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La Romania du Sud-Est dans le DÉRom
« Romania : réalité(s) et concepts » 6 octobre 2011, Nancy Dans ma communication intitulée « La Romania de Sud-Est dans le DÉRom », je me propose de présenter l’exploitation des matériaux linguistiques de la Romania de Sud-Est dans le DERom. Il faut préciser dès le début que par la Romania de Sud-Est, nous comprenons, dans ce contexte, non pas une réalité scientifique, mais plutôt d’une convention de travail pour un groupe de linguistes à l’intérieur du DÉRom, surtout pour les réviseurs d’articles qui sont responsables de cette partie géographique de la Romania.
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Implantation géographique et dialectologie
Istroroman/istriote Dalmate Ainsi, par la Romania de Sud-Est on désigne plus concrètement le roumain avec ses 4 dialectes (dacoroumain, istroroumain, méglénoroumain et aroumain), le dalmate et l’istriote/istroroman. Il ne s’agit donc pas d’une unité linguistique, surtout que par leur situation géographique, historique et, de manière générale, par la tradition lexicographique, l’istroroman et le dalmate sont des idiomes romans plutôt affiliés à la Romania Centrale, plus précisément au protoroman italo-occidental. (cf. REW, Bartoli, EWRS, Candrea-Densusianu). Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL) 3
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Roumain : vitalité et dialectes
Dacoroumain (roumain) Roumanie : langue maternelle (90%) – millions de locuteurs Moldavie : langue maternelle (60%) – millions de locuteurs Istroroumain : locuteurs Méglénoroumain : locuteurs Aroumain : locuteurs Pour se rendre compte de la vitalité de ces idiomes romans, on commence avec quelques données sur la vitalité et dialectes du roumain : le dacoroumain (roumain standardisé) est parlé en : Roumanie : langue maternelle (90%) - 20 millions de locuteurs Moldavie : langue maternelle (60%) - 3 millions de locuteurs Istroroumain : locuteurs Méglénoroumain : 5000 locuteurs Aroumain : locuteurs Les locuteurs de ces 3 dialectes roumains se trouvent dans une situation de bilinguisme, vue leur localisation géographique en Serbie, Bulgarie et Grèce (pour les macédonoroumains et meglénoroumains) et en Croatie (les Istroroumains). Bilinguisme
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Istriote/istroroman et dalmate : implantation géographique et dialectes
Istrie Veglia Pour l’Istriote, on ne connaît pas de variantes dialectales, tandis que le dalmate, par contre, connaît deux états de langues différentes : le végliote, parlé dans l’île de Veglia île qui représente le dernier îlot du dalmate avant que le dialecte disparaisse à la fin du 19e s., et le ragusin, le dialecte du sud de la Dalmatie, langue bien vivante au Moyen Age et dont on possède des textes de cette époque mais qui s’éteint au cours du 15e s., est un idiome facultatif le DERom, et il n’est cité que au cas où l’idiome obligatoire correspondant, le dalm., ignore l’issue régulière de l’étymon. Dalmatie Raguse
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Istriote/istroroman et Dalmate
Dalmate : s’éteint autour de 1898 Ragusain : a cessé d’être parlé depuis le 15e siècle Istriote/istroroman : locuteurs de l’istriote comitat d’Istrie en Croatie : habitants 22% (2001) Le dalmate s’éteint donc à la fin du 19e s., en 1898, mais Bartoli parle d’une agonie du vegliote déjà depuis la fin du 18e s. (BartoliDalmatico: 150). L’istriote/istroroman est parlé encore par environ locuteurs qui se caractérisent par bilinguisme et qui vivent dans le comitat d’Istrie en Croatie : habitant 22% Istriotes (Istriens) (2001).
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Position dans l’arbre phylogénique
Protoroman Sarde Continent Roumain Romania Centrale et Occidentale Istriote/Istroroman Dalmate Dacoroumain (271) Istroroumain (10e s.) En ce qui concerne leur position dans l’arbre phylogénique, l’istriote et le dalmate n’amènent pas des éléments particuliers, puisque ces idiomes romans se situent dans la branche de la Romania centrale et leur séparation du latin a été très tardive : au plus tôt au 6e siècle pour le dalmate et au 8e siècle pour l’istriote, en se basant plutôt sur des données historiques. Par contre, la séparation du protoroman de Dacie date depuis la fin du 3e siècle (271: évacuation de Dacie) La différenciation interne du roumain a été tardive : séparation de l’aroumain: 1ère moitié du 10e siècle (Kramer,Rumänistik 221) séparation du méglénoroumain : au plus tôt au 12e ou au 13e siècle (Dahmen,Rumänistik2 265) séparation de l’istroroumain : selon les écoles, soit dès le 10e siècle (Densusianu), soit après la séparation du méglénoroumain (Puscariu) (cf. Dahmen,Rumänistik ) De sa position dans l’arbre phylogénique, on peut déduire l’intérêt particulier du roumain pour la reconstruction du protoroman puisqu’il représente une branche à part qui s’est séparé très tôt du latin. Méglénoroumain (12e-13e s.) Aroumain (10e s.) Intérêt particulier du roumain pour la reconstruction du protoroman !
