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Étude de film « Le dictateur »
Domaine: Arts du visuel Thématique : Art et pouvoir
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Fiche technique: Titre : Le dictateur (titre original: The great dictator) Réalisation et scénario : Charlie Chaplin Production : United Artists (créée entre autres par Charlie Chaplin) Budget: 2 000 000 $ Pays : États-Unis Langue : anglais Format : Noir et blanc, parlant Genre : comédie satyrique Durée : 2 h 05 Dates de sortie : États-Unis : 15 octobre 1940 Royaume-Uni : 15 décembre 1940 France : 4 avril 1945 Italie : 9 octobre 1946 Allemagne de l'Ouest : 26 août 1958
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Charlie Chaplin Charles Chaplin est un acteur, réalisateur, producteur, scénariste, écrivain et compositeur britannique né à Londres le 16 avril 1889. Sa mère et son père sont acteurs de music-hall. . Sa mère est hospitalisée à deux reprises pour des troubles psychiatriques. Il est confié un moment à l’assistance publique puis à son père qui a sombré dans l’alcoolisme (il meurt d’une cirrhose du foie lorsque Charlie a 7 ans). Pour pallier la misère de son foyer il entame à partir de 9 ans une carrière d’acteur de théâtre.
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Après une tournée de sa troupe de théâtre aux États-Unis, il s‘y installe en Il tourne son premier film en 1913 et crée le personnage de Charlot en 1914 dans Charlot est content de lui qui le rend très célèbre. A partir de 1914 il devient également réalisateur et en 1919 il participa à la création de United Artists, une société de distribution et de production de films. Cette société lui donne une grande indépendance, ce qui lui permet de créer de nombreux films: Le Kid (1921) La ruée vers l’or (1925) Les lumières de la ville (1931) Les temps modernes (1936) Le dictateur (1940) Monsieur Verdoux (1946) Les feux de la rampe (1952) Un roi à New York (1957) La Comtesse de Hong-Kong (1967) En 1947, Chaplin fut accusé de sympathies communistes par la Commission des activités anti-américaines. En 1952, il quitta les États-Unis pour la Suisse, il ne retourna qu'une seule fois aux États-Unis. En 1975 il a été anobli par la reine d'Angleterre. Il est mort le 25 décembre 1977 en Suisse.
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La United artists 1er logo de 1916 à 1967 Logo actuel United Artists , connue aussi en France sous le nom de sa filiale Les Artistes associés, est une société américaine de distribution puis de production de cinéma fondée en 1919 par quatre pionniers du cinéma des années 1920 à Hollywood : D. W. Griffith (à gauche), Mary Pickford, Charles Chaplin (assis) et Douglas Fairbanks (à droite). Elle fut rachetée en 1967 par la Métro-Goldwyn-Meyer (MGM).
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Le contexte historique:
Le scénario du film est achevé le 1er septembre 1939 (deux jours le début de la guerre en Europe) et le tournage du film eu lieu entre septembre 1939 et mars 1940. Les États-Unis avaient adopté une attitude de neutralité par rapport à la guerre en Europe. L'ambassadeur d'Allemagne aux États-Unis fit pression pour interdire le tournage et les producteurs d’Hollywood, craignant de perdre le marché allemand pour leurs films, demandent à Chaplin de renoncer à son projet. Mais Chaplin était déterminé à faire un film sur Hitler ; il mena à bien son film grâce à son indépendance artistique et financière acquise avec la United artists. Ce film contribua à mobiliser l'opinion publique nord-américaine en faveur des démocraties européennes.
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Synopsis: En 1918, un soldat de Tomainia devient amnésique après avoir sauvé la vie de Schultz, un aviateur. Enfermé dans un hôpital psychiatrique, il s'enfuit et regagne sa boutique de barbier, dans le ghetto juif. Il ignore tout des événements politiques et s'en prend à des miliciens de Hynkel, le dictateur au pouvoir. Il est sauvé par une jeune juive, Hannah, et par le commandant Schutlz qui le reconnait. Schultz s’oppose à Hynkel et est condamné au camps de concentration. Évadé, il se réfugie chez le barbier mais la milice les arrête tous les deux, les envoie en camp et met le feu au ghetto. Alors qu’Hannah et les siens s’enfuient en Osterlich, Hynkel reçoit le dictateur de Bacteria, Napaloni, qu’il veut empêcher d’envahir l’Osterlich (il veut être le premier à le faire). Schultz et le barbier s’évadent de camp. À la suite d’un quiproquo le barbier prend la place du dictateur et prononce un discours en faveur de la démocratie et de la tolérance.
