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Monique Lièvre et Jean Meurice.
Pouvoir 2 Réunion préparée avec Monique Lièvre et Jean Meurice. 1. Étymologie / Définitions 2. Citations choisies 3. Notions / Concepts / Prises de vue. Quelques formes de pouvoir : domination, manipulation, autorité, leadership Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question. 5. En guise de conclusion
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Étymologie et définitions
Substantif de l’infinitif, pouvoir est issu du latin populaire potere, de posse, être capable de. Définitions : Larousse sur internet (extrait) : Faculté, possibilité que quelqu'un ou quelque chose a de faire quelque chose : Il a un remarquable pouvoir d'adaptation. Ascendant de quelqu'un ou de quelque chose sur quelqu'un : Il n'avait plus aucun pouvoir sur son fils. Autorité, puissance de droit ou de fait, situation de ceux qui gouvernent, dirigent : L'exercice du pouvoir n'est pas facile. Dictionnaire de philosophie Durozoi et Roussel (extrait) : Le verbe est synonyme d’avoir la possibilité, le droit ou la permission (c’est le pouvoir de). Le substantif a un sens plus fort : à peu près synonyme de puissance, il désigne la capacité (légale ou morale) d’agir ou l’exercice d’une autorité qui, lorsqu’on évoque un pouvoir personnel, tend vers l’arbitraire (c’est le pouvoir sur).
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Citations choisies Par Monique: « Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres. » Diderot Par Jean : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » La Fontaine. Par Jean-Paul : « Ne pouvant faire qu’il soit force d’obéir à la justice, on fait qu’il soit juste d’obéir à la force, afin que le juste et le fort fussent ensemble, et que la paix fût, qui est le souverain bien » Pascal.
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Notions / Concepts Quelques formes de pouvoir : domination, manipulation, autorité, leadership. Domination C'est le pouvoir imposé par n'importe quel moyen (y compris la force). Autorité C'est le pouvoir qui nous vient de notre position ou de la structure sociale. Manipulation C'est le pouvoir exercé aux dépens d'autrui pour atteindre son objectif. Leadership C'est le pouvoir que les autres veulent bien nous reconnaître. La question n’est-elle pas de savoir si l’obéissance au pouvoir est un devoir ou si, y résister, n’est pas, en certains cas, un droit et parfois même un devoir ?
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QUESTIONS Peut-on se passer du pouvoir ?
Qu’est-ce qu’un pouvoir légitime ? Doit-on résister au pouvoir ?
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Peut-on se passer du pouvoir ?
Animation Jean Meurice N'y a-t-il pas différentes formes de pouvoirs ? Tout "pouvoir de " est-il un "pouvoir sur" ?
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1. Peut-on se passer du pouvoir ?
En tant que "pouvoir de" ? « Toute puissance est acte, active, et en acte » disait Deleuze à propos de Spinoza. Nietzsche voyait dans la volonté de puissance l’essence la plus intime de l’être. Pour Spinoza, comme pour Nietzsche, le "pouvoir de" procède du conatus qui pousse l'être à persévérer dans son être pour le premier et à le dépasser pour le second. Essence la plus intime de l'être, comment pourrait-on se passer du "pouvoir de" ? En tant que "pouvoir sur" ? S'il n'y a pas de "pouvoir sur" sans "pouvoir de" , autrement dit, si le "pouvoir de" est premier, peut-on se passer du second ? Individuellement d'une part : Si séduire constitue un pouvoir sur les autres ? Si convaincre en est un autre ? Si même informer n'y échappe pas. Ne parle-t-on pas de pouvoir des médias ? Si enfin, d’une façon générale, savoir (connaître) est potentiellement un "pouvoir sur"? Collectivement d'autre part : Si l'on estime que des règles sont nécessaires pour vivre ensemble (pouvoir législatif) ? Si pour veiller à leur application, il faut une force contraignante (pouvoir exécutif) ? Si enfin pour sanctionner les infractions il faut pouvoir les juger (pouvoir judiciaire) ? Manifestation du "pouvoir de" , y compris dans nos relations avec les choses, comment pourrait-on se passer du "pouvoir sur" ? Entre le "pouvoir de" et le "pouvoir sur", la frontière n'est-elle pas floue ? Dès lors, tant individuellement que collectivement, comment pourrait-on se passer du pouvoir ? Est-ce que ce ne sont pas plutôt des excès de pouvoir dont il faudrait pouvoir se passer ? 7
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Qu’est-ce qu’un pouvoir légitime ?
Animation Monique Lièvre Légitimité, quid ? Tout pouvoir légal est-il légitime ? Tout pouvoir informel est-il illégitime ?