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Roumain : inventaire phonématique
Vocalisme Système vocalique structuré de manière originale : 7 voyelles (orales) 3 degrés d’aperture 2 séries (antérieure, postérieure) /i/ /ɨ/ /u/ /ɛ/ /ə/ /ɔ/ /a/ Le roumain, idiome à part dans le tableau de la Romania, présente un système vocalique différent de la Romania centrale qui structuré de manière originale
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Roumain : quelques traits marquants
Diphtongues /΄ai/> mai, /΄au/> dau, /΄eu/> leu, /΄iu/> fiu, etc. Triphtongues /΄ouə/ nouă (9), /΄iua/ ziua (jour), /΄eau/ beau (boire), etc. Labialisation de certaines consonnes et de certains groupes consonantiques : */kw/ > /p/ */'akw-a/ > apă « eau » */gw/ > /b/ */'lɪngw-a/ > limbă « langue » */kt/ > /pt/ */'nɔkt-e/ > noapte « nuit » */ks/ > /ps/ */kɔks-a/ > coapsă « cuisse » Accent lexical : oxytons, paroxytons, proparoxytons doctoriţă « femme médecin » ; nouăsprezecelea « le 19e » Parmi les quelques traits marquants du roumain on évoque ici uniquement son système de :
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Romania de Sud-Est : bibliographie (DERom)
Dacoroumain Istroroumain Mégléno-roumain Aroumain istriote Dalmate Tiktin3 MaiorescuIstria Candrea,GrS 3/6/7 KavalliotisProtopeiria DeanovićIstria BartoliDalmatisch BartoliDalmatico EWRS Byhan,JIRS 6 CapidanDicţionar Pascu Crevatin,ACStDialIt 12 Candrea-Densusianu PuşcariuIstroromâne 3 ALR SN DDA2 Crevatin,AMSPIstr 29/30 ElmendorfVeglia DA [si Ø DLR] SârbuIstroromân WildSprachatlas BaraAroumain MihăescuRomanité [pp ] Vinja,RLiR 21 DLR FrăţilăIstroromân 1 ALDM AIS [p 368, , ] Vinja,SRAZ 7 Graur,BL 5 Vinja,SRAZ 23 Cioranescu Ciorănescu MihăescuRomanité [pp ] Frăţilă,MedRom 19 MDA Après l’évocation de ces généralités, nous allons à présent aborder le traitement du roumain dans le DÉRom. Dans la rédaction des articles du DÉRom, tout rédacteur doit commencer par parcourir une bibliographie obligatoire par domaine linguistique, bibliographie qui peut être élargie à des ouvrages facultatifs, en fonction des nécessités. Pour la Romania de Sud-Est, la bibliographie obligatoire est constituée par ces références dont les signles sont développées dans l’exemplier que je vous ai mis à disposition. Comme on peut le constater, la bibliographie obligatoire pour la Romania de Sud-Est contient les ouvrages lexicographiques et lexicologiques des références pour ce domaine linguistique.
