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Histoire de l’URSS 1917-1991.

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1 Histoire de l’URSS

2 3.3 – Le développement industriel
La courbe est la même dans ce secteur : d’abord une hausse jusque au début des années 60, puis vient un fléchissement. La grande réforme de Khrouchtchev en matière industrielle, c’est la création des sovnarkhozes, organismes régionaux de gestion de la production. Mais cette bonne idée se heurte à la mauvaise volonté des fonctionnaires, qui refusent de quitter la capitale pour aller travailler en zones éloignées. Dès le début des années 60, on fusionne ces organismes pour retourner au centralisme. Au début des années 60, nouvelle lubie de Khrouchtchev : il promet le communisme pour le début des années 80… Toutes ces politiques sont mal coordonnées et coûtent cher. L’URSS devra recourir aux emprunts internationaux, pour rien…

3 3.4 – Politique sociale - Malgré les échecs, soulignons un changement : les dirigeants prennent conscience de la nécessité d’améliorer les conditions de vie de la population et de changer le rapport pouvoir-population ; Khrouchtchev sera le premier à vouloir remettre en question la coupure entre l’État et le peuple, en s’adressant à lui. - Plusieurs mesures sont adoptées en ce sens : chute radicale des prix des produits de consommation (le pain coûte 3 fois moins cher en 1953 qu’en 1948) ; augmentation du salaire moyen (qui augmente de 6% par année entre 1953 et 1960) ; établissement d’un plan visant l’amélioration des conditions de vie de la population, etc…

4 La reconversion partielle des investissements de l’industrie lourde vers l’industrie légère porte ses fruits, avec une augmentation considérable de l’accessibilité aux biens de consommation. Élargissement du système de pensions et retraites à toute la population et réduction de la semaine de travail. Et surtout : construction massive de logement, problème récurrent du pays. Le nombre d’unités disponibles augmente (en dix ans, on construit de quoi loger 54 millions de personnes), de même que la superficie habitable par personne. Un grand effort est aussi fait pour la construction d’infrastructures destinées à la population : écoles, hôpitaux, musées, théâtres, etc. Même lorsque les problèmes économiques apparaîtront, les dirigeants vont s’employer à maintenir la croissance du niveau de vie, ce qui sera effectivement le cas jusque dans les années 80.

5 4 - La politique étrangère soviétique (1953-1964)
4.1 – À la recherche d’une nouvelle stratégie Deux tendances émergent à la mort de Staline : la belliqueuse et la pacifiste. Elles se rejoignent sur un point : le système soviétique doit triompher du capitalisme. La première tendance est incarnée par Molotov : la guerre entre les deux systèmes est inévitable et il faut se préparer à la mener, même si des pauses peuvent être nécessaires. Pour les pacifistes (Malenkov puis Khrouchtchev), la guerre n’est pas inévitable parce que l’URSS est forte, qu’elle dispose de la bombe et que si on veut éviter l’apocalypse nucléaire, c’est par une compétition pacifiste entre les deux systèmes que doit être réglé le conflit.

6 4.2 – Les relations avec l’ouest et le problème du désarmement
Dès 1953, les successeurs de Staline font baisser la tension internationale : cessez-le-feu entre les deux Corées, abandons des prétentions territoriales soviétiques sur la Turquie, normalisation des relations avec la Yougoslavie, compromis autour de la question indochinoise (1954), traité de paix avec l’Autriche (1955), normalisation des relations avec l’Allemagne (1955) et le Japon (1956) La guerre des mots s’estompe aussi : dès 1954, Malenkov propose au monde sa conception d’une compétition pacifiste entre les deux systèmes. Le XXe congrès va dans le même sens et donne naissance au concept de « coexistence pacifique ». L’adoption de la théorie des voies diverses vers le socialisme permet aussi au PC occidentaux de souffler : ils sont désormais autorisés à lutter dans le cadre des systèmes pluralistes.

