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Publié parLothair Monin Modifié depuis plus de 9 années
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ETUDE DES POSSIBILITES D’APPLICATION DU SYSTÈME INTENSIF DE RIZICULTURE EN REPUBLIQUE DE GUINEE
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Par : Dr KOUROUMA Makan, MAITRE DE CONFERENCES et TOLNO Gnouma Lazard, Ingénieur Agronome
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INTRODUCTION En Guinée, la production du riz occupe une place prépondérante dans le revenu des ménages. L’alimentation ainsi que l’utilisation de la terre en milieu rural permet de penser que l’accroissement des rendements du riz chez les petits producteurs peut avoir des impacts importants à la fois sur la pauvreté et sur l’environnement.
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. Mais jusque maintenant, les techniques qu’on a utilisées dans la riziculture n’ont pu stimuler les plants de riz afin de faire profiter au producteur le maximum de leur potentiel. Le système de riziculture intensive (SRI) qui parait être une méthode étrange en Guinée permet à travers l’application de ses principes d’obliger au riz de fournir le maximum de son potentiel agricole.
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D’après africare (2008) « Le SRI a permis d’augmenter des rendements de 50% à 100%, et parfois plus, avec des besoins réduits en eau, en semence, en engrais, et en traitements phytosanitaires. » L’application du SRI obéit à cinq principes fondamentau . le repiquage précoce d’un plan par poquet(de 6à 12 jours), l’écartement entre les plants de 25 cm x 25 cm ou plus plantation en ligne Application minimale d’eau pendant la période de sarclage Sarclage à 10 jours jusqu’à 4 fois pendant le cycle
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Découvert par hasard pendant la campagne agricole de par le Père Henri De Laulanié en Madagascar, le SRI est pratiqué aujourd’hui dans plus de 50 pays au monde Bien que efficace pour rehausser les rendements du riz, l’adoption du SRI dans une localité doit être précédée des essais permettant de comprendre le système et de le faire adapter aux conditions du milieu concerné car selon le Groupement SRI Madagascar (2012) «les principes du SRI doivent être traduits en « bonnes pratiques » dans les différents environnements géographiques, climatiques, pédologiques, socioéconomiques, culturels. » C’est dans ce cadre que nous avons mis pour cette première fois 5 variétés en observation.
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MATERIELS L’essai a été réalisé dans la période allant du 23 juin au 08 décembre 2012 à l’Institut Biblique de Télékoro (IBT) situé au Nord-est du chef lieu de la préfecture de Kissidougou, à 5km du centre ville. L’Institut biblique de Télékoro appartenant à l’Eglise protestante Evangélique de Guinée a pour vocation principale de former des Pasteurs et des évangélistes. Cet institut a à son sein un volet agricole s’occupant de production de la nourriture pour les Etudiants et la conduite de quelques essais scientifiques en cas de nécessité
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Les travaux ont été effectués sur un sol hydomorphe à hydromorphie permanente de texture argilo-limoneuse. La végétation spontanée est en général herbacée composée de Pennisetum subangustum (T), Dactyloctenium aegyptium, Echinocoa colona (King), Calopogonium mucunoïdes.
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Les variétés utilisées sont :
Le CK90 : fruit du centre de Kilissi, le CK90 est en phase d’expansion dans la préfecture de Kissidougou. Cette variété est appréciée pour la grosseur de graines, pour son attitude à dominer les mauvaises herbes et pour son bon rendement de 3 à 4t/ha en milieu paysan. Elle un cycle végétatif d’environ 145 jours.
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Le Toufoudou : une variété très peu connue à notre niveau
Le Toufoudou : une variété très peu connue à notre niveau. Le Toufoudou à une hauteur plus grande que la taille normale d’un homme. Elle donne un grand nombre de graines par panicule et talle assez bien. Il y résulte alors un très bon rendement.
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Le TAB : une variété chinoise originalement appelée Luoyou N°8
Le TAB : une variété chinoise originalement appelée Luoyou N°8. Le nom TAB est celui de son introducteur en Guinée (Dr. Thierno Abdouramane Bah). son cycle végétatif est de 140jours, la hauteur des plants à la récolte est de 120cm, la longueur des panicules est de 23cm, le nombre de grains par panicule est de 180 à 200, le poids de 1000graines est de 27g, le rendement est de 10,5 à 12t/ha.
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Le Kanayo : une variété cultivée à l’Institut Biblique de Télékoro il y a de cela près de 10 ans donnant toujours un très bon rendement de près de 3,5t/ha.
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Le Kanayo : une variété cultivée à l’Institut Biblique de Télékoro il y a de cela près de 10 ans donnant toujours un très bon rendement de près de 3,5t/ha.
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N’ghagnan : variété locale au grand tallage, aux graines noirâtres et parfumées.
