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Le contre-transfert et les personnes âgées
Martine Derzelle Psychanalyste Institut Jean-Godinot - Reims SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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« Le contre-transfert ,c’est l’influence du patient sur le médecin » (Freud). Lorsque la pensée de l’analyste s’arrête ,c’est le moment de voir ce qui se passe dans le domaine de la clinique. Ces butées nous sont connues, nous savons par expérience que seule une analyse du contre-transfert peut nous permettre de les dépasser. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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PLAN 1. Le réveil des complexes liés à la différence des générations (excès de culpabilité ,agressivité). 2. Pourquoi trouvons-nous « normal » le malheur du vieillard? 3. Les personnes âgées sont loin d’être des « morts psychiques ». 4. Freud et la conception « négative » du sujet vieillissant. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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1. Le réveil des complexes liés à la différence des générations.
Dans cette clinique particulière, l’observateur est généralement plus jeune que l’observé. Ecart d’âge image de parent défaillant activée dans le psychisme du soignant ou du clinicien. Mise à l’épreuve de la façon dont ce dernier peut supporter cette activation (degré d’élaboration de son Œdipe). SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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-risque de se montrer trop secourable par excès de culpabilité.
Entre deux écueils : -risque de se montrer trop secourable par excès de culpabilité. -risque de céder à l’agressivité par relance d’une conflictualité oedipienne. Capacité de rester présent sans excès ni insuffisance difficile à trouver. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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Fruit d’un travail sur soi sans cesse à recommencer?
Rien n’est plus éprouvant pour un clinicien(du psychisme )que d’assister à une détérioration mentale. Se placer devant l’horreur de la perte du plaisir à penser? Singulière blessure narcissique. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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Comment faire pour rester présent mentalement et efficacement devant un être qui ,littéralement, perd l’esprit? Se fermer, s’enfuir ou travailler à trouver la distance qui permette d’observer une vie mentale en désorganisation sans trop désorganiser la sienne? SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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2. Pourquoi trouvons-nous « normal »le malheur du vieillard?
Les patients âgés ont toutes les raisons de se plaindre; ne vont pas bien; leur corps accumule les souffrances et s’éloigne de la jouissance ;la mort approche: tout cela est réel. Que se passe-t-il au moment où nous trouvons « normal »le malheur du vieillard?De quelle résistance sommes-nous le siège? SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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A quoi correspondent nos arrêts de la pensée devant le vieillard?
Pression des rationalisations défensives selon lesquelles « c’est normal qu’un vieillard souffre à son âge »?La défaillance somatique, la baisse des performances sont du banal…. A ceci près que… SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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…si on se place du point de vue du vieillard ,ce n’est jamais « normal » pour lui!
Personne ne peut réellement penser sa fin,personne ne veut se penser mortel. Quand nous sommes empêchés de penser dès que nous approchons de la vieillesse et donc de la mort qu’elle symbolise culturellement….que se passe-t-il? SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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contient-il une dose de résistance qui nous empêche de penser la fin?
Cet arrêt de la pensée : marque-t-il une sidération tellement basique que nous aurions atteint les limites du possible? contient-il une dose de résistance qui nous empêche de penser la fin? à quoi correspond-il? SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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3. Les personnes âgées sont loin d’être des « morts psychiques ».
Ces gens ont une vie mentale mais sont engagés sur la « pente de la descente » avec une certaine avance sur nous. Ils nous apprennent de quoi est faite une existence que nous ne connaissons pas encore :baisse de séduction,manque d’attrait,diminution des capacités =estime de soi mise à mal. Soi diminué au point que l’investissement d’un nouvel objet est rendu encore plus difficile. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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La sexualité du corps baisse avant la sexualité psychique (écart?).
Les performances corporelles ne sont plus au rendez-vous des attentes du désir. La régression vers le narcissisme pathologique menace de gâcher la vie affective / façon d’aimer, tendresse… SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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-pour ne pas glisser vers le voyeurisme,
Il faut créer et commencer par continuer de se créer soi-même afin de ne pas déprimer trop vite ni régresser plus vite encore: -pour ne pas glisser vers le voyeurisme, -vers une analité plus agressive qu’inventive, -vers une oralité plus avide d’alcool et de sucreries que de connaissances nouvelles. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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L’investissement analytique réalimente très vite le narcissisme sain puisque le sujet se sent investi pour lui-même. Ce dont souffre la personne âgée, c’est de dévalorisation,c’est de n’être plus aimée parce qu’elle pense qu’elle n’est plus aimable. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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Retrouver une place qui est bien la sienne auprès de quelqu’un (soignant ou clinicien),pratiquement toujours plus jeune qu’elle est en soi la preuve pour la personne âgée qu’elle compte à nouveau pour quelqu’un et pour quelqu’un qu’elle estime. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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4. Freud et la « conception négative » du sujet vieillissant.
Dans cette attitude contre-transférentielle négative, la pensée de Freud….(1903). « L’âge des malades entre en ligne de compte lorsqu’on veut établir leurs aptitudes à être traités par la psychanalyse. En effet,les personnes ayant atteint ou dépassé la cinquantaine ne disposent plus de la plasticité des processus psychiques sur laquelle s’appuie la thérapeutique-les vieilles gens ne sont plus éducables- et,en outre,la quantité de matériaux à défricher augmente indéfiniment la durée du traitement ». SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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Position négative aggravée encore par Ferenczi,opinion infiltrée de considérations fondées sur la société. Débat de l’analyse tardive : Abraham,Hanna Segal ,Held, Zinberg,Balier. Il n’est pas interdit de nous appuyer sur les apports de la psychanalyse pour tenter de comprendre la phobie que la vieillesse continue de provoquer en nous. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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Tendance à garder la vieillesse à distance?
A nous contenter de l’aborder au travers de textes plutôt que cliniquement? Vieillissement vu sous l’angle d’une nouvelle activité? Comme si la référence à de séduisants cycles vitaux permettait de tout mettre sur le même plan et d’effacer le déclin? Inconfort du corps vieillissant et balance relationnelle du sujet âgé tenu de donner beaucoup pour recevoir peu? Cf « complexe faustien »? SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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En conclusion… La valeur de la démarche analytique avec les personnes âgées ne saurait être tenue dans l’ombre : *renarcissisation. *plaisir de se comprendre dans sa construction. *évacuation de la mort interprétée comme punition et loi du talion sous le coup d’une culpabilité oedipienne au bénéfice d’une mort comme simple fin de toute chose. SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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« La démarche analytique tardive s’apparente plus à la découverte d’un musée qu’à la construction d’un immeuble » : développement des capacités de symbolisation et de mobilisation des représentations, et non tentatives de soutenir le patient dans une quête illusoire de réalisation dans la réalité des fantasmes d’éternité ou d’immortalité (G. Le Gouès). SFPO-TOULOUSE-16 /11/2011
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