7 En 1956, le SG insiste sur la création d’un système de sécurité collective en Europe et en Asie. Mais en même temps, il affirme la nécessité de maintenir une pression militaire sans laquelle l’impérialisme capitaliste aura envie de renouer avec les aventures militaires (les dirigeants soviétiques sont convaincus que les Occidentaux sont tous des va-t-en-guerres). En d’autres termes : si vous voulez la paix, nous vous l’offrons, sinon, nous nous opposerons à vous de toutes nos forces. Cette même année 1956, la crise de Suez offre l’occasion de donner une illustration de cette puissance et l’URSS menace de représailles la France et la Royaume-Uni si les deux pays ne se retirent pas d’Égypte. Lâchés d’autre part par les Américains, ils s’exécutent.

8 Puis en 1957, le lancement du premier missile balistique intercontinental met fin au statut de sanctuaire du territoire américain. L’URSS développe aussi sa flotte de sous-marins nucléaires et en 1961, Gagarine devient le premier homme dans l’espace. 1961 voit un accroissement des tensions, avec la construction du mur de Berlin et ce, malgré des pourparlers sur le désarmement entre les deux K en juin à Vienne. Mais c’est en 1962 que la tension atteint son paroxysme, lors de la crise des missiles :

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11 Construction du mur de Berlin (1961)

12 Suite au débarquement de la Baie des cochons, Khrouchtchev décide de déployer des missiles sur le sol cubain. Avec leur U2, les Américains ont vent de l’affaire et ordonnent le blocus de l’île. Ils pensent bombarder les installations mais s’abstiennent, heureusement. Pendant quelques jours, des navires soviétiques et américains croiseront à une proximité très dangereuse. Une issue sera trouvée à la crise, l’URSS acceptant de démanteler ses bases (au grand dam de Castro) à Cuba et les Américains en échange supprimeront leurs bases d’Anatolie en Turquie. C’est suite à cet crise que sera installée la ligne de communication directe et permanente entre Moscou et Washington, le fameux téléphone rouge.

13 4.3 – L’URSS et le camp socialiste
- Ici aussi, le temps est d’abord à la détente, avec le rétablissement de relations normales entre l’URSS et la Yougoslavie. Ce calme sera de courte durée : la critique de Staline suscitera une violente tempête dans le camp socialiste. Commencée pacifiquement dans certains pays (Bulgarie et Roumanie), la déstalinisation va déraper dans d’autres. En juin 1956, des émeutes à Poznan, pour des raison économiques vont dégénérer en revendications politiques. Le pire sera évité grâce à la présence de Gomulka, un communiste antistalinien récemment réintégré au POUP et qui prend la tête du parti, apaisant la population. En Hongrie, les choses seront beaucoup plus graves. Les causes initiales sont les mêmes qu’en Pologne, mais l’intervention des troupes soviétiques (à la demande du gouvernement hongrois) va envenimer la situation.

14 On tente le même coup qu’en Pologne (réintégration de Nagy et Kadar) mais entre temps, la population s’est radicalisé et réclame un changement de régime. Nagy, débordé, accepte, ce qui contraint les Soviétiques à intervenir de nouveau. La répression, extrêmement violente, fait morts. À l’est, les choses vont mal également. Mao n’apprécie pas les critiques de Khrouchtchev à l’endroit de Staline (…) et ne supporte plus de jouer les seconds violons. La tension monte et les Soviétiques décident de punir la Chine en lui retirant toute l’aide et en exigeant la condamnation du PCC par la communauté socialiste (la Roumanie et l’Albanie s’abstiennent). La dégradation de la situation entraînera des escarmouches à la frontière sino-soviétiques. L’ensemble de ces crises va considérablement affaiblir le pouvoir de Khrouchtchev et ses opposants lui reprocheront la gestion de celles-ci.