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Le système de culture : Le Système de Riziculture Intensive (SRI) à été découvert par l’Ingénieur Agronome Père Henri De Laulanié pendant la campagne rizicole de en Madagascar. Ce système à cinq principes essentiels qui sont : 1. Repiquage d’un seul plant par poquet. 2. L’âge des plants transplantés : de 8 et 12 jours. 3. Ecartement entre les plants de 25 cm x 25 cm, ou plus, plantés en ligne
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4. Application minimale d’eau pendant la période de croissance en maintenant le sol humide mais bien drainé et aéré, par le biais d’une application d’eau journalière ou par alternance d’humidification et d’assèchement. 5. Sarclage 4 fois tous les 10 jours à l’aide d’une sarcleuse mécanique simple afin d’aérer le sol et d’incorporer les mauvaises herbes au sol.
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METHODES Les travaux de recherche ont été réalisés dans un casier en plain champ et le dispositif expérimental utilisé est celui des parcelles d’observation. Il a été établi sur 888m² voir schema.
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Sur chaque parcelle d’observation, il a été appliqué le triple 17 comme engrais de fond à la dose de 200kg/ha. La pépinière de toute les variétés a été installée le même jour après avoir pré germé les graines. Après la préparation du terrain, les plants ont été repiqués à l’âge de 6èmejours. Le premier sarclage s’est effectué une semaine après transplantation et les deux derniers sarclages ont suivi à des intervalles de 10jours. Le cycle végétatif fut observé chez toutes les variétés
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Les paramètres évalués sont : la hauteur des plants à la récolte, la longueur des panicules, le nombre de talles total, le nombre de talles fertiles, le nombre de graines par panicule, le nombre de balles vides par panicule, le poids de mille graines et le rendement. Par ailleurs, le taux de fertilité des talles, le taux de viabilité des graines et le rapport entre le poids de la semence et celui de la production ont été calculés.
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L’appréciation des résultats est faite par comparaison directe des valeurs des paramètres résultant des moyennes des trois échantillons par parcelles d’observation.
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RESULTATS
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QUELQUES PHOTOS Graines du king
Vue de la parcelle d’observation de N’ghagnan
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Les plants de N’ghagnan en développement
CK90 en épiaison
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Parcelle d’observation du King
CK90 en maturité
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King en maturité Hauteur relative du King
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Un plant de Kanayo
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Discussions Le cycle végétatif de variété TAB a été de 120jours moins que indiqué dans la fiche technique (140jours) ce qui dénote que le SRI réduit le cycle végétatif comme le confirme Africare (2008) en ces termes « le Cycle de vie est raccourci de 1-3 semaines » La moyenne générale du nombre total des talles a été de (17,555) et celle du nombre de talles fertiles a été de (16,17) tandis que celle du nombre de graines de par panicule a été de (211,80).ce qui met en évidence l’assertion de TEFY SAINA (2002) qui soutien que « si les plants de riz sont étalés et ne sont pas serrés ensemble, ils peuvent produire beaucoup plus de talles fertiles qui donneront un grand nombre de graines de riz »
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Le rendement qui a varié de (7,94t/ha) à 12,11t/ha) avec une moyenne générale de (9,92t/ha) se trouve dans la grille des estimations de TEFY SAINA (2002) qui stipule que « les rendements peuvent s’élever jusqu’à de 6, à 8, et même jusqu’à 10t/ha »
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Le taux de réduction de la quantité de semence a été de (94,85%) ce qui est en accord avec les propos de CIIFAD (2008) qui déclare que « nous savons que la méthode du SRI peut habituellement réduire le besoin en semence de 80 à 90% » Le taux moyen de rentabilité économique a été de 323% ce qui met en exergue la conception de Michel Grolleau (2008) qui dit que « le SRI valorise aujourd’hui la riziculture à 300% »
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Conclusion et suggestions
À cette première phase d’expérimentation du système de riziculture intensive, nous avons abouti à des résultats très encourageants tels le rendement moyen de (9,92t/ha) et le taux de rentabilité moyen de (323%). Par ailleurs, nous avons constaté Par ailleurs, nous avons constaté un bon comportement des variétés locales avec un rendement de 9,99t/ha pour Kanayo et 9,95t/ha pour N’ghagnan. Ces résultats sont obtenus avec trois sarclages et une bonne application de l’eau. Ce qui revient à mettre en cause les principes de 4 sarclages et d’application minimale d’eau. Par contre la simplification des opérations afin de réduire le coût de production a été détectée comme défi à relever.
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Devant toutes ces réalités, nous-nous trouvons intéressés pour s’investir davantage dans ce domaine de recherche, chose que nous suggérons aux autres chercheurs afin de rendre ce système facilement adoptable et praticable dans toutes les régions de la Guinée. Nous suggérons également au gouvernement guinéen et à toutes les organisations nationales et internationales intervenant dans le cadre de la promotion de l’agriculture durable de soutenir matériellement et financièrement les travaux de recherche liés à ce système.
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Référence bibliographique
Africare (2008) Première Expérience de SRI dans la Région de Tombouctou, République du Mali CIIFAD (2008) The system of rice intensification (sri): a different intensification TEFY SAINA (2002) Grolleau M. (2008) Le système de riziculture intensive du Père de Laulani sj Groupement SRI Madagascar (2012) Le SRI : une technique agro écologique en faveur du développement durable
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