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Jean-Louis Lessard Cégep de Baie-Comeau
LE ROMANTISME « Le romantisme est un mouvement européen qui se manifeste dans les lettres dès la fin du XVIIIe en Angleterre et en Allemagne, puis au XIXe en France, en Italie et en Espagne. Il se caractérise par une réaction du sentiment contre la raison ; cherchant l'évasion dans le rêve, dans l'exotisme ou le passé, il exalte le goût du mystère et du fantastique. Il réclame la libre expression de la sensibilité et, prônant le culte du "moi", affirme son opposition à l'idéal classique. » Le romantisme en Europe : Littérature : Chateaubriand, Lamartine, Musset, Hugo, Vigny, Schiller, Goethe, Byron Musique : Beethoven, Chopin, Schubert, Schuman, Brahms, Rossini, Weber, Berlioz ... Beaux-arts : Friedrich, Goya, Géricault, Delacroix, Turner... « Romantisme dit Art Moderne - c'est-à-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l'infini ... » Baudelaire Jean-Louis Lessard Cégep de Baie-Comeau
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Napoléon Bonaparte Victor Hugo
Les trois grandes figures romantiques Beethoven (dont on entend le début de la cinquième) Napoléon Bonaparte (dont l’action a engendré une période de rêves et de déceptions) Victor Hugo : sa stature imposante fait de lui l’homme du 19e siècle. Trois personnages plus grands que nature, mégalomanes. Napoléon Bonaparte Victor Hugo Ludwig van Beethoven
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François René de Chateaubriand
Trois grandes figures romantiques (de gauche à droite) Germaine de STAEL ( ) Romancière et essayiste. Exilée par Napoléon, Mme de Staël parcourt l'Europe et rapporte de nouvelles idées sur la littérature. De la littérature, essai, Delphine, roman, De l'Allemagne, essai, 1813 François-René de Chateaubriand ( ) (Voir plus loin) Frédéric Chopin (Voir plus loin) Frédéric Chopin Germaine de Staël François René de Chateaubriand
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La Liberté guidant le peuple (1830) de Delacroix
En 1830, la révolution de Juillet mit un terme au gouvernement des Bourbons qui fut remplacé par une monarchie constitutionnelle dirigée par Louis-Philippe d'Orléans. Ce tableau apparaît comme un témoignage de l'adhésion de Delacroix aux idéaux de liberté et de justice pour lesquels une partie du peuple combattait alors. (Voir l’analyse du tableau : diapo. 22)
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L'arbre aux corbeaux - 1822 (Gaspar Friedrich) (1774-1840)
Au XIXe siècle, on retiendra surtout les falaises, le vent et les nuages de Caspar David Friedrich, de loin la figure la plus importante de la peinture romantique allemande. « Le motif principal est un chêne qui s’étend sur le sens de la largeur, avec ses branches en partie mortes et desséchées. Débordant sur l ’espace du ciel et le dominant, il crée une grille sinueuse, presque biomorphe, qui se découpe sur l’intense luminosité du soleil couchant…il est évident que le chêne de Friedrich est conçu comme une métaphore négative et sinistre, renforcée par les corneilles, oiseaux de mauvais augure. » (Charles Sala)
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Femmes d ’Alger dans leur appartement (1834) Delacroix - (1788 - 1863)
Orient arabe - exotisme (vêtements, tapis, femme noire) « Une chaleur pesante régnant dans la pièce, les couleurs orientales (rose, orange, noir et bleu) des murs et des vêtements ainsi que la vie quotidienne qui transparaît dans cette scène ont à la fois qq chose d’exotique et d’intime » (Collaboration. Du Baroque au romantisme, Marabout)
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PLAN DU DIAPORAMA LES GRANDES DATES LE COURANT ROMANTIQUE LA PEINTURE
LES AUTEURS LA MUSIQUE
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La prise de la Bastille Le 14 juillet 1789
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Déclaration des droits de la personne et du citoyen (le 26 août 1789)
Article 1 - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Article 6 - La loi est l'expres-sion de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de con-courir personnellement ou par leurs représentants à sa for-mation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ces yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. Article 1 - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Article 2 - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. Article 3 - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. Article 4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. Article 5 - La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas. Article 6 - La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ces yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. Article 7 - Nul homme ne peut être accusé, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir à l'instant ; il se rend coupable par la résistance. Article 8 - La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée. Article 9 - Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi. Article 10 - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. Article 11 - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. Article 12 - La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux à qui elle est confiée. Article 13 - Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés. Article 14 - Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée. Article 15 - La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. Article 16 - Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. Article 17 - La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.
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L’exécution de Louis XVI Le 21 janvier 1793
La mort du roi Louis XVI est condamné à mort: On a peur qu'il s'échappe de prison et tente de fuir Il est guillotiné le 21 janvier 1793 Marie-Antoinette est condamnée et guillotinée en octobre 1793 L’exécution de Louis XVI Le 21 janvier 1793
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L’exécution de Robespierre Le 28 juillet 1794
Le Règne de la Terreur La nouvelle république doit faire face à une guerre civile et à une guerre extérieure: Les monarques européens désirent supprimer la République, les armées autrichiennes menacent encore une fois les frontières françaises Des royalistes français mènent une révolte en Vendée -pour réduire les ennemis intérieurs -pour sauver la République Le Règne de la Terreur: la guillotine Pendant 14 mois, plus de 300,000 suspects sont arrêtés, plus de 17,000 sont exécutés La guillotine marchait jour et nuit sur la Place de la Concorde En province, on exécute tous qui démontrent la moindre opposition à la Révolution La fin de la Terreur Les chefs de la Convention se disputent le pouvoir Opposition de Danton et Robespierre Accusé de modération et de trahison des principes de la Révolution, Robespierre fait guillotiner Danton Robespierre proclame le dogme officiel de l'Etre Suprême Robespierre perd son pouvoir et est guillotiné à son tour en 1794 Le Comité de salut public est aboli C'est la fin de la Terreur L’exécution de Robespierre Le 28 juillet 1794
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Napoléon Bonaparte Général1796 Premier consul 1802 Empereur 1804
(gauche) Bonaparte comme premier Consul, 1799 peint par Ingres (centre) Napoléon, lors de son couronnement (le 8 mai 1804) peint par Ingres. (droite) Bonaparte traversant les Alpes peint par Louis David (1800). _______________________ Biographie 15 Août Naissance de Bonaparte à Ajaccio. Neuf ans plus tard, il entre au Collège militaire royal de Brienne Septembre 1793 Bonaparte est envoyé à Toulon comme Commandant d'artillerie et le 18 décembre aide à reprendre la ville aux Anglais. 5 Octobre 1795 Nommé Commandant de l'Armée de l'Intérieur, il écrase l'insurrection Royaliste devant l'Eglise St Roch à Paris. Le 26, il est nommé Chef de l'Armée d'Italie. 2 Mars 1796 Il est nommé Général en chef de l'Armée d'Italie. 10 Mars Mariage de Bonaparte et de Rose de Beauharnais, future Joséphine. 2 Juillet Bonaparte et hommes débarquent à Alexandrie (Egypte). 1er Août 1799 Il retourne en Egypte et repousse les Turcs qui ont débarqué à Aboukir. 9 Novembre Bonaparte organise le 18 Brumaire un coup d'état, réussi grâce au soutien de son frère aux Cinq-Cents. En 1801 Napoléon signe le Concordat avec le pape Pie VII. Il obtient le droit de veto sur les nominations ecclésiastiques. En 1802, assuré de tous les pouvoirs, la Constitution de l’an X le désigne Consul à vie. Finalement le 2 décembre 1804, Napoléon, désormais appelé Napoléon Ier, est sacré empereur par le pape Pie VII à Notre-Dame de Paris. Général1796 Premier consul 1802 Empereur 1804
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La victoire d’Austerlitz (1805)
Apogée et déchéance La victoire d’Austerlitz (1805) (gauche) Austerlitz Napoléon donnant ses ordres à ses maréchaux avant la bataille. par Vernet (droite) La retraite de Russie (Staubach ?) ___________________ 19 octobre 1805 : Napoléon bat les Autrichiens à Ulm. 2 décembre 1805 : Victoire d'Austerlitz. 30 mars 1806 : Joseph Bonaparte est proclamé roi de Naples. 5 juin 1806 : Louis Bonaparte devient roi de Hollande. 14 octobre 1806 : Napoléon défait les Prussiens à Iéna. 2 mai 1808 : Insurrection de Madrid contre la mainmise des Français sur l'Espagne. 4 juin 1808 : Joseph est proclamé roi d'Espagne. Murat le remplace à Naples. 4 décembre 1808 : Napoléon reprend Madrid aux insurgés. 6 juillet 1809 : Victoire de Wagram. Arrestation du pape. 2 avril 1810 : Mariage de Napoléon avec Marie-Louise de Habsbourg. 19 janvier 1812 : Victoire de Wellington en Espagne. 14 septembre 1812 : Napoléon entre dans Moscou. 18 octobre 1812 : Début de la retraite de Russie. 21 juin 1813 : Wellington bat les Français à Vittoria. 12 août 1813 : L'Autriche se joint à la Prusse et à la Russie contre la France. 16-19 octobre 1813 : Défaite de Napoléon à Leipzig. 30-31 mars 1814 : Paris s'ouvre aux ennemis. 2 avril 1814 : Le Sénat prononce la déchéance de Napoléon. 6 avril 1814 : Napoléon abdique sans conditions. Le traité de Fontainebleau lui assure l'île d'Elbe. 26 février 1815 : Napoléon quitte l'île d'Elbe. 20 mars 1815 : Napoléon est de retour à Paris. 18 juin 1815 : Défaite de Napoléon à Waterloo. 15 juillet 1815 : Napoléon se livre aux Anglais. La défaite de Russie (1812)
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LES GRANDES DATES 1789 La Révolution française (1re république).
