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Histoire de l’Afghanistan : des origines à demain…

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1 Histoire de l’Afghanistan : des origines à demain…

2 Introduction 1 – Géographie 2 – Démographie 3 – Économie
4 – Société et culture

3 1- Géographie 1.1 – L’afghanistan et sa région.
L’Afghanistan actuel occupe 647 500 km2 et est situé au milieu de la principale masse continentale de la planète. Jusqu’à l’arrivée des Européens, le territoire de l’Afghanistan était sillonné par les marchands. La plus célèbre des passes de la Route de la soie est d’ailleurs située en Afghanistan. Le territoire pèse au moins partiellement sur le type d’organisation sociale des peuples qui y vivent. C’est ainsi que l’Afghanistan avait jusqu’au XVIIe siècle une économie basée sur le commerce. L’ouverture de la route maritime Europe-Asie a conduit au déclin de la route de la soie, lequel a entraîné l’isolement du pays. Paradoxalement, ce déclin coïncide avec l’établissement des premiers États afghans, puisque ce déclin a rendu le territoire moins convoité.

4 L’Afghanistan et ses voisins

5 S’agissant d’un État enclavé, les relations avec les voisins revêtent une importance capitale.
Ses voisins (Russie puis URSS, Royaume-Uni puis États-Unis, Perse puis Iran, empire moghol puis Pakistan) ont pesé de tout leur poids sur l’évolution du pays et son territoire a toujours été convoité. Les causes de cet intérêt ne sont ni économique, ni démographique, mais géostratégique. L’Afghanistan partage des frontières avec six États (Iran, Pakistan, Turkménistan, Tadjikistan et Kirghizstan et Chine) dont l’importance régionale est variable et qui furent longtemps sous la domination d’une puissance lointaine. Ainsi, l’Afghanistan marque depuis deux cents ans les lignes de partage de puissances rivales. Le pays offre des possibilités de contrôle de la région très intéressantes, d’où son rôle historique de zone tampon.

6 1.2 – Géographie intérieure
1.2.1 – Caractéristiques générales Le cœur de l'Afghanistan est constitué par le massif de l'Hindou-Kouch, prolongement occidental de l'Himalaya, qui constitue une frontière culturelle majeure entre le Turkestan et le monde irano-indien. Très large, mais pas très haut à l'ouest, il se rétrécit en même temps que son altitude croît en direction de l'est. C'est là que se localise le point culminant du pays (Nowshak, 7 492 m). L'Hindou-Kouch constitue en outre la réserve hydrique du pays. Les cours d’eau du versant sud-est, appartenant au bassin-versant de l'Indus, parviennent à la mer. Les autres se joignent aux cours d’eau de la région ou aux grands réservoirs, comme l’était jadis la mer d’Aral, par le biais de l’Amou-Daria et de ses affluents.

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8 Les précipitations sont rares et aléatoires, concentrées pendant la saison froide. Les confins afghano- pakistanais constituent une exception, où la mousson d'été indienne à une certaine influence. C’est dans cette région qu’on trouve les seules forêts du pays, occupées par des feuillus en basse altitude, lesquels sont progressivement remplacés par des conifères. La formation végétale dominante est la steppe, laquelle se change au printemps en riches pâturages

9 1.2.2 – Les principales régions
Politiquement, le territoire est aujourd’hui divisé en 34 provinces. Les plus importantes d’entre-elles sont la province de Kaboul, celle de Kandahar, celle de Herat et celle de Balkh. Ces quatre régions constituent en outre les principales zones géographiques du pays. Chacune de ces zones est constituée de plaines, de plateau ou de vallées où coulent des rivières. D’où la concentration de population qu’on y trouve. La région de Kaboul est le cœur de l’État afghan. À l’époque médiévale, la région jouissait d’une position stratégique sur la route de la soie, d’où son importance. La région est située en haute altitude : Kaboul est sise à 1 500 mètres d’altitude et Gardez, à 3 200 mètres. Les étés y sont relativement frais, et les hivers plutôt froids.

