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Philo'n net présente : M. Le Guen (2001)
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Maurice Merleau-Ponty
Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée. Texte extrait de : Maurice Merleau-Ponty Phénoménologie de la perception Gallimard, 1945, p. 407 Philo'n net
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Il y a, en particulier, un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d’autrui : c’est le langage. Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu’un seul tissu, mes propos et ceux de l’interlocuteur sont appelés par l’état de la discussion, ils s’insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n’est le créateur. Il y a là un être à deux, et […] nous sommes l’un pour l’autre collaborateurs d’une réciprocité parfaite, nos perspectives glissent l’une dans l’autre, nous coexistons dans un même monde. Dans le dialogue présent, je suis libéré de moi-même. Les pensées d’autrui sont bien des pensées siennes, ce n’est pas moi qui les forme, bien que je les saisisse aussitôt nées ou que je les devance, et, même l’objection que me fait l’interlocuteur m’arrache des pensées que je ne savais pas posséder, de sorte que, si je lui prête des pensées, il me fait penser en retour. C’est seulement après coup, quand je me suis retiré du dialogue et m’en ressouviens, que je puis le réintégrer à ma vie, en faire un épisode de mon histoire privée, et qu’autrui rentre dans son absence, ou, dans la mesure où il me reste présent, est senti comme une menace pour moi.
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1/ Repérez dans le texte les différentes unités d’argumentation
1/ Repérez dans le texte les différentes unités d’argumentation. (éventuellement les articulations logiques) Philo'n net Note : Par unité d’argumentation, on entendra un court développement centré autour d’une même idée. Une articulation est introduite par une préposition (mais, et, par conséquent, ou, donc, etc…)
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Il y a, en particulier, un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d’autrui : c’est le langage. Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu’un seul tissu, mes propos et ceux de l’interlocuteur sont appelés par l’état de la discussion, ils s’insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n’est le créateur. Il y a là un être à deux, et […] nous sommes l’un pour l’autre collaborateurs d’une réciprocité parfaite, nos perspectives glissent l’une dans l’autre, nous coexistons dans un même monde. Dans le dialogue présent, je suis libéré de moi-même. Les pensées d’autrui sont bien des pensées siennes, ce n’est pas moi qui les forme, bien que je les saisisse aussitôt nées ou que je les devance, et, même l’objection que me fait l’interlocuteur m’arrache des pensées que je ne savais pas posséder, de sorte que, si je lui prête des pensées, il me fait penser en retour. C’est seulement après coup, quand je me suis retiré du dialogue et m’en ressouviens, que je puis le réintégrer à ma vie, en faire un épisode de mon histoire privée, et qu’autrui rentre dans son absence, ou, dans la mesure où il me reste présent, est senti comme une menace pour moi.
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2/ Repérez dans le texte, dans chacune des unités d’argumentation que vous venez de dégager, les concepts les plus importants, et les éventuelles oppositions de concepts. Philo'n net
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Il y a, en particulier, un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d’autrui : c’est le langage. Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu’un seul tissu, mes propos et ceux de l’interlocuteur sont appelés par l’état de la discussion, ils s’insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n’est le créateur. Il y a là un être à deux, et […] nous sommes l’un pour l’autre collaborateurs d’une réciprocité parfaite, nos perspectives glissent l’une dans l’autre, nous coexistons dans un même monde. Dans le dialogue présent, je suis libéré de moi-même. Les pensées d’autrui sont bien des pensées siennes, ce n’est pas moi qui les forme, bien que je les saisisse aussitôt nées ou que je les devance, et, même l’objection que me fait l’interlocuteur m’arrache des pensées que je ne savais pas posséder, de sorte que, si je lui prête des pensées, il me fait penser en retour. C’est seulement après coup, quand je me suis retiré du dialogue et m’en ressouviens, que je puis le réintégrer à ma vie, en faire un épisode de mon histoire privée, et qu’autrui rentre dans son absence, ou, dans la mesure où il me reste présent, est senti comme une menace pour moi.
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3/ Quel est le thème général du texte ? Quel en est le concept central ?