1799 Napoléon Bonaparte devient consul. 1804 Bonaparte est empereur (1er empire). Guerres napoléoniennes. La restauration : Louis XVlll et Charles X (retour de la monarchie). 1830 Révolution (Charles X abdique) Règne de Louis-Philippe.(La monarchie de Juillet) 1848 Révolution (2e république). 1851 Coup d’état. Napoléon lll se proclame empereur (2e empire). LE CONSULAT ( ) 1799 Napoléon Bonaparte est nommé Premier Consul 1801 Napoléon signe le Concordat avec le Pape 1802 Napoléon devient Consul à vie LE PREMIER EMPIRE ( ) 1804 Napoléon est sacré Empereur (voir le tableau: le Sacre de Napoléon par Jacques-Louis David) 1814 Napoléon abdique; il est exilé à l'île d'Elbe LA PREMIERE RESTAURATION 1815 Louis XVIII monte sur le trône; il règne avec la Charte LES CENT JOURS 1815 Napoléon revient et Louis XVIII s'enfuit juin La défaite de Napoléon à Waterloo 1815 Napoléon est exilé à l'île Sauinte-Hélène oû il meurt en 1821 LA DEUXIEME RESTAURATION 1815 Louis XVIII revient au trône 1824 Louis XVIII meurt; Charles X monte sur le trône 27, 28, 29 juillet Les Trois glorieuses - Paris se couvre de barricades Charles X abdique LA MONARCHIE DE JUILLET 1830 Louis-Philippe devient "roi des Français" 1848 Révolution; Louis-Philippe abdique LA SECONDE REPUBLIQUE 1848 Gouvernement provisoire 1849 Louis Napoléon (neveu de Napoléon Ier) est élu président de la République 2 déc Coup d'état (ratifié 3 semaines plus tard par un plébiscite); Louis-Napoléon devient le «prince-président »
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LE COURANT ROMANTIQUE Le Romantisme est né en Allemagne et en Angleterre à la fin du XVllle siècle. Germaine de Staël, Jean-Jacques Rousseau et René de Chateaubriand l’introduisent en France. En 1827, Victor Hugo réunit autour de lui les principaux artistes et fonde le Cénacle. Le mouvement est à son apogée. La bataille d’Hernani (1830) vient consacrer la victoire du romantisme sur ceux et celles qui s’y étaient opposés. Le romantisme est né en Angleterre et en Allemagne autour de 1795, mais déjà une sensibilité nouvelle s'exprimait avec des œuvres comme les Nuits (1742) de Young, les Confessions ( ) et les Rêveries d'un promeneur solitaire (1782) de Jean-Jacques Rousseau ou le Werther (1774) de Goethe. Au tout début du 19e siècle, en France, Chateaubriand ( ) et Mme de Staël ( ) annoncent aussi le romantisme, l'un par son goût pour l'introspection et l'autre par sa curiosité envers la jeune littérature allemande, mais ce n'est que vers 1820 que le courant romantique s'impose en France. À partir de 1827, année où Hugo fonde le Cénacle autour duquel se réunissent Lamartine, Musset, Vigny, Nerval et des peintres comme Delacroix, le romantisme est l'influence dominante de la vie artistique et intellectuelle française. Le romantisme a complètement renouvelé le paysage littéraire français. Il a imposé des thèmes naguère négligés tels la nature ou le fantastique. Il a mis au goût du jour le Moyen Âge et a provoqué des modes italianisantes et hispanisantes. Les romantiques, cherchant à la fois l'originalité et une expressivité aussi directe que possible, ont aussi aimé explorer de nouvelles formes artistiques: ils ont créé un théâtre plus libre, ils ont fait du roman un genre majeur et ils ont libéré la poésie jusqu'à inventer le poème en prose. De fait, le romantisme est sans nul doute le mouvement artistique le plus important du 19e siècle. Il est vrai qu'à partir de 1848, avec l'effondrement de la monarchie en France, le courant s'essouffle, ne se survivant plus qu'à travers quelques génies comme Hugo; mais avec Baudelaire, puis chez les symbolistes, l'influence romantique s'est prolongée jusqu'à la toute fin du siècle. (Jacques Lemaire)
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LE CREDO ROMANTIQUE « L’art n’a que faire des lisières, des menottes, des baillons; il nous dit : Va ! Et vous lâche dans ce grand jardin de poésie, où il n’y a pas de fruits défendus. » (Victor Hugo) Le XIXe siècle: transformations politiques et sociales « Alors s'assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse. » (Alfred de Musset) Le siècle qui suit la Révolution de 1789 en est un de bouleversements. La proclamation de la République amorce un long processus d'accélération de l'histoire, qui bouleversera la France et l'Europe entière. Un nombre ahurissant de régimes politiques se succèdent en ce siècle ponctué de soulèvements populaires dans les villes comme dans les campagnes: un consulat, deux empires, deux monarchies (trois rois) et trois républiques. La liberté et la souveraineté démocratique triomphent finalement de l'autorité et de la légitimité monarchique en cette période d'une exceptionnelle complexité qui aura laissé son empreinte sur les individus: les incertitudes politiques ne furent pas sans effet sur les mentalités. Une société en pleine mutation, qui perdait ses ancrages traditionnels et ignorait ce que lui réservait l'avenir, se sentit alors totalement déstabilisée. La tourmente révolutionnaire, qui aurait dû profiter au peuple, assura plutôt la prise du pouvoir par la classe bourgeoise qui détenait les richesses et qui tira seule profit du développement urbain et industriel en cours, en dépit de l'effervescence politique. Le grand perdant fut celui-là même qui croyait avoir fait la Révolution pour améliorer sa situation: le peuple. Les ouvriers se virent contraints, en cette époque où la science faisait pourtant d'immenses progrès, de se soumettre aux lois sauvages d'un libéralisme économique qui n'entendait et ne comprenait que le mot « profit». Aussi, non seulement leur sort ne s'améliora pas, mais ils devinrent dès lors les esclaves du machinisme naissant. On devine que terreau facilitera la germination d'une autre révolution: celle du syndicalisme et du socialisme. (Michel Laurin)
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PRINCIPES ESTHÉTIQUES
CLASSIQUES ROMANTIQUES Vérité universelle Type Respect des règles Distinction des genres La raison La mesure La bienséance Vérité personnelle Individu Refus des règles Mélange des genres Les émotions La démesure La provocation L'INSPIRATION ROMANTIQUE Les écrivains romantiques substituent à la recherche d'une vérité universelle et abstraite la description d'une expérience particulière et concrète. Aux classiques, ils reprochent d'avoir posé en principe la souveraineté de la raison, qui impose les mêmes exigences à tous les hommes, et d'avoir sacrifié à cette faculté privilégiée les caprices de la rêverie ou les élans du cœur, qui livrent le secret des âmes indï- viduelles. «Aimez donc la raison », proclamait Boileau; Musset affirme au contraire «qu'il faut déraisonner ». Poètes et romanciers évoquent leurs amours, leurs deuils, leurs aspirations, leurs délires, révélant ainsi au public les pro- fondeurs de leur sensibilité; ou bien encore ils s'évadent en imagination vers des siècles disparus, vers des contrées lointaines, dont ils tentent de faire revivre la poésie ou la splendeur. L'ESTHÉTIQUE ROMANTIQUE Les écrivains romantiques opposent aux règles de l'art la liberté dans l'art. Impossible de traduire dans une langue conventionnelle la fraîcheur des émotions vécues, la richesse des visions rêvées: il faut donc utiliser tous les mots évocateurs, sans craindre d'appeler les choses par leur nom. Impossible de transcrire des états mouvants, des impressions fuyantes, en se soumettant au rythme monotone et aux coupes implacables du vers classique: il faut donc «déniaiser l'alexandrin b selon l'expression de Victor Hugo, c'est-à-dire varier les rythmes, assouplir la césure, recourir à des images neuves, à des symboles hardis, qui permettent de suggérer dans sa diversité la vie de l'âme. Impossible d'exprimer toute une expérience humaine en séparant conventi0nnellement le comique et le tragique; impossible de dérouler avec vraisemblance une intrigue historique si l'on s'obstine à représenter, comme le voulait Boileau, «en un lieu, en un jour, un seul fait accompli »: il faut donc, au théâtre, mélanger les genres et renoncer aux tyranniques unités. La campagne contre la prétendue «universalité » du goût classique est menée avec une violence tapageuse. » LA MORALE ROMANTIQUE Enfin, les écrivains romantiques tendent à affranchir l'individu des contraintes imposées par l'ordre religieux ou social. Ils célèbrent le droit à la passion, le droit au bonheur et dénoncent les obstacles qui entrav~l'essor du génie. Ils créent un type de héros sombre et fatal, révolté contre les hommes et parfois même contre Dieu, abandonné à des forces obscures qui l'entraînent dans l'abîme; et ce beau ténébreux exerce sur les âmes un attrait redoutable par la singularité tragique de son destin. (Castex et Surer)
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THÈME 1 – LE MOI Accent sur l’individu Grandes passions
