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Troisième cours : les Républiques tchèque et slovaque

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1 Troisième cours : les Républiques tchèque et slovaque
1 – La République tchèque 2 – La République slovaque

2 2.3 – L’après guerre L'évolution politique du régime peut être retracée en fonction de l'influence de Bierut, Gomułka et Gierek. Entre 1944 et 1948, ainsi qu'entre 1956 et 1970, c'est Gomułka qui était à la tête du parti, lui donnant chaque fois une empreinte nationaliste. Adversaire acharné de tout courant anticommuniste, il a su se montrer rigide à l'encontre de certaines consignes de Staline. Mais son attitude conciliante à l'égard de Tito et sa volonté d’édification d’un régime polonais différent du modèle soviétique lui coûtèrent son pouvoir et jusqu'en décembre 1954, sa liberté.

3 Bierut ( ) intensifia les contraintes économiques et culturelles et la terreur policière. Présent à Moscou au moment du XXe congrès du Parti soviétique en mars 1956, Bierut, frappé de malaise, décéda rapidement. Pendant le bref intermède d’Ochab à la tête du parti, la situation devint explosive et mena à la sanglante révolte ouvrière de Poznań du 27 juin 1956. L'amélioration des méthodes et la libéralisation du régime étant considérées comme des nécessités fondamentales, Gomułka, revenu au pouvoir après les événements de de 1956, fut pour un temps le symbole de l'intransigeance à l'égard de l'U.R.S.S. Il procéda à la réhabilitation des persécutés, obtint le rappel de « conseillers » soviétiques de Pologne et le remboursement par l'U.R.S.S. de 2 milliards de roubles.

4 Mais il s'éloigna de la société et s'enfonça dans les anciennes pratiques autoritaires. La crise mena d'abord à la révolte des étudiants en mars 1968. Le soulèvement de  1970 sur la la Baltique fut provoqué par l'augmentation des prix d'alimentation. Cela mit fin au pouvoir de Gomulka. Les événements de 1956 et de 1970 révèlent une certaine régularité politique quant à la survie des équipes au pouvoir : leur fin n'est pas la conséquence d'un vote parlementaire ou le résultat d'élections libres, mais celui d'une révolte armée de la population. C'est ainsi qu'advint au pouvoir Gierek. Il se décida à modifier la situation et à lancer une démocratisation relative de la vie sociopolitique, sans pourtant affaiblir en quoi que ce soit le rôle dirigeant du parti monopoliste.

5 L'augmentation du niveau de vie et la lutte contre la crise constituèrent ses objectifs primordiaux.
Pour Gierek, les erreurs commises par l'ancienne direction ont abouti à une crise politique et mené le pays au bord de la catastrophe. Selon lui, la tragédie est venue du fait que rien n'a été tenté sur le plan politique et que « l'emploi de la force – rien que la force – a été la seule réponse aux manifestations ouvrières ». La Pologne des années  se caractérise par la continuité de crises cycliques de plus en plus graves, issues d'un hiatus qui va en s'approfondissant entre le pouvoir du parti dirigeant et la majorité de la société.

6 En 1975, le gouvernement procède à une réforme administrative qui aboutit à la liquidation des administrations de district et une centralisation plus poussée. Le gouvernement publie un projet de Constitution profondément remaniée. On y voit pour la première fois l'affirmation précise du rôle dirigeant du parti et l'obligation d'amitié avec l'U.R.S.S. Ces modifications vont soulever de nombreuses protestations, dont celles de l'épiscopat catholique. La Constitution est néanmoins votée le 10 février 1976 ; un seul député catholique, Stanislaw Stomma, s'est abstenu.

7 La seconde moitié des années soixante-dix est marquée par les difficultés économiques ; le rendement des nouveaux investissements est bas, tandis que tombent les échéances de remboursement des crédits en devises. Le budget de la Défense croît rapidement. L'appareil du parti et de l'État se bureaucratise et devient corrompu tout en manifestant son incapacité à mener une gestion correcte, nécessaire à une société moderne. Les services marchent mal, les magasins sont vides, le zloty perd sa valeur et la population est mécontente. Le gouvernement répond au début par des mesures de répression. Tel est le cas lors des manifestations ouvrières de juin 1976 contre la hausse des prix.

8 Au cours des années  naîtra une solidarité entre de nombreux intellectuels catholiques et des intellectuels de gauche qui organisent le soutien aux ouvriers persécutés et à leurs familles. C'est à cette époque qu'est créé le Comité de défense des ouvriers (K.O.R.). Ses activités se développent malgré des tracasseries administratives et policières. Le Comité est en quelque sorte l’ancêtre de Solidarité. L'élection de Jean-Paul II et sa visite en Pologne en 1979 renforcent la société et donnent du courage à de nouvelles couches sociales. De crise en crise, l’économie polonaise se délite. L'effondrement qui s'annonce en 1980 menace tous les secteurs de la population et tous les domaines : économique, social, politique et culturel.