10 Divisions administratives de l’Afghanistan actuel

11 Kaboul – vue aérienne

12 Kaboul et l’Hindou Kouch

13 L’agriculture y est difficile, mais l’étalement des centres habités rend la région intéressante : dans les zones médianes, on cultive des céréales et certains arbres fruitiers, alors qu’au sud, on cultive le riz et les agrumes. La zone de la capitale est très diverse ethniquement et c’est la plus densément peuplée: Elle représente à elle seule 30 % de la population totale du pays, Kaboul comptant elle-même, environ 4 millions d’habitants. Située sur une zone de fracture ethnique entre Tadjiks et Pachtounes, la zone attire des représentants de toutes les grandes familles ethniques présentes sur le territoire. Au sud du pays, Kandahar est le principal centre urbain. Le sud est particulièrement aride, mais, irriguées par la rivière Helmand, Kandahar et sa proximité immédiate forment une oasis fertile, où l’on cultive des céréales, mais aussi des fruits. Le coton y est également cultivé, de même que, plus récemment, l’opium.

14 Kandahar – vue aérienne

15 Une mosquée à Kandahar

16 C’est la région la plus faiblement peuplée, mais sa situation géographique, sur la route de la soie, en a fait une zone disputée entre les empires iranien et indien. Région peu diversifiée ethniquement, l’élément pachtoune, surtout, le clan des Durrani. Kandahar fut la première capitale de l’État au XVIIIe siècle. C’est l’une des zones les plus dangereuses, et c’est de là que provient le mouvement des Taleban. À l’ouest se trouve la ville de Herat. Ville oasis entourée d’une zone aride, elle fut la capitale de la province d’Areia de l’empire perse. Son nom lui vient de l’Harirud, la rivière qui l’irrigue. Herat à longtemps été associé au voisin iranien. Sa puissance lui vient de sa richesse agricole, mais aussi de sa situation géographique, sur le passage des routes commerciales entre la Chine et la Perse d’une part, et entre l’Asie centrale et l’Inde, d’autre part.

17 Herat

18 Une citadelle à Herat

19 Détruite par les Mongols en 1222, Herat se releva rapidement pour devenir un centre culturel et religieux et devint à son tour capitale en 1522, sous Tamerlan. Herat a toujours eu une population à dominante perse, où se mélangent sunnisme et chiisme. Sa richesse et sa diversité ont fait de la région l’un des pivots des premiers États afghans, alors que le gouverneur de la ville était toujours un membre influent de la famille royale. Au nord se trouve la « mère de toutes les cités », Balkh, aux cotés du centre régional, la ville de Mazâr-e charif. L’un des plus vieux centres de peuplement du monde, Balkh fut la capitale de l’empire gréco-bactrien et selon la légende, la ville d’origine de Zoroastre. Situé à une faible altitude entre l’Hindou-Kouch et l’Amou Daria, son climat est semi-aride, avec des hivers frais et des étés chauds. La région est richement irriguée et de nombreuses rivières saisonnières y coulent .

20 La grande Mosquée de Mazar-ê-Sharif

21 La citadelle de Balkh

22 C’est une zone agricole prospère, où poussent céréales diverses (dont du riz), des melons et du coton. Ses pâturages en font aussi l’une des principales zones de production de viande du pays. Son histoire fait de la région de Balkh la plus rebelle des régions face à la domination de Kaboul. La zone est riche et elle est la première à se détacher de l’ensemble afghan lorsque le pouvoir central s’affaiblit. De plus, l’élément pachtoune est plus faible que partout ailleurs, et les principaux groupes ethniques sont davantage apparentés aux voisins du nord : Ouzbeks et Kirghizes, mais surtout Tadjiks et Hazaras. La zone nord-est comprend la vallée du Panjshir fief du commandant Shah Massoud, qui lutta avec acharnement contre les Taleban jusqu’à sa mort.

