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bruno.cautres@sciences-po.fr / louis.chauvel@sciences-po.fr
Clivages sociaux et clivages politiques en Europe Séance 3 : INEGALITES ET DEVELOPPEMENT DES POLITIQUES PUBLIQUES La rétroaction Bruno Cautrès / Louis Chauvel /
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Plan de la séance : L’inégalité extrême, un danger pour la démocratie ? Polanyi : le marché libre impossible Esping-Andersen : les modèles d’Etat-providence Régime de Welfare et modèle politique Conclusion
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J.J. ROUSSEAU, Discours sur l’Economie politique, 1755
L’inégalité extrême comme obstacle à la démocrtie L'égalité de fortune entre les citoyens sert bien certainement, je l'avoue, à prévenir les dissensions civiles. Mais, à vrai dire, le moyen n'est pas infaillible : les hommes supérieurs s'irriteront de n'avoir que la portion commune, et ce sera souvent une cause de trouble et de révolution. De plus, l'avidité des hommes est insatiable : d'abord, ils se contentent de deux oboles ; une fois qu'ils s'en sont fait un patrimoine, leurs besoins s'accroissent sans cesse, jusqu'à ce que leurs voeux ne connaissent plus de bornes; et quoique la nature de la cupidité soit précisément de n'avoir point de limites, la plupart des hommes ne vivent que pour l'assouvir. ARISTOTE, Politique, IVe siècle AV.JC. Le plus grand mal est déjà fait, quand on a des pauvres à défendre et des riches à contenir. C'est sur la médiocrité seule que s'exerce toute la force des lois ; elles sont également impuissantes contre les trésors du riche et contre la misère du pauvre ; le premier les élude, le second leur échappe; l'un brise la toile, et l'autre passe au travers. C'est donc une des plus importantes affaires du gouvernement de prévenir l'extrême inégalité des fortunes, non en enlevant les trésors à leurs possesseurs, mais en ôtant à tous les moyens d'en accumuler, ni en bâtissant des hôpitaux pour les pauvres, mais en garantissant les citoyens de le devenir. J.J. ROUSSEAU, Discours sur l’Economie politique, 1755
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1. Inégalités et développement : la controverse …
4 théories en présence : 1- L’enrichissement des pauvres est bon pour le développement (humanitarisme) 2- Des riches trop riches nuisent à la justice et à la stabilité (Rousseau) 3- Une grande classe moyenne est meilleure pour la stabilité et la prospérité (Aristote) 4- Les inégalités, c’est bon pour la croissance (« on ne fait pas d’omelettes sans casser d’œufs »)… (utilitarisme ?) 3 est une synthèse implicite de 1 et 2 … Seule 4 est « originale » Pour y répondre : s’interroger d’abord sur le développement …
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Le lien inégalité-développement (version Consensus of Washington CW)
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Le lien inégalité-développement (version Critique de CW)
Où est la vérité ?...
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Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
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Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Un lien descriptif indéniable, mais faible et causalement instable … (EM) Contre : (B&J)
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Egalité et stabilité démocratique : quel lien ? Fragilité démocratique
Pour EM : L’inégalité produit des tensions politiques fondamentales qui freinent ou bloque l’établissement d’une démocratie stabilisée Concentration du pouvoir, abus, envie, enjeu de redistributions, importance de la maîtrise politique Au contraire : l’égalité économique permet d’envisager un partage du pouvoir fondé sur une concurrence contrôlée Fragilité démocratique Le partage du pouvoir confronté à des intérêts divergents et incontrôlés Inégalité économique Ressources concentrées au mains de quelques-uns Augmentation des ressources des plus puissants politiquement, en attendant le retournement (coup d’Etat, révolution…) Au contraire : une démocratie solide permet de maîtriser le partage des ressources économiques
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Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Pour EM : de nombreuses études ont échoué à trouver un tel lien, une fois tenu compte des autres variables, parce qu’elles prennent d’un seul tenant deux processus complémentaires qu’il faut séparer pour les analyser correctement : 1- l’apparition des démocraties (plus probable là où l’égalité est plus forte) 2- la mort des démocraties (plus probable là où l’inégalité est plus forte)
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Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Pour B&J : Les hypothèses de EM vont dans le sens commun, mais une autre théorie est possible, celle de l’absence de lien explicables par deux théories : 1- Lecture marxiste dure : la démocratie (libérale) n’est pas incompatible avec de fortes inégalités (démocratie = superstructure) 2- Lecture cynique : les classes populaires ne votent pas nécessairement pour leurs intérêts de classe, mais souvent « pour d’autres motifs » … (nationalisme, sécuritarisme, protection …)
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Egalité et stabilité démocratique : quel lien ?