9 Une forte augmentation des prix va mettre le feu aux poudres
Une forte augmentation des prix va mettre le feu aux poudres. Les grèves éclatent à Ursus et Gdańsk, mais aussi à Lublin, Varsovie, Szczecin, etc. Lech Wałȩsa, cofondateur d'un journal syndicaliste clandestin, dirige la grève suivie par 17 000 hommes aux chantiers navals de Gdańsk. Les grèves se prolongent et touchent progressivement d'autres régions du pays. Gierek se décidé à négocier. Après un premier échec, le gouvernement réussit à signer avec Wałȩsa les accords de Gdańsk, qui autorisaient l'existence d'un syndicat indépendant D'autres points furent acquis : la réintégration de tous les travailleurs licenciés, la libération des prisonniers politiques et des syndicalistes, le droit de grève, etc.

10 La naissance de Solidarité provoqua un déséquilibre dans le fonctionnement du système. Ce fut le début d'un long processus d'effondrement du régime. Fondé le 11 septembre 1980, Solidarité, d'abord limité à l'échelle régionale, s’étendit en quelques semaines à l'ensemble du pays et à toutes les entreprises. Il devint une immense organisation de la société face à « l'État-parti ». L’expérience dura seize mois et donna à la société une conscience et une expression pluraliste exceptionnelle. Solidarité a été soumis à la triple pression du POUP, de l'URSS et d'une base sociale excédée, d’où son radicalisme.

11 Dès mars 1981, l'option d'une épreuve de force était privilégiée par le gouvernement. Depuis l'automne, Jaruzelski la préparait dans le plus grand secret. Nommé président du Conseil des ministres en février 1981, il devient Premier secrétaire du POUP en octobre. En instaurant la loi martiale le 13 décembre 1981, Jaruzelski répondait au désir des Soviétiques. Il espérait détruire le mouvement et isoler ses leaders. Il fonda pour cela un Conseil militaire, concentrant tous les pouvoirs. Si l'opération fut sur le court terme une réussite et les affrontements limités, elle ne fit que retarder l'échéance. L'ordre n'était rétabli qu'en apparence. Le syndicat se reconstitua. Des journaux reparurent, des actions locales, parfois de plus grande envergure, étaient entreprises.

12 Jaruzelski ne parvint pas à reconquérir la confiance des Polonais
Jaruzelski ne parvint pas à reconquérir la confiance des Polonais. Lors de son deuxième voyage, le pape lui demanda de lever la loi martiale, ce qu'il fit un mois plus tard. Puis le Parlement adopta une amnistie générale pour les militants emprisonnés. Le début des réformes en URSS changea le contexte. Incapable de redresser la situation, Jaruzelski tenta d’imiter les Soviétiques. Mais en vain. La vague de grèves de 1988 fut le coup de grâce. Non seulement ses animateurs n'étaient pas contrôlables, mais il fallut faire appel à Wałȩsa comme modérateur. Le 31 août, Lech Wałȩsa rencontrait le ministre de l'Intérieur et la direction de Solidarité accepta, le 22 janvier 1989, de négocier avec le POUP.

13 En six mois, les fondements du régime s’effondrèrent pour aboutir, en septembre 1989, à la formation du premier gouvernement pluraliste. Suite à une « table ronde » de Solidarité et des autorités, un accord fut signé en avril, autorisant le pluralisme syndical, la liberté de presse, des élections semi-démocratiques et un ensemble de mesures diverses. Cet accord ouvrit une dynamique sociale et politique qui aboutit à la victoire du syndicat aux élections des 4 et 18 juin : 100 % des élus au Sénat et 35 % à la Diète. Les principaux dirigeants communistes furent élus de justesse. S'ensuivit une crise politique estivale et Solidarité accepta de former un gouvernement. Le premier gouvernement pluraliste de Mazowiecki ne dura que dix-huit mois.

14 Il cohabita avec Jaruzelski, élu par la Diète le 19 juillet président de la République, jusqu'à l'élection au suffrage universel, le 9 décembre 1990, de Lech Wałȩsa. Il posa les bases institutionnelles et entrepris les réformes nécessaires à la construction d'une démocratie, dégagea la Pologne de Moscou, obtint la fixation des frontières, négocia la dette du pays avec ses créanciers publics et stabilisa le zloty. Sur le plan économique et social, le choc fut brutal. Dès le 1er janvier 1990 fut mit en place la « thérapie de choc ». D'inspiration libérale, elle instaurait un taux de change unique, décidait une libération des prix et la désindexation des salaires, une hausse des taux d'intérêt, le droit de licenciement.

15 Le résultat fut un véritable « démontage » de l'économie administrée, mais aussi la chute de la production industrielle, et l'apparition d'un chômage de masse. Le climat social devint très difficile. Mais les bases étaient posées pour que la situation s'inverse, en Dès lors, l'économie polonaise reprenait une spirale ascendante, avec des taux de croissance record. Elle devenait un des moteurs de la transformation de cette partie de l'Europe.

16 2.4 – La Pologne contemporaine
En juin 1989, la scène politique était partagée entre deux camps, mais très vite, chaque côté a connu ses divisions et ses transfuges. Beaucoup de groupes ont formé de nouveaux partis politiques. Plusieurs centaines de formations se sont enregistrées. Puis, une nouvelle génération est entrée en politique, les contacts internationaux se sont consolidés, et de grandes familles politiques ont essayé de se réunir. L'Église s'est retirée de l'action politique et n'a pas essayé d'inspirer la formation d'un parti démocrate chrétien. Après une période très confuse,la vie politique s'est clarifiée. La constitution de la Pologne a été adoptée le 2 avril Entre temps, c’est la constitution de la république populaire de Pologne qui est demeurée en vigueur, avec cependant de très nombreux amendements.