23 Enfin, il convient de mentionner brièvement la région de Peshawar, qui ne fait pas partie de l’Afghanistan, mais bien du Pakistan, car la zone est essentiellement peuplée de Pachtoune et jusqu’en 1834, était contrôlée par ceux-ci, avant de passer entre les mains des Sikhs, puis des Britanniques, puis d’Islamabad dans la foulée de l’indépendance du Pakistan. Capitale des « territoires tribaux », Peshawar continue de peser de tout son poids sur l’Afghanistan, car c’est d’ici que partent les armes qui alimentent la guérilla actuelle.

24 2 - Démographie 2.1 – Notions générales
— Zone de passage des caravanes et des marchands, l’Afghanistan constitue une mosaïque démographique complexe. — Selon les statistiques dont nous disposons aujourd’hui (peu fiables), le pays compterait aujourd’hui environ 25 millions de personnes. — On doit ajouter à ce nombre près de 5 millions de réfugiés qui ont fui le pays depuis la fin des années 70 et qui forment la plus importante communauté de réfugiés au monde.

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26 2.2 – Composition ethnique
Originellement, au XVIIe siècle, le terme « afghan » était employé pour désigner les Pashtounes, peuple majoritaire du pays, et ce n’est qu’à la frontière des XIXe et XXe siècles que ce terme d’Afghan commencera à s’appliquer aux autres ethnies. Ces Pashtounes constituent l’un des deux principaux groupes nationaux de l’Afghanistan. À ce jour, ils forment environ 40 % de la population du pays. Population d’origine indo-européenne, leur langue est le pachtou, langue indo-européenne de la famille des langues perses. Présents sur l’ensemble du territoire, ils sont majoritaires dans leurs zones traditionnelles, près du Pakistan. Ce 40 % de la population est à son tour divisé en près de 90 tribus. De ces 90 tribus, deux ont une plus grande importance politique depuis plusieurs siècles, les Durrani, dont proviennent la plupart des rois (et Karzaï), et les Ghilzai.

27 Cette division clanique empêche les Pachtounes de contrôler le pays de façon stable, car elle entraîne des conflits continuels entre clans. Selon la tradition historique, les principaux clans sont issus directement du fondateur de la nation pachtoune, Qais Abdur Rachid, la primauté de ceux-ci étant déterminé par le principe de primogénéité : les Durrani seraient issus du premier fils de Qais, les Ghilzaï du deuxième, etc. Il est à noter, et c’est là que réside l’un des principaux éléments déstabilisateurs du pays, que de nombreux Pachtounes habitent de l’autre côté de la ligne Durand, frontière imposée par les Britanniques au XIXe siècle entre l’Afghanistan et la Pakistan, dans ce que l’on nomme les « territoires tribaux ». Conséquemment, la communauté pachtoune est coupée en deux.

28 — Deuxième groupe en importance, avec environ 25 à 30 % de la population, les Tadjiks sont localisés surtout au nord-est, mais aussi autour de l’Hindou-Kouch. — Tout en appartenant eux aussi à la branche sunnite de l’Islam, ils ont généralement été en situation d’infériorité par rapport aux Pashtounes, lesquels ont fourni l’écrasante majorité des dirigeants du pays. — Les Tadjiks parlent une variante régionale du farsi (perse) le dari, très proche de celle parlée par leurs cousins du Tadjikistan. — Moins nombreux (10 %), les Hazaras forment le 3e plus important groupe ethnique du pays — À la différence des deux groupes précédents, les Hazaras sont chiites, ce qui les place dans une position difficile. Ils sont concentrés dans les montagnes du centre du pays. — Ils parlent une langue d’origine mongole et seraient possiblement les descendants des armées de Genghis Khan, installés sur ce territoire depuis le XIIIe siècle.