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2. Qu’est-ce qu’un pouvoir légitime ?
Légitimité ? Ce qui est légitime ne se situe-t-il pas à l'interface entre le droit et la morale ? La légitimité ne serait-elle pas, non seulement conforme à la loi (la légalité), mais à un intérêt supérieur (la justice au sens moral) ? En fin de compte, la seule instance de légitimation ne serait-elle pas la conscience individuelle ? Mais comment une telle conscience pourrait-elle tendre à une justice universelle si, comme l'écrit Pascal, « Le moi est injuste en soi, en ce qu'il se fait le centre de tout.» ? La conscience en quête de justice ne doit-elle pas agir contre l'égoïsme ou par décentrement ? Est légitime, dit-on, ce qui est dans " son bon droit" donc conforme à sa morale. Mais comment ce "bon droit" pourrait-il être universalisable sans être désintéressé ? Pouvoir légal versus pouvoir légitime ? Pourquoi faudrait-il confondre un pouvoir légal conforme à la loi avec un pouvoir légitime qui suppose un jugement de valeur sous-tendu par une morale ? N'est-ce pas pour cette raison que certains pouvoirs légaux peuvent-être : Illégitimes, s'ils sont par exemple instaurés par la domination (notamment par la violence) ou s'il s'agit d'abus de pouvoir (y compris dans les démocraties) Ou légitimes, s'ils s'exercent exclusivement dans l'intérêt général ? Et que certains pouvoirs informels peuvent-être aussi : Illégitimes, s'ils consistent par exemple à abuser d'autrui en le manipulant Ou légitimes, s'il s'agit d'un leadership reconnu indépendamment de toute contrainte ? Si la légitimité se réduisait à la légalité, à quoi donc pourrait bien servir la moralité ? Un pouvoir légitime n'est-il pas un pouvoir juste donc désintéressé, au profit de l'intérêt général ? 9
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Résister, est-ce désobéir ?
Doit-on résister au pouvoir ? Résister, est-ce moral ? Résister, est-ce désobéir ?
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3. Doit-on résister au pouvoir ?
Résister, est-ce moral ? Exister, n'est-ce pas s'efforcer d'être et de durer, autrement dit insister ? "Seul l'infini est pure affirmation. Toute chose finie peut être limitée ou détruite par une autre de même nature." disait Spinoza. N'est-ce pas ce qui nous voue à résister ? Comme dit Laurent Bove, le conatus au sens de Spinoza n'est-il pas précisément cette puissance singulière d'affirmation et de résistance ? Cette puissance par laquelle chaque être tend à persévérer dans son être en résistant à l'écrasement ou à l'oppression, n'est-elle pas nécessaire ? De la même, résister à son égoïsme, n'est-ce pas ça être moral ? La seule façon de vivre moralement ne consiste-t-il pas à persévérer dans son être en résistant aussi à son égoïsme ? Résister, est-ce désobéir ? "Ce qui détruit l'obéissance est anarchie, ce qui détruit la résistance est tyrannie" disait le philosophe Alain. Résister au nom de valeurs qu'on défend, qui y a-t-il de plus légitime ? En revanche, résister systématiquement, notamment violemment, indépendamment de toute valeur humaniste, ce qui immanquablement conduit à l'anarchie, n'est-ce pas plutôt ça désobéir ? «Si c'est l'obéissance qui fait le sujet, n'est-ce pas la résistance qui fait le citoyen ?» dit L. Bove. Mais comment pourrait-on être citoyen sans être d'abord sujet ? « Obéir en résistant, comme disait Alain, quel que soit le pouvoir concerné, n'est-ce pas là tout le secret ? 11
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« Comme le despotisme est l'abus de la royauté,
En guise de conclusion « Comme le despotisme est l'abus de la royauté, l'anarchie est l'abus de la démocratie. » écrit Voltaire Quel que soit le pouvoir, contre les abus, quoi …. si ce n'est la morale interne et/ou la résistance externe ?
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Informations et documents sont disponibles sur :
Prochaines réunions MDS Agde de 18h30 à 20h : "Epicurisme" : mardi 2 décembre (1er mardi du mois) "Méditation" : mardi 13 janvier "Solitude" : mardi 10 février "Education" : mardi 10 mars Conférence "Qu’est-ce qu’être beau ?" mardi 27 janvier à 21h MAM Béziers de 18h30 à 20h : " La paix totale est-elle une utopie ?" : mercredi 10 décembre "Vivons-nous dans le temps ou sommes-nous le temps même?" : mercredi 25 mars. Informations et documents sont disponibles sur : 13
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