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Le dacoroumain dans le DERom
Presque la totalité des étymons panromans traités présentent des continuateurs en roumain 3/58 étymons ne présentent pas de matériaux roumains : */'barb‑a/2 s.m. « frère du père ou de la mère, oncle » */βi'n‑aki‑a/ s.f. « produit du pressurage du raisin » */ka'βall‑a/ s.f. « femelle du mammifère domestique etc. » variante morphologique irréductible d’un autre étymon : */askʊl't‑a‑/ v.tr. « tendre l'oreille vers ce qu'on peut entendre ; accueillir avec faveur (les paroles de quelqu'un) » Ø */es'kʊlt‑a‑/ v.tr. « tendre l'oreille vers ce qu'on peut entendre ; accueillir avec faveur (les paroles de quelqu'un) » Le roumain est bien représenté dans le DÉRom, ce qui n’est pas étonnant puisque la nomenclature de cette phase du DÉRom est basée sur la nomenclature établie par Iancu Fischer (488 mots) : presque la totalité des étymons panromans traités présentent des continuateurs en roumains : 3/58 étymons ne présentent pas de matériaux roumains : */a'pril‑i‑u/ s.m. « mois qui suit mars et précède mai » */'barb‑a/2 s.m. « frère du père ou de la mère, oncle » */βi'n‑aki‑a/ s.f. « produit du pressurage du raisin » */es'kʊlt‑a‑/ v.tr. « tendre l'oreille vers ce qu'on peut entendre ; accueillir avec faveur (les paroles de quelqu'un) » */ka'βall‑a/ s.f. « femelle du mammifère domestique appartenant à la famille des équidés, utilisé notamment comme animal de monture et de trait » On peut ne pas retrouver pas le roumain dans des variantes morphologiques irréductibles d’un autre étymon. Ainsi le roumain présente des cognats pour */askʊl't‑a‑/, mais n’a pas de cognats pour */es'kʊlt‑a‑/.
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Apports du DERom à la lexicographie roumaine
Lexème roumain DERom Sources lexicographiques asculta v. tr. */as'kʊlt‑a‑/ « écouter »*/askʊl't‑a‑re/ > dacoroum. asculta v.tr. « tendre l'oreille vers ce qu'on peut entendre, écouter » (dp. 1491/1516 [date du ms.], Psalt. Hur.2 103 ; Tiktin3 ; EWRS ; Candrea-Densusianu n° 95 ; DA ; Cioranescu n° 457 ; MihăescuRomanité 227, 305 ; MDA ; ALR SN 1586), istroroum. ascuta […], méglénoroum. […], aroum. ascúltu […] REW 802. auscŭltāre "horchen", "hören", 2. *ascŭltāre Einführung 159 Rum. asculta […] Tiktin3 ascultá Präs. ascúlt (16. Jh. CV. 2 37b; Apg. 26, 3). I. V. tr. 1. c. etw. Anhören, darauf hören. […] EWRS 138. ascult I vb. [ar. ascultu, mgl. scult, ir. ascutu] « hören, horchen » […] Candrea-Densuşianu 95. ASCULTA, vb. « écouter, obéir » // mgl. scultari ; ir. (a)scuta; ar. ascultare. […] II. « suivre »*/askʊl't‑a‑re/ > dacoroum. asculta v.tr. « accueillir avec faveur (les paroles de quelqu'un), suivre » (dp [ascultă prés. 6], Tiktin3 ; EWRS ; Candrea-Densusianu n° 95 ; DA ; Cioranescu n° 457 ; MihăescuRomanité 227, 305), istroroum. ascuta […], méglénoroum. scultǫ […], aroum. Ascúltu […] A partir de ces matériaux qui sont déjà riches puisque 58 articles ont déjà été rédigés, nous proposons de voir quels sont les apports du DÉRom à la lexicologie roumaine à travers la présentation de 3 exemples : asculta, inima (anima), et punte (ponte). On propose de faire un parallèle entre les données du DÉRom et celles de la lexicologie concernant le roumain. Asculta, v.tr. Le lexème roumain asculta v. tr. se retrouve dans le DÉRom non seulement sous l’étymon protoroman */as'kʊlt‑a‑/, mais aussi sous le corrélat latin ascultare, ou bien encore sous l’entrée du REW correspondante auscultare/*ascultare. Il y a donc 3 portes d’entrée possibles dans le DÉRom pour retrouver un article, en général. Dans l’article */as'kʊlt‑a‑/ du DERom, rédigé par Uwe Schmidt et le Prof. Wolfgang Schweickard, les matériaux des idiomes romans ont été répartis selon 2 sens : écouter, « tendre l'oreille vers ce qu'on peut entendre, écouter » et suivre, « accueillir avec faveur (les paroles de quelqu'un), suivre ». Le roumain présente des cognats pour les 2 sens : ainsi nous pouvons observer le dacoroumain asculta avec le sens I, « tendre l'oreille vers ce qu'on peut entendre, écouter », attesté par le DERom depuis 1491/1516 à travers le texte d’un psautier, Psaltirea Hurmuzaki. Le lexème existe avec ce sens dans la plupart des sources lexicographiques