29 Parmi la multitude des autres groupes ethniques présents sur le territoire de l’Afghanistan actuel, les Nouristani sont les plus fascinants. Leur origine est obscure : indo-aryen, ils occupent le sud-est de l’Hindou-Kouch depuis Alexandre. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, ils demeurèrent païens et ce n’est que par la force qu’ils furent convertis à l’Islam. Les Aïmaks sont importants dans leur région d’origine, soit l’est d’Herat. S’agissant d’une population d’origine turque, sunnites parlant le farsi, ils constituent un bel exemple des mélanges surprenant que la situation de carrefour de l’Afghanistan a pu produire. Et puis il y a les autres : Ouzbeks, Taimuri, Taimani, Karakalpak, Arabes, etc. Les langues parlées par ces nations sont diverses (persanes, turco-altaïques, etc.) Mais à quelques très rares exceptions (quelques juifs, bouddhistes et chrétiens), ils sont pratiquement tous de confession musulmane sunnite.

30 2.3 – La question nationale
Cette population si diverse forme-t-elle une nation? À l'exception des Hazâras, toutes les autres ethnies se prolongent au-delà de frontières. Une conscience nationale se dégage pourtant, dans la mesure où tous les ressortissants du royaume afghan partagent le même cadre étatique, les mêmes préoccupations et la même culture matérielle depuis environ deux siècles. Depuis 1919, l'élite éduquée cultive un nationalisme virulent, pour compenser en partie chez elle l'affaiblissement du sentiment religieux. Malgré la multiplicité des appartenances ethniques, un mode de vie semblable unit tous ces peuples. Ainsi, en 1978, l'Afghanistan manifestait une certaine symbiose entre ses deux peuples principaux, les Tadjiks et les Pashtounes.

31 2.4 – Indices démographiques
L'indice de fécondité (6,8 enfants par femme) est l’un des plus haut de la planète. Le taux de mortalité pour l’ensemble de la population est de 22 %. L'espérance de vie à la naissance est de 41 ans pour les hommes, 42 ans pour les femmes. 87 % de la population n'a pas accès à l'eau potable. Le nombre de dispensaires est estimé à 800. Le choléra, la poliomyélite ou le tétanos ont atteint un niveau endémique. Le paludisme est fréquent et seule la rougeole désormais mieux contrôlée. La mortalité infantile et maternelle tue quotidiennement six cents enfants (un décès toutes les deux minutes et demie) et cinquante femmes (un décès toutes les trente minutes).

32 Il existe une véritable diaspora afghane mondiale, mais le gros de l'émigration s'est dirigé préférentiellement vers les pays frontaliers à forte affinité culturelle : l'Iran a accueilli jusqu'à trois millions de réfugiés, et le Pakistan cinq autres millions. L’exode intérieur a contribué à accélérer une urbanisation modeste. Avec moins de 30 % de population urbaine, l'Afghanistan reste l'un des États les moins urbanisés du monde. Cependant, Kaboul est aujourd’hui devenue une ville de trois à qautre millions d'habitants, alors qu'elle en comptait à peine en Entre les principales villes du pays, on trouve un semis de villes moyennes qui assurent les activités de services requises par la population : chefs-lieux de province, petits centres industriels (surtout dans le nord-est), gros marchés de collecte de produits agricoles et de distribution de biens de consommation. Les montagnes, bien sûr, restent sous-urbanisées.

33 3 - Économie 3.1 – Agriculture
L'économie du pays est fondamentalement agricole, le secteur employant plus de la moitié de la population active et contribuant pour plus de 50 % au PNB. Le secteur se modernise depuis quelques décennies et a rejoint les circuits économiques mondiaux. La plupart des villages vivent encore selon le schéma de la vieille civilisation agropastorale associant, d’une part un terroir central irrigué, voué à une rotation entre des cultures vivrières d'hiver, et des cultures d'été plus diversifiées, associées à une arboriculture fruitière; et, d'autre part, un terroir périphérique non irrigué.