17 La Pologne est une république parlementaire, où les pouvoirs appartiennent essentiellement à la Diète et à son gouvernement, même si le président dispose de certains outils pour contrebalancer cette répartition. Bronislaw Komorovski a été élu le 4 juillet août 2010 au second tour, qui l’opposait au frère jumeau du président défunt, après avoir assuré l’intérim depuis le 10 avril 2010. Les majorités parlementaires sont toutes allées au terme de leur mandat, mais se sont montrées instables. En remportant les élections législative de 2011, la plateforme civique est devenu le premier parti de l’histoire de la nouvelle Pologne à obtenir deux majorités consécutives lors des élections. Le niveau de vie a globalement augmenté, tout en restant faible. Les études confirment qu'une forte proportion des moyens est consacrée à la satisfaction des besoins élémentaires.

18 Les disparités de revenus se sont accrues et le marché du travail a donné naissance à la précarité des emplois. Le chômage se maintient à un taux élevé, avec des difficultés particulières pour les jeunes de moins de 25 ans. La plupart des grands services publics ont tenté de se moderniser. Dans certains cas, les retards d'investissement mettent en péril la sécurité et le confort. Dans d'autres secteurs (santé, éducation, information), cette modernisation est passée par l'émergence d'opérateurs privés Ainsi dans le domaine de la santé, la légalisation d'une médecine privée a favorisé la résorption de la corruption, tout en réduisant l’accessibilité car les services de santé sont chers. Dans le domaine institutionnel, un ensemble de réformes a été mis en œuvre. Des centaines de lois et de décrets ont été adoptés, consolidant l'État de droit en conformité avec « l'acquis communautaire », c'est-à-dire les règlements européens.

19 Cet effort de modernisation des services publics et de l'administration ne satisfait pas tout le monde. Il est encore inachevé et sujet à des remises en cause plus au moins radicales. Malgré son repli des affaires politiques directes, l'Église catholique s'est engagée dans une nouvelle mission Dès 1989, la Pologne a commencé à inverser ses alliances internationales. Le traité dit « 2 + 4 », signé à Moscou en septembre 1990, a fixé les frontières de l'État, la dissolution du pacte de Varsovie, en février 1991 à Budapest, et la disparition de l'Union soviétique en décembre de la même année, l'ont complètement libérée de ses alliances passées. S'affirmèrent alors les grandes orientations mises en œuvre par tous les gouvernements et présidents de la République jusqu'à aujourd'hui. Elles s'appuient sur deux fondements indissociables pour les Polonais : l'Alliance atlantique, dont elle est membre depuis 1999 et l'Union européenne.

20 L'intégration à l’UE est profondément ancrée dans la conscience du pays et soutenue par tous les gouvernements et tous les grands partis, mais elle ne doit pas porter atteinte à la souveraineté nationale. C'est pourquoi les responsables polonais se sont tant attachés au traité de Nice, qui donne à la Pologne un poids équivalent à celui de l'Espagne. La relation avec Washington est importante, mais complexe. Varsovie s'est engagé en Irak, malgré l'opposition de la majorité de l'opinion polonaise, sans obtenir en retour des facilités de visa pour ses ressortissants ayant de la famille aux États-Unis. En Europe, ses alliances sont à géométrie variable : elle a construit des regroupements régionaux plus ou moins vivaces, comme le triangle de Weimar avec la France et l'Allemagne (1991), ou le groupe de Visegrad avec la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie (1993).

21 Sa principale préoccupation diplomatique dans l’UE est la construction d'une politique orientale de l'Europe. À ce titre, la Pologne, forte de sa démographie importante et de son rôle de meneurs des Slaves de l’ouest, constitue la pointe du combat mené par de nombreux États d’Europe de l’est contre une résurgence de la puissance russe. Si ce combat se justifie aisément par les difficiles relations avec la Russie, il nuit cependant à la participation du pays à la reconfiguration de l’Europe orientale Ainsi, une russophobie quelque fois grotesque empêche le pays de se positionner comme intermédiaire privilégié entre une Russie qui redevient puissante, quoi qu’en pensent les Polonais, et l’Union Européenne. Mais il faut souligner les efforts de Tusk visant à rétablir une bonne relation avec le puissant frère ennemi.

22 1 – République tchèque 1.1 – Notions générales 1.1.1 – Géographie
Le territoire du pays, qui s’étend sur 78 860 kilomètres, comprend deux ensembles régionaux distincts. La Bohême, couvre près des trois quarts de l’ensemble du territoire à l'ouest, alors que la Moravie occupe le sud-est. La République tchèque est un territoire totalement enclavé, qui s’enfonce d’un tiers dans le territoire allemand à l’ouest et partage des frontières avec l’Autriche au sud, la Slovaquie au sud-est et la Pologne au nord-est .

