillon représentatif, mais de rencontrer des personnes représentant un éventail de situations différentes.

5 La démarche méthodologique

6 1.Choix de mesures réalisées, mettant en jeu production agricole et conservation de la biodiversité (SCE, CAD, Natura 2000). 2.Adaptation d’un questionnaire permettant de tester les acquis de la méthode Evidence- Based Decision et précédemment utilisé pour une étude sur les rédacteurs de mesures de gestion des espaces naturels au R-U. 3.Identification des niveaux institutionnels et des personnes chargées de la rédaction ou de l’adaptation du contenu des mesures aux différentes étapes du processus administratif. 4. Réalisation des entretiens auprès des rédacteurs / concepteurs. 5.Analyse des résultats des entretiens et mise en relation avec une étude des connaissances disponibles. CadreDémarcheRésultatsConclusion Les étapes

7 Notre questionnaire cherche à évaluer les difficultés d’accès aux « évidences factuelles ».  Le questionnaire se décline en trois parties : –le rédacteur / concepteur et les conditions historiques et institutionnelles de la rédaction du contenu technique des mesures, –des questions fermées sur les sources d’informations qui ont été effectivement mobilisées par cette personne pour concevoir le contenu technique des mesures étudiées, –des questions plus générales sur les difficultés rencontrées.  Les entretiens en face à face sont réalisés aux différents échelons administratifs (durée environ 2 heures) :  niveau départemental,  niveau régional,  niveau national. CadreDémarcheRésultatsConclusion

8 Nous avons choisi 3 cas d’étude présentant une certaine marge de manœuvre au niveau local :  Une mesure du premier pilier de la PAC faisant partie de la conditionnalité (BCAE). Les SCE « Surface en couvert environnemental »  Une mesure du second pilier s’inscrivant dans le PDRN Les CAD « Contrat d’Agriculture Durable » à enjeu de protection de la biodiversité.  Une mesure zonée ayant son origine dans les politiques environnementales européennes Natura 2000 et plus particulièrement les processus de délimitation des territoires. CadreDémarcheRésultatsConclusion

9 Le choix des 4 départements : Les quatre départements ont été choisis en fonction d’acquis des équipes de recherche de notre programme et présentant des questions différentes de relations agriculture / biodiversité. soit quatre régions différentes. Vendée Loir-et-Cher Ardèche Ille-et-Vilaine CadreDémarcheRésultatsConclusion

10 Les résultats des entretiens

11 11 Entre février 2007 et février 2008, 35 entretiens ont été réalisés. 14 entretiens 11 entretiens 4 régions 4 départements National : MAP & MEDAD 10 entretiens Des entretiens complémentaires : 12 (2 Eure-et-Loir, 10 en Ardèche) CadreDémarcheRésultatsConclusion

12 12 CadreDémarcheRésultatsConclusion L’utilisation de connaissances scientifiques n’est pas systématique. 23 personnes déclarent avoir utilisé le texte d’autres mesures (ex. Directive Nitrates (91/676/CEE), Directive Oiseaux (79/409/CEE), Directive Habitats (92/43/CEE), mesures prises dans d’autres pays…) pour rédiger la mesure étudiée. 17 personnes déclarent ne jamais avoir utilisé de publications scientifiques pour la rédaction de la mesure. 12 personnes déclarent avoir toujours ou souvent utilisé des articles de vulgarisation.

13 Une grande diversité d’attitudes vis-à-vis des connaissances scientifiques. Des attitudes différentes sont observées : pas de recherche, recherche active individuelle et/ou par délégation à d’autres personnes et/ou consultation de réseaux… Ce qui apparaît également influencer : – le poids de la formation initiale des concepteurs/rédacteurs pour constituer des réseaux, pour utiliser des articles scientifiques et pour aborder la recherche d’information. – le contexte politique local (pression des ONG et des OPA…), – et la façon dont les dossiers habituellement instruits dans le service. CadreDémarcheRésultatsConclusion On note l’absence de procédure prédéterminée pour organiser la recherche des connaissances scientifiques.