34 Cette association d'une agriculture savante diversifiée et d'un élevage parfaitement intégré a longtemps assuré la stabilité du système de production. Mais la transition démographique a entraîné la rupture des équilibres traditionnels, l'apparition d'un déficit de ressources alimentaires, encore aggravé par plusieurs graves sécheresses. La quasi-totalité de l'espace rural est traversée par un réseau de migrations pastorales empruntées par des nomades qui ont aujourd'hui perdu l'une de leurs fonctions essentielles, le commerce caravanier. Les sécheresses récurrentes ont anéanti une bonne partie du cheptel et engendré une sédentarisation de ces nomades paupérisés, ainsi que la multiplication d'une population flottante de nomades de service, privés de revenus pastoraux et maintenant à la recherche de travaux agricoles ou urbains. Mais aujourd’hui le principal produit du terroir afghan est le pavot à opium, qui a en quelques décennies a promu le pays au rang de premier producteur mondial d'opium dès Il fournit aujourd'hui plus de 90 % de la production mondiale.

35 3.2 – Le secteur non-agricole
Introduite dans les années 1930 pour transformer certaines productions agricoles, l'infrastructure industrielle a été ruinée par la guerre. De timides efforts de reconstruction sont en cours de réalisation, mais la pénurie de sources d'énergie et l'insuffisance du réseau de transport retardent le développement. Les ressources minières restent à l'état de potentialités, à l'exception de la mine de lapis-lazuli de Sar-e Sang, sur le versant sud de l'Hindou-Kouch oriental (Badakhshan) L'artisanat du tapis reste une activité importante qui alimente une exportation notable.

36 Lourdement tributaire de l'aide internationale avant 1980, l'Afghanistan l'est encore davantage aujourd'hui. Plus de 10 milliards de dollars auraient été injectés par la communauté internationale dans l'économie afghane depuis 2001, alors que le pays n'en avait reçu au total que 1,7 entre 1957 et 1977, beaucoup plus que le PNB annuel du pays, estimé à 7,2 milliards de dollars en 2006. Mais malgré cet apport de capitaux important, les changements sont lents à se faire sentir. L’aide est très mal utilisée, quand elle n'est pas détournée au profit de réalisations ostentatoires ou d'enrichissements personnels. Selon les responsables internationaux, le système aboutit à une déperdition de l'ordre de 40 % des crédits alloués, et même plus dans certains programmes.

37 4 – Société et culture 4.1 – Organisation sociale
Avec le temps, le mode de fonctionnement de l’ensemble des communautés a fini par ressembler à celui de la majorité pashtoune. Ce mode de fonctionnement tribal a peu évolué depuis plusieurs siècles. La base de celui-ci demeure encore aujourd’hui le pachtounwali, ou code d’honneur des Pashtounes. Il comprend trois éléments principaux : 1 — L’hospitalité : traditionnel pour les sociétés musulmanes, entendu que suivant le prophète, l’hôte est un envoyé de Dieu, 2 – le droit de vengeance : également traditionnel, mais pour les sociétés peu organisées, où la justice n’est pas dispensée par une autorité centrale et incontestée, la loi du talion est alors le moyen naturel d’obtenir justice.

38 3 – Le droit d’asile est plus spécifique et vient tempérer le droit de vengeance obligeant les gens à secourir quiconque se trouve victime d’une vendetta et dont la vie est en danger. En pashtou, on nomme souvent le pays le Yagestan ou Royaume de l’insolence, ou de l’insoumission. La population afghane étant en grande partie montagnarde, l’esprit d’indépendance y règne. Les peuples d’Afghanistan, souvent en guerre les uns contre les autres, lorsqu’ils font face à un envahisseur, parviennent à mettre de côté leurs divergences pour faire front commun. L’une des forces du pays dans ces périodes de crise lui vient de sa géographie peu hospitalière, qui rend les communications difficiles et provoque l’éclatement de l’administration centrale en cas de tentative d’occupation. L’État en vient alors à se dissoudre et retourne dans son anarchie primitive, rendant difficile pour l’envahisseur un contrôle, même relatif du pays.

