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Publié parFleurette Revel Modifié depuis plus de 9 années
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Corps, sport, socialisation: cours socio L3
Socialisation, pratiques physiques et sportives et rapports sociaux de sexe Christine MENNESSON
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Bibliographie Buscatto Marie, Sociologies du genre, Paris, Armand Colin collection Cursus, 2014.
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Plan du cours I) La construction sociale du masculin et du féminin
II) La construction du genre dans le monde sportif
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I) La construction sociale du masculin et du féminin
A) Introduction Les catégories de sexe: des catégories naturelles? La définition du sexe en question : l’exemple des tests de féminité Le sexe: une construction historique et sociale? Le modèle du « sexe unique » (Laqueur, 1992)
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Le cerveau a t’il un sexe? (Vidal, 2007)
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Différences biologiques ou différences sociales?
En biologie, une variabilité importante au sein même des groupes de sexe (Fausto-Sterling, 2000) Des différences biologiques qui ne permettent pas d’expliquer les différences de comportement (Peyre, Weils, 1997)
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Quelles différences? Mythes et réalités: petit quizz!
Les femmes gagnent en moyenne: 27% % % % de moins que les hommes Parmi les durées suivantes lesquelles correspondent au temps quotidien passé par les femmes et les hommes aux tâches domestiques : 4h h h h 27% de femmes: A l’assemblée nationale? Parmi les chômeurs? Dans le corps des professeurs d’université ? Parmi les victimes d’accidents de la route?
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La différenciation des positions sociales
Population de 15 ans et plus selon la catégorie socioprofessionnelle en 2012 en % 2012 (e) Part Catégorie socioprofessionnelle (PCS) Hommes Femmes Ensemble des femmes Agriculteurs exploitants 1,5 0,5 1,0 28,3 Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 5,2 1,8 3,4 27,6 Cadres, professions intellectuelles 12,0 7,4 9,6 40,2 supérieures Professions intermédiaires 13,6 13,1 13,3 51,2 Employés 7,8 23,5 16,0 76,6 Ouvriers (y compris agricoles) 20,8 4,6 12,4 19,6 Inactifs ayant déjà travaillé 25,4 27,6 26,5 54,2 Autres sans activité professionnelle 13,7 21,5 17,7 63,2 Total 100,0 100,0 100,0 52,2 r : données révisées. e : données estimées. ns : donnée non significative. Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine. Résultats en moyenne annuelle. Source : Insee, enquêtes Emploi.
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Des trajectoires sociales différenciées
Une moindre mobilité ascendante: 1 femme sur 5 pour 1 homme sur 2 Une mobilité descendante plus forte: 1 fils de cadre sur 6 devient employé ou ouvrier pour 1 fille de cadre sur 3 (Merlié, 2001)
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Qu’est-ce que le genre? Le genre renvoie à l’ensemble de ce qui apparaît comme social dans les différences entre les sexes (Delphy, 1992) Existe-t-il une « théorie du genre »? Le genre signifie l’existence de rapports de pouvoir (Kergoat, 2000) genre = rapports sociaux de sexe
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B) Approche sociologique de la construction du genre
1) Masculin/Féminin: des catégories construites L’exemple de la formation des garçons dans la maison des hommes (Godelier, 1982) L’exemple des Inuits et des Berdaches: quand le genre ne correspond pas au sexe (Mathieu, 1991) La différenciation masculin/féminin: une conséquence de l’organisation sociale
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2) Des catégories hiérarchisées
La valence différentielle des sexes (Héritier, 1996) La domination masculine (Bourdieu, 1998) Un processus inconscient auquel participent les hommes…et les femmes Qui contraint les individus des deux sexes Des habitus sexués (Lahire, 2000)
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Le rôle central du corps dans la reproduction de la domination
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Le rôle central du corps dans la construction du genre
L’apprentissage de techniques du corps différentes (Guillaumin, 1992) La ritualisation du genre dans les sociétés contemporaines (Goffman, 2002) Se rapprocher du modèle corporel idéal pour les femmes, démontrer sa virilité pour les hommes (Bourdieu, 1998; Duret, 1999) Socialisation du biologique et biologisation du social