Confrontation aux faits empiriques : EM détectent une bonne significativité de leurs modèles … Mais B&J montre que le lien est très … résiduel, par rapport à l’effet principal : Les nations stables politiquement (et secondairement plus égales) sont avant tout les plus riches => Match nul
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Polanyi : le marché libre impossible
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Gosta Esping-Andersen (Danois, né en 1947) Professeur à Universitat Pompeu Fabra (Barcelone).
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Comprendre la diversité des États-providence
A- L’Etat-providence (Welfare state / Welfare system / Welfare regime) -comme protection contre les risques et les accidents du marché (market failure) (cf François Ewald, 1986, l’Etat providence, Paris, Grasset) -comme instance de répartition et de DEMARCHANDISATION des ressources collectives (cf Pierre Rosanvallon, la Crise de l’Etat providence, Paris, Le Seuil) Les huit fonctions de l’Etat-providence (publications officielles Eurostat) maladie et soins de santé invalidité vieillesse survivants (pension de réversion…). allocations familiales prestations de chômage allocations de logement exclusion sociale (quid de : éducation, culture, loisirs ?......)
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Dépenses totales de protection sociale 2001 En % du PIB (Source : Annuaire Eurostat, 2004, p.111)
Les dépenses de protection sociale comprennent: les prestations sociales, qui sont des transferts, en espèces ou en nature, versés aux ménages et aux individus pour alléger la charge entraînée par un certain nombre de besoins ou de situations à risque; les dépenses de fonctionnement, qui représentent les frais supportés par le programme social pour sa gestion et son fonctionnement; les autres dépenses, qui comprennent les frais divers des régimes de protection sociale (paiement du revenu de la propriété et autres). 5 10 15 20 25 30 35 Irlande Malte Slovaquie Hongrie Espagne Islande Luxembourg Portugal Italie Slovénie Norvège Finlande Grèce Royaume-Uni EU-15 Belgique Pays-Bas Autriche Danemark Allemagne France Suède
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B- Penser l’articulation de trois grandes instances :
B- Penser l’articulation de trois grandes instances : Marché – Etat – Société civile Concevoir la diversité des arrangements institutionnels d’enchâssement du marché dans le politique et le social (cf. K. Polanyi) . Repérer la diversité de ces articulations / arrangements C- Saisir la diversité des modèles d’Etat-Providence, et leurs conséquences Concevoir la diversité des arrangements institutionnels et des « cohérences sociétales » qui en découlent => l’ensemble des aspects sociaux tendent à s’organiser selon des modèles sociaux spécifiques
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Karl Polanyi (1886-1964) et le premier XXe siècle
Trajectoire : Famille de banquiers juifs hongrois Histoire économique + Sciences sociales => sociologie, économie, anthropologie … « Passe » au socialisme planifié Quitte la Hongrie dans les années 1930 pour Londres S’intéresse à 1929, et à l’avènement du fascisme 1947, Professeur à Columbia U Courants intellectuels - critique des différentes théories économiques - construction d’une typologie des systèmes d’économie - étude de l’origine et de l’histoire des institutions économiques : commerce, marché et monnaie.
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« La Grande transformation » (1944)
Question centrale : l’explication de l’effondrement du système libéral de 1914 à 1944, ses causes, ses sous-jacents et enseignements pour les sciences sociales L’émergence du système libéral XVIIIe-XIXe siècle Le marché au centre de la construction sociale du libéralisme 4 principes du système libéral sur le plan politique : (1) un état libéral (dont credo est laisser faire et laisser agir) ; (2) un système d’équilibre des puissances (plutôt le commerce que la guerre). sur le plan économique : (3) l’étalon-or (4) le marché autorégulateur (travail, monnaie, libre échange).