39 La plupart des zones montagneuses de la planète fonctionne de même : les communications étant difficiles, les conditions de vie aussi, les sociétés montagnardes sont en général assez éclatées, mais en même temps, soudées autour de la cellule tribale. Cela concerne aussi le mode de subsistance. En effet, les ressources sont rares, et celui qui parvient à les contrôler est le chef. Seule une petite partie des sols de l’Afghanistan sont arables et l’eau provient de la fonte saisonnière des glaciers et n’irrigue qu’un faible pourcentage des terres. La population afghane a élaboré des techniques d’irrigation primitives, par le biais de la construction de canaux d’irrigation. Ceux-ci sont fragiles et nécessitent beaucoup de soins. C’est pourquoi seuls les plus fortunés peuvent en construire et en entretenir. Ces seigneurs de la guerre des montagnes se transforment alors en « hommes d’affaires » et vendent l’eau aux paysans, d’où le pouvoir qu’ils ont sur eux…

40 L’autre grande source de revenus traditionnelle était le pillage
L’autre grande source de revenus traditionnelle était le pillage. Le pays ayant été jusqu’au XVIe siècle un carrefour, il était possible à cette époque de s’attaquer aux caravanes des marchands qui devaient traverser les zones tribales. Mais le pillage pouvait aussi se porter contre les sédentaires des plaines. Afin de lutter contre ce fléau, les puissances voisines avaient l’habitude d’armer les clans les uns contre les autres. Cela fonctionnait la majeure partie du temps, mais il arrivait qu’un chef vire sa chemise et se vende à un plus offrant. La stabilité des alliances n’était donc pas une caractéristique des relations entre clans

41 4.2 - Civilisation du désert et civilisation sédentaire
Pays de désert et de montagnes, l’Afghanistan est structuré historiquement, politiquement et socialement, autour d’une dualité désert-ville, pour reprendre la distinction élaborée par l’historien médiéval arabe ibn Khaldun, distinction qui détermine pour une bonne part les rapports régionaux. Cette distinction n’est pas absolue car au fil des siècles, les deux mondes ont cohabité, et avec le temps, une partie de la civilisation du désert s’est sédentarisée. La distinction peut paraître anachronique mais permet de comprendre l’évolution des diverses régions du pays. La structure économique de la civilisation du désert est basée sur une agriculture peu diversifiée, dominée par la nécessité de survivre et se limitant souvent à la subsistance.

42 Dans une même zone, tous produisent à peu près la même chose
Dans une même zone, tous produisent à peu près la même chose. La richesse y est déterminée par la propriété des terres, des pâturages et du bétail et l’économie y est presque entièrement démonnaitarisée. Les surplus ne sont pas vendus, mais échangés contre un « statut », par l’organisation de fêtes, l’offre de cadeaux, etc., qui relèvent le statut de celui qui y recourt, l’estime et la gloire étant plus prisées que l’argent, peu utile dans ce milieu. Cette structure économique influe sur l’organisation sociale. La fidélité au clan et à la tribu y est très importante et se trouve à la base d’une solidarité basée sur la généalogie et la descendance. Ainsi, les individus s’y conçoivent comme les parties d’un tout et une attaque contre l’individu devient une attaque contre le clan dans son entier. D’où les codifications du pachtounwali précédemment évoquées.

43 À l’opposé se trouve la civilisation sédentaire, dont la base économique est le luxe, rendu possible par la division du travail. Dans les villes, le commerce rend possible l’échange des produits essentiels, afin d’acquérir des produits de luxe. La richesse individuelle constitue ici la puissance et la force. Ces deux mondes sont interdépendants : le désert a besoin de la villes pour ses produits manufacturés ; la ville des déserts pour son alimentation. Cette interdépendance est l’un des éléments clés permettant de comprendre comment une population si diverse ethniquement est parvenue à se maintenir dans un ensemble politique commun, car les clivages ethniques perdent de leur importance. Ainsi, c’est historiquement l’interdépendance ville-désert qui structure la vie afghane, plutôt que les différences ethniques et linguistiques.