Les THÈMES du MOI « Le romantisme français se définit par une prédominance du Moi et de ses sentiments. Cet accent mis sur l'individu se comprend aisément dès qu'on se rappelle que la génération romantique naît alors que tous les repères collectifs viennent de s'effondrer. En effet, après les espoirs suscités par la révolution de 1789, après les années où Napoléon avait concentré sur lui les feux de la gloire, la restauration ne propose qu'un régime réactionnaire et mesquin. Après plusieurs décennies où la France avait été au centre de l'Histoire, à l'avant-garde de l'aventure humaine, la société proposée aux jeunes, autour de , semble désespérément fade. De là, ce repli sur soi caractéristique du romantisme. La prédominance du Moi a pris des formes diverses. Chez Stendhal, le culte du Moi se confond avec une quête effrénée de bonheur, alors que chez Hugo (par exemple dans Ce siècle avait deux ans) le Je du poète constitue le centre de la création divine et il est donc, plus que tout autre homme, capable de comprendre les finalités de l'univers. Pour Hugo, comme pour Novalis et Hölderlin avant lui, le poète ressemble à un prophète, à un voyant. La primauté du Moi et la confrontation à un univers social désespérément ennuyeux, surtout après l'exemple de Napoléon, expliquent l'importance à la fois de la passion et du désenchantement. La passion, c'est d'abord la passion amoureuse qui se nourrit d'obstacles et de dépassements. En ce sens, l‘oeuvre romantique la plus caractéristique est sans doute le Tristan et Isolde de Wagner: la fusion n'est jamais assez absolue et seule la mort, débarrassant les deux amants de leurs corps, apparaît satisfaisante. Toutefois, si l'amour est ce à quoi on songe en premier, la passion romantique peut prendre bien d'autres formes comme la révolte (l'exemple de Byron est célèbre chez les romantiques français), le désir de connaissance (Faust est une autre influence étrangère importante, notamment chez Nerval) ou la quête de Dieu (entre autres chez Lamartine). Enfin, si la passion ne peut être satisfaite - et chez les romantiques elle l'est rarement en dehors de la mort - le désenchantement apparaît. On parle alors de Mal du siècle, de nostalgie, de mélancolie (El Desdichado est par excellence le poème de la perte mélancolique). Il est en tout cas remarquable comme le romantisme relève souvent d'une esthétique du malheur: il a mis en scène d'éternels automnes, des soleils couchants toujours répétés et le suicide (cf. Rolla et, dans une toute autre tonalité, Il n'avait pas vingt ans) lui-même devient un thème à la mode. Le romantisme est, plus que la plupart des courants littéraires du passé, près de nous; et cela s'explique justement parce qu'il a mis le Moi au centre de ses intérêts. La dynamique entretenue entre un univers social insatisfaisant, la quête de passion et le désenchantement n'est, après tout, pas très différente maintenant de ce qu'elle fut il y a deux cents ans. » Romantisme ©Jacques Lemaire, 1999, 2000 Tableau: Friedrich - Le voyageur au-dessus de la mer de nuages (1818) Solitude dans la nature - rêverie - pensée au-dessus du monde - montagne - Accent sur l’individu Grandes passions Le mal du siècle
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La manifestation du divin
THÈME 2 – LA NATURE La NATURE « Avec les romantiques, le thème de la Nature devient majeur. Comme on l'a vu ailleurs sur ce site, la Nature est, pour plusieurs poètes du début du 19e siècle, l'incarnation la plus tangible de Dieu. C'est par elle que, comme on le voit chez Hugo et Lamartine, le divin manifeste le mieux sa grandeur. Mais pour la plupart des romantiques, le spectacle de la Nature ramène d'abord à l'Homme lui-même: l'automne et les soleils couchants deviennent dès lors des images du déclin de nos vies, alors que le vent qui gémit et le roseau qui soupire symbolisent bien entendu les émotions du poète lui-même. Même en musique, notamment dans la Pastorale de Beethoven, c'est bien moins une description de paysages champêtres qu'il faut entendre que l'écho de la sérénité ou de la colère vécue par un homme. La Nature, enfin, est un lieu de repos, de recueillement; en s'y arrêtant, on oublie la société, les tracas de la vie mondaine. Il est d'ailleurs conséquent à l'esprit romantique qu'on se confie plus aisément à un lac qu'à un ami en chair et en os. C'est bien là le signe, à la fois, du dédain des romantiques pour l'univers social et du goût de ces poètes pour la méditation, pour un retour sur soi que la Nature, comme un miroir, ne fait que favoriser. » Romantisme ©Jacques Lemaire, 1999, 2000 _____________ Tableau : Le matin de Caspar Friedrich L ’homme perdu dans une nature démesurée. Destin humain. Métaphysique. Un miroir de l’âme Une confidente La manifestation du divin
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THÈME 3 – L’IDÉAL SOCIAL Liberté Égalité Fraternité
Le 3 mai 1808 (FRANCISCO DE GOYA ( ) est remarquable à cause de la densité des émotions qu'il provoque, en particulier par un clair-obscur violent, et les contrastes allégoriques entre les victimes (lumière, couleur, personnalisation, désordre) et les soldats (obscurité, gris et noirs, anonymat, geste discipliné des bourreaux) . Revendication de la liberté - oppression des armées napoléoniennes - mourir pour la liberté. «Tandis que Gautier murit sa doctrine esthétique, la plupart de ses confrères en littérature découvrent au contraire les problèmes posés par leur temps et proclame les devoirs envers le genre humain. Les événements de I83o ont agité les esprits: après la Révolution, Lamartine se lance dans l'action politique, Victor Hugo veut être “ l'écho sonore ” de son siècle, George Sand formule des revendications sociales, La Menais jette les bases d'un christianisme démocratique, Michelet s'apprête à servir la cause du peuple dont il est issu, Vigny lui-même songe au salut de l'humanité future. Autour d'eux, les disciples de Fourier, de Saint-Simon font rayonner leurs doctrines. Tous ces écrivains rêvent d'un avenir lumineux où régneront la justice et la fraternité. Le romantisme devient ainsi une philosophie sociale; à la volonté de libérer l'Art succède celle de libérer l'Homme. » (Castex et Surer) Liberté Égalité Fraternité
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THÈME 4 - L’EXOTISME Évasion Contrées sauvages Ardeur des passions
« Le romantisme est une pensée de l'Ailleurs. Pour échapper à un monde de plus en plus prosaïque, bourgeois, où la science ne laisse plus d'espace au merveilleux et où la foi elle-même a moins affaire avec la foi ardente qu'avec la morale la plus plate, les romantiques rêvent à ce qu'il y a de plus lointain de l'univers social qui devrait être le leur. Aussi, la plupart des romantiques français voyagent-ils beaucoup, davantage en tout cas que les écrivains des siècles précédents. Presque tous ont vu l'Italie, plusieurs l'Espagne, et ils n'ont pas été rares ceux qui, comme Nerval ou Lamartine, ont eu l'audace de visiter le Proche ou le Moyen-Orient. Les pays du sud sont ceux qui fascinent le plus les romantiques et on aurait tort de ne voir là qu'un hasard: ce qu'on cherche là-bas ce sont des moeurs radicalement nouvelles, étranges, aussi peu civilisées que possible. De fait, ce n'est pas seulement le pittoresque qui attire Hugo ou Musset en Espagne, en Italie ou en Afrique du Nord; c'est surtout la sauvagerie qui n'existe plus dans les sociétés trop bien policées où ils ont grandi. D'ailleurs, ce n'est pas tant Madrid ou Rome qui inspire les artistes français du début du XIXe siècle; ce sont les sorcières de Goya, les eaux troubles de Venise et les cavalcades d'Algérie, autrement dit ce qui est barbare, qui excitent l'imagination des poètes et des peintres. Naturellement, les romantiques n'ont pas fait que voyager: ils ont également exploité l'exotisme dans leurs livres et sur leurs toiles. Cela a parfois permis l'usage d'un vocabulaire renouvelé (à ce propos, on peut lire Grenade de Victor Hugo; en peinture, pensons à Delacroix et à son travail sur les couleurs). Mais, plus souvent encore, c'est l'ardeur des passions que sert l'exotisme: L'Enfant grec qui veut se venger par les armes de ceux qui ont tué sa famille en est un bel exemple, mais on peut aussi songer à la sensualité de Sara la baigneuse ou à la férocité du bandit Henriquez. L'exotisme apparaît donc comme une compensation à un univers social d'où l'aventure est singulièrement absente. En France, au XIXe siècle, les haines ne se règlent plus par des duels, mais par des procès. Aussi est-il dans l'ordre des choses que, pour ceux qui veulent vivre avec ardeur, les contrées les plus lointaines - et surtout les plus sauvages - soient les plus attirantes. » (Romantisme ©Jacques Lemaire, 1999, 2000) _____________________________________ Sardanapale (1827) (Louvre) - La femme et la volupté associées à la mort. - Delacroix fait de la femme la possibilité d'une violence. La peinture permet d'expulser nos violences. La mort violence pour retrouver le désir (désir romantique). Les ombres colorées ont déjà été vues chez Rubens qui les avait prises aux Vénitiens. Orient arabe - massacre - harem - scène dramatique - sauvagerie - mouvement Évasion Contrées sauvages Ardeur des passions
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THÈME 5 – LE PASSÉ Moyen-Âge gothique Renaissance Périodes troublées