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3) L’articulation des différenciations: l’exemple de la pratique sportive (IPSOS, 2007)
PCS Femme non pratiquante Femme pratiquante Homme non pratiquant Homme pratiquant Cadres 33,9 66,1 34,9 65,1 Professions intermédiaires 40,6 59,4 35,8 64,2 Employés 54,0 46,0 42,6 57,4 Ouvriers 60,7 39,3 52,5 47,5
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C) Socialisation sexuée et construction des rapports au corps et au sport
1) Le rôle central de la socialisation familiale Des garçons plus stimulés physiquement que les filles (Belotti, 1973; Cresson, 2011) Les usages sexués des jouets (Vincent, 2001) La transmission sexuée des pratiques sportives (Mennesson, 2011)
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Souhaits des parents en matière de « hobby » pour leurs enfants (Octobre, 2005)
74% des parents choisissent une APS, 26% la musique (plusieurs choix possibles) Pour les filles: danse (24%), natation (13%) et sports individuels (12,5%) Pour les garçons: Sports collectifs (20%) dont 9% pour le foot, sports de combat et arts martiaux (12%)
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2) Les groupes de pairs: un lieu d’apprentissage des comportements de genre
Une ségrégation entre les sexes très précoce (Maccoby, 1983) Des cultures de groupe de sexe et des rapports au corps différents: - Le statut central du sport pour les garçons (Joannin et Mennesson, 2014) - L’apprentissage du travail de l’apparence pour les filles (Mardon, 2011)
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3) L’importance de la socialisation médiatique
La littérature enfantine : des modèles de genre stéréotypés: l’exemple des encyclopédies pour enfants sur le corps (Détrez, 2006) Des produits médiatiques sexués pour les adolescents: l’exemple des mangas (Détrez, 2011)
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4) Des socialisations sexuées plurielles
Des variations dans la socialisation corporelle des enfants (Court, 2010): des filles critiques à l’égard du travail de l’apparence Des garçons distants du monde sportif (Bertrand, Court, Mennesson, 2014): - Des parents peu sportifs/un héritage qui ne se transmet pas - Des conséquences différentes selon les milieux sociaux
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5) Des socialisations sexuées « inversées »
L’exemple des footballeuses et des danseurs (Mennesson, 2007) - Socialisation sportive versus socialisation culturelle - La participation au groupe de pairs de sexe opposé - Des configurations familiales spécifiques
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II) Conclusion Des modes de socialisation souvent convergents…
…qui construisent des rapports au corps et au sport différents pour les filles et les garçons Dont les effets sont relativement durables Mais aussi des exceptions notables
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III) La construction du genre au sein du monde sportif
A) Le monde sportif: un lieu privilégié de construction du masculin? Introduction: Naissance du sport moderne et promotion de la masculinité (Elias et Dunning, 1986) Le sport comme lieu d’expression d’une violence régulée Sport et masculinité: une relation historique
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1) Des pratiques sportives sexuées
La participation sportive des femmes: des résultats contrastés INSEE 83: 32% des femmes (48% des hommes) INSEP 87: 71% des femmes (77%) INSEP 2010: 87% des femmes (91%) INSEP 2010 Femmes Hommes Pratique « intensive » (plus d’1 fois semaine) 40% 46 Compétition 10 26
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La différenciation des pratiques privilégiées (IPSOS, 2007)
Femmes Natation 42,7% (32,3%) Gym et fitness 30,3% (8,1%) Danses 12,6% (2,2%) Mincir 67,3% (47,6%) Entretenir son corps 81% (71%) Hommes Foot 27,3% (5,1%) Course à pied 18,7% (13,2%) VTT 18,7% (9,1%) Se dépasser, se mesurer aux autres 74% (41,1%) Eprouver des sensations fortes 50% (32,8%)
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La différenciation des pratiques fédérales (MJS, 2010)
Disciplines les plus féminisées Danses 90% Sports glace 82% Equitation 80,6% Gym 78,4% Rando 61,2% Disciplines les moins féminisées Football 2,7% Rugby 4,4% Moto 4,7% Vol à voile 8% Cyclisme 9%
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Comment expliquer la féminisation différenciée des pratiques sportives?
