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Publié parAdalard Bonnet Modifié depuis plus de 11 années
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Nutrition pour les PVVIH souffrant d'une autre maladie Module 6
Le présent module porte sur les besoins des PVVIH au milieu et à la phase finale de leur infection, lorsque la maladie se déclare. Fort heureusement, le TARV est de plus en plus accessible et davantage de PVVIH commencent le traitement. Ce module va donc porter sur les besoins nutritionnels des PVVIH sous TARV également. (Il convient de noter qu’au moment où ce document se préparait, en Avril 2008, 30 % des PVVIH qui avaient besoin de TARV avaient accès aux médicaments adéquats).
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But Fournir des connaissances de base permettant la prise en charge nutritionnelle des maladies liées au VIH chez l'adulte et chez l'enfant Objectifs Pour savoir comment aider les PVVIH à : Se servir des aliments pour accélérer leur rétablissement après une maladie Réduire l’impact de la maladie sur l’état nutritionnel Bien connaître les implications nutritionnelles et alimentaires du TARV La prise en charge médicale est cruciale pour le traitement des symptômes et maladies opportunistes mais aussi de la maladie elle-même. Or, une bonne nutrition complète le traitement médical. Une bonne nutrition renforce la capacité de l’organisme à lutter contre les infections opportunistes et optimise donc l’efficacité des médicaments. Lorsque les options thérapeutiques sont limitées, la nutrition peut aider à prendre en charge les symptômes et renforcer la fonction immunitaire. Le présent module porte sur les besoins des PVVIH au milieu et à la phase finale de leur infection, lorsque la maladie se déclare. Il passe en revue toute une série de symptômes que présentent souvent les PVVIH au cours de l’évolution de leur maladie et traite de la manière de prendre en charge lesdits symptômes à l'aide de stratégies diététiques. Le module va couvrir plus spécifiquement des symptômes que sont, entre autres, (fièvre, diarrhée, ballonnement, aigreurs d’estomac, perte d’appétit, fièvre, etc.). Le module examine également ce qu’on peut faire pour les enfants, en particulier. Le TARV étant de plus en plus accessible, davantage de PVVIH ont commencé la thérapie. Aussi une partie du module sera-t-elle consacrée à certaines adaptations nécessaires aux personnes sous TARV. N.B. : Si le pays possède des Directives nationales sur la Nutrition et le VIH, l’animateur devra s’en procurer un exemplaire et se familiariser avec leur contenu.
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La prise en charge diététique des maladies : un outil puissant
La prise en charge diététique des maladies : un outil puissant. Elle permet de : S’alimenter davantage Réduire la gravité des symptômes et contribuer à renforcer le confort Compenser la perte de nutriments et de prévenir la déshydratation Compléter et de renforcer les traitement médicaux, y compris l'observance du TARV et des thérapies contre la tuberculose L'éruption d’infections opportunistes qui s’accompagne généralement de fièvre, forte transpiration nocturne, champignons buccaux, diarrhée chronique, et perte d’appétit, indique un affaiblissement du système immunitaire. De nombreuses PVVIH connaissent une perte d’appétit précisément à ce stade où elles ont précisément besoin de manger davantage et non moins. La fièvre augmente en effet la dépense d’énergie et les besoins en eau. La persistance des symptômes et infections opportunistes qui entraînent cette demande accrue d’énergie et de nutriments s'accompagne souvent d’une réduction de la consommation d’aliments et d’une faible absorption des nutriments, d’où, souvent, une perte de poids et une cachexie. Pour aider les PVVIH à éviter de perdre du poids et la cachexie, et à faire une bonne transition vers le TARV, il faudra intégrer l'évaluation et les conseils en matière de nutrition, qui accompagnent la prise en charge diététique des symptômes liés au VIH, dans toutes les activités et tous les services où les travailleurs de la santé et conseillers rencontrent des personnes vivant avec le VIH (ex. conseils, dépistage et visites prénatales). Au cours des visites médicales et séances de conseil, les professionnels de la santé et préposés aux conseils doivent toujours se renseigner sur la manière dont les PVVIH gèrent les préoccupations/difficultés diététiques liées au VIH afin, si nécessaire, de les aider à identifier d’autres options et de les référer vers les structures appropriées.
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Les PVVIH présentant des symptômes doivent au moins :
Surveiller de près le poids et faire régulièrement des évaluations nutritionnelles (approfondies) Maintenir, en tout temps, une propreté, une hygiène alimentaire et une salubrité de l’eau/des aliments, de haut niveau L’examen clinique est essentiel dans l’identification et la prise en charge des besoins nutritionnels particuliers des PVVIH. Il s’agira , entre autres, de prise en charge et soutien nutritionnels (patients externes et internes), de suppléments alimentaires et en micronutriments, de traitement médical, et/ou d'orientation vers des spécialistes.
