Je suis de "l'entre-deux-guerres" et toute mon enfance, autant que mon adolescence, ont été baignées par le ronron sympathique et familier des tramways.

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4 Je suis de "l'entre-deux-guerres" et toute mon enfance, autant que mon adolescence, ont été baignées par le ronron sympathique et familier des tramways (quel vilain mot...), que nous les Montréalais de souche ou d'adoption avons toujours appelés tout simplement les p'tits chars électriques.

5 Le "Rocket", premier tramway à circuler à Montréal en 1861, rue Ste Catherine. Il pouvait atteindre la vitesse foudroyante de 20 km à l'heure!

6 Le "529" Notre-Dame qu'on appelait aussi le tramway de la Vickers parce qu'il amenait les ouvriers au chantier naval.

7 Voici donc l'album des sympathiques p'tits chars de Montréal, ceux que j'ai connus et aimés! Car il faut bien l'avouer tout de suite; il n'y a plus de p'tits chars à Montréal. On les a malheureusement fait disparaître en 1959 pour les remplacer par les affreux autobus lourds, inesthétiques, pollueurs et puants...

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9 Vous vous rendez compte? Il y a eu des p'tits chars électriques dès 1861 à Montréal, et ceci jusqu'en 1959. Presque cent ans de p'tits chars ronronnants dans les rues de ma ville, comme le chantait jadis mon ami le regretté Jacques Normand.

10 Boulevard Pie vers 1940, un tramway de tête avec son panier ramasse débris de la voie ferrée.

11 Montréal fut l'une des villes où l'on trouvait les plus importants parcours de tramways au monde! Il y avait même deux usines de fabrication de p'tits chars à Montréal! De beaux p'tits chars, élégants, fonctionnels, rapides, chauffés en hiver, équipés pour foncer dans les congères de neige.

12 Le 552 de la rue Ste Catherine en saison d'hiver.

13 Et puis, un jour, dans les bureaux des fonctionnaires de la ville, le couperet est tombé. Fini les p'tits chars! Les dirigeants avaient choisi de mettre fin aux doléances des propriétaires d'automobiles qui pestaient contre les rails. Désormais, l'essence et le monoxyde de carbone allaient détrôner l'électricité non polluante. Quelle tristesse...

14 Dans les moments de grande affluence on ajoutait des tramways "extra". Et tant pis pour la langue de Racine!

15 Contremaîtres en tournée d'inspection de la voie ferrée. On se croirait en plein cinéma muet de Keystone!

16 Mais je suppose que c'est ça le progrès. Un autobus ça pue, parfois ça écrase les gens, ça prend beaucoup d'espace, ça pollue l'atmosphère, et puis ça coûte très cher... Mais pourquoi donc avoir banni les p'tits chars si sympathiques et si économiques?

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19 Et puis un autobus n'aura jamais l'attrait d'un gentil p'tit char! Si on ratait le départ il suffisait de courir un peu et de sauter sur le marchepied en empoignant la barre qui était justement là pour les retardataires. Allez donc essayer de rattraper un autobus!

20 Les fameux tramways "réversibles". Le devant est comme le derrière. Plus besoin de virer; le conducteur change de bord et on repart!

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22 Les p'tits chars de Montréal nous transportaient partout; à la montagne, dans les quartiers de périphérie, dans les fermes de Cartierville, au parc Belmont, et même sur les plages du "bout de l'île"...

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25 Ah! Serait-il utopique de croire qu'un jour, lorsque les gens en auront assez de crever par empoisonnement au monoxyde de carbone, on ramènerait les p'tits chars dans les rues de Montréal?

26 Tramway du circuit du Sault au Récollet... J'ai toujours imaginé un Récollet en soutane noire, sautant sur le marchepied du tramway en marche...

27 Photos – Archives de la Société de Transport de Montréal The trolley charleston – Mixage audio: F.Bernard Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2005 jfxb@videotron.ca

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