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24 Le territoire présente une grande variété géographique et mélange zones de plaines, de vallons et de montagnes. La Bohême se présente sous la forme d’une vallée. La frontière sud est fermée par le Plateau de de Bohème, celle du nord par les Sudètes et les monts des Géants, alors que les monts de Bohême-Moravie, séparent les deux provinces. Deux grands cours d’eau parcourent ce territoire soit l’Elbe et la Vltava, qui traverse la capitale, Prague. À l’est, la Moravie se présente sous la forme d’un territoire essentiellement montagneux, d’où l’Oder prend sa source et coule en direction de la mer baltique, au nord. Continental, le climat du pays est cependant humide, compte tenu de son altitude relativement élevée. Les hivers y sont doux, et les étés assez chauds. Peu propice à l’agriculture, le territoire est encore aujourd’hui couvert de forêt à plus d’un tiers.

25 1.1.2 – Démographie Le peuple tchèque appartient à la famille des Slaves de l’Ouest. Mais il convient de parler des peuples tchèques, car la population de langue tchèque se divise en deux groupes inégaux : les Tchèques (80 % de la population de 10 millions d’habitants) et les Moraves (14 %). La principale minorité, les Slovaques, constitue un peu plus de 2 % de la population, les autres peuples présents étant principalement les Polonais et les Allemands. Le pays est confrontée à un grave problème démographique et même si la tendance des années 90 a ralenti (taux de croissance de -1,5 % par année), ce taux est pratiquement nul aujourd’hui, s’établissant à -0,06 % de la population. Le taux de fécondité (1,21 enfant par femme) est faible et les flux migratoires sont équilibrés.

26 L’âge médian est assez élevé, à près de 40 ans, ce qui semble présager de problèmes démographiques importants à l’avenir. Le niveau de vie est en général élevé, comme l’indique la position (28e) qu’occupe le pays dans l’indice IDH. Avec 8 % de la population sous le seuil de pauvreté, le pays occupe le premier rang des pays de l’OCDE et se retrouve dans les toutes premières positions mondiales à ce chapitre. Deux facteurs, soit la domination des Habsbourg et l’athéisme militant du régime après 1948, expliquent que près de 70 % de la population se considère sans confession religieuse. Le reste se dit catholique à 25 %, le luthérianisme et le hussisme recueillant ce qui reste. La République tchèque est fortement urbanisée (75%). Prague (1,2 million d’habitants), Brno, (370 000 habitants), ainsi que Ostrava (315 000) habitants, Plzeň (165 000) et Olomouc 100 000 habitants) sont les principales villes du pays.

27 1.2 – Évolution historique
1.2.1 – Des orgines au XXe siècle Les premières organisations étatiques tchèques remontent au IXe siècle, mais le territoire est peuplé depuis plus longtemps. Le nom de Bohême désignerait le pays des Boïens, population d’origine celte qui aurait occupé ce territoire jusqu’au milieu du dernier millénaire avant notre ère. Au cours du VIe siècle, des populations slaves s’installèrent sur ces terres. Au milieu du IXe siècle se met en place l’empire de Grande-Moravie de Mojmír Ier, qui se convertit au christianisme de rite byzantin. La Grande-Moravie disparaît au début du Xe siècle, à la suite de guerres avec Byzance et de l’invasion hongroise. À cette époque reculée, les traditions liturgiques latine et grecque coexistent mais la forme latine s’impose sous la dynastie des Przemysl, convertie à cette variante et peu de traces témoignant de l’existence de cette dualité demeurent.

28 La dynastie des Przemysl dominera le royaume de Bohême entre 1085 et À cette époque, le royaume est l’une des composantes du Saint-Empire romano-germanique et son monarque compte parmi les princes électeurs Jean de Luxembourg devient roi en Le système politique alors en place est une monarchie héréditaire dont les pouvoirs sont cependant fortement limités par la noblesse. Sous le règne de son fils, Charles IV, couronné empereur en 1355, les pays tchèques s’étendent à la Silésie et à la Lusace. Grand modernisateur, il est l’origine de la première université d’Europe centrale et fait de Prague le centre le l’Empire. La fin du Moyen-âge verra le pays en proie à une grave crise religieuse alors qu’en 1415, Jean Hus, recteur de l’université de Prague est brûlé, ce qui déclenche une guerre religieuse qui opposera la population tchèque aux Allemands, mais aussi à leur souverain légitime, l’Empereur et roi de Hongrie Sigismond de Luxembourg.

29 En 1620, seuls 10 % des habitants de la Bohême et 30 % de ceux de la Moravie sont catholiques, les autres étant hussites. Mais peu à peu le catholicisme s’imposera de nouveau. À partir de la Réforme, Vienne lutte contre le luthérianisme, ce qui explique que des mesures sont prises par Ferdinand II en 1628 pour faire du catholicisme la seule religion. Tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, les pays tchèques subissent la centralisation de l’empire, qui culmine au début du XVIIIe par la Pragmatique sanction de Charles VI, qui fait de l’empire une monarchie centralisée, dans laquelle les différentes composantes perdent presque totalement l’autonomie politique qui leur restait. Cette centralisation aura pour effet bénéfique que les réformes progressistes adoptées à Vienne s’appliquent sans discernement à l’ensemble des territoires. En revanche, la tolérance linguistique tendra à s’effacer au profit de la langue allemande.

