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Introduction à la science politique
Fady FADEL oam Vice-Recteur aux relations internationales Secrétaire Général
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Chapitre 5 : Les citoyens
La notion de citoyenneté Les citoyens et la politique Expliquer les inégalités de politisation
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Introduction On peut définir la citoyenneté comme l’ensemble des prérogatives et des obligations reconnues aux membres d’une collectivité politique, parmi lesquelles le droit de participer directement ou indirectement à l’exercice du pouvoir. Le citoyen peut donc être défini comme « le membre d’une communauté politique, doté des prérogatives et chargé des responsabilités qui sont attachées à cette appartenance ».
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1. La notion de citoyenneté
1.1 Des droits et des devoirs 1.2 Le modèle français: individualisme et universalisme
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1.1 Des droits et des devoirs
En effet, le concept de citoyenneté est historiquement lié au développement de la démocratie. Participation à la « chose publique » (res publica) La citoyenneté a-t-elle toujours entretenu un rapport étroit avec la nationalité. Dans le cadre de l’État-nation (cf supra), le citoyen est titulaire d’une parcelle de souveraineté nationale: en conséquence, seuls les nationaux sont citoyens et eux seuls bénéficient de l’exercice des droits politiques. La citoyenneté moderne est établie en trois grandes étapes par l’affirmation des droits civils au XVIIIe dans le cadre des révolutions démocratiques.
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Puis, par l’obtention des droits politiques au XIXe siècle dans le cadre du développement de la démocratie représentative. Enfin par la mise en place des droits sociaux au XXe siècle avec le développement de l’État providence. La citoyenneté moderne se décompose en droits civils, politiques et sociaux. La citoyenneté implique aussi l’accomplissement d’un certain nombre de devoirs fondamentaux. Le citoyen doit-il s’acquitter des impôts et effectuer son service national. La citoyenneté idéale repose donc également sur un ensemble de qualités morales.
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1.2 Le modèle français: individualisme et universalisme
La France semble-t-elle bien avoir élaboré un modèle républicain de citoyenneté. Individualisme dans la mesure où les groupes, les communautés ne se voient traditionnellement accorder aucun droit politique particulier par l’État: la citoyenneté repose donc essentiellement sur des droits individuels. Universaliste dans la mesure où elle ne reconnaît que des droits généraux et égaux, et où la loi n’est pas censé prendre en compte les particularismes.
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Cette situation est la conséquence du principe de laïcité qui est au fondement même de la citoyenneté à la française. Ce principe reconnaît, en effet, la légitimité des particularismes qu’il garantit (ethniques, culturels, sexuels, religieux…) au nom de la liberté individuelle, mais en les cantonnant strictement à la sphère privée et dans la mesure où ils ne troublent pas le bon ordonnancement de l’espace public. Le modèle français se caractérise donc par un universalisme égalitariste et individualiste.
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2. Les citoyens et la politique
2.1 La politisation 2.2 Mesurer la compétence politique
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Introduction Comprendre la relation entre les citoyens et la politique suppose tout d’abord de recourir à un concept central de la sociologie politique: celui de politisation.
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2.1 La politisation La politisation peut être définie comme l’intérêt et «l’attention accordée au fonctionnement du champ politique », c’est-à-dire l’intensité avec laquelle les agents sociaux suivent la compétition politique et le travail des acteurs politiques. Cette définition permet, en particulier, de mettre en évidence des formes d’indifférence politique, qui constitue un fait politique majeur des sociétés occidentales. Le désintérêt pour la politique est lié à une méfiance et à une hostilité croissantes vis-à-vis du système politique.
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L’indifférence citoyenne est donc bien un phénomène politique central des démocraties contemporaines. Or, l’intérêt accordé aux problèmes politiques dépend de la capacité, inégalement partagée dans nos sociétés, de leur donner un sens. Il y a, en effet, un lien fort entre intérêt pour la politique et possession d’une certaine compétence politique. Une définition « spécialisée » de la compétence, savoir «savant» et technique sur l’univers politique.
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2.2 Mesurer la compétence politique
Pour disposer d’indicateurs statistiques et construire un «indice» de compétence politique, on peut par exemple, dans le cadre d’une enquête par sondage: Déterminer si les citoyens connaissant les partis et les hommes politiques Mesurer leur degré de connaissance des principaux enjeux du débat politique, leur capacité à identifier l’origine politique d’une proposition par exemple;
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Ou encore évaluer leur maîtrise des critères de classification et d’évaluation proprement politiques en dehors desquels le jeu politique devient relativement incompréhensible . La compétence politique se mesure donc au regard de la capacité à reproduire le langage spécifique des professionnels, à faire fonctionner les catégories et à interpréter les logiques que mettent en œuvre les principaux acteurs du champ politique eux-mêmes. Or, ce sont les personnes qui écoutent des émissions politiques, lisent les rubriques politiques dans les journaux, discutent de politique avec leur entourage…qui disposent de la plus grande compétence politique.
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3. Expliquer les inégalités de politisation
3.1 Politisation et position sociale 3.2 D’autres facteurs
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3.1 Politisation et position sociale
On peut constater de fortes inégalités de politisation et de compétence politique spécialisée. Comment les expliquer sociologiquement? La campagne électorale ne remet pas fondamentalement en cause les logiques sociales. Certes, la médiatisation de la campagne, et la mise en scène, plus ou moins dramatisée, qui l’accompagne, font croître l’intérêt pour la politique. Mais cet effet de mobilisation ne modifie pas fondamentalement la structure des inégalités de politisation: l’intérêt accordé à la campagne augmente régulièrement avec la position sociale, confirmant ainsi « l’inégalité sociale inscrite dans les mécanismes de l’intérêt politique ».
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La compétence politique spécialisée, facteur déterminant de la politisation, est de ce fait étroitement corrélée à la position sociale. Ex.: la connaissance de l’univers politique est toujours plus élevée dans les classes supérieures ou moyennes que dans les classes populaires. Ces résultats montrent donc que la capacité à émettre une opinion politique spécialisée implique de maîtriser un minimum de critères d’évaluation politique, dont les individus sont inégalement dotés. En résumé, ce sont « les agents socialement et culturellement favorisés qui disposent des instruments nécessaires au déchiffrement du fonctionnement du champ politique ». Les autres éprouvent des difficultés à donner du sens aux messages politiques.
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3.2 D’autres facteurs: âge et sexe
Il existe une relation assez étroite entre l’âge et la politisation. Elle est, en conséquence, plus faible chez les jeunes, atteint son maximum dans les classes d’âge économiquement actives, puis diminue chez les plus âgés. Ces différences résultent principalement des positions que chaque classe d’âge occupe dans la division du travail, et plus globalement dans la structure des rôles sociaux; elles reflètent également l’évolution sur le long terme des générations successives, en termes de rapport à la politique.
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Quant à la variable du sexe, les différences entre hommes et femmes à cet égard semblent s’être estompées, même si elles n’ont pas disparu. Les femmes manifestent toujours, d’après les enquêtes, un moins grand intérêt et une moins grande connaissance en matière politique. De même, les femmes montrent aussi une plus grande méfiance à l’égard du système politique. En tout état de cause, la variable du sexe doit être combinée avec d’autres facteurs, notamment avec des variables telles que l’âge et le niveau d’instruction. En effet, c’est bien « le niveau d’instruction qui est toujours le plus fortement corrélé avec les variables de politisation». En réalité, «si les classes sociales sont inégalement politisées, c’est parce qu’elles sont inégalement scolarisées ».
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Merci et à la prochaine Fady FADEL oam
Vice-Recteur aux relations internationales Secrétaire Général
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