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16 4.4 – L’URSS et le tiers-monde
- La Seconde Guerre mondiale ayant entraîné l’effondrement des empires coloniaux, l’URSS va tenter de profiter de la situation. Lors du XXe congrès, il sera proposé d’inclure les mouvements de libération nationale parmi les forces progressistes et décidé de les appuyer financièrement. En 1955, Khrouchtchev et Boulganine entreprennent une tournée de pays récemment décolonisés, pour leur tendre « une main fraternelle ». En 1956, la conférence de Bandoeng lance l’idée de la formation d’un bloc des « non-alignés ». En 1957, lors du festival mondial de la jeunesse, l’URSS inaugure l’Université de l’amitié internationale, où la jeunesse du tiers-monde pourra s’instruire aux frais de l’URSS, qui devient alors le chef de file de l’anti-impérialisme

17 L’URSS n’exige que peu de choses de ces pays, simplement la neutralité
L’URSS n’exige que peu de choses de ces pays, simplement la neutralité. Pas nécessairement le socialisme, simplement pas le capitalisme. Cette politique coûtera très cher à l’URSS (qui par exemple financera la construction du barrage d’Assouan à un taux de 1% d’intérêt et assumera 15% des coûts du plan industriel de l’Inde), mais elle rapporte énormément sur le plan politique : le bloc des « non-alignés » sera en fait très souvent aligné sur Moscou.

18 Septième cours : Le néostalinisme brejnévien (1964-1984)
1 – Évolution politique 2 – L’économie soviétique 3 – La société soviétique 4 – Politique étrangère soviétique

19 1 – Évolution politique 1.1 – Consolidation de la nomenklatura de l’État et du parti Le départ de Khrouchtchev marque le début de l’âge d’or de la nomenklatura : cela marque la fin de la déstalinisation et de la timide démocratisation, dangereuse pour les cadres. Dès 1964, la réforme imposant la rotation des cadres est mise à la poubelle. La stabilité de l’appareil aura pour conséquence la croissance de la corruption et un gonflement extraordinaire des organes de direction : de 10 qu’ils étaient en 1924, ils deviendront 100 au début des années 80.

20 Croissance de l’appareil

21 En 1983, 18 millions de personnes sont fonctionnaires, ce qui coûte 40 milliards de roubles à l’État. Autre conséquence : le vieillissement de l’appareil, qui se transforme en gérontocratie. Autre raison qui explique ce gonflement : le retour en force du contrôle et de la contrainte. À partir du XXIVe congrès, la censure revient sur la vie culturelle. L’État repasse peu à peu sous le contrôle du parti. La constitution de 1977 met fin définitivement à l’autonomie de l’État en proclamant le PCUS organe suprême du pouvoir politique en URSS. Il contrôle désormais tout et ne répond devant personne. Conséquence directe : retour à une grande centralisation, à l’unanimité comme règle de gouvernance. À partir de la seconde moitié des années 70, la nomenklatura du parti prend définitivement le pas sur celle de l’État.

22 Mais tous les nomenklaturistes voient leurs privilèges augmenter tout au long de la période. Leur faible salaire officiel ne change rien au fait qu’ils bénéficient d’un niveau de vie incomparablement plus élevé que la population. En outre, puisqu’ils ne risquent plus rien, la corruption leur permet d’accroître davantage ce niveau de vie. Les liens existants entre le régime et le crime organisé, qui apparaîtront suite à l’effondrement du régime, datent de cette époque. Et le culte de la personnalité fait un retour en force, sous forme de comédie, suivant l’adage : les élites se décernent mutuellement statues, prix littéraires et médailles de toutes sortes. Un ajout cependant, par rapport au stalinisme : le népotisme, alors que les amis de Brejnev, et même les membres de sa famille, commencent à occuper de hautes fonctions au parti ou dans l’État.