30 La germanisation stimule le développement d’un mouvement nationaliste tchèque, qui prend le nom de Renaissance nationale, alors que les aristocrates de Bohême s’emploient à partir de cette époque à stimuler le renouveau de la langue nationale par leurs écrits dans des domaines variés. Au XIXe siècle, la Bohême est, après Vienne, le territoire le plus alphabétisé et le plus avancé économiquement de l'Empire. La révolution de 1848 marque une rupture et en 1861, l’Empire est doté d’une constitution, qui met en place des assemblées à Vienne et dans les capitales locales, système qui sera remanié dans le compromis austro-hongrois de 1867. La nouvelle structure politique favorisera l’apparition d’un nationalisme politique et à partir des années 70 et 80, le clivage entre Tchèques et Allemands s’accentue. La vie politique se diversifie et se démocratise et de nombreux partis politiquent apparaissent.

31 1.2.2 – Le XXe siècle Les premières élections ont lieu en En Bohême, les tensions s’accroissent, alors que l'état de siège est proclamé à Prague. Au printemps 1914, Vienne dissout la diète de Prague et limite les droits démocratiques. Au moment où éclate la Première Guerre mondiale, les partis politiques adoptent vis-à-vis de la monarchie des attitudes variées, allant du loyalisme à l’indépendantisme. Une union se fait jour entre indépendantistes tchèques et slovaques et en 1916 est fondé à Paris le Conseil National Tchécoslovaque. Le 6 janvier 1918, les députés tchèques demandent l'indépendance et le 28 octobre 1918, la République tchécoslovaque est proclamée à Prague. En réglant la question des frontières, les élites européennes ne se doutaient pas qu’en maintenant les Sudètes dans le nouvel État, elles y déposaient une bombe.

32 D’autres minorités y étaient incluses, la population tchèque et slovaque ne comptant que pour 65 % du total. Le nouvel État parvint à se maintenir jusqu’en 1938 dans le cadre d’un système représentatif plutôt libéral. Au cours de ces deux décennies, la Tchécoslovaquie parvint à effectuer des réformes, mais les disparités économiques et sociales entre les pays tchèques et slovaques subsistent. Par le biais des accords de Munich, Hitler parvint à arracher aux Occidentaux les territoires des Sudètes, en échange d’une promesse de ne pas s’attaquer au reste du pays. Une deuxième république est proclamée pour gérer un territoire amputé de 38 % de sa superficie. La Slovaquie déclare son indépendance le 13 mars 1939, prélude à l’occupation du reste du territoire, dont des parties sont distribuées aux vassaux du IIIe Reich, ce qui est chose faite le 15 mars.

33 Benes, président jusqu’en 1938, se réfugie en occident, où il formera un gouvernement en exil, reconnu par l’URSS et ses alliés dès Celui-ci signera en 1943 un accord avec Staline par lequel l’État tchécoslovaque de l’après-guerre se retrouvera étroitement surveillé par la puissance soviétique. Après la libération du territoire, un gouvernement de coalition se met en place. Avec l’expulsion de 2,5 millions d’Allemands et le départ de certaines autres minorités, le nouveau pays est peuplé à 95 % de Tchèques et de Slovaques. Jusqu’en 1948, un gouvernement de coalition dirigera le pays, alors que Moscou décidera d’y imposer son système, ce qui sera fait entre 1948 et La mort de Staline poussera à un certain relâchement, même si Novotny, le successeur de Gottwald à la tête du pays, tardera à procéder à la déstalinisation.

34 Trois éléments (situation économique, question slovaque et liberté intellectuelle) vont radicaliser les demandes la société et Novotny est démis en 1968 et remplacé par Dubcek. Les réformes proposées par celui-ci se radicalisant trop au goût des membres du pacte de Varsovie, ils interviennent afin de mettre un frein au « Printemps de Prague ». S’ensuivra une « normalisation » menée par Husak, successeur de Dubcek, sous la tutelle étroite de Moscou, qui ne parviendra cependant jamais à faire taire les dissensions. La crise économique des années 1970, remet en question la stabilité du système. S’appuyant sur les accords d’Helsinki et sur la constitution du pays, un mouvement légaliste, la Charte 77, se déploie et impose au gouvernement de procéder à des réformes en profondeur.

35 Le réveil de la société permet le bouleversement du paysage politique, et à partir de 1988, les manifestations deviennent courantes, puis permanentes en 1989, jusqu’à l’élection de Vaclav Havel à la tête d’une assemblée communiste, qui devra peu à peu laisser la place à un gouvernement de coalition. C’est ce que l’on a nommé la révolution de velours. Les premières élections donne la majorité à une coalition de gauche, mais la situation économique et la nécessité de procéder à des réformes rapidement font éclater le gouvernement, remplacé par un gouvernement libéral. En même temps, en Slovaquie, les partisans de l’indépendance s’emparent du pouvoir, permettant au printemps 1991 la transformation du pays en État fédéral. Tous les sondages confirment à l’époque le désir de la population de maintenir un État fédéral, mais le gouvernement slovaque va de l’avant et en juillet 1992, déclare sa souveraineté, lançant le processus de partition.