% femmes dans fédés plus Foot 2,7% Tennis 31,3% Equitation 80,6% Judo 27% Basket 39,7% Golf 28,6% Hand 36% La dimension culturelle L’importance de l’histoire Le rôle des caractéristiques des promoteurs Le rôle des caractéristiques sociales du public
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La différenciation des modalités de pratique d’une même activité
L’exemple des salles de forme Equitation instrumentale/équitation sentimentale (Garcia, 2000) Boxe hard/boxe soft (Mennesson, 2005) L’effet de la position sociale : l’exemple des boxeuses et boxeurs
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Sports et modèles de genre (Connell, 2000)
Masculinités hégémoniques Puissance physique Compétition + distance au féminin Compétences techniques Prise de risque Masculinités complices et subordonnées Féminités conformes et féminités résistantes
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2) Des différences de gouvernance et de médiatisation (McKay et Laberge, 2006)
a) L’encadrement du sport: une faible représentation des femmes (Chimot, 2004) Statuts % de femmes Directeur technique national 11 Entraîneur national Cadre technique national 26 Cadre technique régional 16 Elus instances dirigeantes fédérations 23
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b) Médiatisation et reproduction des stéréotypes sexués
Des sports masculins plus médiatisés (Messner, 2013) Des commentaires qui renforcent les différences entre les sexes: les performances des sportifs, le statut de femme des sportives (Mc Kay et Laberge, 2006; Messner, 2013) Une mise en scène différenciée: l’hyper ritualisation de la féminité et de la masculinité (Goffman, 1977; Fraysse, 2013)
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Des différences de mise en scène
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L’érotisation du corps des sportives
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La mise en scène des hommes: puissance…
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…prise de risque et réflexion
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Conclusion Une valorisation de la masculinité hégémonique
Qui s’exprime de différentes manières dans les formes de pratique Et s’observe à différents niveaux Mais également une pluralité de modèles de genre
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B) Des régimes de genre différents (Connell, 1987)
1) La fabrication du masculin dans les sports centraux 2) Les femmes dans les sports masculins: un questionnement des normes de genre? 3) Les contextes sportifs enfantins: un enjeu important
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1) La fabrication du masculin dans les sports « centraux » (Messner, 2007)
Le modèle « puissance et performance » (Mc Kay et Laberge, 2006) Le rapport à la violence: L’exemple du hockey (Poupart, 1979) Les processus de hiérarchisation au sein du groupe (Clément, 2013) Les effets de contexte (Debarbieux, 2007) Les hommes non blancs ou une autre forme de hiérarchie entre les masculinités (Mc Kay et Laberge, 2006)
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Points communs et variations: l’exemple d’un club de football (Rasera, 2012)
Une reproduction des rapports sociaux de sexe Des formes de masculinité diverses - L’effet du capital culturel - L’effet des rapports ethniques Une lutte pour les définitions du masculin
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2) La participation des femmes aux sports dits masculins: un questionnement du genre?
L’exemple de la boxe poings-pieds et du football féminin: deux régimes de genre différents Les différentes dimensions des régimes de genre: Les symboles (médiatisation) Les rapports de pouvoir La division sexuée du travail sportif Les interactions
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Diffusion médiatique = Erotisation des corps féminins
Régimes de genre Symboles Rapports de pouvoir Division sexuée du travail sportif Modalités concrètes d’interaction Boxes poings pieds Diffusion médiatique = Erotisation des corps féminins Plutôt favorables aux femmes Assaut (féminin), combat (masculin) Conditions d’entraînement identiques Femmes très minoritaires dans un groupe masculin, assimilation au groupe des hommes, importance du travail de l’apparence et de l’hétérosexualité Football féminin Invisibilité de la pratique des femmes Plutôt défavorables aux femmes Pratique compétitive identique Forte différenciation des conditions d’entraînement Groupe très majoritairement féminin, faible travail de l’apparence et permissivité à l’égard des pratiques homosexuelles
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Des socialisations sportives aux effets opposés
Football Un renforcement des dispositions sexuées inversées Un questionnement des normes de genre Boxe Un processus de transformation des dispositions sexuées inversées Une valorisation de la conformité aux normes de genre
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Les variations individuelles dans un même « régime de genre »
Les effets de l’origine et de la trajectoire sociale: l’exemple des boxeuses « soft » et « hard » Les effets de la socialisation sexuée et des modalités de transformation: Armelle, Claire et Yvonne
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3) Les contextes sportifs enfantins
a) Une variation des modèles de féminités: l’exemple du cirque et de la GR b) L’importance des pratiques des éducateurs: l’exemple du football
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Le cirque, une pratique peu genrée
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La GR, une féminité accentuée
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Des socialisations sexuées différentes
Cirque: La construction d’un corps « asexué » Une valorisation de la créativité et de l’imaginaire Une autorité négociée Des différences d’ethos GR: Etre jolie: un objectif central Une logique de la répétition et de la compétition Un contrôle permanent Et de modèles de genre
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L’importance des pratiques des éducateurs: l’exemple du football
Un entraîneur atypique Un mode d’apprentissage très scolaire Qui favorise l’engagement des filles…et transforme aussi les garçons Une méconnaissance de la question du genre Un mode d’apprentissage peu structuré Un renforcement d’une forme de masculinité populaire
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Conclusion Le monde sportif comme lieu privilégié de construction des différences entre les sexes… …mais aussi comme lieu d’expression de féminités (masculinités) différentes Des effets de contexte très variés: les régimes de genre Des définitions du genre diversifiées dans un même contexte
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