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24 1.2 – Néostalinisme Six mois après le départ de Khrouchtchev, dans une allocution à l’occasion du 20e anniversaire de la victoire, Brejnev rend hommage à Staline, sous les applaudissements du parti. Dès lors, Staline n’est plus un tabou, au contraire : on le voit réapparaître au cinéma, dans les chansons, en littérature, etc. Avec toute la flagornerie possible sur son génie, son rôle historique, sa sagesse, etc. Au début des années 80, la ville de Volgograd reprend son nom de Stalingrad (qu’elle avait perdu en 1961) Bref, en plus de tous les éléments évoqués au plan politique (centralisation, mainmise du parti sur l’État), ce culte de nouveau rendu à Staline donne à la période brejnévienne le qualificatif de « néostalinisme » Une seule chose manque : la terreur de masse. Mais les organes de sécurité prennent aussi du mieux…

25 1.3 – Renforcement du rôle de l’armée et des organes de sécurité
D’un point de vue militaire, l’arrivée de Brejnev se traduit par une augmentation considérable des dépenses. On accélère le déploiement de missiles intercontinentaux en visant la parité stratégique avec les États-Unis. Il en est de même pour la construction des sous-marins, des bombardiers stratégiques et de l’ensemble la puissance navale et aérienne du pays. En 1976, l’URSS déploie des missiles de moyenne portée en Europe orientale. Avec ce renforcement de la puissance militaire, se renforce aussi le pouvoir des militaires dans l’appareil dirigeant. Cette course aux armements qui épuisera l’économie soviétique aura des conséquences funestes quelques années plus tard.

26 La déstalinisation khroutchévienne survit cependant dans la société, et le mouvement dissident se développe. Le parti réagit en augmentant la pression policière sur la société, par le biais d’un accroissement des pouvoirs des organes de sécurité. Le « libéral » Andropov est intimement lié à cette politique. À son arrivée à la tête du KGB, le budget et les prérogatives de celui-ci s’accroissent. Une 5e section est créée pour contrer spécifiquement les mouvements dissidents. Des centaines de milliers de personnes sont alors mises sous surveillance (en prophylactique) et les mesures coercitives reviennent sous une autre forme (hôpitaux psychiatriques, exil, résidence surveillée) et dans une ampleur néanmoins nettement moins importante que sous Staline.

27 1.4 – La constitution soviétique de 1977
Adoptée le 7 octobre 1977, cette nouvelle constitution est la quatrième loi fondamentale depuis 1917, ce qui fait qu’en moyenne, une constitution soviétique vit 20 ans. En plus d’affirmer le rôle prédominant du Parti, cette 4e constitution affirme que l’URSS a atteint le stade du « socialisme développé ». Surtout, elle laisse tomber les objectifs téléologiques : de communisme, il n’y aura point, ou du moins, il n’en est plus question. Autre élément fondamental de cette constitution : elle est adoptée pour répondre aux engagements pris par l’URSS en 1975 lors de la signature du traité de Helsinki en ce qui concerne le respect des droits humains.

28 2 – L’économie soviétique
2.1 – La réforme agraire de 1965 et ses résultats La croissance s’essoufflant à nouveau au début des années 60, on cherche le remède. Ces problèmes sont débattus sous Khrouchtchev, mais la réforme n’arrivera que sous Brejnev. La ligne directrice : maintenir la centralisation, tout en intégrant divers mécanismes de régulation et d’intéressement à la production. Sans voir que ces 2 objectifs sont mutuellement exclusifs. En 1965, on augmente encore une fois les prix d’achat, tout en renforçant la centralisation.

29 Malgré les sommes investies (400 milliards de roubles entre 1966 et 1968), les résultats demeurent faibles : investissements mal ciblés, introduction pêle-mêle de nouvelles technologies plutôt qu’investissements dans le maintien de la qualité des sols, etc. Et ceux-ci se détériorent très rapidement : entre 1965 et 1988, l’URSS perdra 22 millions d’hectares. C’est pour réduire ces pertes que le projet pharaonique de l’ère brejnévienne, le détournement des fleuves sibériens, sera tenté. La productivité agricole chute aussi au cours de la période de 20 à 40 % selon les cultures et les sols. D’où le paradoxe : dans les années 80, l’État aux plus importantes terres cultivables du monde est le plus grand importateur de céréales de la planète…