36 1.2.3 – Depuis l’indépendance
La partition de la Tchécoslovaquie, prononcée sans consultation de la population, est l'œuvre du Tchèque Vaclav Klaus et du Slovaque Vladimir Meciar. Ils négocièrent une séparation « de velours », donnant naissance, le 1er janvier 1993, à deux États souverains. Quelques semaines après l’officialisation de la partition de la Tchécoslovaquie, Vaclav Havel devient le chef de la République tchèque, poste qu’il occupera jusqu’en Vaclav Klaus, élu en 2005, est le 3e président du pays. Le pays a connu l’alternance politique depuis l’indépendance de 1993, ayant été gouverné successivement par la droite ( ), la gauche ( ), avant que la droite ne reprenne le pouvoir en Les gouvernements ont dans l’ensemble été assez stables.

37 Diverses mesures ont permis d'engager, rapidement le passage à l'économie de marché. La privatisation a revêtu plusieurs formes : restitution de biens, privatisation par enchères publiques ou par coupons et vente à des investisseurs étrangers. Les flux commerciaux se sont réorientés depuis 1993 et l’Allemagne est devenue le principal partenaire commercial du pays, avec environ le tiers des échanges commerciaux dans les deux sens. Les autres principaux clients et fournisseurs du pays sont la Slovaquie et la Pologne. Quant à la Russie, principal fournisseur énergétique de la République tchèque, elle ne compte plus aujourd’hui parmi les principaux clients de l’industrie tchèque, mais ses exportations représentent 6 % de l’import tchèque.

38 Pour les pères de l’indépendance, la République tchèque pouvait se permettre d'agir seule, ce qui se manifesta par la rupture de l'union douanière avec la Slovaquie et par une prise de distance avec les membres du groupe de Visegrad. La partition de la Tchécoslovaquie a fait de la Pologne l'acteur stratégique de la région, réduisant l’importance du pays. Néanmoins, la marche vers l’intégration aux structures de l’OTAN sera assez rapide et en 1999, la République tchèque fait partie de la première vague des États anciennement sous domination soviétique à rejoindre l’OTAN. En ce qui concerne l’UE, dès 1993 , les autorités européennes et Prague signent un accord d’association, qui entre en vigueur en Les négociations visant à l’intégration commencent en 1998 et aboutissent en 2003 à la signature du traité d’adhésion.

39 Soumis à un référendum en juin 2003, cette idée remporte le soutien de 77 % de la population tchèque et le 1er mai 2004, le pays devient officiellement membre de l’UE, avant de rejoindre l’espace Schengen en Sans être très eurosceptique, la population tchèque se montre cependant rétive à un élargissement des compétences fédérales. Avec l’éloignement de la Russie, la doctrine stratégique élaborée identifiait deux menaces potentielles, soit l'Autriche et la Slovaquie, les relations avec cette dernière étant compliquées par une série de contentieux issue de la dislocation de l’État commun. Les relations avec l’Allemagne sont assez complexes, devant concilier deux positions contradictoires : bien que principal partenaire économique, la question des Sudètes et des ayants droit allemands expulsés au lendemain de la guerre continuent d’empoisonner les relations.

40 Les relations avec les États-Unis sont en général bonnes, mais si au cours de la dernière décennie, Prague s’est montrée compréhensive face aux positions américaines dans différents conflits, la question du déploiement de certains éléments du bouclier antimissile sur le territoire pose problème, car même si le gouvernement y est généralement favorable, la population s’y montre très hostile. De sorte qu’aujourd’hui il semblerait que Washington ait abandonné l’idée. Bref, la république tchèque, sans être véritablement une puissance régionale, bénéficie d’une bonne réputation, d’un système politique stable et d’une économie forte qui lui permettent de faire entendre sa voix dans la région, mais aussi au-delà.

41 2 – République slovaque 2.1 – Notions générales 2.1.1 — Géographie
La Slovaquie est un pays de montagnes faisant partie de l'ensemble occidental de la chaîne des Carpates et s’étendant sur 48 845 km2. Le territoire de la Slovaquie ne compte que deux zones géographiques distinctes, soit une zone montagneuse au nord, et une zone de plaine et de plateau au sud. La Slovaquie est enclavée et partage des frontières au nord avec la République tchèque et la Pologne, à l’est avec l’Ukraine, au sud avec la Hongrie et à l’ouest avec l’Autriche.

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43 La zone montagneuse du nord comprend des sommets relativement hauts, comme les Hautes Tatras (2 655 mètres d’altitude) et les Basses Tatras (2 043 mètres) et diminue graduellement en descendant vers le sud, en direction de la plaine hongroise. L’altitude moyenne du pays se situe à plus de 500 mètres. Les lacs y sont nombreux et le plus important d’entre eux, le Velki incovo pleso, a la particularité d’être situé à près de 2 000 mètres d’altitude, dans le massif des Hautes Tatras. Le principal cours d’eau du pays est le Danube, lequel forme la majorité de la frontière avec la Hongrie, au sud. Enfin, le climat de la Slovaquie est continental, avec des hivers froids et humides, particulièrement bien sûr dans les zones les plus élevées, et des étés chauds et plutôt secs.

