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Jeannine Olivard et Michel Escudier.
Solitude Réunion préparée avec Jeannine Olivard et Michel Escudier. 1. Étymologie / Définitions : 2. Citations choisies : 3. Notions / Concepts / Prises de vues : Isolement et esseulement chez Hannah Arendt Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question. 5. En guise de conclusion
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Étymologie et définitions
Étymologie : Solitude vient du latin solitudo, de solus, seul. Définitions : Larousse sur internet (extrait) : État de quelqu'un qui est seul momentanément ou habituellement : Profiter d'un instant de solitude pour réfléchir. Aimer la solitude. État de quelqu'un qui est psychologiquement seul : Solitude morale. Caractère d'un lieu où l'on se sent seul, isolé : La solitude des forêts. Synonymes : Isolement, esseulement, retraite. Dictionnaire de philosophie Christian Godin (extrait) : Etat d’un isolement volontaire ou subi. Heidegger ( ) oppose la solitude à l’isolement : la solitude n’est pas un repli sur soi, retrait du monde ; bien au contraire, elle jette le Dasein (existence humaine conçue comme présence consciente et intentionnelle au monde) dans la proximité de l’essence de toute chose.
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Citations choisies Par Jeannine : « Deviens ami de toi-même et tu pourras vivre seul. » Gracian Par Michel : « J'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer au repos dans une chambre. » Pascal Par Jean-Paul : « Quand j'ai dit "la solitude est sainte", je n'ai pas entendu par solitude une séparation et un oubli entier des hommes et de la société, mais une retraite où l'âme se puisse recueillir en elle-même et rassembler ses forces pour produire quelque chose de grand. » Alfred de Vigny
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Notions / Concepts / Prises de vues
Isolement et esseulement chez Hannah Arendt Référence "Questions de philosophie morale" dans "Responsabilité et jugement" Isolement : L’isolement apparaît quand je ne suis ni avec moi-même ni en compagnie des autres, mais concerné par les choses du monde. L’isolement peut être la condition naturelle pour toutes sortes de travaux dans lesquels je suis si concentré sur ce que je fais que la présence des autres, y compris de moi-même, ne peut que me déranger. Il se peut qu’un tel travail soit productif, qu’il consiste à fabriquer un objet nouveau, mais ce n’est pas nécessaire: apprendre ou même lire simplement un livre requiert un certain degré d’isolement; il faut être protégé de la présence des autres. L’isolement peut aussi apparaître comme un phénomène négatif: les autres avec lesquels je partage un certain souci pour le monde peuvent se détourner de moi. Cela arrive fréquemment dans la vie politique, c’est le loisir forcé de l’homme politique ou plutôt de l’homme qui, en lui-même, reste citoyen, mais a perdu le contact avec ses concitoyens. L’isolement en ce deuxième sens ne peut se surmonter qu’en se transformant en solitude, et tous ceux qui connaissent bien la littérature latine savent comment les Romains, au contraire des Grecs, ont découvert que la solitude et avec elle la philosophie, pouvaient constituer un mode de vie au cours du loisir forcé qui s’impose quand on se retire des affaires publiques. Lorsqu’on découvre la solitude après avoir mené une vie active en compagnie de ses pairs, on en vient au point auquel Caton disait: « Jamais je ne suis plus actif que quand je ne fais rien, et jamais je ne suis moins seul que lorsque je suis avec moi-même.» L’isolement, qu'il soit voulu ou subi, n’est-il pas la condition particulière de celui qui vit à l'écart des autres ?