30 2.2 – Les réformes industrielles
- Une nouvelle réforme industrielle est lancée en Elle ne remet pas en question la centralisation et la planification, mais elle est néanmoins très profonde. Elle est composée de deux éléments : 1 – modifications au système de planification : réduction des directives afin de favoriser l’initiative des directions et introduction de contrôles de la qualité. 2 – accroissement des stimulations à la production : création de fonds alimenté en fonction de la productivité (un pour les salaires, un pour les infrastructures sociales, un pour les nouvelles technologies) Les résidus des sovnarkhozes sont abolis, mais la gestion demeure relativement décentralisée. Ce dernier élément pose problème, entendu qu’il porte préjudice aux fonctionnaires, lesquels travaillent à faire capoter les réformes.

31 Malgré tout, les résultats sont d’abord encourageants : au cours du plan , la production industrielle augmente de 50 %, usines sont construites (surtout à l’ouest). Comme d’habitude, l’embellie est temporaire et dans le plan suivant, les indicateurs ralentissent et ce ralentissement ne sera jamais vraiment inversé : croissance du PIB (de 7,7 % au 8e plan à 3,5 % au 11e plan); croissance de la productivité (de 6,6 % à 3 %) Pour les dirigeants, cela s’explique par des facteurs « objectifs » (baisse de la population active, accroissement des dépenses militaires, etc.), mais le problème est ailleurs : la réforme demeure superficielle, mais elle est encore trop profonde pour les fonctionnaires.

32 Croissance des revenus (par habitant)

33 Croissance du PIB ( )

34 Croissance de la productivité (1965-1985)

35 D’où le problème : accentuer les réformes, c’est braquer davantage les fonctionnaires ; satisfaire ces derniers, c’est mettre un frein aux réformes… Et l’enthousiasme précédent de la population a disparu : stagnation du niveau de vie, remisage de « l’avenir radieux », etc… D’autres réformettes suivront, mais ce n’est qu’en 1987 qu’on tentera de remettre en question les bases du système.

36 2.3 – Progrès scientifique et technique
À la même époque, l’Occident entre dans sa phase post-industrielle et l’écart se creuse entre lui et l’URSS. On parle bien sûr de nouvelles technologies en URSS, mais sans agir (comme au XXIVe congrès). L’introduction des nouvelles technologies s’effectue sans problèmes dans le domaine militaire, mais ailleurs, c’est beaucoup plus difficile, les ouvriers rechignant à modifier leur façon de travailler et les investissements étant souvent insuffisants. La science fondamentale soviétique est réputée, mais au plan technique, le pays est à la traîne : surreprésentation du travail manuel, manque d’outils électroniques et informatiques, etc… Après l’invasion de l’Afghanistan, la situation se détériora davantage, le pays se retrouvant sanctionné par des restrictions sur les transferts technologiques.

37 Travail manuel en URSS (début des années 80)

38 Ordinateurs (ÉU VS URSS – 1985)

39 2.4 – Politique sociale Dans ce domaine aussi, le brejnévisme marque la fin relative du dynamisme précédent : l’Armée devenant prioritaire, les « investissements sociaux » sont en baisse. Dans la construction, ils sont réduits de 18 % au 8e plan et encore de 15 % au 11e, alors qu’une augmentation était nécessaire. Les indicateurs de développement changent alors radicalement, à cause entre autres de ce sous investissement : l’espérance de vie recule (35e rang au début des années 80), de même que la mortalité infantile (50e rang) La population continuant de croître alors que la production stagne, on assiste à un retour des pénuries et le pays doit alors recourir massivement à l’importation (entre 70 et 87, les importations de viande sont multipliées par 5 ; de poisson par 12, de beurre par 180).