14 14 L’utilisation des articles scientifiques L’accès aux bases de données scientifiques est problématique. soit accès difficile soit aucun accès 22 personnes n’ont pas lu d’article scientifique dans l’année (sur 34). Hors bases de données, accès à d’autres informations via Internet 13 personnes estiment avoir toujours ou souvent utilisé de la documentation électronique, car l’accès à Internet est généralisé (32 personnes sur 35). CadreDémarcheRésultatsConclusion

15 L’appropriation des connaissances scientifiques est délicate. La littérature scientifique est principalement en anglais (12 personnes ne lisent pas ou mal l’anglais), Les données sont inadaptées aux questions qu’ils se posent, Le domaine de validité des connaissances n’est pas clairement explicité. CadreDémarcheRésultatsConclusion L’évaluation du domaine de validité des connaissances disponibles est difficile. 18 personnes estiment qu’il est difficile d’évaluer le domaine de validité des connaissances disponibles (ex. extrapolation géo, généralisation de données), mais 12 personnes affirment qu’elles n’ont pas à juger du domaine de validité, car elles n’ont pas utilisé des connaissances scientifiques.

16 La majorité des personnes mettent en avant le recours au savoir d’expérience. 22 personnes ont recours à l’expérience de terrain (vécu personnel, réseau relationnel…), –certaines pour pallier les difficultés d’accès aux connaissances scientifiques. –d’autres comme source alternative. CadreDémarcheRésultatsConclusion D’autres formes de connaissances sont utilisées. Un recours important à l’expertise : 12 personnes sur 35 estiment avoir utilisé des experts, et aux approches participatives qui sollicitent diverses personnes : association, ingénieurs, agriculteurs, syndicats, chercheurs, universitaires…

17 Le données manquent sur l’articulation entre processus sociaux, pratiques agricoles et particularités écologiques.  Ce résultat corrobore des observations issues de la littérature indiquant le manque de données sur cette articulation. CadreDémarcheRésultatsConclusion 34 personnes répondent qu’il n’existe pas d’indicateurs permettant de mesurer des différences d’impact des mesures selon les caractéristiques structurelles et fonctionnelles des exploitations agricoles.

18 Certaines disciplines scientifiques paraissent peu mobilisées. Certaines sont régulièrement sollicitées (agronomie, écologie, économie…) lors de la recherche d’informations. D’autres ne le sont jamais comme la géographie (zonage pour Natura 2000). CadreDémarcheRésultatsConclusion

19 La question du temps est déclarée cruciale. Le manque de temps est souvent évoqué comme un facteur limitant. CadreDémarcheRésultatsConclusion Cependant, en médecine, EBM montre que ce problème de temps doit se résoudre par l’organisation collective et l’utilisation d’instruments intermédiaires (méta-connaissances).  On ne peut pas attribuer ce problème au seul manque d’organisation des individus.

20 Différents outils supplémentaires sont demandés pour améliorer leur organisation.  d’un état des lieux des connaissances scientifiques et des controverses disponibles dans le domaine  d’une meilleure communication entre groupes de travail sur un même thème  d’un expert dans ce domaine au sein de votre organisation chargé spécifiquement de communiquer les résultats de la recherche dans un domaine donné  d’une meilleure communication entre terrain et pouvoir décisionnel CadreDémarcheRésultatsConclusion A la question « Avez-vous fait appel à des personnes ou des organisations extérieures pour leur confier des recherches ? » 16 personnes répondent oui. 5 personnes 4 personnes 3 personnes A la question « De quel type d’outils auriez-vous souhaité disposer ? »

21 La méconnaissance des approches en terme d’ «Evidence-based Decision » est notable. Seules 4 personnes en ont entendu parler. CadreDémarcheRésultatsConclusion

22 En guise de conclusion

23 Intérêts et limites de notre étude. Limites de la méthode –Traçabilité des personnes recherchées –Problèmes de mémoire et absence de traces écrites –Désir de présenter un historique de la rédaction –Perte de savoir et de savoir-faire dans la transmission CadreDémarcheRésultatsConclusion Un grand intérêt pour le sujet manifesté par nos interlocuteurs.  Notre échantillonnage ne permet pas d’interpréter nos résultats comme une évaluation des procédures mises en œuvre pour élaborer les politiques.

24 24 CadreDémarcheRésultatsConclusion Le questionnaire transposé au contexte de l’agriculture semble assez robuste et fournit un grand nombre d’informations. Identifier les problèmes ne donne pas forcément la clé de leur résolution. Quelle place accordée aux approches en terme d’EBD ? Faut-il mettre en place des organisations collectives permettant de mieux maîtriser les nouvelles configurations de l’articulation « science / pratique » ? En conclusion, comme les connaissances scientifiques évoluent et se complexifient, il est justifié de travailler de façon approfondie sur des méta-connaissances. Cependant, nos résultats permettent d’identifier un problème structurel réel.

25 Merci de votre attention


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