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1  On observe souvent que les langues ne peuvent se suffire à elles- mêmes, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent répondre à tous les besoins de communication.

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3  On observe souvent que les langues ne peuvent se suffire à elles- mêmes, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent répondre à tous les besoins de communication de leurs utilisateurs sans emprunter à d’autres langues. Rien de plus normal en effet que des mots d’une langue contribuent à dynamiser un autre système linguistique en s’ajoutant aux ressources de celui-ci. Il en est ainsi pour le français qui, au cours de son histoire, a emprunté au grec, au latin, à l’italien, à l’anglais, etc. 2

4 franceiraniraquealmagn e paristehranbaghda d berlin lyonbijar dijonesfahan marsell e karkool 3

5  Certaines de ces langues sont marquées par la rapidité du processus de l’emprunt. L’emploi de noms hybrides, souvent péjoratifs, pour qualifier des variétés fortement anglicisées qui se caractérisent par l’alternance et l’interférence de langues1 (spanglish ou espanglish, pour l’espagnol; japlish, pour le japonais; denglish, pour l’allemand; hinglish, pour l’hindi; franglais ou franglish, pour le français) montre bien tout le poids de l’influence de l’anglais sur le système de ces langues. 4

6 Histoire: 1. Le terme alternance de langue (code switching) renvoie à une situation d’interaction sociolinguistique où le locuteur d’une langue utilise, en alternance, plus d’une langue au cours d’une même conversation, d’un même discours. L’alternance de langue se distingue d’une autre situation d’interaction sociolinguistique, appelée interférence de langue (code mixing), où le locuteur utilise à l’intérieur d’un même discours (ou d’un même énoncé), construit selon le système d’une langue, un grand nombre d’emprunts lexicaux, phonétiques, syntaxiques, etc. 2. Le terme emprunt massif fait référence à un transfert important d’unités lexicales d’une langue à une autre, souvent dans certains domaines particuliers. 5

7  Les mots, tout comme les langues, sont intimement liés au système de représentations particulier à chaque collectivité. Ce système symbolique se traduit par une culture, c’est-à-dire par une manière collective de vivre, de se représenter les réalités concrètes et abstraites et de les exprimer par l’usage de la langue. Toutes les cultures vivantes s’édifient à partir d’un tel système symbolique dont la construction, l’organisation et l’expression ne peuvent se faire sans la langue, qui permet à chaque collectivité de développer une forme originale de pensée, de création, d’action et de communication 6

8  Ainsi, les langues ne sont pas des systèmes de signes interchangeables, pas plus que les mots ne sont des étiquettes de désignation remplaçables les unes par les autres, sans conséquences socioculturelles. Par exemple, il n’est pas indifférent d’utiliser training (au lieu du mot français entraînement)4, speech (au lieu de discours), meeting (au lieu de rencontre ou de manifestation), self-control (au lieu de maîtrise de soi, loser (au lieu de perdant), etc., ou encore une terminologie technique anglaise au lieu d’une terminologie française existante. 7


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