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Notions / Concepts / Prises de vues
Isolement et esseulement chez Hannah Arendt (suite) Référence "Questions de philosophie morale" dans "Responsabilité et jugement" Esseulement : Si mon processus de pensée dans la solitude s’arrête pour une raison ou une autre, je deviens un. Parce que ce un que je suis désormais est sans compagnie, je peux rechercher celle des autres - sous la forme de gens, de livres, de musique (voire en agissant). Et, s’ils me font défaut ou si je suis incapable d’établir un contact avec eux, je suis envahi par l’ennui et l’esseulement. Pour cela, il n’est pas nécessaire d’être seul : je peux m’ennuyer beaucoup et me sentir très esseulé au milieu de la foule, mais pas dans la vraie solitude, c’est-à-dire en compagnie de moi-même ou avec un ami, au sens d’un autre soi. C’est pourquoi, il est bien plus difficile de supporter d’être seul au milieu de la foule que dans la solitude. L’esseulement n’est-il pas l'état de celui qui s’ennuie avec lui-même ou avec autrui ? La solitude n’est-elle pas l’état et la condition même de celui qui pense ?
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QUESTIONS Faut-il être isolé pour être seul ?
Doit-on craindre la solitude ? Philosopher : une thérapie de la solitude ?
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Faut-il être isolé pour être seul ?
Qu'est-ce qu'être isolé ? Dans certains cas, l'isolement n'est-il pas nécessaire ? Solitude et esseulement sont-ils vraiment des mots synonymes ?
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1. Faut-il être isolé pour être seul ?
Isolement ? L'isolement n'est-il pas l'absence de relations avec autrui ? L'isolement n'est-il pas une nécessité pour toutes sortes de travaux (penser, lire, écrire, faire quelque chose de précis) dans lesquels le besoin de concentration est tel que la présence des autres ne peut que déranger ? L'isolement n'est-il pas d'autant plus mal vécu qu'on a pris l'habitude de vivre et/ou d'agir avec les autres. Si pouvoir s'isoler est nécessaire, l'isolement qui consiste à être coupé des autres (sans relations, sans amis, sans amours), n'est-il pas un état presque toujours douloureux ou mortifère ? Solitude ? La solitude n'implique-t-elle pas que, bien que seul, je sois avec quelqu’un (c’est-à-dire moi-même) dit HA ? De ce point de vue, la pensée n'est-elle pas une activité étroitement liée à la solitude dès lors que c'est seulement en cet état là que je suis en mesure de me parler à moi-même ? D'une façon plus générale, la solitude n'est-elle pas notre condition ordinaire, non parce que nous n'aurions pas de relations avec autrui, mais parce ces relations ne sauraient abolir le fait que nous sommes seuls à être ce que nous sommes et à vivre ce que nous vivons ? En réalité le sentiment de solitude n'est-il pas plutôt lié à l’esseulement : l'état de celui qui s’ennuie avec lui-même ou avec autrui ? Si la solitude est notre condition ordinaire, ce que nous qualifions usuellement de solitude, n'est-il pas plutôt de l'esseulement ? N'est-il pas vrai que l'on puisse se sentir très seul au milieu d'une foule, tandis qu'à l'opposé et paradoxalement, on ne se sentira jamais seul dans la solitude de sa pensée ? Pourquoi faudrait-il être isolé pour ressentir l'esseulement ? 8
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Doit-on craindre la solitude ?
Animation Michel Escudier La crainte est-elle négative ? Est-ce la solitude ou son ersatz qu'il faut craindre ?
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2. Doit-on craindre la solitude ?
La crainte n'est-elle pas la peur d'un mal à venir ? Par différence à l'angoisse qui porte sur un objet inconnu, la crainte ne porte-t-elle pas sur un objet réel ? "La crainte est une peur justifiée ou qu'on croit telle, et comme en avance sur le danger qu'elle suscite" dit ACS. Autrement dit, en tant que précaution vigilante ou prudence, la crainte n'est-elle pas vitale ? Quoique toute prudence ne soit pas craintive, sans crainte n'y aurait-il aucune prudence possible ? Solitude ? Comme déjà dit, la solitude n'est-elle pas notre condition ordinaire, non parce que nous n'aurions pas de relations avec autrui, mais parce ces relations ne sauraient abolir le fait que nous sommes seuls à être ce que nous sommes et à vivre ce que nous vivons ? Par ailleurs, la solitude, en tant que condition de la pensée, n'est-elle pas nécessaire ou pour le moins utile ? Dans le même sens, l'isolement n'est-il pas une nécessité pour toutes sortes de travaux (penser, lire, écrire, faire quelque chose de précis) dans lesquels le besoin de concentration est tel que la présence des autres ne peut que déranger ? En fait, ne faut-il pas éviter de confondre solitude et esseulement (l'état de celui qui s'ennuie avec lui-même, comme il arrive que l'on s'ennuie avec les autres). N'est-ce pas l'esseulement qui est à craindre et non la solitude ? Par prudence plutôt que crainte, ce qui implique connaissance et volonté d'en sortir, n'est-ce pas l'esseulement qu'il faut combattre et non la solitude ? 10
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Pourquoi philosophe-t-on ?