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Prise en charge diététique des symptômes caractéristiques
Manque d’appétit : manger de petites quantités d’aliments à intervalles rapprochés et consommer des aliments à forte teneur énergétique Candidose : manger des aliments en purée froids ou à température ambiante, et éviter les épices et le sucre Documentation 1 : Prise en charge diététique de symptômes spécifiques associés aux infections liées au VIH Les personnes vivant avec le VIH ont tendance à développer des affections buccales qui gênent l’alimentation. Elles peuvent souffrir de gingivite, d’infections virales telles que l’herpès et d'infections fongiques comme la candidose buccale communément appelée muguet. Les problèmes dentaires tels que les caries ne sont pas spécifiques ou liés au VIH et sida, mais ils peuvent gêner l’alimentation et conduire à des abcès dentaires et doivent être rapidement traités. Manque d’appétit : Si quelqu’un manque d’appétit, il lui faut manger de petites quantités, à intervalles plus rapprochés.. Plutôt que de manger trois fois par jour, il lui faut manger six fois dans la journée. On peut augmenter la teneur calorique des aliments en y ajoutant de la graisse (ex. huile de cuisson, beurre ou margarine) ou des protéines (ex. arachides pilées, œufs cuits) pour augmenter l'apport en calories. Pour encourager les collations, il peut s’avérer utile de tenir à portée de main les aliments préférés de la personne. Candidose : l’irritation de la bouche est l’un des états qui décourage le plus à s’alimenter correctement. Cela est souvent causé par une infestation de levures (candidose buccale), qui ressemble à une substance crémeuse qui envahit la bouche. Les PVVIH doivent se faire traiter avec des médicaments sur prescription tels que la Nyastine (ex. Nyastine, suspension orale), de l’amphotéricine (ex. Fungilin, losanges) ou de la miconazole (ex. DakTARVin, gel oral). Il existe par ailleurs plusieurs méthodes de prise en charge de la candidose buccale, à domicile : mâcher de l’ail cru toutes les deux à trois heures ; Il faut rincer la bouche avec de l’eau tiède salée ou mélangée à du bicarbonate de soude (éviter les bains de bouche ordinaires qui risquent d’être trop forts).. Eviter le sucre sous TOUTES ses formes (y compris le miel et les boissons gazeuses) car il favorise la prolifération des candidas buccaux ; Sucer du citron s’il est toléré. Une PVVIH ne doit pas cesser de manger. Il faut éviter des aliments acides ou épicés jusqu’à ce que la bouche guérisse. Il sera plus facile de manger des aliments plus doux, tels que la soupe, des œufs ramollis, du lait et de la bouillie tiède (pas brûlante). Fièvre : Il est important de comprendre pourquoi une personne a de la fièvre, car les PVVIH présentant une fièvre inexpliquée doivent chercher une assistance médicale le plus tôt possible. La fièvre épuise l’énergie et les liquides organiques. Une personne fébrile doit veiller à boire autant que possible et continuer de manger (même en petites quantités plusieurs fois par jour). Fièvre : boire beaucoup et consommer des soupes riches en énergie et en nutriments
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Prise en charge diététique (suite)
Diarrhée : boire beaucoup de liquides, utiliser les SRO et manger des aliments énergétiques et riches en nutriments Nausée : manger de petites quantités d’aliments doux pour l’estomac, éviter les aliments gras et produits laitiers Constipation : boire plus et manger des aliments riches en fibres, faire de l’exercice La prise d’antibiotiques peut provoquer la diarrhée ou la constipation, parce qu’autant ils attaquent l’infection, autant ils tuent des bactéries bénéfiques de l'intestin. Les yaourts naturels non sucrés peuvent aider l'intestin à fonctionner correctement. Il ne faut pas prendre de yaourt ou du lait sur pendant qu’on est sous antibiotiques, car certains antibiotiques ne marchent que lorsqu’on observe une diète pendant l’antibiothérapie. Diarrhée : La plupart des cas de diarrhée ne nécessitent pas de médicaments. La déshydratation est le plus gros risque encouru dans les cas de diarrhée sévère. Si la diarrhée dure trop longtemps, le risque à craindre est la malnutrition. Par conséquent, la partie la plus importante du traitement consistera à donner suffisamment de liquides et d’aliments. Les bananes peuvent aider à ralentir la diarrhée (grâce aux fibres qu’elles contiennent) et à reconstituer les minéraux qu'elle aura