représentatives pour le roumain : Tiktin, EWRS de Puscariu, Candrea-Densusianu, Dictionarul Academiei, l’Atlas linguistique roumain. Les rédacteurs de l’article du DÉRom ont pu retrouver des cognats aussi dans les autres dialectes du roumain : istroroumain (ascuta), méglénoroumain (scultari), aroumain (ascultu). Le 2ème sens de asculta, « accueillir avec faveur (les paroles de quelqu'un), suivre », est lui-aussi présent dans les 4 dialectes du roumain (dacoroum, istroroum, méglénoroum et aroumain), attesté cette fois-ci depuis 1825 dans Tiktin et ce sens est enrégistré par une grande partie des sources lexicographiques et bibliographiques du roumain : EWRS, Candrea-Densusianu, DA, Cioranescu, Mihaiescu. Si on regarde l’article asculta dans les sources lexicographiques les plus importantes du roumain, on peut observer que toutes les données y sont, sauf que le DÉRom complète les informations qui peuvent être partielles, ou bien il les améliore. Ainsi, Tiktin3 date asculta avec le sens « écouter, entendre » en dacoroumain depuis le 16e siècle, attestation relevée dans Codicele Voronetean : « ascultá Präs. ascúlt (16. Jh. CV. 2 37b; Apg. 26, 3). I. V. tr. 1. c. etw. Anhören, darauf hören. […] (Tiktin3) » Au niveau de la datation le DÉRom a pu améliorer la date de la première attestation du lexème puisqu’il le relève dans Psaltirea Hurmuzaki dont le texte est daté depuis 1491/1516. Le EWRS de Puscariu et le dictionnaire de Candrea-Densusianu, et d’ailleurs Cioranescu aussi, pour le vb. ascult avec le sens « écouter, suivre », introduit toutes les données dialectales roumaines auxquelles il pouvait avoir accès au début du 20e s. Nous retrouvons ainsi l’aroumain, le méglénoroumain et l’istroroumain. Même si les formes sont quelquefois différentes, en fonction de la documentation un peu plus riche à laquelle nous avons accès aujourd’hui, l’information concernant les dialectes roumains existent déjà dans le dictionnaire de Puscariu. Ce qui apporte en plus le DERom, c’est de traiter et d’inclure ce type d’informations de manière systématique, quand elles existent, et pour la totalité des entrées du dictionnaire. Cela nous ramène à une question de méthodologie du DÉRom: pourquoi les dialectes du roumain sont inclus dans les idiomes obligatoires du roumain et pas les dialectes de l’ensemble des langues romanes. C’est une question de méthodologie du DERom : les dialectes du roumain (istroroumain, méglénoroumain et aroumain) permettent de compenser les attestations textuelles tardives du roumain, qui ne débutent qu’à la toute fin du 15e siècle, tandis que d’autres langues de la Romania occidentale, comme l’italien, l’espagnol ou le français, qui ont une tradition écrite bien antérieure (Andronache 2010). Le Dictionnaire de l’Académie (DA) est très complet au niveau du sens et de l’abondance des exemples, ce qui est important pour la langue roumaine moderne, mais il ne donne pas d’informations sur les formes dialectales et il ne fait pas l’histoire du lexème et ne donne donc pas de première attestation du lexème. Les sémantismes du verbe asculta sont divisés en 2 grandes subdivisions, I. et II., se retrouve dans la structuration bipartite de l’article du DERom. Pour résumer l’apport du DÉRom dans ce article, on peut constater que : il tire profit de tous les travaux antérieurs sur le roumain, il centralise toutes les informations recueillies dans Tiktin, EWRS, Candrea-Densusianu, DA, etc. en les rangeant sous les 2 sens, abstrait et concret, il propose une antédatation, puisque du 16e s. on est passé à 1491, et, en outre, il mentionne toutes les données dialectales dont on dispose. Ciorănescu : Asculta (-t, -at), v. 1. Escuchar. -2. Dar oidos, hacer caso. – Obedecer, someterse. -4. Examinar, interrogar […]. Mr. ascutu, ml. ascult, ir. ascutu. Lat. popular ascultare, en lugar de auscultare […], cf. it. Ascoltare, pv. Escoutar, afr. Ascouter (fr. écouter), aesp. Ascuchar (esp. Escuchar). […] DA Ascultá vb. I. 1° Écouter, dresser l’oreille. Ausculter. 2° Écouter attentivement, entendre, […]. Interroger ou ouïr […]. Faire attention (à qqch.). […]. II. 1°. Ajouter foi (à qqch.). 2° Satisfaire, exaucer, […]. 3° Écouter (les conseils de qqn.), […]. 4° Se conformer (à un ordre), obéir […].
