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Publié parTristand Bourgeois Modifié depuis plus de 11 années
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Le stress au travail Philippe Davezies
Formation, action citoyenne, janvier 2008
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Le « stress » : une formulation commode
Moins chargée que « souffrance ». Permet au personnel de poser un problème sans s’avancer sur son contenu. Peu déstabilisant pour la direction puisque l’on dit tout et rien. Évoque des contenus scientifiques dont aucun des acteurs n’a la maîtrise. Oriente donc du côté de l’élucidation savante. Au final, elle permet de souligner l’existence d’un problème sans avoir à soutenir le débat social qu’il impliquerait.
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I - Le stress des biologistes : les réactions de l’organisme
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Le syndrome général d’adaptation
Une réaction d'alarme : réactions intenses Une phase de résistance : adaptation physiologique, contrôle des émotions. La phase d'épuisement : indifférence, dépression, maladies psychosomatiques.
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Principales modifications physiologiques
La première réaction implique le système nerveux végétatif : (adrénaline, noradrénaline). C’est une réaction immédiate, brutale, de courte durée. Elle met l’organisme en état de combattre ou fuir. Elle mobilise les réserves énergétiques (glycogène et acides gras).
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Ajustements pour permettre la fuite ou le combat.
- augmentation de la force et de la fréquence des contractions cardiaques ; - approfondissement de la respiration et de la dilatation des bronches; - contraction de la rate, libérant d'avantage de globules rouges ; - libération de glucose à partir du glycogène hépatique; - redistribution du sang vers les muscles et le cerveau; - dilatation des pupilles; - augmentation de la coagulabilité du sang et accroissement du nombre des lymphocytes.
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Au-delà de l’urgence La réaction d’urgence épuise rapidement les réserves énergétiques. Les glucocorticoïdes (cortisol) interviennent pour maintenir une alimentation du cerveau et des muscles en puisant dans les éléments de structure (protéines). Cette réaction est tardive, lente et continue. Elle devient prépondérante dans la phase de résistance. C’est elle qui est à l’origine des effets négatifs sur la santé.
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Effets à long terme Perturbations favorisant l’athérosclérose.
Pathologies coronariennes. Troubles gastro-intestinaux (ulcères, constipation, diarrhée). Perturbations immunologiques, endocriniennes, neurologiques.
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La théorie biologique du stress : quelles ressources pour l’action ?
Limitées car l’accent est mis sur la réponse. Le stress est défini comme une réaction non spécifique. Les données biologiques permettent de comprendre les atteintes à la santé, pas de remonter sur la prévention.
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II - Le stress des psychologues : les réponses comportementales
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A - La théorie transactionnelle du stress (Lazarus)
Déplacement du point de vue objectif au point de vue subjectif. Le stress est lié au jugement porté par l'individu sur l'ajustement entre les exigences auxquelles il est confronté et les ressources qu'il peut mobiliser (Lazarus).
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Un nouvel aspect de la question
L'accent est mis non pas sur les conditions de travail ni sur les effets dans le corps mais sur les représentations, l'évaluation, les stratégies d'adaptation : le coping. To cope with : faire face, venir à bout de..
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Le coping orienté tâche apparaît plus protecteur.
Coping orienté tâche (recherche d’information, tentatives de résolution ou de transformation de la situation). Coping orienté évitement (retrait, déni de réalité) Coping orienté émotion (sentiment d’être trop sensible, irritabilité, tension, rumination) Le coping orienté tâche apparaît plus protecteur.
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B - La résignation acquise (Seligman)
1 - Des chiens sont soumis à des chocs électriques auxquels ils ne peuvent échapper. 2 – Ils sont déplacés vers une cage identique mais dans laquelle une réponse simple leur permet d’échapper aux chocs. 3 – Ils adoptent une attitude prostrée et passive alors que les chiens du groupe témoin apprennent rapidement à contrôler les chocs. (Overmier et Seligman, 1967)
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Explication de la résignation acquise (Maier, Seligman, Solomon, 1968)
Les chiens ont appris que les chocs électriques étaient indépendants de leurs comportement. Cet apprentissage - perturbe la construction ultérieure d’associations entre comportement et cessation des chocs, - réduit la motivation à se soustraire aux chocs. Le modèle est ultérieurement validé sur l’homme. La résignation acquise oriente vers la dépression.
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La nature de la réponse détermine l’évolution.
De la résignation acquise à la théorie de l’attribution causale (Abramson, Seligman, Teasdale, 1978) Face à un évènement incontrôlable, le sujet se pose une question : Pourquoi ? La nature de la réponse détermine l’évolution. Danger si la cause est perçue comme : - stable et globale : troubles de l’adaptation. - interne : perte de l’estime de soi.
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Coping, attribution causale : Quelles orientations pour l’action ?
L’accent mis est mis sur le mode d’évaluation ou sur le style d’attribution, le coping. Les possibilités objectives de contrôle tendent à être négligées. 1 - Trier les sujets en fonction de leur mode de coping ? Echec : les modes de réponse sont peu prédictibles; ils dépendent très fortement des circonstances. 2 - Si le stress dépend du jugement, on peut juger autrement : «Tout est dans la tête » : groupes de parole, gestion du stress, restructuration cognitive, etc..