44 2.1.2 – Démographie Les Slovaques appartiennent à la famille des Slaves de l’Ouest. La population du pays s’élève à 5,5 millions de personnes. Ethniquement moins homogène que la République tchèque, la Slovaquie compte une importante minorité hongroise (près de 10 %), ainsi que des Tsiganes (2 %) et des Tchèques (1 %). La population du pays est stable depuis 20 ans. Le taux de croissance de la population se situe autour de 0,2 %, avec une natalité plutôt faible (1,35 enfant par femme) en forte baisse depuis 20 ans, comme l’indique d’ailleurs l’âge médian d’environ 35 ans. Les flux migratoires sont peu importants. L’espérance de vie s’établit à près de 75 ans, en hausse graduelle depuis le début des années 2000.

45 Le niveau de vie de la population slovaque a toujours été plus faible que celui des voisins de l’ouest, mais les différences tendent à se réduire. En 2010, le pays occupait ainsi le 31e rang dans le classement IDH. Les Slovaques sont restés beaucoup plus attachés à la religion que les Tchèques, l’Église catholique ayant longtemps constitué un facteur de rassemblement national Aujourd’hui en perte de vitesse (seuls 4 % de la population assiste régulièrement aux offices religieux) l’Église catholique continue néanmoins d’être la confession religieuse de la très grande majorité de la population, avec 71 %, suivie par l’église luthérienne (7 %) et calviniste (2 %). Le pays ne compte que deux villes de plus de 100 000 habitants. Il s’agit de Bratislava (430 000 habitants), ainsi que de Kosice ( habitants), situé dans l’est du pays. Le taux d’urbanisation, à 55 % est l’un des plus faibles d’Europe.

46 2.2 – Évolution historique 2.2.1 – Des origines au Xxe siècle
Disputées entre Germains et Romains, les terres que les Slovaques ont occupées au début du VIe siècle passent sous le contrôle des Avars et les Slovaques ne rejoignent les Tchèques qu'au IXe siècle. Dès 906, les deux peuples sont séparés par l'invasion des Magyars et la domination hongroise sur la Slovaquie se maintiendra jusqu'en 1918. Refoulés vers les régions les plus pauvres, les Slovaques connurent plusieurs siècles de régression matérielle et culturelle, accentuée par les destructions des invasions mongoles de Ils parvinrent à limiter leur isolement puis le développement économique du début de la renaissance les remit en relation avec les pays voisins, principalement la Bohême et la Pologne.

47 L’extraction de métaux précieux, le développement des villes, de l’architecture et la redécouverte d'une culture nationale témoignent de ce développement économique et culturel. Mais ces résultats seront remis en cause par la victoire des Turcs sur les Hongrois en 1526 : tout le sud-est de la Slovaquie se retrouva sous la domination ottomane jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Dans le reste du pays, les nobles, Hongrois et Allemands pour la plupart, exploitent avec dureté les paysans asservis, qui se lancent dans des soulèvements férocement réprimés. La contre-réforme arrivera à maintenir la domination du catholicisme sur le territoire, qui parviendra à devenir l’un des fondements culturels de la nation slovaque. Si le réveil économique est plus lent que dans les pays tchèques, le réveil culturel en revanche s’effectue à un rythme comparable.

48 Soutenue par un sentiment populaire, la culture nationale se voit donner des bases littéraires dès la fin du XVIIIe. La même époque voit la fondation de la Société slovaque des sciences et tout au long de la première moitié du siècle, le mouvement s’amplifie. Les Hongrois demeurent intransigeants et une loi de 1847 reconfirme à la langue hongroise son statut de seule langue officielle. La vague révolutionnaire de 1848 est accueillie avec enthousiasme, mais les Hongrois n'admettent pas l'égalité des autres nationalités de l’empire et la répression qu'ils exercent après la défaite des minorités nationales est très dure. Les troubles paralyseront la terre slovaque pendant plus de dix ans. La énième renaissance économique et culturelle, celle des années soixante, se heurtera encore à l'hostilité des Magyars qui nient l'existence d'une nation slovaque et voient leur domination confirmée par le compromis austro-hongrois.

49 2.2.2 – Le XXe siècle La lenteur du développement économique causé par cette domination fournit des conditions moins favorables qu'en Bohême à l'évolution de la société et de l'opinion publique et l'émigration ralentit la progression démographique. Milan Hodža est élu au Parlement de Budapest en 1905 et obtient la formation d'un groupe des députés slovaques, serbes et roumains, alors que se constitue un parti social-démocrate slovaque. C’est dans ce contexte que l'union avec les pays tchèques devient populaire et en 1918, le Conseil national slovaque se rallie à l'idée d'une République tchécoslovaque, qui sera proclamée le 14 novembre. Au sein de la République tchécoslovaque, les relations entre Slovaques et Tchèques furent souvent tendues, alors que le pouvoir tendait à se retrouver du côté des Tchèques.

50 Le ressentiment slovaque, allié à la force de l’Église catholique a permis à Hitler dans la foulée de l’écrasement des pays tchèques de mettre en place un État fantoche dirigé par monseigneur Tiso. Au lendemain de la guerre, les Slovaques qui ont participé au conflit contre l’URSS seront désavantagés par les Soviétiques et le système d’avant 1938 sera rétabli, système dans lequel les Tchèques continuent de dominer les Slovaques. Au cours de la période  , cette domination se manifeste par le fait que les principaux chefs de l’État unifié sont d’origine tchèque, cette domination constituant l’une des raisons de la crise de 1968,. À la faveur de la « révolution de velours », le nationalisme refait surface en Slovaquie et c’est donc naturellement de Slovaquie que naît le désir de mettre fin à la cohabitation avec les Tchèques.