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Apports du DERom à la lexicographie roumaine
Lexème roumain DERom Sources lexicographiques inimă s.f. */'anim‑a/ Sens abstrait*/'anim‑a/ > dacoroum. înimă s.f. « partie immatérielle des êtres, âme » (dp. 1491/1516 [date du ms. ; înrimă], Psalt. Hur.2 104 ; DA s.v. inimă ; CodexSturdzChivu 270 ; MihăescuRomanité 211 ; ALRM I/I 62, 63, 64) istroroum. irime[…], méglénoroum. ińimă […] REW 475. anĭma « Seele » Rum. inimă […] Tiktin3 ínimă Pl. ínimi S. f. (16. Jh. PS. SCH.) 1. Herz […] EWRS 863. Inimă (irimă) sf. [ar. inimă, mgl. inimă in Huma, sonst buric, ir. iͅirime] « herz ». II. Sens concret*/'anim‑a/ > dacoroum. inimă s.f. « organe central de l'appareil circulatoire, cœur ; partie renflée du tube digestif, estomac » (dp. 1491/1516 [date du ms. ; înrimă], Psalt. Hur.2 103 ; Tiktin3 ; EWRS ; Candrea-Densusianu n° 866 ; DA ; Cioranescu n° 4424 ; ALR II/I 58, 116), istroroum. irima […], méglénoroum. ińimă « cœur ; poumon » […], aroum. inimă « cœur ; estomac » (dp [ήνεμᾳ], KavalliotisProtopeiria n° 1146 ; […] Dans le cas du lexème roumain inimă, s.v. */'anim‑a/, (je ne reviens pas sur les 3 possibilités d’accès à l’article) il présente deux sens, un sens abstrait « partie immatérielle des êtres, âme » et un sens concret « organe central de l'appareil circulatoire, cœur ; partie renflée du tube digestif, estomac ». Le roumain a des cognats pour les 2 sens sous la forme înimă et inimă. Le DERom prend en considération des formes irrégulières comme înimă qui sont mentionnées par certains dictionnaires roumains, mais qui ne sont pas étymologisées. Comme dans le cas de asculta, Tiktin3 propose une datation qui a pu être améliorée par le DERom, le EWRS et Candrea-Densusianu incluent les matériaux dialectales, dans la mesure des possibilités, tandis que le DA, qui est plutôt un de synchronie, donne une multitude d’exemple classés pourtant selon les deux sens de base du lexème qui se retrouve dans le DÉRom : le sens propre et le sens figuré. Candrea-Densuşianu 866. INIMĂ, sb. F. « cœur; estomac , ventre » - † inemă // ir. ĭirimę; megl. ar. inimă. […] DA inimă s.f. I. 1°. Cœur 2°. Cœur, poitrine. 3°. Cœur, estomac, ventre. 4° Cœur (couleur du jeu de cartes) 5°. Cœur, centre. 6° Cheville ouvrière. II. (Au figuré) 1°-7°. Cœur (dans les mêmes acceptions qu’en français) […]
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Apports du DERom à la lexicographie roumaine
Lexème roumain DERom Sources lexicographiques punte s.f. */‘pɔnt‑e/ II. Substantif féminin : aires latérales et aires isolées */'pɔnt‑e/ > dacoroum. punte s.f. « passerelle réservée aux piétons » (dp. 1649, DRH B, 34, 124 ; Tiktin3 ; EWRS ; Candrea-Densusianu n° 1474 ; Cioranescu n° 6971 ; DLR ; MDA ; ALRR – M pl. 55 ; NALR – O pl. 47 ; ALRR – MD 539*1)2, méglénoroum. punti « id. ; pont » (CapidanDicţionar ; Candrea,GrS 6, 188), aroum. punte « pont » (dp [ποῦντε], KavalliotisProtopeiria n° 1076 ; Pascu 1, 148 ; DDA2 ; BaraAroumain), […] III. Substantif masculin innovant : Romania centrale*/'pɔnt‑e/ > dalm. puant s.m. « pont » (BartoliDalmatico 272 § 82 ; ElmendorfVeglia ; MihăescuRomanité 107, 112), istriot. ponto (IveCanti 65, 134, 192, 308)7, […] REW 6649. pons, pŏnte "Brücke". Rum. punte, vegl. puant […] Tiktin3 Punte Pl. punti S. f. (1645 HERODOT 279) 1. Steg. M. Für Fußgänger über einen Bach, einen Hof etc. (vgl. pod 1) […] 5. arom. Brücke F. Di pre punte să-l aruncaţi (PP. Weig. AROM. II, 106) […] EWRS 1402. púnte sf. [ar. ~ P., pundže, W., olympo-wal. pumliă, mgl. punti] "Steg" […] Candrea-Densuşianu 1474. PUNTE, sb. f. "pont" // megl. punti ; ar. punte. […] Vegl. puant ; rtr. punt ; […] Le s.f. roumain punte, traité dans le DERom sous */'pɔnt‑e/, comporte une correction de la datation : le lexème roumain est attesté dp dans DRH [= Berza (Mihai) et