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Spécificité des comportements humains attendus …
Marchandisation (commodification) de tous les secteurs : terre, travail, monnaie, etc. Particularités frappantes du marché autorégulé : Fonctionnement sans intervention extérieure et prix doivent être libres de se fixer eux mêmes. « Ce système autorégulateur de marché, c’est ce que nous entendons par « économie de marché » ». Spécificité des comportements humains attendus … « Fiction dangereuse » nous dit Polanyi (la « main invisible » de Adam Smith) Critique de la dynamique de commodification « Au lieu que l’économie soit encastrée dans les relations sociales, ce sont les relations sociales qui sont encastrées dans le système économique » (p.88)
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Le constat d’échec du marché autorégulé
« aucune société ne pourrait supporter, ne fût-ce que pendant le temps le plus bref, les effets d'un pareil système fondé sur des fictions grossières » (POLANYI, 1983, p. 109). pillage des ressources naturelles, destruction des règles et des relations sociales, paupérisation et délabrement moral des classes ouvrières victimes des forces aveugles du marché. Remise en cause des solidarités traditionnelles Aspects historiques, politiques, organisationnels, sociétaux de la marchandisation
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1830 1870 1900 1930 1960 1990 Marchandisation et démarchandisation
Grandes phases de l'histoire socioéconomique occidentale 1830 1870 1900 1930 1960 1990 Marchandisation commodification Accident du marché Market failure Démarchandisation decommodification ??? Dès les années 1930 (et déjà avant) : prise de conscience que cela ne peut plus durer Mise en place de dispositifs institutionnels pour pallier les « accidents du marché »
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Gøsta Esping-Andersen et la typologie des États-providence
Constats historiques : Des besoins et aspects importants de l’existence sociale (éducation, garde des enfants, santé, retraites, etc.) sont difficilement couverts par le marché Tous les pays ont développé des formes plus ou moins abouties de fourniture hors marché (démarchandisation de l’accès aux biens et services) => Etat-providence comme lieu de distribution du bien-être
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Marché Etat Société Civile
Réponse à ces enjeux : la construction des Etats-providence Il ne s’agit pas simplement d’Etats-providence au sens étroit, mais de systèmes sociaux construits mettant en jeu la triade : Constat de diversité des systèmes : niveau des dépenses et mode de répartition Degré de démarchandisation Formes de stratification Marché Etat Société Civile
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Penser l’articulation de trois grandes instances :
Penser l’articulation de trois grandes instances : Marché – Etat – Société civile Concevoir la diversité des arrangements institutionnels et des « cohérences sociétales » qui en découlent => l’ensemble des aspects sociaux tendent à s’organiser selon des modèles sociaux spécifiques Saisir la diversité des modèles d’Etat-Providence Concevoir la diversité des arrangements institutionnels et des « cohérences sociétales » qui en découlent
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Esping-Andersen et la première typologie (celle de1990)
Deux axes historiques de différenciation : Institutionnalisé - Résiduel (Titmuss, 1945) (Inst = Etat-providence développé, législation spécifique, enjeu fort des partenaires sociaux, … versus Résid : le contraire) Bismarckien - Beveridgien (Perrin, 1960) (Bism. = Protection de sous-groupes constitués (assurance / cotisation) versus Bever. = Universalité des droits (impôt)) Constat de diversité des systèmes : Deux critères centraux : niveau des dépenses et mode de répartition Degré de démarchandisation Formes de stratification Esping-Andersen et la première typologie (celle de1990)
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- - + + + (+/-)? (+/-) ? (-)? Résiduel Conservateur Social-démo. Etat
Marché (+/-)? "Société civile" (+/-) ? (-)? Pays US UK NZ Allemagne Suède
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Amélioration du modèle d’Esping-Andersen
Libéral (=Résiduel) Corporatiste (=Conservateur) Social-démo. (=Universaliste) Degré de démarchandisatio n (résiduel / institutionnalisé) Référence au marché centrale Niveau intermédiaire de démarchdisat. Objectif de démarchandisati on maximale Forme de stratification sociale Inégalités économiques fortes mais faibles barrières sociales Inégalités de degré intermédiaire mais séparation des groupes sociaux Réduction maximale des inégalités et objectif de fluidité sociale Pays US UK Allemagne Suède Amélioration du modèle d’Esping-Andersen => La dimension familialiste
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Le rôle des institutions
Logique individuelle conformité aux modèles réaction aux contraintes stratégies vis-à-vis des incitations Institutions sociales Formelles textes de loi règles écrites droit social,… Informelles fonctionnements implicites contraintes tacites valeurs et interdits,… Log. de la famille chronologie familiale relations entre genres et âges formes sociales rencontre des contraintes Log. de la société civile formes sociales légitimes capacité d’association des indiv.