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C - Prolongements : 1 - Les stratégies de désengagement 2 - Les effets de l’activité
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1 - Les stratégies de désengagement (répression, déni, désengagement)
Etudes sur les parents d’enfants hospitalisés pour cancer, sur les militaires des forces spéciales US au Viet Nam, sur les vétérans souffrant d’état de stress post traumatique. Les stratégies de désengagement émotionnel se traduisent par une baisse du cortisol. En situation de stress, un cortisol bas favorise les pathologies somatiques (phénomènes inflammatoires, TMS, athérosclérose) et l’apparition d’un état de stress post traumatique en cas d’évènement traumatisant.
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LA GESTION DU STRESS Les groupes de parole.
« Les sujets sont invités à abandonner leur logique professionnelle (avec ses critères d'évaluation, sa hiérarchie, les exigences de soin…) pour entrer dans un espace où ils pourront dire ce qui est non-dit habituellement, les émotions rattachées à l'histoire personnelle... La parole permet de métaboliser la souffrance, de clarifier les sentiments et de comprendre les réactions de chacun. Le groupe de parole prévient l'usure, la fatigue, les blocage grâce à son action thérapeutique » (Mariage et Schmitt-Fourrier, 2006).
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2 - Les effets du maintien d’une position active
La possibilité d’agir même partiellement sur le facteur de stress protège (Expériences de Weiss, 1970).
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La théorie de l’activité de recherche (Rotenberg, 1974-1978)
Electrodes implantées dans l’hypothalamus : - autostimulation, - stimulation passive, - réaction de défense du type fight-flight, - inhibition. Agressions : - injection intra abdominale de protéine d’œuf, - Injection parentérale de doses sublétales de nicotine, - Dépôt de poudre de cobalt sur le cortex sensorimoteur, - Injection intramusculaire de neuroleptiques.
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Conclusion : Seule l’activité de recherche augmente la résistance au stress alors que la renonciation à la recherche prédispose aux pathologies psychosomatiques (Rotenberg, 2000).
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Le maintien d’une position active (capacité à penser la situation, à en discuter avec autrui, à agir dessus) améliore : les défenses immunitaires, le fonctionnement cérébral.
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Réponses comportementales : orientations pour l’action ?
"Ce ne sont pas les caractéristiques physiques de la situation agressive qui sont importantes, mais la possibilité qu’a le sujet de la modifier par son comportement" (Dantzer). La nouveauté, la possibilité d’agir dans un univers qui comporte de l’inattendu, l’activité d’exploration et de recherche ont un effet positif sur la santé.
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III – Le stress des épidémiologistes : les facteurs de stress
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Le modèle à trois composantes de Karasek.
Exigences psychologiques (quantité et complexité du travail, contrainte de temps). Autonomie (autorité décisionnelle, autonomie professionnelle) Soutien social (soutien socio-émotionnel, soutien instrumental);
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L’autonomie dans le modèle de KARASEK
- apprendre des choses nouvelles - ne pas effectuer des tâches répétitives - être créatif - mobiliser un haut niveau de compétence - décider comment je fais mon travail - assurer des activités variées - pouvoir influencer le déroulement mon travail - développer mes compétences professionnelles
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Effets du stress professionnel
Perte du pouvoir d’agir : Maladies cardiovasculaires Pathologie mentale Pathologies périarticulaires Impact sur la vie hors travail (loisirs).
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Le modèle du "déséquilibre effort / récompense" de Siegrist
Effort élevé (extrinsèque, intrinsèque) Faible récompense (argent, estime, statut) Cardiopathies Impact sur la vie hors travail (divorces).
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Rétribution dans le modèle de Siegrist
Estime - manque de respect - manque soutien - traitement injuste Salaire - sans lien avec les efforts Statut - absence de perspective de promotion - changement non souhaité - insécurité professionnelle - faible statut
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Facteurs de stress : orientation pour l’action ?
Le questionnaire (Karesek, Siegrist, etc…) Un parcours semé d'embûches : - grand nombre de questions, - absence d’hypothèses formalisées, - traitement lourd, - résultats très généraux qui n’apportent pas grand chose par rapport aux données de la littérature. Un outil conçu pour produire des publications pas pour transformer les situations. Un processus d’abstraction et de déréalisation.
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Du questionnaire à l’action ?
Des résultats extrêmement généraux : autonomie, soutien social, reconnaissance… "Yaka". Pour continuer : une nécessaire recontextualisation Donc, retour au point de départ : "Au fait quel était le problème ?"
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IV - Conclusion
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Non pas les caractéristiques objectives de la situation mais la possibilité d’agir sur elle.
Le fait de disposer d’espaces d’exploration et de recherche.
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Une transformation même minime de la situation vaut infiniment mieux que pas de de transformation du tout… … dans la mesure où elle concerne le pouvoir d’agir des salariés.
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poser la question de l’action, c’est poser la question de
Dans le champ du stress, poser la question de l’action, c’est poser la question de de l’action des individus eux-mêmes.
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