0 0 L’agriculture durable et la Méditerranée Guillaume BENOIT.

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1 0 0 L’agriculture durable et la Méditerranée Guillaume BENOIT

2 1 1 I. Agriculture durable: un changement de paradigme II. La Méditerranée III. Le Maroc IV. Une « vision » méditerranéenne

3 2 2 I. L’agriculture: une affaire de société L’agriculture n’est pas un secteur qui ne concernerait que les producteurs Elle est organiquement une activité de gestion des écosystèmes et de la biosphère et elle est notre alimentation à tous Les évolutions agricoles et alimentaires ont toujours eu une influence sur la société, son organisation et sa durabilité. L’agriculture est située au cœur des nouveaux grands défis posés à la planète : eau et sols, énergie, biodiversité et diversité culturelle, changement climatique; pauvreté et déséquilibres régionaux, sécurité alimentaire, stabilité, mondialisation/durabilité Bien plus que d’autres secteurs, elle est aujourd’hui interrogée non seulement sur sa viabilité propre, mais aussi sur ses relations avec une société en transformation (nouveaux enjeux, nouvelles demandes) Dans une perspective de développement durable, l’agriculture est un élément incontournable, d’abord parce qu’elle constitue un lien fonctionnel, à la fois culturel, économique, technique et institutionnel, entre nature et sociétés humaines.

4 3 3 D’une vision réductionniste à une vision holistique, De l’agriculture conventionnelle à l’agriculture durable

5 4 4 I. L’agriculture durable : Cherche à concilier productivité et conservation des ressources naturelles. Améliore le fonctionnement de l’écosystème pour produire plus et/ou mieux : des biens et des services Cherche à conserver et valoriser la diversité biologique et culturelle pour une plus grande résilience et adaptation des systèmes agricoles et alimentaires. Basée sur un dialogue des savoirs entre savoirs locaux et savoirs formels. Systèmes intensifs en connaissances. S’inscrit dans de nouvelles formes d’articulation entre monde rural et monde urbain

6 5 5 Une époque de changement Rencontre agriculture/environnement, nouveaux savoirs « Agriculture productive à haute valeur environnementale » « Intensification écologique » « Révolution doublement verte » « Agronomie intégrale » Agro-écologie, Semis direct sous couvert végétal,,… Nouvelles articulations villes campagnes Produits bio, Produits et dynamiques terroirs. IG AO. Tourisme rural, agro- tourisme Nouveaux circuits courts villes/agriculture périurbaine Commerce équitable Contrats eau verte « Paiements pour services environnementaux » Economie conventionnelle/économie verte Un changement d’époque

7 6 6 I. Quelques raisons du changement Remise en cause des bases physiques et économiques de l’agriculture conventionnelle Coût énergétique. Gravité des impacts environnementaux : eau, sols, biodiversité, GES Nouvelles demandes de la société, recherche de « sens » Champs considérable possible d’innovation et de progrès. Progrès accessible à la petite agriculture Politiques de développement durable

8 7 7 II Méditerranée: un espace « dévoré » par la montagne

9 8 8 II. Méditerranée: la rupture démographique

10 9 9 II. Méditerranée: une explosion urbaine très problématique

11 10 II. Populations agricoles: divergence Nord/Sud Au Sud: Forte dualité agricole Importance clef de la « petite agriculture » Des enjeux majeurs d’équilibre urbain/rural, et de stabilité

12 11 Importance clef de l’agriculture dans le Sud et l’Est Méditerranéen : 20% des emplois (MA TR 40%) 10 à 20% PIB. Forte contribution de la croissance PIBA à la croissance du PIB (sup 1/3 en Tunisie) Dualité et fragilités. Possibilités de progrès si sortie dualité. Clef développement rural. Croissance marché interne Produits méditerranéens, biodiversité valorisables 83% de l’eau. Gestion eau pluviale et écosystèmes. Dégradations très fortes (eau, sols, …) Enjeux lourds d’équilibre urbain/rural, de sécurité alimentaire, d’environnement (désertification, eau,..), de sortie de la pauvreté

13 12 II. Méditerranée: diversité territoriale, pastoralisme

14 13 Littoralisation : double dégradation et double risque de « désagricolisation » Arrière pays Marginalisation, déprise/ feux Surexploitation, désertification Plaines fluviales et côtières Compétition eau et terres. Artificialisation, étalement urbain, Épuisement, salinisation Reculs agricoles Inondations Tendance à une économie minière, rentière