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Amélioration du modèle d’Esping-Andersen la dimension familialiste
La famille comme composante importante de la « société civile » : La famille doit-elle être tenue pour responsable des siens ? L’Etat-providence doit-il renforcer ou diminuer le rôle de la famille ? Quel rôle pour la « famille étendue » (localisme?...) Diversité des modèles européens : La grande division Nord-Sud… L’éclatement du modèle conservateur en deux modalités Par conséquent : typologie à 4 groupes : Libéral / Social démocrate / Conservateur / Familialiste
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Libéral (résiduel) Modèle de démarchandisation: Théorie : Etat minimaliste, laisser-faire, prestations minimales, assistance aux plus pauvres (bons pauvres et incitation au travail pour les autres), aides sous conditions de ressource Forme du système de stratification sociale: Marché et individualisme compétitif- concurrentiel : fortes inégalités et dualisation (stigmatisation des pauvres) Articulation entre Marché, famille, Etat : Secteur privé dominant, services sociaux limités. Retraites : capitalisation Historique : centralité du capitalisme / Philosophie : individu responsable Pays : Australie, Canada, Etats-Unis, UK Problèmes actuels : Gestion des inégalités, criminalité, mais sinon, ça va… => Cycle de vie : entrée précoce, sortie tardive, vieillissement = déclin économique
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Social-démocrate (universaliste)
Modèle de démarchandisation: Fondé sur socialisme. Droits maximaux, fortement institutionnalisés, universels, fondés sur l’impôt, référence à la citoyenneté sociale, haut niveau de protection et de redistribution Forme du système de stratification sociale: Egalité de statut de tous les citoyens, négociations collectives sur les hiérarchies Articulation entre Marché, famille, Etat : droits garantis à l’ensemble de la population. Fort emploi public et des services sociaux Historique : alliance entre prolétariat et petite paysannerie / protestantisme Philosophie : promotion du développement humain Pays : Suède, Finlande, Danemark, Norvège, (Pays-Bas ???) Problèmes actuels : Exigence de responsabilité, sinon free riders. Surveillance mutuelle (Ennui profond ?). => Cycle de vie : entrée précoce avec intégration politique et syndicale très rapide, acquisition de droits sociaux et études, sortie tardive mais forte négociation syndicale, vieillissement = ajustement entre potentialité personnelle et capacité sociale à maintenir en activité
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Conservateur (corporatiste)
Modèle de démarchandisation : Démarchandisation pour maintenir ordre traditionnel. Prestations fondées sur profession (salariat, cotisation). Maintien des revenus, faible redistributions des revenus. Protection maximale des insiders Forme du système de stratification sociale : Origine : politique de classe, pour stabiliser l’aristocratie ouvrière. Loyauté / Etat => corporations Articulation entre Marché, famille, Etat : sécurité sociale statuaire, cotisations professionnelles obligatoires, famille patriarcale Historique : un pouvoir fort lâche du lest pour maintenir l’ordre traditionnel Philosophie : conserver les équilibres entre pouvoirs institués Pays : Autriche, Allemagne, (Belgique, France,?…), Japon Problèmes actuels : Gros problème sur les retraites, et parfois natalité => Cycle de vie : entrée de plus en plus tardive dans la vie, chômage des jeunes, sortie précoce d’activité des seniors (pas au Japon), vieillissement = droit au loisir et risques d’exclusion
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Méditerranéen (clientéliste ou familialiste)
Modèle de démarchandisation : Système mixte, appartenances locales et interconnaissance, protection très inégale, secteur salarié stable protégé et secteur de petites entreprises privées développé, souvent informel Forme du système de stratification sociale : Stratification traditionnelle, salariat à statut inégalitaire et larges marges de sans emploi Articulation entre Marché, famille, Etat : forte régulation familiale intergénérationnelle, interconnaissance locale, réseaux, associations et fondations religieuses Historique : modernisation tardive / Philosophie : ? Pays : Italie, Espagne Problèmes actuels : Natalité … Avenir compromis ? « familialisme sans famille » => Cycle de vie : entrée de plus en plus tardive dans le monde du travail, plus encore dans la vie familiale, vieillissement = forte incertitude entre gagnants et perdants, dépendance forte de la société civile