Philo'n net Il y a, en particulier, un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d’autrui : c’est le langage. Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun Note : Thème du texte : Il ne faut pas confondre le ou les thèmes du texte avec son idée générale. L’idée générale est la mise en œuvre de plusieurs concepts. autrui et moi le langage ? Le dialogue ? La perception d’autrui
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Note : Thème du texte : Le thème général du texte n’est pas le concept le plus apparent. Certes, le dialogue va être le concept central de l’argumentation. Seulement il est important de remarquer qu’il est assujetti à cet autre concept, la perception d’autrui. Certes, ce dernier concept n’apparaît qu’au début du texte ; il n’intervient pas dans l’argumentation proprement dite ; mais c’est tout de même à lui que le texte conclut indirectement quand il parle en conclusion d’autrui perçu comme menace pour moi Il faudra donc partir de ce concept dans l’introduction et revenir à lui dans la conclusion du devoir
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Philo'n net 4/ Quel est le plan du texte ? Dégagez-en le schéma argumentatif Il y a, en particulier, un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d’autrui : c’est le langage. A B C D Oppositions : présent/passé, présence/absence Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu’un seul tissu, mes propos et ceux de l’interlocuteur sont appelés par l’état de la discussion, ils s’insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n’est le créateur. Il y a là un être à deux, et […] nous sommes l’un pour l’autre collaborateurs d’une réciprocité parfaite, nos perspectives glissent l’une dans l’autre, nous coexistons dans un même monde. Dans le dialogue présent, je suis libéré de moi-même. Les pensées d’autrui sont bien des pensées siennes, ce n’est pas moi qui les forme, bien que je les saisisse aussitôt nées ou que je les devance, et, même l’objection que me fait l’interlocuteur m’arrache des pensées que je ne savais pas posséder, de sorte que, si je lui prête des pensées, il me fait penser en retour. C’est seulement après coup, quand je me suis retiré du dialogue et m’en ressouviens, que je puis le réintégrer à ma vie, en faire un épisode de mon histoire privée, et qu’autrui rentre dans son absence, ou, dans la mesure où il me reste présent, est senti comme une menace pour moi.
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Philo'n net 5/ Donnez un titre à chaque partie et assignez-lui une place dans l’économie générale de l’argumentation du texte : A Le langage comme vecteur principal de notre perception d’autrui B Le dialogue comme terrain d’entente et patrie commune à autrui et à moi C Pendant le dialogue, en présence d’autrui : Les progrès mutuels de nos pensées dans le dialogue D Après le dialogue, en l’absence d’autrui : Autrui libère mes pensées au risque d’aliéner ma liberté. Il est perçu comme menace
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Philo'n net 6/ Dans quels passages du texte est énoncée la thèse principale ? la perception d’autrui Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu’un seul tissu, mes propos et ceux de l’interlocuteur sont appelés par l’état de la discussion, ils s’insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n’est le créateur. (…) si je lui [à autrui] prête des pensées, il me fait penser en retour. autrui est senti comme une menace pour moi. 7/ Comment pouvez vous la reformuler ? Je découvre dans le dialogue la dualité de ma perception d’autrui, car si le dialogue constitue ce plan de l’intersubjectivité qui rend possible l’élaboration d’une pensée également partagée entre moi et autrui, si c’est dans cet échange de paroles que nous découvrons mutuellement nos propres pensées, sa présence à ma conscience peut être cependant ressentie comme aliénante. Note : Cette reformulation de la thèse principale devra figurer dans votre introduction
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8/ Assignez à chaque thèse une place dans l’économie générale de l’argumentation du texte :
Le langage comme vecteur principal de notre relation à autrui Présentation du thème initial du texte. Phrase introductive permettant d’introduire le concept de dialogue. B Le dialogue comme terrain d’entente et patrie commune à autrui et à moi Première partie de la thèse principale : définition de l’usage vertueux du dialogue. Argumentation métaphorique redondante C Les progrès mutuels de nos pensées dans le dialogue Corollaire de la thèse précédente et seconde partie de la thèse principale. Description du processus discursif vertueux : le dialogue présent Idée connexe : autrui me libère de moi-même D Autrui libère mes pensées et risque d’aliéner ma liberté de pensée. Thèse corollaire en opposition temporelle par rapport à la thèse précédente (« présent » « après coup ») Opposition interne : absence d’autrui/présence d’autrui à ma conscience Retour au thème principal, la perception d’autrui Philo'n net
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Philo'n net 9/ Autour de quelles trois grandes questions peut-on bâtir le plan d’explication du texte ? Note : Ces questions sont à définir à partir des trois grandes parties B, C, D relevées ci-dessus 1 (B) En quoi le dialogue est-il créateur de ce champ de l’intersubjectivité où nous pouvons échanger à égalité avec autrui ? Relevé et explication des métaphores (tissu commun etc.) En quoi le langage constitue-t-il de manière privilégiée ce terrain d’entente ? Le dialogue signe le plus évident du passage à l’humanité 2 (C) En quoi le dialogue est-il la condition des progrès de la pensée ? La « libération de moi-même » : vécu particulier et pensée universelle Socrate dans le Gorgias : exemple du dialogue vertueux La « cité des sciences » : publicité et progrès des connaissances 3 (D) En quoi autrui peut-il être à la fois l’interlocuteur qui libère ma pensée et celui qui menace sa liberté ? Après le dialogue : pensée mienne ou pensée aliénée? La parole pervertie Si «L’enfer, c’est les autres », avons nous le choix ?
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