51 2.2.3 – Depuis l’indépendance
Les lendemains de l’indépendance sont difficiles. Meciar, premier ministre de juin 1990 à avril 1991, puis de 1992 à 1994 et enfin de 1994 à 1998, fut confronté aux réalités de la nouvelle situation. Il fallait créer des institutions étatiques, assumer les coûts de la partition, définir le rythme et les méthodes de la transition démocratique et de l'ouverture vers le marché, alors que le pays connait une forte récession. Les crises politiques se multiplient et les différents gouvernements tombent rapidement, jusqu’à l’arrivée de Mikulas Dzurinda en 1998, alors que la situation se stabilisera. La constitution slovaque en place aujourd’hui a été adoptée à l’automne 1992, avant d’entrer en vigueur au premier janvier 1993, avec la mise en place du nouvel État indépendant.

52 Le parlement slovaque est unicaméral
Le parlement slovaque est unicaméral. Le Conseil national de la République slovaque est composée de 150 députés, élus pour un mandat de quatre ans par scrutin proportionnel. Dans ce contexte, les gouvernements sont généralement des coalitions de différents partis, ce qui favorise l’instabilité gouvernementale, comme c’est le cas en ce moment. Le président est élu par la population dans le cadre d’un scrutin direct à deux tours. Il a pour l’essentiel des fonctions de représentations et doit ratifier les lois, mais il n’a guère le choix d’accepter ou de refuser. Cette faible importance se reflète dans la stabilité de la fonction, qui n’a connu que 3 détenteurs du poste depuis l’indépendance. Ivan Gasparovic, un nationaliste proche de Meciar qui a participé à la rédaction de la constitution en 1992, occupe ce poste depuis 2004.

53 La domination hongroise est responsable du retard de développement caractérisant le territoire de la Slovaquie et l'image d'un pays rural, catholique et fécond en retard sur son époque a perduré jusqu’à ce que, au début des années 1950, le régime mette en œuvre une politique d'industrialisation, permettant le rattrapage économique de la Slovaquie. Le gouvernement Meciar a infléchi la politique de privatisation entreprise par les autorités fédérales et il fallut donc attendre 1998, pour que le gouvernement de centre droit de Dzurinda s'attèle aux grandes réformes. D’abord en forte récession, on assiste à partir de 1994 à un remarquable redressement économique du pays, même si les méthodes employées sont alors fortement critiquées par l'opposition et par les milieux financiers étrangers.

54 Les réformes libérales de Dzurinda ont entraîné une contraction du PIB en 1998, mais dès 1999, celui-ci remonte, pour atteindre plus de 10 % en 2007. Étant donné la position géopolitique du pays, la volonté de réorienter les relations avec les anciens partenaires répondait à des nécessités économiques, mais la Slovaquie ne pouvait pas rester à l'écart de l’Europe, ce qui poussa Bratislava à déposer sa demande d’adhésion dès 1995. En dépit des bons résultats économiques, les organisations internationales n'acceptent d’abord pas la Slovaquie. L'OTAN et l’UE ferment la porte en 1997. Les objections de Bruxelles concernent alors les relations avec la Russie, de même que l’absence de lois protégeant les langues minoritaires, les relations tendues avec l'opposition et les médias et l'inflexibilité du gouvernement face aux revendications de la minorité magyare de Slovaquie.

55 Jusqu’en 1998, la Slovaquie est en quelque sorte le pestiféré de l’Europe orientale.
À cette date, le libéral Dzurinda prend la tête du gouvernement. Les réformes économiques et la réorientation internationale de Bratislava vont changer la situation. Ainsi, le pays est finalement admis au sein de l’OTAN en 2004. En ce qui concerne l’Union européenne, Bruxelles ouvre la porte en 2002, le traité d’adhésion est signé en 2003 et après un référendum remporté très largement par les partisans de l’union (92 %), la Slovaquie rejoint l’Union européenne le 1er mai 2004, avant de se joindre à l’espace Schengen en 2007. Ainsi, depuis 10 ans, le pays a pu réintégrer une position internationale assez forte et proches des intérêts occidentaux sans pour autant, et c’est là le tour de force du gouvernement, envenimer les excellentes relations que le pays entretient avec la Russie, ce qui est exceptionnel.

56 La raison de cette situation est que si Bratislava multiplie les accords avec ses partenaires européens, elle demeure en retrait en ce qui concerne les États-Unis, comme en fait foi le rejet de Bratislava des propositions américaines concernant l’installation d’éléments du bouclier antimissile sur son territoire. Moscou lui en sait certainement gré. Même les contentieux avec la Hongrie ont perdu beaucoup d’acuité au cours de la dernière décennie, les gouvernements ayant tout fait pour résorber les tensions, en intégrant la protection de la minorité hongroise dans la législation. Bref, malgré sa faible population, l’habileté des dirigeants slovaques depuis 10 ans, alliée au développement puissant de son économie et à son expérience en matière de diversité culturelle, a permis de faire de la Slovaquie un État particulièrement influent dans sa zone, bien campé dans son rôle de pont entre l’Europe et la Russie.


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