44 4.2 – L’islam C’est à la faveur de l’avancée des armées arabes, au VIIe et VIIIe siècle, que l’islam fait son apparition au pays. Le zoroastrisme, le bouddhisme et le brahmanisme indien avaient tous percé sur le territoire, mais l’influence d’une religion s’étendant de la péninsule ibérique aux Indes sera si importante que l’Islam va s’imposer. L’islam n'est pas une culture exotique et n'appartient pas à l'« Orient » de l'Inde et de la Chine. II provient des mêmes sources que le christianisme médiéval : les Écritures sémitiques et la philosophie grecque. II croît dans les provinces méridionales de l'Empire romain. Sa théologie s'articule selon la logique d'Aristote. Sa mystique prolonge la spéculation néoplatonicienne de Byzance.

45 Si saint Thomas peut emprunter aux philosophes arabes, c’est parce que christianisme, judaïsme et islam du Moyen Âge sont trois volets d'une même civilisation gréco-sémite. Cette filiation hellène de la pensée musulmane met en exergue le caractère stérile du combat mené par l'intégrisme islamique pour s'arracher à un Occident dont il fait partie. L’Afghanistan étant largement analphabète, ce fait favorise la solidité des croyances religieuses puisque celles-ci reculent avec le développement de l’instruction publique. Dans les villes, au XXe siècle, la religion reculera effectivement, même si le phénomène demeure marginal. Dans les campagnes, ou le taux d’alphabétisation est faible, les croyances religieuses sont très vivaces.

46 Cependant, l’islam traditionnel n’était pas radical, ni surtout intégriste et se mariait sans difficulté à des pratiques ancestrales distinctes de la tradition musulmane. Ce sont les communistes et leurs alliés soviétiques d’une part, ainsi que le Pakistan et les États-Unis, par réaction, qui ont favorisé la radicalisation d'un islam qui, tout en étant traditionnellement conservateur, n’était pas au début des années 70 particulièrement radical. Ainsi, avant cette époque les rigoristes (comme les wahhabites) étaient peu présents au pays et la tradition soufi dominait. Wahhabisme : Le wahhabisme désigne la doctrine de retour à l'islam des origines enseignée par le théologien Mohamed ibn Abd al-Wahhab. Le terme est utilisé de manière péjorative par les musulmans qui rejette le salafisme et l’ensemble des doctrines intégristes de l’islam Il a été forgé très tôt par les détracteurs d'Ibn Abd-Al Wahhab.

47 Le texte fondateur de l'enseignement de Mohamed ibn Abd al-Wahhab est son Livre du monothéisme.
Son objectif est la « purification » de l'islam des innovations, déviances, hérésies et idolâtries. Parmi les principes de cet enseignement, il est notamment question de l'interdiction du culte des saints, de l'édification de monuments funéraires, ou même de mosquées luxueuses. Ces interdictions se basent sur le Coran et la Sounna, interprétés à la lumière de la pratique des premiers musulmans, et rejetant les avis théologiques ultérieurs. Il va donc de soi que le wahhabisme rejette les pratiques de l’Islam traditionnel à des zones non arabes, où la religion musulmane s’est entremêlée à des pratiques païennes anciennes ayant précédé la conversion. C’est le cas du Caucase ou de l’Afghanistan, où la tradition soufie domine.

48 Le soufisme est un mouvement spirituel de l’islam
Le soufisme est un mouvement spirituel de l’islam. Les soufis se regroupent en confréries, les tariqa, qui se sont développés un peu partout dans le monde arabo- musulman à partir du Xe siècle. Le mot soufisme désigne en arabe l'homme qui a réalisé pleinement sa spiritualité et est arrivé au terme de la Voie. Par extension, il désigne les gens qui aspirent à la Voie spirituelle. Les musulmans soufis privilégient l'intériorisation, l'amour de Dieu, la contemplation, la sagesse. Ils combattent au nom de l'islam le vice sous toutes ses formes  Vraisemblablement, le soufisme est lié à l’ascétisme monastique chrétien, ainsi qu’au zoroastrisme, au bouddhisme et d’une certaine façon à l’hindouisme. Favorisant l’individu et le libre arbitre, à contrario de la tradition sunnite classique, le soufisme s’est ainsi solidement implanté dans les régions montagneuses.


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