Philosopher : une thérapie de la solitude ? Pourquoi philosophe-t-on ? Les thérapies de la solitude ne sont-elles pas de différentes natures ?
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3. Philosopher : une thérapie de la solitude ?
Pourquoi philosophe-t-on ? Philosophie vient du grec philosophia, de philein, aimer et sophia, sagesse ou science. L'amour de la sagesse ou des valeurs (en tant qu'éthique du comment vivre) et des sciences (en tant que recherche de la vérité) ne serait-il pas l'alpha et l'oméga de la philosophie ? « Quand il n’y a plus que la joie de connaître, il n’y a plus que l’amour et la vérité » dit ACS N’est-ce pas, en effet, à cet idéal de bonheur qui parvient à fusionner valeurs et vérité sans les confondre, auquel la sagesse tend ? N’est-ce pas parce que nul n’est sage absolument, ni tout entier que nous avons tous besoin de philosopher durant toute notre vie ? Thérapie de la solitude ? Thérapie vient du grec thérapéia, soin, c’est l'ensemble des moyens utilisés pour guérir une maladie ou une souffrance. La thérapie des souffrances ne dépend-elle pas de la nature de la solitude, selon qu'il s'agit : De l'esseulement, l'ennui que je ressens quand je suis seul avec moi-même ou avec autrui et contre lequel philosopher seul ou avec d'autres peut constituer une thérapie directe ? Ou de l'isolement, que je ressens en vivant à l'écart des autres et contre lequel philosopher collectivement (comme au café-philo) peut constituer une thérapie indirecte ? La seule souffrance de la solitude n'est-elle pas liée à l'ennui de penser ? Souffrance contre laquelle philosopher serait la thérapie même ? Si l'on n'est jamais seul lorsqu'on pense, comment philosopher -d'autant qu'on en a jamais fini- pourrait-il ne pas être une thérapie de la solitude ? Thérapie du philosopher qui, de surcroît, si l'on parvient à son terme, nous permet d'accéder au bonheur du sage ? 12
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« La solitude peut devenir désolation; cela se produit lorsque,
En guise de conclusion « La solitude peut devenir désolation; cela se produit lorsque, tout à moi-même, mon propre moi m’abandonne. Les hommes solitaires ont toujours été en danger de tomber dans la désolation, quand ils ne trouvent plus la grâce rédemptrice de l’amitié […..]. » écrit Hannah Arendt Caractéristique à cet égard est l’anecdote que l’on rapporte à propos de Hegel sur son lit de mort où il aurait dit, parlant de lui : « Il n’y en a qu’un qui m’ait compris; et lui aussi a mal compris. » Bien qu'on ne philosophe jamais qu'en solitude, ne faut-il pas se résoudre à en sortir de temps à autre pour vivre avec les autres ?
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Informations et documents sont disponibles sur :
Prochaines réunions MDS Agde de 18h30 à 20h : "Education" et choix des thèmes de la saison prochaine : mardi 10 mars "Dignité" : mardi 14 avril "Suicide" : mardi 5 mai (attention : 1er mardi du mois) "Opinion" : mardi 9 juin MAM Béziers de 18h30 à 20h : " Vivons-nous dans le temps ou sommes-nous le temps même? " mercredi 25 mars. Par prudence, n'oubliez pas de réserver vos places ( ) Informations et documents sont disponibles sur : 14
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