Le GOÛT du PASSÉ On le sait, l'imagination des auteurs de la Renaissance et du siècle classique s'est particulièrement attachée à l'antiquité grecque et romaine. C'est en s'appuyant sur le prestige du latin que du Bellay a défendu la langue française et c'est chez Euripide, Eschyle ou Sophocle que les tragédiens du Grand Siècle puisaient leurs sujets. Au début du 19e siècle, les références changent. Désormais, les références à l'antiquité apparaissent désincarnées, trop codifiées pour rejoindre les nouvelles générations. Au contraire, il s'agit de montrer des passions aussi ardentes que possible, d'autant plus que la réalité sociale, surtout après l'aventure napoléonienne, ne permet plus de les vivre. Aussi, les romantiques aiment-ils plonger leurs personnages dans les époques passées où les passions étaient les plus vives. À ce titre la Renaissance italienne, telle qu'on la trouve décrite dans le Lorenzaccio de Musset ou les Cenci de Stendhal, illustre bien la logique romantique: des débauches, des meurtres désespérés, des incestes crapuleux, tout cela dans un décor qui esthétise la violence. Cependant, c'est sans doute le Moyen Âge qui a le mieux inspiré les romantiques. Un Moyen Âge de fantaisie la plupart du temps, où les joutes et les tournois, les princesses et leurs chevaliers, forment un monde évidemment peu respectueux de la réalité historique. Parfois, cependant, comme chez Aloysius Bertrand, l'intérêt pour le Moyen Âge s'appuie sur une connaissance véritable des chroniques du temps. N'oublions d'ailleurs pas, à ce propos, que l'un des historiens les plus prestigieux du 19e siècle, Michelet, est considéré comme un romantique. Par ailleurs, il n'est pas artificiel de tracer une analogie entre ce goût pour l'histoire, fréquent chez les romantiques, et la nostalgie que plusieurs d'entre eux - nommons Lamartine, Nerval et, même s'il se situe au-delà du mouvement, Baudelaire - ont éprouvé pour leur enfance. Cela rappelle qu'il est dans la nature du romantisme de magnifier ce qui ne peut revenir, de chérir ce qui est désormais inaccessible, quitte même - comme dans Fantasie de Nerval - à faire remonter le paradis perdu à une autre vie, plus ancienne que celle-ci. (Romantisme ©Jacques Lemaire, 1999, 2000)________________________________________ Tableau : L ’abbaye sous la neige de Caspar Friedrich Painted in ; Oil on canvas; x 171 cm Nature en hiver : mort - gothique - religion dans la nature - ruine - impression de froid et de tristesse Abbey in the Nationalgalerie, Berlin, Germany This atmospheric painting depicts a funeral procession. The monks carry a casket past an open grave, towards a crucifix. The ground is covered with snow and littered with pagan symbols. Friedrich used oak trees as a symbol of the old Pagan way of life. The setting is Eldena, the ruined Cistertian abbey three miles from Friedrich's birthplace of Greifswald. Moyen-Âge gothique Renaissance Périodes troublées
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THÈME 6 – LE GOÛT DU DRAME Mort Macabre Violence
L’obsession de la mort, de la nuit et des ruines. "Tout dans son oeuvre, n'est que désolation, massacres, incendies ; tout porte témoignage contre l'éternelle et incorrigible barbarie de l'homme. Les villes incendiées et fumantes, les victimes égorgées, les femmes violées, les enfants eux-mêmes jetés sous les pieds des chevaux ou sous le poignard des mères délirantes ; tout cet oeuvre, dis-je, ressemble à un hymne terrible composé en l'honneur de la fatalité et de l'irrémédiable douleur". (Baudelaire, à propos de Delacroix) ___________________ Jeune orpheline au cimetière (Delacroix) Le massacre de Scio (Chio) (1824 de Delacroix) Ce tableau évoque la guerre d'indépendance des Grecs contre les Turcs. Le gouverneur turc ordonna de massacrer les civils grecs de l’Île de Chio, qui n’avaient pourtant pas participé à la rébellion. Au premier plan, des hommes et des femmes attendent leur mort, laquelle a lieu en arrière-plan. Quant aux Musulmans turcs, qui tuent pour la gloire d’Allah, ils accomplissent sans émotion cette tâche qui consiste à tuer des chrétiens. Le sujet est horrifiant, mais l’interprétation plutôt sobre. Mort L ’Orpheline au cimetière (Delacroix) Le Massacre de Scio (Delacroix) Macabre Violence
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THÈME 7 - LE FANTASTIQUE Le Cauchemar (Füssli) Occultisme
Tout au long du 18e siècle, l'empire de la raison s'est étendu: le poids des préjugés est devenu moins lourd, les superstitions ont perdu de leur crédit et l'idée même de l'existence de Dieu a pu être largement débattue. Pourtant, il est clair que, malgré les progrès de la pensée rationnelle, le désir que le monde soit davantage que ce que nos sens en perçoivent n'est pas mort. Si les romantiques n'ont plus foi aux miracles, il reste qu'ils aimeraient encore y croire. De fait, dès la fin du 18e siècle, les romans noirs de Lewis, de Radcliffe et de Maturin mettent en scène des châteaux hantés, des revenants et des malédictions démoniaques, étendant ainsi la littérature à de nouveaux territoires. Les romantiques allemands, eux, ont l'intuition d'un autre monde, caché à la plupart des humains, mais que les poètes ont charge d'explorer: Novalis, entre autres, sent que l'artiste doit être un visionnaire, et cette pensée se propage en France jusqu'à , jusqu'à Nerval et, plus tard, en passant par Baudelaire, jusqu'aux symbolistes. (????) Les formes prises, chez les romantiques français, par le fantastique sont, bien entendu, diverses. Chez , par exemple, Gaspard de la Nuit, Ondine ou Scarbo sont redevables aux créatures mi-humaines mi-divines des contes populaires, alors que Nerval, dans ses Chimères, exploite plutôt une veine savante, ésotérique, où les traditions héritées des mythologies grecques et égyptiennes se mêlent à la Kabbale et aux rêveries que le poète tire des circonstances de sa propre existence. Rappelons à ce sujet que, pour Nerval, le rêve est une autre vie, aussi réelle que l'autre, et que la folie elle-même n'est peut-être pas une faiblesse, mais un mode de connaissance permettant de mieux voir, de mieux déchiffrer les événements du monde. Avec Hugo, dans À propos de la bouche d'ombre, le fantastique rejoint l'occultisme mais ailleurs, notamment dans la Fée et la Péri, les Djinns ou la Conscience, le poète se sert du surnaturel pour hausser son œuvre au niveau de la légende. Musset, enfin, s'approche du fantastique en accordant un caractère hallucinatoire à Vision et à quelques-unes de ses Nuits. On le voit, le fantastique n'est pas, chez les romantiques, un genre littéraire aux frontières bien définies: au contraire, il s'insinue partout, ce qui n'a rien d'étonnant puisque élargir ses expériences littéraires ou humaines, ce que permet le genre fantastique, fait partie, pour les artistes du début du 19e siècle comme pour ceux de notre temps d'ailleurs, de la vocation de tout véritable créateur. ” (J. Lemaire) Le Cauchemar par Heinrich Füssli (1792) Occultisme L’incantation (Goya) Rêve et réalité L ’imaginaire
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LA PEINTURE ROMANTIQUE
Théodore Géricault ( ) Comme en littérature et en musique, la peinture romantique se caractérise par son goût pour la dramatisation. De fait, alors que des peintres plus classiques comme Ingres continuent de mettre l'accent sur la clarté du dessin et de la composition (cf. par exemple l' Apothéose d'Homère où la distribution des personnages est particulièrement bien équilibrée), les romantiques vont préférer soigner l'intensité des couleurs. C'est ainsi que Delacroix, notamment dans le Massacre de Scio, a scandalisé tout autant par la crudité des couleurs employées que par le sujet. À ce propos d'ailleurs, les romantiques n'hésitent plus à montrer des scènes violentes, propres à bousculer le public, quitte même à s'inspirer, comme dans le cas du Massacre, de la réalité la plus brutale. Dans la Fusillade du 3 mai 1808, Goya dramatise son sujet en jouant sur le contraste entre la lumière où se trouvent les paysans espagnols et les ténèbres où sont rejetés les oppresseurs, les soldats de l'armée napoléonienne. Les attitudes physiques des Espagnols sont particulièrement expressives, l'un rejetant ses bras en l'air alors qu'un autre a la tête entre les mains. Les taches de couleurs (cf. le pantalon jaune, la chemise blanche, ainsi que le rouge du sang) accentuent encore la puissance de la toile. De nouvelles voies sont également explorées par Caspar David Friedrich. Avec le Naufrage de l'Espoir, le sujet, un navire écrasé par des glaces, est difficile à percevoir ce qui met au contraire en valeur le jeu des brisures et des heurts. La Femme à la fenêtre, elle, peut donner l'impression d'une simple scène de genre mais, ce que la femme regarde nous étant invisible, une impression de mystère se dégage de l'œuvre. La peinture romantique a imposé de nouveaux thèmes comme l'exotisme et a renouvelé l'intérêt des artistes pour la nature. Il a aussi accordé, comme nous le notions tout à l'heure, une importance accrue aux couleurs. Mais c'est sans doute en faisant du peintre un visionnaire, un créateur au sens plein du terme, que le romantisme a ouvert la voie menant à l'art moderne. (Jacques Lemaire) La peinture romantique accumule une grande variété de thèmes: Le religieux se rencontre dans l'oeuvre des peintres anglais et allemands. Le sentiment mystique est intense, mais l'intention éducative se perd. Le social est omniprésent dans la peinture française depuis l'enthousiasme révolutionnaire de Delacroix, jusqu'aux ironies de Goya. La nature apparaît mystérieuse, autant par sa violence que par sa paix; les animaux domestiques (chevaux) ou exotiques (tigres) y ont une place de choix. Le Moyen-Age et le mystère de l'"Orient" (Afrique du Nord) introduisent de nouveaux thèmes. Quant à la manière de travailler, la composition est subordonnée à la vitalité et la couleur se charge de valeurs symboliques. Caspar Friedrich ( ) Eugène Delacroix ( )
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Le radeau de la Méduse (1821)