fait perdre. Remarque : lorsqu’une personne a des selles molles ou liquides, elle a la diarrhée. Si l’on observe du sang et du mucus dans les selles, il est à craindre une dysenterie et la dysenterie est à traiter dans un centre médical. Nausée : Aliments doux : riz, purée de pommes de terre, bouillie de semoule de maïs…Thé ou bonbons au gingembre, à la menthe, à la camomille peuvent également aider ; il est aussi bon de prendre de petits repas à intervalles rapprochés. Il faut éviter autant que possible le café, le tabac, l’alcool, l’aspirine et les aliments trop épicés. Lorsqu’on doit administrer un médicament à jeun, la consommation de petits biscuits salés peut diminuer la nausée. Constipation : Il est bon de manger beaucoup de fruits et d’aliments à forte teneur en fibres (ex. pain complet, manioc, son de blé, seigle, carottes, navets, raisins secs, noix, potiron ou graines de tournesol). Il vaut mieux soigner la constipation par un régime alimentaire approprié plutôt que par des laxatifs. Il est également utile d’ajouter chaque jour un peu d’huile végétale aux aliments. La marche et les exercices physiques contribuent à soulager de la constipation et des flatulences. Les personnes âgées, celles qui ne font plus beaucoup d’exercices, ou qui prennent des antalgiques devront être particulièrement vigilantes en prévenant la constipation. L’animateur aux participants : qu’est-ce que vous faites habituellement face à une diarrhée, la nausée, la constipation ? Est-ce que cela marche ?
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Prise en charge diététique (suite)
Anémie : Une PVVIH doit manger des aliments riches en fer tels que les produits d’origine animale, des légumes-feuilles verts. Elle doit prendre des compléments de fer sur prescription de son médecin. Ballonnement, aigreurs d’estomac et flatulences : manger de petites quantités en plusieurs fois, éviter les aliments provocant la formation de gaz et prévoir du temps entre le moment où l’on mange et celui du coucher. Mauvaise absorption : lorsque les nutriments ne sont pas absorbés, on peut observer une perte de poids même si la personne mange suffisamment. Anémie : On parle d’anémie lorsque le sang se perd ou se détruit plus vite que l’organisme ne peut le remplacer. Les pertes de sang dues à de grosses blessures, au saignement des ulcères (hémoptysie) ou à la dysenterie, peuvent provoquer l’anémie. Il en va de même pour le paludisme qui détruit les globules rouges du sang. Une alimentation pauvre en fer peut elle aussi causer l’anémie ou l’aggraver. Il convient de noter qu’il y a également des aliments qui peuvent inhiber l’absorption du fer comme l’acide oxalique contenu dans les épinards, les phosphates du lait et des blancs d’œuf, les aphytales des haricots et autres légumes, et le tannin du thé. Les suppléments de calcium peuvent réduire l’absorption du fer. ( Ballonnement et aigreurs d’estomac : indigestion acide et aigreurs d’estomac font souvent suite à la consommation d’aliments très lourds ou gras, d’alcool ou de café, ou encore à la prise de certains médicaments. L’estomac produit alors excessivement d’acide, ce qui provoque un inconfort ou une sensation de brûlure au niveau de l’estomac ou du haut de la poitrine Certaines personnes prennent les douleurs thoraciques (aigreurs d'estomac) pour un problème cardiaque plutôt qu'une indigestion . Si la douleur s’accentue en position couchée, il s’agit probablement d'aigreurs d’estomac. Flatulences : Certaines personnes ont des difficultés à digérer complètement certains aliments. Cela peut faire passer les aliments partiellement digérés de l’intestin grêle au côlon. Or, il y a beaucoup de bactéries dans le côlon qui vont vite poursuivre la digestion et produire ainsi des gaz. Parmi les aliments contenant certains sucres difficiles à digérer pour la plupart des gens, on compte : les haricots cuits, les oignons, les haricots de Lima, le navet, le colza, le chou et les lentilles. Certaines personnes ont des difficultés à digérer le lactose (sucre du lait) parce qu'elles ne produisent pas assez de lactase, enzyme nécessaire pour décomposer le lactose. Lorsque leur régime alimentaire comporte de grandes quantités de lactose, le lactose partiellement digéré va passer dans le côlon où des bactéries vont le décomposer et produire des gaz. Mauvaise absorption : la perte de poids peut se produire même en cas d'absorption correcte, si l’estomac a du mal à digérer les aliments consommés. C’est