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Publié parMaurice Charles Modifié depuis plus de 9 années
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Étude des conditions climato-météorologiques observées lors du déclenchement des épidémies saisonnières de grippe Fig. n°1 : Des épidémies de grippe d’ampleur variable En dépit d’un abandon relatif de la médecine contemporaine, l’analyse des liens entre le climat et la santé se pose plus que jamais avec acuité. Malgré tout, l’étude des relations entre le climat et une maladie donnée constitue un des volets les plus complexes de l’épidémiologie. La complexité de cette analyse réside dans le simple fait que le temps météorologique et donc a fortiori le climat n’est pas une juxtaposition de paramètres dissociés mais d’éléments en interrelation. Pour ce qui concerne ce travail, le choix s’est porté vers une maladie à forte composante saisonnière, très connotée du point de vue des relations climat- santé, et (surtout) couverte par un réseau de surveillance : la grippe. Les épidémies de grippe se suivent mais ne se ressemblent pas La grippe est une maladie contagieuse due aux Myxovirus influenzae A, B et C. La grippe est très contagieuse. Elle se transmet d’un sujet infecté à un sujet sain par le biais d’aérosols correspondant aux gouttelettes d’eau que notre corps expulse pendant la respiration, la toux, l’écoulement nasal. Dirigé par Antoine Flahault et Jean-François Vibert, le réseau Sentinelles est un système de surveillance national qui permet le recueil, l’analyse et la diffusion de données épidémiologiques issues de l’activité des médecins généralistes libéraux membre du réseau. La grippe est l’une des pathologies surveillées par ce système de veille sanitaire. Les épidémies grippales présentent des ampleurs variables généralement de novembre à avril (Fig. n°1). Un régime d’épidémies saisonnières aux caractéristiques virales proches s’installe jusqu’à la survenue d’une nouvelle pandémie. Malgré tout, des différences significatives en durée, en date de déclenchement et en intensité sont observées par le réseau Sentinelles. Master 2 Géographie Environnementale et Paysages Benjamin Lysaniuk Sous la direction de Martine Tabeaud (Paris 1) et Antoine Flahault (UMR S 707 INSERM)
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Fig. n°3 : Sensibilité et spécificité du critère d’accélération Fig. n°2 : L’incidence grippale déjà ascendante avant le dépassement du Serfling Influence du climat au démarrage Être en phase avec la réalité climatique en se basant sur le franchissement du seuil Serfling (modèle habituellement employé par le réseau Sentinelles) pose un problème. Le « Serfling » est parfois franchi plusieurs semaines après le début d’inflexion de la courbe d’incidence (Fig. n°2). Si cette inflexion est stimulée par un ou des facteurs climatiques alors il convient de s’intéresser à cette inflexion plutôt qu’au dépassement du Serfling. C’est l’accélération de la courbe d’incidence qui peut traduire l’influence de facteurs climatiques. Démarrage « officiel » de l’épidémie. Accélération de la courbe d’incidence Afin de donner une indication de l’accélération de la courbe, nous l’envisagerons comme la variation relative de l’incidence : ∆i / i. Si, dans nos tableaux, une valeur de 0,3 semble se dégager : il convient tout de même de vérifier la qualité de ce critère. En outre, nous devrons observer cette accélération durant deux semaines consécutives afin de minimiser les fausses alertes. Le critère «accélération de la courbe d’incidence» en chiffres Pour une valeur de ∆i / i = 0,32 et dans un laps de temps de 2 semaines avant le franchissement du Serfling : Sensibilité : 0,86 Spécificité : 0,99 VPP : 0,86 VPN : 0,98 (Fig. n°3) (Calculs réalisés avec l’aide précieuse de Mr Fabian Alvarez)
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Fig. n°4 : Une baisse des températures quasi-systématique en période pré-épidémique Fig. n°3 : Novembre et janvier, les deux mois préférentiels du déclenchement épidémique Épidémies d’hiver, épidémies de saison froide ? Deux mois sont nettement plus touchés par le déclenchement épidémique que les autres : novembre et janvier (Fig. n° 3). Si un ou plusieurs facteurs climatiques interviennent, il s’agira de trouver les mécanismes météorologiques communs aux mois de novembre et janvier. Pour Pédelaborde (1957), « novembre n’est qu’une alternance désordonnée de coups de vents froids, de souffles tièdes qui pourrissent les appartements mal chauffés (...) ce mois est aussi troublé (...) aussi humide et aussi sombre que les mois d’hiver ». Il mentionne, en outre, que « janvier est le mois le plus troublé par les cyclones d’ouest. L’alternance des types zonaux et des types continentaux détermine surtout le caractère varié et morcelé de ce mois (...) l’impossibilité de distinguer des périodes de temps durables et bien caractéristiques ». En somme, un point commun fondamental entre novembre et janvier est cette alternance incessante de types de temps calmes et perturbés. La méthode des « types de temps » a pour objet de proposer un film climatique. Les calendriers climatiques offrent une vision synthétique du temps qu’il fait en dissociant chaque paramètre météorologique. Un paramètre varie systématiquement en période pré-épidémique : la température (Fig. n°4). Une baisse significative de celle-ci est toujours observée moins de 3 semaines avant l’épidémie. L’humidité est également fortement suspectée.
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Contact : LYSANIUK Benjamin Master 2 Recherche Géographie Environnementale et Paysages. Université PARIS I Lysaniuk@club-internet.fr 06 22 11 86 99 Pour en savoir plus... - BESANCENOT J. P., 2001, Climat et Santé, PUF, Paris, 127p. - FLAHAULT A., TOUBIANA L., VALLERON A.J., 2000, Geography and medicine, Elsevier, Paris, 163p. - PEDELABORDE P., 1957, Les climats du bassin Parisien, Ed. Th. Genin., Paris, 539p. Fig. n°5 : Densité de population et nombre de cas de grippe, une relation significative De l’influence du climat à l’influence des sociétés : Il semble que les facteurs climatiques soient importants dans le déclenchement épidémique mais d’une importance plus relative dès lors que l’on se situe à proximité du pic où d’autres facteurs vont rentrer en ligne de compte dans la thématique de la propagation épidémique. Au moment de la propagation, la promiscuité, permettant au virus de se déplacer de personne à personne, est une donnée fondamentale. Le premier indicateur qu’il conviendrait d’observer en détail est la densité de population. Logiquement, plus une région est peuplée, plus on a de chance d’observer des cas de grippe. Les corrélations les plus intéressantes sont celles observées entre la densité de population régionale et le nombre de cas (Fig. n°5). Certes, il existe très certainement un lien entre des facteurs démographiques et les modalités de diffusion de la grippe mais un seuil à partir duquel d’autres logiques prennent le relais se dessine. Les corrélations gagnent en puissance à l’approche du pic épidémique pour s’effondrer (tout en restant parfois significatives…) assez rapidement. A l’avenir... Dans l’optique d’une analyse géographique globale du risque grippal, nous envisagerons : - de définir une intensité de chute de température pour les épidémies automnales ou printanières et proprement hivernales, - d’explorer la relation entre humidité (intérieure/extérieure) et incidence, - de prendre en compte des variables socio-économiques dans la thématique de la propagation de la maladie.
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