G É R I C A U L T THÉODORE GÉRICAULT ( ) Jean Louis André Théodore Géricault est né à Rouen le 26 septembre En 1796, sa famille s'installe à Paris où l'artiste va poursuivre ses études. En 1808, il fréquente l'atelier de Carle Vernet qu'il quitte en 1810 pour celui de Pierre Narcisse Guérin. En 1812, Géricault entre à l'Ecole des Beaux-Arts et participe sans succès, en 1816, au Prix de Rome. Il part alors pour l'Italie, d'abord à Florence puis à Rome. De retour à Paris en 1817, il réalise plusieurs tableaux dont le célèbre Radeau de la Méduse qu'il expose au salon de Il se livre à une activité intense notamment dans la représentation des scènes de la vie militaire et des campagnes napoléoniennes décrites avec horreur et misère : Le Retour de Russie, La Charette de soldats blessés ou Le Caisson d'artillerie. En 1820, il part pour Londres afin d'y présenter le Radeau qui est bien accueilli par les milieux artistiques anglais. Il réalise pendant ce séjour La course de chevaux à Epsom pour son hôte londonien, le marchand de chevaux Elmore et publie chez Hullmandel la série lithographiée et intitulée Various subjets drawn from life on stone où il montre notamment une femme paralytique, un homme mendiant à la fenêtre d'une boulangerie, un joueur de cornemuse. En 1821, Géricault revient en France où il peint une série de dix portraits de monomanes dont seuls cinq subsistent aujourd'hui. Il conçoit aussi deux nouvelles grandes compositions à sujet contemporain faisant en quelque sorte pendant au Radeau de la Méduse, L'Ouverture des portes de l'inquisition et La traite des noirs, chef d'oeuvre de l'exposition : le sujet est évidemment lié au mouvement mené par Sismondi et Mme de Staël en France, pour l'abolition de la traite des noirs. Atteint d'une lésion de la moëlle épinière à la suite de deux chutes de cheval consécutives, il meurt à 33 ans, le 26 janvier Géricault devient très vite après sa mort un mythe et le chef de file des peintres romantiques. Toute son oeuvre et tout ce qui lui a appartenu prennent le statut de reliques. Cela explique peut-être en partie la richesse des collections françaises en oeuvres de Géricault - dessins et lithographies notamment - au musée du Louvre, à la Bibliothèque nationale de France, au musée des Beaux-Arts de Rouen. Le radeau de la Méduse (1821)
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La liberté guidant le peuple (1831)
C R O I x Eugène DELACROIX 1798 – 1863 Delacroix est un homme angoissé, il aime la campagne.Il est marqué par le Maroc et peint beaucoup de scènes dramatiques et violentes. En 1816, il est l'élève de Guérin, ainsi que celui de Soulier qui lui enseigne l'aquarelle.En 1817, Delacroix a beaucoup de prix en littérature et en dessin, ce qui lui permet de rentrer aux Beaux Arts et de rencontrer Gros et Gericault. En 1820, il est victime d'une fièvre, premier symptôme de la laryngite tuberculeuse dont il mourra 40 ans plus tard.En 1822, il expose pour la première fois au salon : Dante et Virgile aux Enfers. C'est aussi cette année-là qu'il commence son journal intime qui est un témoignage précieux. En 1824, la mort de Gericault l'affecte beaucoup. Il expose quatre peintures au Salon dont Les Massacres de Scio. En 1827, il provoque scandale ou enthousiasme avec La mort de Sardanapale. Comme Les massacres de Scio au Salon de 1824, cette oeuvre suscite une hostilité assez générale de la critique encore attachée aux traditions néoclassiques et rebutée par la jeune école romantique. La Mort de Sardanapale affirme définitivement, par la libération de la couleur, l'opposition au classicisme de David et d'Ingres. En 1830, le peuple de Paris s'insurge contre Charles X. Mobilisés par l'actualité, les dessins bouillonnent dans le cerveau de Delacroix, peintre témoin et visionnaire. La liberté guidant le peuple, exposé au Salon de 1831, sera acquis par le nouveau roi. En 1832, Eugène Delacroix accompagne pendant six mois le Comte de Mornay et la mission diplomatique déléguée par Louis Philipe auprès de l'Empereur du Maroc, Moulay Abd er Raham. Dés son arrivée à Tanger, le peintre est ébloui par la beauté d'un pays qui répond à merveille à son talent de coloriste.Au cours de son voyage , il va couvrir de notes et de croquis plusieurs carnets qui lui serviront de sources d'inspiration durant toute sa vie. Ce séjour renforce encore la richesse de son chromatisme et l'étendue de son imagination. Il reçoit d'importantes commandes pour le palais Bourbon,Saint Sulpice, le Louvre, etc...Lié d'amitié avec Baudelaire, Daumier, Chopin ou George Sand - il fut le professeur de Maurice Sand, il illustre de lithographies Faust de Goethe ou Hamlet de Shakespeare. A partir de 1850, Delacroix, au faîte de son art, exécute, à partir des thèmes qui lui sont chers depuis sa jeunesse, des toiles qui reflètent un étonnant sens de la synthèse et une audace colorée sans égal. Ces oeuvres influencèrent toute la génération impressionniste et inspirèrent ensuite des artistes d'avant-garde comme Matisse et Picasso. Peintre de couleur et de mouvement, Delacroix s'inscrit dans la tradition des grands Vénitiens et de Rubens, en même temps qu'il annonce les audaces des artistes contemporains. La liberté guidant le peuple (1831)
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L ’Arbre aux corbeaux (1822)
F R I E D C H Caspar David Friedrich ( ) A partir de 1794, il prend goût pour le dessin et pendant quatre ans, il fréquente l'Académie de Copenhague. Jens Juel et Abilghaard sont ses professeurs. Peintre de paysages prestigieux, connu pour ces paysages ossianiques. Abilghaard semble avoir particulièrement influencé Friedrich par son goût pour la mythologie nordique et le refus des modèles antiques. En 1798, il s'établit à Dresde. Tieck y habite, Goethe, Schlegel, Fichte, Schelling, Novalis y font de courts séjours. Les théories de Schelling sur la peinture, datées de , marquent profondément les peintres de cette époque . Il y évoque une spiritualité cachée dans la nature qui attend d'être dévoilée par le peintre ou l'artiste. A cette époque, Friedrich se rapproche de la pensée de Schleiermacher, qui voyait l'approche du sentiment religieux dans la contemplation de la nature. En 1805, débute sa relation épistolaire avec Goethe. En 1809, Runge rédige la sphère des couleurs et en 1810, Goethe écrit le Traité des couleurs. Ces deux ouvrages influencèrent profondément Friedrich, lui procurant une symbolique supplémentaire, celle de la couleur. De plus, Goethe affirme que tout ce qui existe dans la nature appartient à une vision globale décelable par l'esprit. Friedrich est nommé membre de l'Académie de Berlin. Il voyage dans le Riesengebirge qui devient un thème récurent de son oeuvre. En 1812, on peut considérer que cette année marque la courte période de reconnaissance du talent de Friedrich. Il expose à Berlin, est admiré par Goethe et Frédéric - Guillaume III achète Matin sur le Riesengebirge et le Jardin suspendu. En raison des invasions napoléoniennes, il débute sa période concernant les sujets patriotiques. A cette période, de nombreux artistes et philosophes romantiques décident de se rendre en Italie, dont Schinckel et Goethe. Mais Friedrich refuse d'aller à Rome, parce qu'il rejette toute forme d'antiquité et par peur que le paysage méditerranéen ne détruise son esthétisme. Friedrich tombe malade en En 1826, son état s'aggrave et il souffre d'un délire de persécution qui l'éloigne d'un bon nombre de ses amis. Pendant cette période, il peint peu mais en 1827, il se remet à la peinture à l'huile. En 1834, lors de la visite de l'atelier de Friedrich le sculpteur David d'Angers a un célèbre mot pour définir l'art de Friedrich : " Cet homme a découvert la tragédie du paysage. " En 1835, une congestion cérébrale le laisse paralysé. Le 7 Mai 1840, Friedrich meurt à Dresde. L'arbre aux corbeaux Nature hostile - paysage tourmenté - arbre tourmenté - hiver : contraste entre la vie (corbeaux) et la mort : les feuilles mortes L ’Arbre aux corbeaux (1822)
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VICTOR HUGO Les Orientales (1828) Hernani (1830)
Notre-Dame de Paris (1831) Les Châtiments (1853) Les Contemplations (1856) La Légende des siècles (1859) Les Misérables (1862) Victor Hugo ( ) C'est Hugo qui, sans doute, a le mieux incarné le romantisme: son goût pour la nature, pour l'exotisme, ses postures orgueilleuses, son rôle d'exilé, sa conception du poète comme prophète, tout cela fait de l'auteur des Misérables l'un des romantiques les plus purs et les plus puissants qui soient. La force de son inspiration s'est exprimée par le vocabulaire le plus vaste de toute la littérature française, et tant la richesse que la variété de sa production ont de quoi étonner : Hugo a écrit de la poésie, des romans, de nombreux drames, mais aussi des essais littéraires et des pamphlets politiques, sans compter qu'il a tour à tour été stimulé par l'Orient, le Moyen Âge, les voix intérieures de la méditation, les paysages les plus paisibles ou les plus grandioses, l'action sociale et même les joies d'être grand-père. Il semble bien que Dieu lui-même, comme Hugo d'ailleurs l'évoque dans Ce siècle avait deux ans, plaça l'âme du poète « au centre de tout comme un écho sonore ». Quant aux affaires politiques, Hugo a longtemps été monarchiste: il a par exemple assisté au sacre de Charles X en 1824 et il est devenu, au cours des années 1840, l'ami de Louis-Philippe qui, d'ailleurs, le nomma pair de France. Ces sympathies monarchistes n'ont pourtant pas empêché Hugo d'admirer Napoléon et de supporter, en décembre 1848, la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République française. Mais dès 1829, bien avant qu'il ne devienne un symbole de la gauche, Hugo se battait contre la peine de mort. Il s'est également toujours porté à la défense de la liberté et des pauvres gens, surtout à partir de 1848, ce qui lui valut d'ailleurs la désapprobation de Lamartine qui le jugeait trop près des socialistes. Rappelons aussi les virulentes critiques du poète envers Napoléon III, celui-là même qu'il avait supporté aux élections de 1848, ce qui l'obligea à s'exiler à Jersey, puis à Guernesey. De retour en France, nommé sénateur, il est significatif que son combat le plus constant ait été mené en faveur d'une amnistie pour tous les communards avec lesquels, pourtant, il ne partageait rien hormis les idéaux. Victor Hugo a été un géant. Et même sa mort, et même ses funérailles, suivies par des centaines de milliers de Français, des plus importants aux plus humbles, ont été à l'image de l'un des écrivains les plus immenses de tous les temps.