le cas, en particulier, de la digestion des protéines (viande, poisson, noix) qui entraîne la fonte musculaire. La papaye, son jus, ses feuilles et ses graines sont excellents dans ces cas car ils contiennent la papaïne, substance qui décompose les protéines et les rend plus faciles à assimiler. On peut mariner (tremper) la viande dans du jus de papaye ou placer de l’écorce de papaye sur de la viande ou du poisson pendant plusieurs heures, avant de les cuire. Une autre technique consiste à écraser des graines de papaye et de les jeter en pluie sur les aliments comme du poivre. Enfin, on peut verser de l’eau bouillante sur des feuilles de papaye écrasées, les laisser tremper pendant dix minutes et ensuite utiliser cette eau comme boisson ou en verser dans les aliments. N.B. : Le secteur des suppléments alimentaires n'est pas bien réglementé dans de nombreux pays. L'étiquetage peut contenir des informations trompeuses sur l'utilisation et les avantages des produits. Tuberculose et anémie: l’anémie est une anomalie hématologique courante chez les tuberculeux et une simple observation suffit pour déceler l’anémie associée à la tuberculose chez les patients car cette forme d’anémie est généralement peu sévère et elle disparaît avec un traitement anti-tuberculeux. (
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Exercice N° 1 Appliquer la nutrition aux maladies liées au VIH
Consulter les instructions de la documentation relative à l'exercice N° 1 : Appliquer la nutrition aux maladies liées au VIH
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Particularités des enfants (+ 2 ans) vivant avec le VIH
La malnutrition est fréquente chez les enfants séropositifs et cela complique leur prise en charge médicale. Les carences en nutriments sont fréquentes chez les enfants séropositifs. Ces déficiences réduisent leur immunité et les prédisposent davantage aux infections et à l’aggravation de leur état nutritionnel. L’évolution de l’infection à VIH chez l’enfant et le nourrisson étant différente de celle de l’adulte, il est très important de confier le suivi, la prise en charge et le traitement de l’enfant infecté par le VIH à un médecin et autre personnel médical, dans les structures spécialisées dans les soins aux nourrissons, enfants et jeunes vivant avec le VIH. Remarque : le module 8 traite des enfants âgés de moins de 2 ans
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Suivi de la croissance de l’enfant et VIH :
Les enfants nés de mères séropositives arrivent au monde avec un état nutritionnel déficient Les unités de récupération nutritionnelle accueillent de plus en plus d'enfants séropositifs La gravité du déclin de croissance chez les enfants séropositifs est liée à une survie réduite Les enfants infectés par le VIH dans les pays en développement présentent une baisse de la taille et du poids dans les premiers mois de vie et finissent par présenter un tableau de malnutrition chronique. Le retard de croissance (faibles taille et poids par rapport à l'âge) ainsi que l’insuffisance pondérale sont courants car l’infection épuise les nutriments et empêche la croissance. Les causes infectieuses de la diarrhée chez l’enfant porteur du VIH sont les mêmes que celles de l’enfant séronégatif. Les soignants doivent veiller particulièrement à l’alimentation nutritionnellement correcte des enfants, en comptant sur les denrées disponibles localement et leur donner des compléments nutritifs universels (vitamine A) ou des micronutriments ciblés (ex. fer, acide folique, zinc), conformément aux directives du ministère de la santé.
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Suivi de la croissance de l’enfant : Une occasion de sauver des vies
La croissance est un indicateur très sensible dans l’infection à VIH et sa progression chez l’enfant Les programmes de surveillance de la croissance constituent un bon point d'entrée pour le dépistage du VIH chez l’enfant Le déclin de croissance chez l’enfant séropositif est un facteur déclenchant pour l’évaluation du TARV Le déclin de croissance chez l’enfant séropositif répond bien au TARV
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Crédit photo : © 1991 Lauren Goodsmith, gracieusement offerte par Photoshare
Légende : Un enfant pesé dans le cadre d’une enquête nutritionnelle dans la région de Brakna en Mauritanie. Cette photo est utilisée pour montrer comment peser un enfant. L’inclusion de la photo ne signifie nullement que l’enfant est séropositif.