40 Construction domiciliaire

41 Croissance des importations de produits alimentaires (1970-1987)

42 Afin d’équilibrer sa balance commerciale devenue grandement déficitaire (ce qui explique une partie du sous investissement), l’exportation des hydrocarbures se développe, « tiers-mondisant » l’économie soviétique. La part des salaires dans les PIB comparés de l’URSS et des États occidentaux témoigne aussi de cette « tiers-mondisation ». Même en tenant compte de la gratuité d’une multitude de services en URSS, le niveau de vie moyen de la population soviétique au début des années 80 est nettement inférieur à celui de l’Ouest et surtout, il est en baisse par rapport à ce qu’il était dans les années 60. D’où cette conclusion que fera Gorbatchev : le maintien de la superpuissance militaire soviétique s’est fait au détriment du niveau de vie de la population. La structure économique du pays ne permettant pas de faire à la fois un et l’autre, la nomenklatura a choisi sa puissance plutôt que le bien-être de la population.

43 Croissance des exportations d’hydrocarbures (1960-1985)

44 Part des salaires dans les PIB de l’URSS, des États-Unis et de la Suède (1985)

45 3 – La société soviétique
3.1 – Le « socialisme développé » Chaque changement de garde à la tête de l’État entraîne une modification de la ligne idéologique. L’ère brejnévienne remise la construction du communisme pour parler du « socialisme développé » Il s’agit d’un tournant conservateur, d’autant qu’il se conjugue avec le retour de la thèse de l’opposition fondamentale entre les deux systèmes. C’est dès 1967 qu’apparaît dans un discours de Brejnev ce concept de « socialisme développé » : la question nationale est résolue, l’URSS est désormais un État industrialisé et la société soviétique est maintenant « sans classe »…

46 L’idée communiste n’est pas abandonnée, mais on admet candidement qu’il faudra beaucoup de temps.
La schizophrénie stalinienne fait alors un retour en force : plus les choses vont mal, plus on dit qu’elles vont bien. Tout cela va de pair avec le développement d’une paranoïa étatique dirigée non plus contre l’ennemi de classe, mais contre l’influence occidentale. Cela sert à justifier les dépenses militaires et à maintenir un important appareil répressif. La justification de cet état de fait (plus le socialisme se développe, plus la lutte s’intensifie) est soulignée dans la constitution. Le fossé se creuse donc entre la rhétorique et la réalité, alimentant le scepticisme et le cynisme de la population et favorisant le développement des mouvements dissidents et oppositionnels. Surtout qu’en 1982, Andropov dit que le système a atteint une sorte de plateau et qu’il restera à ce niveau longtemps…

47 3.2 – La dissidence - Apparue véritablement sous Khrouchtchev, cette dissidence était cependant demeurée embryonnaire. Elle se développe pleinement sous Brejnev. D’abord passive, elle prendra des formes de plus en plus actives. C’est dans la foulée du « socialisme à visage humain » qu’elle prend véritablement son envol sous la forme d’organisations informelles et illégales vouées à la défense des droits humains, de ceux des minorités, etc. En 1969 apparaît la première organisation civile autonome, le Groupe pour la défense des droits humains, dirigée par le double nobel Sakharov. En 1976, suite à l’accord d’Helsinki, un autre groupe se forme pour se faire le chien de garde du respect des accords. L’opposition « légaliste » est née : sans remettre en question le système, ses membres insistent pour que le gouvernement respecte les lois de l’URSS. Cela fonctionne d’ailleurs assez souvent.

48 À la fin des années 70, le pouvoir perd patience et s’en prend à ces organisations, dont les membres sont arrêtés et condamnés. D’autres formes de protestation, de dissidence et d’opposition se développent à la même époque, dont les défenseurs de l’environnement. En 1969, un groupe d’officiers de la flotte baltique fonde l’Union de lutte pour les droits démocratiques, ce qui entraîne une série de mutineries. Les samizdat (autopublications) et les magnitizdat (enregistrements clandestins) essaiment partout dans la société. De grands auteurs recourent à ce système (les œuvres de Soljenitsyne seront distribuées de cette façon, de même que celles de Vladimir Vysotski). Apparaît aussi la musique rock, condamnée par le régime comme une manifestation de l’influence de l’occident dégénéré. Quant à la majorité de la population, qui ne fait pas partie de ces mouvements, mais qui sympathise souvent avec eux, c’est par son inertie qu’elle s’oppose au régime.