15 14 Diversité, qualité patrimoniale Biodiversité/surface (Méditerranée/monde) Mer: 7% sur 0,8% Terre: 10% sur 1,6% Paysages culturels. Diversité naturelle, culturelle, agricole Panier méditerranéen. Diète méditerranéenne PO+ES+FR+IT+GR = 80% des AO et IG de l’UE Tourisme rural

16 15 Surexploitation de l’eau Rabattement des nappes Désertification Feux Sécheresses

17 16 II. Méditerranée: la rupture climatique Eau (écoulement) 2050/1950

18 17 III. Le Maroc: 5 grands agrosystèmes Forte dualité Plan Maroc Vert: Du million d’hectares irrigués au million d’entreprises agricoles Nouvelle politique agricole

19 18 III LE PLAN MAROC VERT : Des enjeux considérables Enjeux sociaux et de développement durable Enjeux économiques majeurs Impact direct et indirect très important sur la croissance (14% amont + 5% aval du PIB) Impact potentiellement massif sur l’emploi (4 millions d’emplois) Impact sur la stabilité macroéconomique, notamment la balance commerciale Enjeux de stabilité pour un tissu de producteurs très fragile Enjeux d’aménagement du territoire dans toutes les régions Enjeux de développement durable, notamment compétition pour l’accès à l’eau Enjeux d’accès (qualité/prix) pour 30 millions de consommateurs

20 19 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 Une conviction claire : l’agriculture comme principal moteur de croissance et de lutte contre la pauvreté au Maroc (« Emergence x 2 ») 1 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 « Une agriculture pour tous sans exclusive » mais des stratégies différenciées selon le tissu cible (Pilier I et Pilier II) 2 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 « Traiter le problème de fond du tissu des acteurs » : modèles d’agrégation innovants, adaptés à chaque filière et socialement équitables 3 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 « Au centre de l’équation : l’investissement » Objectif : 10 Md DH par an autour d’une Offre Maroc ciblée 4 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 « Aucune filière condamnée au Maroc » : importance de libérer les acteurs de marché au service du développement 6 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 « Une approche pragmatique, transactionnelle » : 1.000 à 1.500 projets de développement concrets 5 6 LIGNES STRATEGIQUES Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 3 Une conviction claire : l’agriculture comme principal moteur de croissance et de lutte contre la pauvreté au Maroc (« Emergence x 2 ») 1 1 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 3 « Une agriculture pour tous sans exclusive » mais des stratégies différenciées selon le tissu cible (Pilier I et Pilier II) 2 2 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 3 « Traiter le problème de fond du tissu des acteurs » : modèles d’agrégation innovants, adaptés à chaque filière et socialement équitables 3 3 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 3 « Au centre de l’équation : l’investissement » Objectif : 10 Md DH par an autour d’une Offre Maroc ciblée 4 4 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 3 « Mise à niveau de toutes les filières » : importance de libérer les acteurs au service du développement 6 6 Nécessité d’une stratégie autour de 2 piliers prenant en compte toutes les catégories d’acteurs, y compris les plus fragiles 3 3 « Une approche pragmatique, transactionnelle » : 1.000 à 1.500 projets de développement concrets 5 5

21 20 III. Maroc : professionnaliser la petite agriculture 1.5000.000 exploitations –150.000 engagées dans les circuits marchands, bancables, immatriculables. 10% des exploitations, 22% de la SAU, 30% de l’irrigué – 750.000 PMEA, susceptibles de se développer dans une logique d’entreprises 50% des exploitations, 70% de la SAU, 65% de l’irrigué – 600.000 micro-exploitations 40% des exploitations, 8,5% de la SAU, 5% de l’irrigué Professionnaliser les PMEA: agir localement, élargir couple espace/temps (douar, temps cyclique). Economie du savoir : appui de la filière technologique

22 21 III. Maroc : Importance majeure des zones « difficiles » Importance stratégique Pilier 2 MontagnesSaharien Oasis Semi aride Bour favorable Grds périmètres irrigués N exp.437.00085.000520.000288.000100.000 Pop ag2,680,573,711,90 Pop rur3,720,865,121,90 SAU1,660,243,842,280,71 SAU irg0,220,140,080,100,71 80% de la pop agri (7 M) et rurale 70% des exploitations Sécurité alimentaire rurale 2/3 de la SAU, 35% SAU irrig Parcours et forêts Eau, biodiversité, paysages Communautés locales Douars Jmaa