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Distribution : Charles Chaplin : Adenoïd Hynkel, le barbier juif Paulette Godard : Hannah Jack Oakie : Benzino Napaloni Reginald Gardiner : Commandant Shultz Henry Daniell : Garbitsch Billy Gilbert : Maréchal Herring Maurice Moscovitch : Mr Jaeckel
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Les deux discours du film:
Des moments forts du film, ils constituent deux scènes parmi les plus connues du film. Ils sont dits par les deux personnages principaux (Hynkel et le barbier) Ils sont en parfaite opposition: 14’36 L’un est dit par Hynkel, montré comme grotesque, inquiétant (propos contre la démocratie, racisme contre les Juifs). Il vise à dénoncer les idées d’Hitler et à le ridiculiser. Il est dit dans une langue incompréhensible, mélange d’anglais, d’allemand et d’onomatopées. Chaplin utilise le registre comique pour ridiculiser Hitler, présenté dans le film tour à tour comme un fou, nerveux, impulsif, mégalomane. Ses idées de grandeur sont toujours rabaissées par des situations ridicules.
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L’autre est dit par le barbier juif
L’autre est dit par le barbier juif. Il donne les idées de Chaplin, il est dit en anglais. Il clôture le film par un message rempli d’espoir et d’humanité. Ce discours a marqué le président Roosevelt qui a invité Chaplin à la Maison blanche pour qu’il le lui récite personnellement. Le barbier est le personnage de Charlot, révolté, naïf, sentimental. Pour éviter toute confusion avec Hynkel, Chaplin ne les fait pas se rencontrer dans le film. Le personnage de Charlot: un sans domicile fixe avec des manières raffinées, muni d'une canne de bambou, coiffé d'un chapeau melon, vêtu d'une veste trop étroite et d'un pantalon qui tombe sur des chaussures trop grandes, tour à tour rusé, obstiné, révolté, séducteur et sentimental. Chaplin n’a jamais donné de nom à ce personnage surnommé Charlot (diminutif de Charlie) dans de nombreux pays, « the tramp » (le vagabond), ou « the immigrant » (l'immigrant) dans les pays anglo-saxons. Ce personnage apparait pour la dernière fois dans Le dictateur.
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Le retour du barbier: le difficile passage au cinéma parlant
26’55 Le retour dans le ghetto : Chaplin renoue avec Charlot et le cinéma muet (pas de bande son, juste une musique). Cela fait un effet de contraste avec Hynkel en train de hurler son discours. Chaplin a été un farouche opposant au cinéma parlant. Son comique, basé sur la gestuelle et les expressions, commence cependant à lasser le public. Malgré cela et les critiques qui annoncent sa fin (comme beaucoup de stars du cinéma muet) il refait un film muet, Les temps modernes en 1936 où il n’introduit qu’une chanson sonore. Le dictateur est son premier film parlant. La bagarre : entre le barbier et un milicien. Le plan est d’abord cadré sur les 2 personnages, ce qui accentue le côté brutal du milicien et son aspect inquiétant face à la naïveté du barbier. Le plan s’élargit ensuite et la bagarre, sans bruitage ni dialogue, rappelle le cinéma muet. Chaplin allège la situation par des effets comiques: peinture blanche à la figure du milicien, intervention d’Hannah qui assomme les miliciens avec une poêle, petite musique lorsque le barbier est assommé par Hannah par erreur.
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Le départ des miliciens: Hannah oblige le barbier à rentrer en lui rappelant le danger qu’il court et dont il n’a pas conscience (il veut appeler la police). L’alternance entre les plans sur les miliciens et ceux sur Hannah fermant avec sa main la bouche du barbier accentue l’angoisse de la situation. Chaplin alerte le monde sur le danger que courent les Juifs en Allemagne: les brutalité, le boycott des magasins juifs, pas de possibilité de se défendre contre la violence. Les paroles d’Hannah ont une portée universelle: il faut résister au nazisme, se défendre contre les coups qu’il donne. Bien que traitant d’événements dramatiques, Chaplin reste dans le registre de la comédie: malgré des scènes inquiétantes le film est une succession de situations comiques liées au gestes ou aux attitudes : Chaplin a du mal à se détacher du cinéma muet. Le cinéma parlant est cependant utilisé pour des messages forts contre les idées nazies (paroles d’Hannah, discours de fin).
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La comparaison entre le film et la réalité
Chaplin se lance dans le film dans une critique et une caricature du nazisme et d’Hitler sans aucune nuance. Il se fonde sur la réalité pour cela.
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Réalité historique Film
Réalité historique Film Pays Allemagne Tomania Chef d’État Adolf Hitler Adenoïd Hynkel Adjoints Goering, Goebbels Herring (hareng, contraction de Hermann Goering), Garbitsch, contraction de garbage (déchet) et rubbish (ordure)
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Benzino Napaloni (contraction de Napoléon et de Mussolini)
Pays allié Italie Bacteria Allié Mussolini Benzino Napaloni (contraction de Napoléon et de Mussolini) Symbole La croix gammée (symbole de mort) La double croix (synonyme de trahison en anglais)
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Invasion territoriale Autriche (l’Anschluss) Osterlich
Lieu de résidence du dictateur La Chancellerie Le Palais (architecture copiée sur celle de la Chancellerie) Média de propagande Radio, affiches Stratégie de communication Mise en scène des discours, propagande, bain de foule Quartier pauvre persécuté Scheuenviertel Le ghetto
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