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François-René de CHATEAUBRIAND
1801 Atala 1802 Génie du christianisme 1802 René 1848 Mémoires d’outre-tombe François René de Chateaubriand ( Le voyageur Né à Saint-Malo, le 4 septembre 1768, François René de Chateaubriand vécut une enfance et une adolescence fiévreuses entre les collèges bretons de ses études et la terre familiale de Combourg où il ressentit les premiers appels de sa " muse ". En avril 1791, s'embarquant pour l'Amérique, il embrasse la première de ses trois " carrières ", celle de voyageur. Après cette escapade exaltante, à l'itinéraire contesté mais où s'enracinent les intrigues de René (1802), d'Atala (1801) et des Natchez (1826), le jeune homme connaît une courte " carrière " de militaire émigré avant de mener pendant huit ans la vie d'un paria " infortuné " qui lui inspire l'Essai sur les révolutions (1797). En 1802, la publication du Génie du christianisme signe son retour et son ralliement, provisoire, à Bonaparte. En effet, après des débuts maladroits dans sa " carrière politique " à Rome, il choisit, au lendemain de l'assassinat du duc d'Enghien, de " s'absenter " d'une France impériale qui triomphe sans lui. Un voyage en Orient ( ) lui inspire alors l'Itinéraire de Paris à Jérusalem et Les Martyrs. Le diplomate La Restauration, en le faisant ministre d'Etat, lui donne sa seconde chance politique. Ambassadeur à Londres puis à Rome et même ministre des Affaires étrangères ( ), il s'engage dans le camp de la " légitimité " et s'oppose, en juillet 1830, à l'accession au trône de Philippe d'Orléans (Louis-Philippe). Ce choix lui ferme définitivement sa troisième " carrière ". Le mémorialiste A l'exception de quelques mois consacrés à la rédaction de La Vie de Rancé (1844), il dépense toute son énergie à l'écriture et à l'ordonnancement de ses Mémoires entrepris dix ans plus tôt. La mort saisit à Paris, le 4 juillet 1848, celui qui avait achevé son œuvre par ces mots : " Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse ; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l'éternité " : le 19 juillet suivant il est enterré solennellement sur l'îlot du Grand-Bé, en face des remparts de Saint-Malo. (Littérature)
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ALPHONSE DE LAMARTINE 1820 Méditations poétiques
1823 Nouvelles Méditations 1830 Les Harmonies Alfred de Vigny (Loches 1797 - Paris 1863) Sa vie Il débute une carrière militaire à l'âge de dix-sept ans. Ne trouvant pas réponse à ses aspirations, il quitte l'armée et se tourne vers la littérature. Il rencontre Victor Hugo en Il commence à fréquenter les salons littéraires parisiens et devient l'ami de Nodier, Sainte-Beuve et Delacroix. Il connaît un rapide succès avec la publication de ses premiers problèmes. Il tombe amoureux de la comédienne Marie Dorval. Sa rupture avec elle l'incite à quitter Paris et s'enfermera dans le silence pour écrire ses poèmes les plus émouvants de son oeuvre, témoins de son désabusement et de sa grandeur d'âme. Son oeuvre -Poèmes (1822) -les Poèmes antiques et modernes (1826) -Cinq-Mars (1826) -Stello (1832) -Servitude et Grandeur militaires (1835) -Othello, (1829) -la Maréchale d'Ancre (1831) -Chatterton (1835) -les Destinées (1864) -Daphné (1912) -le Journal d'un poète ( )
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ALFRED DE MUSSET 1833 Les Caprices de Marianne
1834 On ne badine pas avec l'amour 1834 Lorenzaccio Les Nuits 1836 La Confession d'un enfant du siècle Alfred de Musset ( ), est né le 11 décembre 1810 à Paris dans un milieu aisé et cultivé, doué de grandes facilités. Il mène une adolescence dissipée de dandy et après d'excellentes études au Lycée Henri IV, entreprend des études de droit et de médecine, qu'il ne termine pas. Il est introduit à 18 ans, au Cénacle romantique chez Hugo et chez Nodier, où il rencontre Vigny, Mérimée et Sainte-Beuve. Précoce, brillant, célébré, il publie son premier recueil de vers, Contes d'Espagne et d'Italie (1829), à l'âge de dix-neuf ans et remporte un succès immédiat. Malgré cette gloire précoce, il connaît l'infortune avec sa pièce de théâtre, la Nuit vénitienne (1830), échec retentissant. La mort de son père en 1832 l'amène à se consacrer entièrement à la littérature et à en faire son métier. Blessé par l'échec de la Nuit vénitienne ; il se décide d'écrire des pièces à lire. Il publie entre 1932 et 1934, A quoi rêvent les jeunes filles, La Coupe, Les Lèvres et Namouna, Les Caprices de Marianne (1833), Fantasio (1834) et On ne badine pas avec l'amour (1834). Musset rencontre celle qui devait être le grand amour de sa vie, la romancière George Sand, de sept ans son aînée. Leur relation tumultueuse, orageuse, s'interromp momentanément en 1834, lorsque George Sand se lie avec le docteur Pagello, qui soigne Musset en Italie. En 1835, cette passion prend définitivement fin, laissant à Musset la douleur d'un échec sentimental cuisant. À la fin de l'année 1834, il publie, le drame historique Lorenzaccio. Dramaturge incompris, il obtient un immense succès, en 1833, avec un poème romantique Rolla : le cycle des Nuits, écrit après sa rupture. C'est une oeuvre allégorique, où le poète dialogue avec sa Muse. De 1835 à 1837 parait la Nuit de mai, la Nuit de décembre, la Nuit d'août, la Nuit d'octobre ses meilleures pages. Il y privilégie l'émotion, s'attache à décrire la variété et la complexité des sentiments qui accompagnent la passion amoureuse. Composée après sa passion, La Confession d'un enfant du siècle (1836), est une autobiographie dans laquelle il analyse son âme tourmentée. On y trouve le sentiment de trahison que ressentait la génération de 1830, celle qui vit ses espoirs anéantis par l'échec du soulèvement de Juillet et son avenir confisqué par les notables de la monarchie Louis-philipparde. Malade et épuisé précocement, Musset poursuit sa carrière d'auteur dramatique avec de nouvelles pièces, moins réussies que les précédentes, Il ne faut jurer de rien (1836), Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée (1845), On ne saurait penser à tort (1849). En 1838, il est été nommé conservateur d'une bibliothèque ministérielle, ce qui lui permit de mener une vie tout à fait décente mais perd son emploi, en Il est élu à l'Académie française en 1852, Il meurt à Paris le 2 mai (
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AURORE DUPIN (GEORGES SAND)
1846 La Mare au diable 1849 La petite Fadette George Sand ( ), romancière française d'inspiration romantique, est connue pour ses romans champêtres qui célèbrent la douceur de vivre dans la campagne berrichonne et pour sa vie passionnée. De son vrai nom Aurore Dupin née en 1804, elle perd son père à l'âge de quatre ans et se retrouve à la croisée d'une double éducation, aristocratique et paysanne. Son précepteur lui enseigne le latin et les sciences, tandis que dans la campagne de Nohant, elle s'initie à la vie champêtre. Elle épouse en 1822 le baron Casimir Dudevant, qu'elle quittera 8 ans plus tard et dont elle a d'abord un fils, puis en 1828, malgré leur mésentente, une fille. Avec l'accord de son mari, elle quitte Nohant et revient habiter Paris. Elle fait la connaissance de Latouche, Balzac, Monnier, Janin et écrit un roman en collaboration avec Sandeau, Rose et Blanche, signé J.Sand. En 1831 lorsqu'elle eut conquis son indépendance, George Sand chercha d'abord le bonheur dans l'amour. Elle devient la maîtresse de Jules Sandeau et décide brusquement de changer de vie. Elle adopte le pseudonyme de George Sand. Ses premiers romans Indiana (1931), Valentine (1832), Lélia (1833) contiennent des justifications à ses confidences. Elle revendique pour les femmes le droit à la passion et lance l'anathème aux conventions mondaines, aux préjugés sociaux, aux règles de la morale. Sa sensibilité se relève plus discrètement dans les lettres d'un voyageur (1834), où elle fixe pour Musset, ses impression d'Italie. En 1833, elle rompt avec Jules Sandeau et commence à 29 ans une légendaire liaison avec Alfred de Musset. Parti pour l'Italie, à Venise, le couple traverse une crise majeure. Sand tombe amoureuse de Pagello, le médecin de Musset. Lorsque le manque d'argent se fit sentir, elle écrivit pour la Revue des Deux Mondes les Lettres d'un voyageur. Sa relation houleuse avec Musset ne prend définitivement fin qu'en mai A partir de 1935, George Sand, qui subit l'influence de Pierre Leroux, se mêle à l'agitation politique. En avril 1835, Sand rencontre l'avocat républicain Michel de Bourges, qui l'intéresse aux idées socialistes. Leur