49 4 – Politique étrangère soviétique (1964-1982)
4.1 – Les relations est-ouest Au milieu des années 60, la position internationale de l’URSS est difficile : l’unité du camp socialiste a volé en éclat, les relations avec l’Occident se tendent autour de la question vietnamienne et la main tendue vers le tiers-monde tarde à apporter des résultats. La course aux armements se développe, augmentant la tension entre les deux supergrands. D’autant que l’URSS atteint au début des années 70 la parité stratégique et qu’elle prend ensuite de l’avance. Un rapprochement est tenté en 1969, l’OTAN répondant favorablement à une proposition du pacte de Varsovie visant la résolution des litiges européens.

50 En août 1970, l’URSS signe avec la RFA un traité devant conduire à l’acceptation des frontières de l’après-guerre. Suivent d’autres ententes entre la RFA et les démocraties populaires, mais aussi entre celles-ci et la RDA. Décembre 1971 : signature d’un accord-cadre entre les trois alliés de la guerre, plus la France, par lequel les parties s’engagent à résoudre pacifiquement le problème de Berlin-Ouest. Puis survient aussi la visite de Richard Nixon à Moscou, la première du genre depuis celle de Roosevelt à Yalta. SALT-1 est alors signé, de même qu’un traité interdisant le déploiement de systèmes antimissiles hors des territoires des capitales. L’ouverture des pourparlers d’Helsinki semble marquer définitivement la fin de la guerre froide.

51 4.2 – Helsinki et l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération eu Europe
Sans doute l’événement international le plus important de l’ère brejnévienne, la conférence d’Helsinki prend fin le 1er août 1975 avec la signature des accords du même nom entre l’URSS, les États-Unis, le Canada et tous les pays d’Europe, et la naissance de l’OSCE. Tous les États signataires s’engagent à résoudre leurs différends de façons pacifiques. Sept principes en constituent la base : 1 – égalité des États signataires; 2 – refus de la force; 3 – intangibilité des frontières; 4 – intégrité territoriale; 5 – non-ingérence dans les affaires intérieures des États ; 6 — recours à la négociation pour régler les différends; 7 – respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

52 Le traité sera ratifié par l’URSS en 1977 et constitue une grande victoire pour les pacifistes. Il ouvre la voie à la conclusion de SALT-2 en 1979. Les dirigeants soviétiques pavoisent : ils ont réussi à faire valoir les principes d’intangibilité des frontières et d’intégrité territoriale, qui sanctionnent la division de l’Europe, même s’ils ont dû faire des concessions quant au respect des libertés fondamentales. Cependant, les deux mondes comprennent les accords différemment, lesquels seront utilisés par les supergrands pour consolider leur pouvoir. Les États-Unis utilisent l’accord pour lancer une campagne contre l’URSS qui viole sa signature quant au respect des droits de l’homme et ce faisant, ils violent à leur tour le principe de non-ingérence… L’URSS répliquera en accélérant le déploiement de missiles braqués sur l’Europe de l’Ouest. L’entrée des Soviétiques en Afghanistan et l’élection de Ronald Reagan relanceront alors la guerre froide.

53 4.3 – Conflits régionaux Au milieu des années 60, la tension monte en plusieurs points du globe, où les deux puissances s’affrontent par clients interposés. C’est le cas au Vietnam ( ), où les Soviétiques fournissent au Vietnam Nord une aide multiforme dans leur combat contre les États-Unis. À partir de la guerre de six jours, l’URSS met tout son poids à soutenir les régimes arabes contre Israël. Dans le sous-continent indien, le Pakistan est appuyé par les États-Unis, alors que l’Inde est soutenue par l’URSS. En Afrique, la compétition des deux blocs transforme les guerres d’indépendance de l’Angola, du Mozambique et de la Guinée-Bissau en guerres civiles, l’URSS soutenant les formations marxistes, les États-Unis appuyant les partis libéraux. Dans les deux premiers cas, les Soviétiques remportent la mise.