al. (éd.), 1965–. Documenta Romaniae Historica, Bucarest, Editura Academiei.], et non pas dp dans Herodot comme le donne Tiktin3, information reprise par Candrea-Densusianu. Herodot représente en faite une copie du 19e siècle d’une traduction roumaine perdue. Presque toutes les sources lexicographiques citées ici contiennent des informations dialectales : Tiktin3, « arom. Brücke F. Di pre punte să-l aruncaţi (PP. Weig. AROM. II, 106) » ; EWRS, « ar. ~ P., pundže, W., olympo-wal. pumliă, mgl. Punti » ; Candrea-Densusianu, « megl. punti ; ar. punte", Cioranescu, « Mr. punte, ml. punti, […] vegl. puant ». Par conséquent, les acquis de la romanistique roumaine sont pleinement fructifiés par le DERom qui, en plus, complète les données et les matériaux avec une bibliographie obligatoire qui est consulté de manière systématique au cours de l’élaboration des articles du DERom, ainsi qu’une systématisation de l’information et une harmonisation au niveau des idiomes et des sources cités. En plus des matériaux roumains, tous les articles du DERom contiennent des matériaux pour le dalmate et l’istriote, avec la documentation la plus complète que nous pouvons avoir à l’heure actuelle sur ces idiomes romans, comme on peut le constater ici pour pont-e et pour les autres articles sur l’exemplier. D’ailleurs, vous regarderez tranquillement sur les exempliers que j’ai mis à votre disposition, si toutefois cela vous intéresse, l’intégralité des articles cités brièvement dans ma communication. DLR PÚNTE s.f. I.1. pod îngust […]. Au numai o punti strîmtă di ies afară din baltă. Herodot (1645), 279. Ciorănescu punte (-ţi), s. f. – 1. Puente, pasillo. […] – Mr. punte, ml. punti. […] vegl. puant […]
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Conclusion Méthode de travail : systématicité et harmonisation
bibliographie de consultation obligatoire sources explicites datation des lexèmes sans exclure : les formes irrégulières étymologisées les variétés non-standard du dacoroumain équipe de réviseurs par domaine linguistique étymologie-histoire En conclusion, la plupart des matériaux existent dans la bibliographie roumaine, mais ce qu’apporte le DERom c’est de la systématicité dans la vérification des éléments et une harmonisation dans la méthode de travail appliquée à l’ensemble des idiomes romans. Ainsi, ce que propose le DERom, c’est : De consulter de manière scrupuleuse et systématique toutes les sources bibliographiques obligatoires, qui peuvent toujours être complétées avec des sources facultatives, pour chaque idiome roman. Ces sources sont citées de manière explicite : les sigles peuvent être développés par un simple clic. de préciser et de vérifier avec soin les premières attestations écrites des lexèmes, dans la mesure où les sources le permettent. Les variétés non-standard du dacoroumain ne sont pas exclues : les dialectes, mais aussi les sous-dialectes Et surtout, le DERom n’exclut pas les formes irrégulières étymologisées comme c’était le cas du s.f. înimă « partie immatérielle des êtres, âme », ou comme c’est le cas de prier pour aprilie, par ex. (cf. Buchi/Celac, à paraître) Tout cela par un travail d’une équipe qui collabore étroitement pour la rédaction des articles qui sont ensuite revus par des romanistes consacrés pour chaque domaine domaine de la Romania. Par exemple, pour la Romania de Sud-Est il s’agit de : Wolfgang Dahmen, Maria Iliescu, Cristina Florescu, Victor Celac, Eugen Munteanu. Et finalement, le DERom propose de faire l’étymologie-histoire des matériaux roumains traités dans la perspective d’un dictionnaire qui les place au sein de l’ensemble des idiomes romans et des phénomènes de la Romania qui peuvent être mieux compris en employant la méthodologie scrupuleuse et harmonisée du DERom.
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