liaison, orageuse dura jusqu'en Sous l'influence de son amant, elle fréquente les principaux conspirateurs de l'époque, Lamennais et Pierre Leroux. Dès juin 1838 commence sa liaison avec Chopin. Elle fait paraître Consuelo suivi de la Comtesse de Rudolstadt ( ) romans qui obtinrent un immense succès. Les romans de la seconde période d'inspiration sociale témoignent de la ferveur nouvelle pour la cause du peuple. Elle défend les humbles, prêche la solidarité, la fusion des classes, le partage des terres, elle prédit l'avènement de la paix universelle. Vers 1845, Georges Sand devenue la dame de Nohant veut en finir avec les ambitions stériles et meurtrières de la ville, de la politique, de la révolution elle-même. Elle oppose la poésie de la campagne. Le succès est immédiat, critiques et public accueillent avec sympathie une suite de récits champêtres, où elle témoigne de son amour pour la terre natale et de sa sympathie pour les paysans qu'elle décrit pour en montrer la noblesse et même la grandeur, face à des auteurs qui, comme Balzac peint les paysans comme des êtres grossiers, dépourvus de sensibilité. Ainsi paraissent entre 1846 et 1847: la Mare au diable (1846), François le Champi (1850), Les maîtres sonneurs (1853). Le milieu champêtre est présenté comme une société idéale ayant échappé à la perversion des valeurs. Ses derniers romans sont dépourvus de toute exaltation.
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ALFRED DE VIGNY 1826 Poèmes antiques et modernes 1864 Les Destinées
Vigny est né à Loches (Touraine), le 27 mars Il fut officier, poète, romancier, auteur dramatique ; il fit partie du premier "Cénacle" de Victor Hugo et fut l'un des chefs de l'école romantique. Il échoua quatre fois à l'Académie, à laquelle il n'était pas sympathique, en 1842 contre Pasquier et Patin, en 1844 contre Saint-Marc Girardin et Mérimée ; il fut élu le 8 mai 1845 en remplacement d'Etienne, et reçu le 29 janvier 1846 par le comte Molé. Irrité sans doute de ses échecs antérieurs, Alfred de Vigny insista sur le caractère de son élection en célébrant dans son discours la nouvelle victoire romantique qu'il venait de remporter ; le comte Molé, dans sa réponse, se fit l'interprète du mécontentement de l'Académie. A la suite de cet incident, tous les académiciens marquèrent une grande froideur à leur nouveau confrère qui fut tenu dans une sorte de quarantaine ; seul, Victor Hugo lui resta fidèle et refusa d'être nommé directeur tant que les dispositions de l'Académie ne changeraient pas. Cinq-Mars, 1826, est son chef-d'oeuvre. Il a laissé Stello, Chatterton, 1835, La Maréchale d'Ancre, les Poèmes antiques et modernes, premier recueil de vers, 1822, Eloa, 1824, et les Destinées, oeuvres posthumes. Indifférence du public ; lorsqu'il mourut le vide se fit autour de son cercueil qui ne fut accompagné que de quelques romantiques de la première heure.
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GÉRARD DE NERVAL 1851 : Voyage en Orient 1852 : Les Illuminés
1853 : Petits Châteaux de Bohème, Sylvie 1854 : Les Filles du Feu, Les Chimères 1855 : Aurélia Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, naquit à Paris le 22 mai Il passa son enfance dans le Valois, dans la propriété de son grand-oncle. Il s'initia à la poésie rustique et populaire, puis, lors de ses études à Paris, à la littérature Allemande. C'est ainsi qu'il traduisit notamment le premier Faust de Goethe à l'âge de dix-neuf ans. Il s'éprit d'une actrice, Jenny Colon, qui exerca par la suite une grande influence sur sa vie privée et littéraire. Atteint en 1841 d'une première crise mentale, il voyagea en Orient en 1843, puis perdit Jenny. Victime d'une seconde crise en 1853, qui ne le quitta pas jusqu'à sa mort, il poursuivit et acheva cependant ses chef-d'oeuvres durant ces dernières années : Sylvie, Les Filles du Feu, Les Chimères. Le 26 janvier 1855, entre les deux étapes de la publication d'Aurélia, on le retrouva pendu à la grille d'un escalier, rue de la Vieille Lanterne, près du Châtelet.
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D’autres romantiques Alexandre Dumas Honoré de Balzac Stendhal
Balzac et Stendhal sont d’abord des réalistes, même s’ils ont participé au triomphe du romantisme et qu’ils ont présenté des héros romantiques dans leurs romans (Sorel et Rastignac). Alexandre Dumas, selon les spécialistes, serait un romancier moins important car plus populaire. Roman de capes et d’épées. Stendhal D’autres romantiques
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LA MUSIQUE La musique romantique
Comme en littérature, le romantisme a été en musique le courant dominant du dix-neuvième siècle. Dès 1810, Beethoven se rapproche de ce mouvement, mais c'est surtout à partir de 1821, avec le Freischütz de Carl Maria von Weber, puis avec les œuvres pour piano ou pour musique de chambre composées par Schubert que le romantisme s'impose. Plus tard, les pièces de Berlioz, de Liszt, de Schumann et de Wagner font du romantisme l'influence dominante dans la musique du milieu du dix-neuvième siècle. D'ailleurs, Brahms, Bruckner, Tchaïkovski puis Mahler vont permettre que ce courant tisse ses prolongements jusqu'au vingtième siècle. La musique romantique n'a évidemment pas été conçue pour apaiser les âmes. Bien au contraire, tout vise ici à susciter l'émotion, à bouleverser. Le piano, en remplaçant le clavecin, permet désormais d'exploiter de puissants contrastes de dynamique, ce qu'exploitent notamment Beethoven (cf. la Hammerklavier) et Chopin (notamment à la fin de la Révolutionnaire). De la même façon, l'orchestration devient de plus en plus audacieuse et sophistiquée, ce qui, en attendant Mahler, apparaît clairement dans la Neuvième symphonie de Beethoven et dans la Fantastique de Berlioz. Les sonorités inventées par les romantiques sont particulièrement colorées et évocatrices, davantage en tout cas que chez des classiques comme Haydn ou Mozart. Avec les romantiques, les formules héritées du dix-huitième siècle (notamment la forme-sonate) éclatent, un peu comme à la même époque la tragédie au théâtre. Le problème de l'unité des œuvres se pose donc avec une acuité particulière. Certains, comme Schumann dans ses pièces pour piano (cf. les Kinderszenen, les Kreisleriana et le Carnaval), favorisent carrément l'éclatement et la pièce musicale est dès lors composée d'une multitude de fragments peu ou pas développés. Chez Wagner, au contraire, l'opéra n'est plus divisé en numéros relativement brefs comme cela était le cas chez Mozart ou Rossini: à la place, ses opéras sont faits de coulées longues et puissantes, propres à faire ressentir la montée des passions des personnages, et c'est par le retour de leitmotive que l'œuvre conserve son unité. De manière assez analogue, Berlioz fait revenir une mélodie de manière incessante, et c'est autour d'une telle idée fixe que tourne sa Symphonie Fantastique. Chez Liszt, les poèmes symphoniques s'appuient sur des récits littéraires. Pour ne citer que trois exemples, Ce qu ’on entend sur la montagne et Mazeppa de Hugo, ainsi que les Préludes de Lamartine ont fourni à Liszt les trames de compositions d'envergure. Ces textes littéraires, qui ont d'ailleurs été tous les trois repris sur ce site, constituent d'excellentes illustrations du rapport Musique/Poésie que presque tous les romantiques ont aimé exploiter. Si la littérature romantique a occupé un espace considérable pendant la première moitié du dix-neuvième siècle, il faut bien reconnaître que sa traduction musicale a peut-être eu un poids encore plus important. (Jacques Lemaire)
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Les Enfants du siècle : Sand et Musset