54 Même scénario en Éthiopie, où la victoire des prosoviétiques lance la mise en place d’un système calqué sur l’URSS. Jusqu’à la zone sud-américaine, chasse gardée des États-Unis, qui subit l’influence soviétique. En 1979, au Nicaragua, les sandinistes viennent à bout de Samoza et un gouvernement prosoviétique s’installe. Ainsi, partout dans le monde au cours de la décennie 70, l’URSS voit son influence croître. Ce phénomène n’est pas étranger à l’élection de Ronald Reagan en 1980, d’ailleurs consécutive à l’invasion soviétique de l’Afghanistan. Il s’agit là d’une conséquence de la crise cubaine des années 60 : les dirigeants des deux puissances ont alors compris qu’un conflit ouvert, compte tenu de leur parité stratégique, conduirait à leur anéantissement réciproque. D’où cette multiplication des conflits régionaux, dans lesquels Moscou et Washington tirent les ficelles.

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56 4.4 – Le camp socialiste En Europe de l’est, l’ère brejnévienne est marquée par le rejet de plus en plus clair des régimes par les populations. Cette fois, c’est en Tchécoslovaquie que les choses dérapent. L’arrivée à la tête du PC d’Alexandre Dubcek, jeune réformateur slovaque, lance la crise : il propose un programme radical de transformation du pays, visant la démocratisation du système et l’amélioration des conditions de vie. C’est ce qu’il nomme le « socialisme à visage humain » et qui deviendra le Printemps de Prague. À Moscou, et surtout dans les autres capitales d’Europe de l’Est, on s’inquiète. Brejnev défend d’abord Dubcek, mais devant certaines de ses réformes et surtout sa volonté de prendre ses distances avec le camp, son mouvement est qualifié d’antisocialiste.

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58 En août 1968, les troupes du pacte de Varsovie (moins la Roumanie) entrent en Tchécoslovaquie pour écraser le Printemps de Prague. Cette action accentue la fracture au sein du bloc. Autre conséquence : elle incite Moscou à accroître l’intégration économique et politique de ses vassaux. Cela conduit à l’élaboration de la doctrine de « souveraineté limitée », ou doctrine Brejnev. Malgré tout, la situation continue d’échapper au contrôle de Moscou. En 1970, la Pologne est de nouveau en crise. Des manifestations de grande ampleur conduisent à l’apparition de Solidarnosc, premier syndicat indépendant de l’Europe de l’Est, dirigé par Lech Walesa. Cela ne met cependant pas fin à la crise et en 1981, le général Jaruzelski prend le pouvoir et interdit le syndicat, qui continuera cependant son travail de sape et jouera un rôle important en 1989.

59 Tout au long de la décennie 70, Albanie, Yougoslavie, Roumanie, Corée du Nord et Chine prennent de plus en plus leur distance avec l’URSS, qui se voit reprocher son « social-impérialisme ». Pour ces États, la différence entre l’impérialisme américain et soviétique est de moins en moins évidente. Avec la Chine, les choses vont si mal qu’un conflit armé menace d’éclater à la fin des années 60 au sujet de leur frontière. L’appui des Soviétiques aux Vietnamiens en 1979 dans sa guerre défensive contre la Chine n’arrange rien. Bref, au début des années 80, les systèmes socialistes sont très mal en point et seule l’expansion soviétique ailleurs dans le monde permet de donner le change. L’Occident n’a alors d’yeux que pour la puissance militaire soviétique et ne voit pas que l’URSS entame sa course vers l’abîme.


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