23 22 Pilier 2 : Six Défis Majeurs valoriser l’agriculture (SAU) ainsi que toutes les ressources pastorales et végétales de l’espace agraire (hors SAU) Valoriser les atouts des territoires et les possibilités de marché, permettre l’accès au marché et la montée d’échelle économique Autonomisation des acteurs. Dynamiques cumulatives et pérennes de développement (exploitations, territoires, filières) Assurer un service environnemental: moyens aux agriculteurs et leurs communautés de gérer durablement les ressources naturelles, celles-ci étant reconnues comme des "biens publics" Anticiper l'adaptation au changement climatique, en particulier, les modifications probables de la géographie agricole à 2 -3 décennies Développer des synergies avec les autres politiques contribuant au développement rural intégré …

24 23 PILIER 2 (Montagnes, oasis) Approche territoriale « Terroirs » Valoriser les atouts locaux Qualité produits et services, ressource humaine Professionnaliser la petite agriculture Réussir la montée d’échelle Gérer durablement et valoriser les ressources naturelles Niveaux d’échelles : exploitation, terroir villageois, périmètre, aire pastorale, petite région Appui (filière du savoir) aux agriculteurs et groupements, initiateurs et responsables des projets. Importance filière du savoir : ‘front office’ / ‘back office’

25 24 Gestion des ressources naturelles (montagnes et oasis) : nécessité d’innovations Responsabilisation accrue des communautés de base (douars/jmaa, AUEA, coopératives) approches contractuelles de longue duré suivi technique de l’administration compensations et incitations financières : services rendus à l’ensemble de la collectivité nationale pour la gestion de biens publics Suivi des progrès (indicateurs, évaluations) Mise en place d’opérations tests (opérations groupées d’aménagement des terroirs) sur SAU, + espaces pastoraux. Chartes

26 25 IV Vision d’une agriculture durable ( Méditerranée) 1. Professionnalisation et structuration réussie de la petite agriculture au Sud et à l’Est. Economie du savoir: appuyer PMEA pour accès au marché, + de productivité (verte) = clef du développement rural – Maroc: « Le million d’entreprises agricoles » Pilier1/Pilier 2 2. Adaptation au changement climatique et à la pénurie d’eau : économie et valorisation de l’eau, adéquation offre/demande (contrats nappe) intensification écologique et résilience des agrosystèmes élevage/pastoralisme OGM ? 3. Une nouvelle agriculture péri-urbaine valorisation et protection des terres, circuits courts AMAP. Ex de Marseille

27 26 4. Agro-sylvo-pastoralisme durable et dynamiques « terroirs » Production aussi de services environnementaux, de ‘biens publics’ ’ Eau, sols, végétation résilience Diversité paysage Feux, inondations Sécurité alimentaire Équilibre urbain/rural Accueil du public Donc: Plans de progrès exploitations et territoires, PSE, contractualisation, droits et devoirs d’usage Intégration territoriale des fonctions Performance multifonctionnelle des exploitations et communautés

28 27 … Dynamiques de « terroirs » (montagnes, oasis,…) Valorisation des spécificités/diversités et nouveaux marchés Produits et services de qualité. Synergie agriculture, tourisme, artisanat, alimentation Relations communautés locales/ressources naturelles Réussir le lien Valeur ajoutée/durabilité (cahier des charges AOP IGP).

29 28 Conclusion Méditerranée/Maroc : vulnérabilités ++++ et atouts ++ Sortir économie minière/rentière, sortir dualité agricole Économie méditerranéenne de qualité Réussir révolution de l’« économie verte » Nouveau contrat agriculture/société. Nouvelles agricultures, nouvelles articulations villes/campagnes, nouvelles ruralités Importance de l’innovation. Importance des « sauts » au Sud, chemins spécifiques de développement durable Filière du savoir, contractualisation, PSE

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31 30 Conclusion : intérêt du Maroc pour la Méditerranée Des vulnérabilités importantes, mais aussi: Pays de grande diversité Tradition et modernité De nouvelles dynamiques rurales : produits de terroir, tourisme rural, ONG, COPAG,… Réflexion stratégique de qualité. Nouveaux engagements: Plan Maroc Vert, loi SDOQ, recherche agronomique,… Statut avancé avec UE