Pourquoi cette morosité, dans l’enclos des pélicans ? Ils sont pourtant superbement installés, et rien ne leur manque…

Présentation au sujet: "Pourquoi cette morosité, dans l’enclos des pélicans ? Ils sont pourtant superbement installés, et rien ne leur manque…"— Transcription de la présentation:

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3 Pourquoi cette morosité, dans l’enclos des pélicans ? Ils sont pourtant superbement installés, et rien ne leur manque…

4 C’est vrai : les pélicans sont las ; ils sont en colère ; ils ne savent plus comment faire… Depuis que Joka est né, plus de paix, plus de tranquillité pour personne. Il bouscule l’un, se moque de l’autre, vole le poisson du troisième… Ses niches et ses plaisanteries fatiguent tout le monde. Pour ajouter au problème, sa maman est démesurément fière de lui : d’après elle, il n’y a pas plus dégourdi, plus beau, plus intelligent que son fils, sur toute la planète des pélicans !

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6 Ce jour-là, Joka avait été particulièrement insupportable, et le Sage du clan lui-même était intervenu pour le semoncer vertement.

7 Mais Joka ne voulut pas reconnaître ses torts. Vexé, ulcéré que l’on n’apprécie pas mieux ses efforts pour mettre de l’animation dans l’enclos, il décida de partir, d’aller courir le monde, d’aller à la rencontre de quelqu’un qui apprécierait ses talents. Ah ! C’est sûr, ils allaient bien s’ennuyer sans lui ! En vain sa maman essaya-t-elle de le retenir. Joka prit son envol et disparut dans le ciel bleu.

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9 Quelle paix ! Quelle tranquillité ! Pouvoir faire sa sieste ou pêcher sans avoir peur d’être soudain dérangé, bousculé ou volé !

10 La maman de Joka se rendit compte du changement, mais, toute à sa peine d’avoir vu partir son fils, n’en comprit pas la raison. Elle posa naïvement la question au Sage ! Celui-ci, avec ménagements, lui expliqua que le départ de son fils avait apaisé tout le monde, et que l’enclos avait pu retrouver sa tranquillité. La pauvre Makuy tomba des nues : elle qui croyait son Joka parfait !

11 Joka cependant allait de déconvenue en déconvenue. Les plans d’eau poissonneux étaient rares, et pas de distribution de nourriture comme au Parc des Oiseaux. Il se blessa un jour à la patte, et pas de vétérinaire pour le soigner. Il essaya de s’intégrer à des groupes d’oiseaux divers, mais à la première de ses plaisanteries, il était chassé sans ménagement. Il était maigre, affamé. Il pensait : « là-bas, au Parc, ils doivent rudement s’ennuyer sans moi ! Au fond, si j’y retournais, ils seraient tous bien contents ! » Et un soir, il revint au bercail…

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13 Quoique épuisé, il trouva dans son fol orgueil assez de force pour s’abattre à grand bruit sur l’îlot en claironnant : « coucou ! C’est moi ! Je savais que vous deveniez vous ennuyer sans moi ! Alors me voici… » Mais, quelle surprise, quelle cruelle déconvenue ! Tous lui tournèrent ostensiblement le dos ! Que signifiait donc cet accueil ? Et sa maman, où était-elle ? Oui, elle était là. Mais cette absence et les paroles du Sage lui avaient permis de comprendre beaucoup de choses, et notamment qu’elle devait mieux élever son fils, qui n’était pas le génie qu’elle voulait bien croire.

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15 C’était une trahison aux yeux de Joka, qui ne parvenait pas encore à tirer les leçons de son voyage et des bévues essuyées. Il partit bouder tout seul. Puis il réfléchit ; mais tout était encore confus dans son petite tête d’oiseau infatué. C’est alors qu’arrive sa vieille, sa seule amie Liva l’oie. Elle comprit de suite, aux premières paroles amères du jeune voyageur. Elle lui fit raconter ce qui lui était arrivé, et là, avec toute sa sagesse, elle parvint à expliquer au jeune écervelé ce qui, chaque fois, dans son comportement, avait provoqué les rejets dont il avait été victime. Petit à petit, Joka comprenait. Il remercia Liva, lui promit de suivre ses conseils.

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17 Son retour vers le groupe fut accueilli avec méfiance. Mais il tint parole. Petit à petit, la dure leçon qu’il avait si chèrement apprise portait ses fruits. Makuy, de son côté, le surveillait et le reprenait gentiment, mais fermement. Et de plus Liva surveillait les progrès accomplis !!!

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19 Et maintenant, savez-vous comment on appelle Joka, dans l’enclos aux pélicans du parc aux Oiseaux ? On l’appelle Joka le Sage !!!

20 Photos prises au Parc des Oiseaux de Villars les Dombes dans l’Ain par Yvonne. Texte : Jacky Musique : « Partons en mer », Florian Bernard au synthé Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/