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De Aristote à Rousseau, puis Tocqueville, Pareto, Rawls, Sen, etc. :
les rapports complexes de la philosophie occidentale, de la pensée sociale, et de la sociologie aux inégalités Les « Grands Textes » ils sont pour la plupart sur ce site: Recherche google : classiques sciences sociales Les grands classiques de la philosophie (il faut les avoir lus une fois dans sa vie, et les relire de temps en temps) : Aristote : Politique ; (Platon : République) ; Rousseau : Le Contrat social ; Rousseau : Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ; Les grands classiques des sciences sociales : Smith : Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations ; Ricardo : Des principes de l'économie politique et de l'impôt ; Sismonde de Sismondi : Nouveaux Principes d’Economie politique ou de la Richesse dans ses rapports avec la population ; Tocqueville : De la Démocratie en Amérique ; Marx : Le Capital ; Marx et Engels (*) : Le Manifeste ; Pareto : Cours d'économie politique ; Durkheim, De la Division du travail social ; Weber (*) : Economie et société ; Halbwachs : La Classe ouvrière et les niveaux de vie ; Goblot : La Barrière et le niveau.
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La question centrale : la légitimité des inégalités :
Grands classiques d’aujourd’hui : Arnsperger C. et P. Van Parijs, Ethique économique et sociale, Paris, La découverte. Boltanski L., 1982, Les cadres, Paris, Minuit. Boudon R., 1994 (1973), L'inégalité des chances, Paris, Hachette. Bourdieu P., 1979, La distinction, Paris, Ed. Minuit. Erikson R. et J.H. Goldthorpe, 1992, The Constant Flux, Oxford, Clarendon Press. Girod R., 1977, Inégalité, inégalités, Paris, PUF. Pakulski J. and M. Waters, 1996, The Death of Class, London, Sage. Rawls J., 1971, A Theory of Justice, tr. fr., Paris, Le Seuil, 1987. Sen A., 1998 (1973), On Economic Inequality, Oxford, Clarendon Press. Sen A., 1992, Inequality Reexamined, Cambridge MA, Harvard University Press. Wright E.O., 1985, Classes, London, Verso. La question centrale : la légitimité des inégalités : Le paradoxe central : idéal égalitaire et réalités inégalitaires les inégalités sont-elles nécessaires ? existe-t-il un « bon degré » des inégalités ? Egalité et équité comme horizon de la réflexion
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Bibliographie contemporaine :
Baudelot C., Establet R., 1994, Maurice Halbwachs. Consommation et société, Paris, Puf. Beaud S., Pialoux M., 1999, Retour sur la condition ouvrière, Paris, Fayard. Boltanski L. et Chiapello E., 1999, Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard. (*) Bosc S., 2001, Stratification et classes sociales : la société française en mutation, Paris, Nathan. Bourdieu P., Passeron J., 1970, La reproduction, Paris, Minuit. (*) Chauvel L., 2002 (1998), Le destin des générations : structure sociale et cohortes en France au XXe siècle, Paris, Puf Desrosières A., Thévenot L., 1988, Les catégories socio-professionnelles, La Découverte. Dubet F., 2000, Les inégalités multipliées, La tour d'Agues, Ed. de l'Aube. Maurin E., 2002, L'égalité des possibles, Paris, Le Seuil. Gurvitch G., 1966, Etudes sur les classes sociales : l'idée de classe sociale de Marx à nos jours, Paris, Gonthier. Hoggart R., 1970 (1957), La culture du pauvre, Paris, Minuit. Merllié D., Prévost L., 1997, La mobilité sociale, La découverte. Piketty T., 2001, Les hauts revenus en France, Grasset. Pinçon M., Pinçon-Charlot M., 2000, Sociologie de la bourgeoisie, Paris, La Découverte. Schwartz O., 2002 (1990), Le monde privé des ouvriers, Hommes et femmes du Nord, Paris, Puf.
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En études Source :European Social Survey 2004
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Logement indep.
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A occupé un emploi
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Avec enfants
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Membre d’un syndicat Source :European Social Survey 2004
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