C'est l'histoire de la passion amoureuse entre George Sand et Alfred de Musset. Ecrivains déjà célèbres quand ils se rencontrent, ils ne croient plus ni l'un ni l'autre à l'amour, et pourtant ils (Juliette Binoche et Benoît Magimel) vont vivre une liaison déchirante qui les hantera tout au long de leur vie. Comme Hugo, Balzac et Delacroix, Musset a grandi sur les décombres de l'Empire. Comme les enfants du siècle, il porte en lui un mal-être qui ne s'éteint pas. Ni le jeu ni la débauche ne protègent du néant ce poète de 23 ans. Sand est une jeune femme libre et indépendante, qui fume la pipe et s'habille en homme. C'est aussi une femme vulnérable, rongée par le doute, déçue par la vie. Elle a décidé de devenir journaliste et écrivain. Tout les oppose et les attire en même temps… Contre toute attente, ils vont se séduire et s'aimer, s'éblouissant mutuellement, unissant leur génie créatif et leur talent, échangeant idées et projets. Mais leur liaison scandalisera leurs familles, leurs amis et ces salons parisiens qui font et défont les réputations. Ils vont fuir Paris pour Venise, à la recherche d'un impossible bonheur, embarqués dans l'aventure agitée du XIXe siècle romantique dont ils sont les précieux témoins. Quand George Sand et Alfred de Musset se rencontrent en 1833, ils sont jeunes, ils sont beaux et célèbres, à l'avant-garde de leur temps. En deux ans, Paris a connu une épidémie de choléra, la Révolution de Juillet, les barricades et, sur les ruines de l'Empire, un nouveau régime. Le peuple aspire à la liberté et les enfants du siècle à tout réinventer. Au cours d'un dîner littéraire, la romancière George Sand fait la connaissance du poète Alfred de Musset. Le jour est printanier. Sand trouve ce jeune homme génial et charmant, mais elle a peur de ce qu'on raconte sur son cynisme en amour. Musset est intrigué par cette belle silencieuse aux grands yeux noirs dont l'indépendance d'esprit et les romans font scandale. Ils vont commencer par se lire. Il l'appelle cérémonieusement "madame", mais lui écrit qu'il l'aime comme un enfant. Elle dit "monsieur", mais libère sa plume et l'aime déjà comme une mère. La flamme amoureuse embrase la fougue créatrice. Les deux amants vont vivre à Paris des journées de bonheur absolu renforcé par une communion littéraire incroyablement féconde. Musset livre rapidement deux chefs d'œuvre, Fantasio et Lorenzaccio. Sand continue à écrire avec rigueur les romans promis à son éditeur. Mais la pression de la famille de Musset, choquée par cette liaison avec une femme mariée, et le parfum de scandale qui se répand dans les salons parisiens les incitent à fuir la capitale.
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Falaises de craie sur l’île de Rügen (Friedrich)
Le paysage romantique. " Le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu'il voit en face de lui, mais aussi ce qu'il voit en lui ". Cette phrase de Friedrich est la clé de son oeuvre, elle exprime tout le travail de l'artiste romantique face à la nature. Il s'agit pour lui de mêler son propre état d'esprit issu de cette vision à la représentation de la nature, Philipp Otto Runge, proche des idées philosophico-religieuses de Friedrich, expliquait qu'auparavant, les hommes faisaient leurs dieux à leur image. C'est une critique du monde antique. Friedrich disait " l'art se présente comme médiateur entre la nature et l'homme. Le modèle primitif est trop grand, trop sublime pour pouvoir être saisi. Sa reproduction, oeuvre de l'homme, est plus proche des faibles ". Le peintre intercesseur doit être pur. Sa main guidée par l'esprit doit retranscrire un message noble. La pureté est un élément important et l'austère Friedrich expliquait : " Conserve en toi une pureté d'enfant (...) une véritable oeuvre d'art ne peut sortir que d'une âme pure ". Le paysage nous met directement en relation avec la nature. Les peintres romantiques cherchaient à créer un paysage spirituel typiquement allemand sans référence à l'art antique ou à l'art italien. Ce paysage spirituel devait exprimer non seulement l'apparence mais également la réalité cachée, l'infini de la nature jusqu'à atteindre le Moi. La nature est la partie visible de la création divine. Les Neuf lettres sur la peinture de paysage de Carl Gustav Carus, rédigées entre 1815 et 1824 et publiées en 1831, éclairent cette idée de la nature sublime. Il explique que le recueillement, terme religieux par excellence, devant la nature, donne à l'homme l'impression de se perdre dans l'infini. " Tu sens le calme limpide et la pureté envahir ton être, tu oublies ton Moi. Tu n'es rien, Dieu est tout ". L'homme devant la puissance, la grandeur de la nature n'a pas d'autre alternative que la méditation, son salut en dépend. Il doit se perdre dans cette contemplation pour tenter d'atteindre l'Infini. La perte de l'identité qui en résulte doit être considérée plus comme un gain, car il y a rapprochement avec Dieu. La notion de panthéisme est très importante chez les Romantiques : Dieu est tout. Lorsque nous regardons la nature, création de Dieu, nous cherchons à rencontrer notre Créateur. Friedrich rejoignait cette pensée : " Le divin est partout jusque dans un grain de sable ". Le thème de la nature " Bible du Christ " occupe la pensée de nombreux philosophes allemands de cette époque, notamment Goethe qui affirme que la nature est un appel à l'illimité et que l'esprit est capable d'y percevoir l'indicible. Hölderlin fait dire à Hypérion " Tout mon être se tait pour écouter les tendres vagues de l'air jouer autour de mon corps. Perdu dans le bleu immense, souvent je lève les yeux vers l'Ether ou je les abaisse sur la mer sacrée, et il me semble qu'un esprit fraternel m';ouvre les bras, que la souffrance de la solitude se dissout dans la vie divine. ", Vol I. Les Romantiques valorisèrent le genre du paysage : il acquit un sens plus spirituel. Kant, Schiller, Boehme ont été les premiers a lui rendre ses lettres de noblesse. Ils créèrent un vocabulaire, riche de symboles comprenant aussi bien la composition que la couleur. Schelling dans Des Rapports des Beaux arts et la nature en 1807, disait " L'artiste doit suivre l'esprit de la nature qui est à l'oeuvre au coeur des choses et ne s'exprimer par la forme et le dessin que comme s'il n'était question que de symboles ". Ces propos amènent la peinture de paysage au rang de la peinture d'histoire. Pour établir la supériorité de la peinture d'histoire, l'Académie affirme que ce genre contient tous les autres, le paysage, la nature morte, et même parfois le portrait y sont présents. Mais Schlegel démonte cet argument : Si le paysage n'est qu'un aspect de la peinture d'histoire, il participe autant au message délivré par cette peinture qui retrace un fait historique. Le paysage devient donc un genre très expressif, qui peut être investi de tous les pouvoirs de suggestion. De ce fait, les Romantiques désiraient placer le paysage à la première place de la hiérarchie des genres. Ils voulaient faire accéder le paysage à l'expression du Sublime.
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La toilette d’Esther (Chasseriau)
Chassériau, Théodore - (1819 - 1856) La Toilette d'Esther (1842). Assuérus l'Assyrien, est un roi puissant, mais influençable. Il accepte l'idée d'un de ses ministres de massacrer tous les Juifs de son royaume. Mais Esther, une orpheline juive, choisie pour faire partie du harem royal, franchit toutes les épreuves qui conduisent au titre de reine. Le roi charmé offre même un fastueux festin à ses sujets en l'honneur de sa nouvelle favorite. Aidée par son oncle, Mardochée, fonctionnaire du Palais, Esther déjoue le projet de génocide des Juifs d'Assyrie et devient elle-même le bourreau de ceux qui se voulaient assassins : les coupables et les suspects d'homicide sont tués. Grâce à elle, les Juifs restent en Assyrie, libres. Esther fut conduite auprès du roi Assuérus, dans sa maison royale, le dixième mois, qui est le mois de Tébeth, la septième année de son règne. Le roi aima Esther plus que toutes les femmes, et elle obtint grâce et faveur auprès de lui plus que toutes les jeunes filles. Il mit le diadème royal sur sa tête, et la fit reine à la place de Vasthi. Le roi donna un grand festin à tous ses princes et à ses serviteurs, le festin d'Esther ; il accorda du repos aux provinces et fit des largesses avec une munificence royale. (Esther, 2, 16-18) L’exotisme. L’orientalisme. L’érotisme attaché à l’orientalisme.
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The fighting « Téméraire » towed to her last resting place (Turner)
The Fighting "Temeraire" tugged to her last berth to be broken up 1838 Oil on canvas 35 1/4 x 48" (91 x 122 cm) National Gallery, London
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Le Colosse (Goya)
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La mer de glace (Friedrich)
The Polar Sea Painted in ; Oil on canvas; 96.7 x cm Kunsthalle, Hamburg, Germany
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Haywain (John Constable)
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fin Un solitaire en proie à la mélancolie Des cauchemars
Une ruine gothique Un redresseur de torts La nature Une montagne Caricature des Romantiques (Auteur inconnu. Vers 1830). L’île déserte, la cathédrale gothique, la nature, les oiseaux du malheur, le jeune homme rêveur, le redresseur de torts. fin
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