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Comment protéger l’état nutritionnel des enfants porteurs du VIH
Utiliser ce que vous savez déjà sur la nutrition des enfants et sa programmation N’attendez pas l’apparition de signes de malnutrition pour détecter et prendre en charge très tôt, la nutrition chez les enfants séropositifs. Elaborer et adapter des systèmes de PSC pour détecter et prendre en charge très tôt le déclin de croissance Prodiguer des conseils et assurer un suivi nutritionnels Encourager le “rattrapage” du retard de croissance Améliorer l’accès des enfants au TARV 7. Administrer aux femmes enceintes séropositives du Cotrimoxizole en prophylaxie, afin de réduire l’incidence du paludisme. Les indications sur cette diapositive s’appliquent aux enfants séropositifs qu’ils soient sous traitement ou non. 1. Les participants utiliseront ce qu’ils savent déjà et se reporteront aux stratégies qu’ils auront identifiées dans les diapositives précédentes décrivant la prise en charge du syndrome. En outre, ce qui marche pour les enfants séronégatifs (protocoles de prise en charge intégrée des maladies de l’enfance ou PCIME), marche pour les enfants séropositifs mais s’appliquera avec une extrême rigueur. Les suppléments de vitamine A et autres micronutriments doivent être administrés suivant les directives nationales y afférentes. Les participants devront se reporter à la session sur les porteurs sains du VIH ; les stratégies qui y sont décrites sont considérées comme point départ et doivent être mises en œuvre tout au long des différentes phases de la maladie. L’animateur pourra demander aux participants combien de stratégies ils peuvent citer après cette séance. Réponses- Prévenir les maladies d'origine hydrique - Eau propre ! Prévenir les intoxications alimentaires – Aliments salubres ! Déparasiter systématiquement adultes et enfants séropositifs tous les 6 mois 2. Une supplémentation précoce avec des aliments riches en nutriments énergétiques tels que les mélanges maïs-soja aident les enfants séropositifs à préserver leur masse musculaire et ralentit l’évolution de la maladie. 3. Détecter et prendre en main très tôt le déclin de croissance. Peser l’enfant tous les mois (plus souvent si nécessaire) et reporter le poids sur une courbe de croissance. Donner un repas supplémentaire par jour après les accès de maladie, afin de permettre un rattrapage du retard de croissance (voir directives de PCIME). 4. Assurer un counselling et une prise en charge nutritionnels ainsi qu’un suivi plus intense (toutes les quinzaines puis tous les mois). Les aliments thérapeutiques prêts à l'emploi (ATPE) tels que le Plumpy’Nut se sont avérés extrêmement efficaces au sein des communautés, parce que permettant de prendre en charge la malnutrition infantile modérée, à domicile plutôt que dans un centre de santé. 5. Encourager le “rattrapage” du retard de croissance : Dans l’enfance, la croissance est un état normal alors que le ralentissement du rythme de croissance aboutit progressivement à un écart entre la courbe de croissance normale et l’âge. Il faut des efforts particuliers pour s’assurer que les enfants ont suffisamment mangé pour non seulement poursuivre leur croissance mais aussi rattraper la part de croissance qu’ils auraient manquée. 6. Les enfants séropositifs ont besoin de prestataires de services fiables et expérimentés dans l’administration du TARV qui soient capables de démarrer le traitement en temps opportun et de les suivre de très près ! 7. Administrer aux femmes enceintes séropositives du Cotrimoxizole en prophylaxie, afin de réduire l’incidence du paludisme.
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Les enfants séropositifs ont besoin de manger davantage, de manger mieux…
Augmenter la consommation de nutriments en diversifiant le régime alimentaire Nourrir les enfants séropositifs plus souvent ; encourager une alimentation « active » Utiliser des aliments riches en énergie et à forte densité de nutriments (ex. aliments germé, aliments fermentés et enrichis) Modifier la préparation pour permettre l'augmentation de l'apport alimentaire (par ex. aliments en purée, liquides, écrasés ou légèrement épicés) Les enfants (pas seulement chez le nourrisson) doivent être nourris à la demande/avoir une alimentation « active » : ils doivent être encouragés à manger, à chaque fois qu’ils ont faim. Il faut donc mettre à leur disposition des aliments nutritifs qu’ils aiment, sous forme de boissons, de collations de qualité qu’ils peuvent se servir tous seuls… Il faut éviter d’ajouter du sucre aux aliments juste pour les rendre plus savoureux ; d’autres épices peuvent produire le même effet.
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Les conseils nutritionnels sont-ils différents pour les PVVIH sous TARV ?
Les effets secondaires des médicaments sur la consommation alimentaire et leur conséquence sur l’absorption des nutriments, le métabolisme, la répartition et l’excrétion peuvent avoir un impact négatif sur l'état nutritionnel des PVVIH. Les effets secondaires des médicaments sont souvent difficiles à distinguer des effets induits par la maladie. Ainsi par exemple, maux de tête, malaise et symptômes gastro-intestinaux peuvent être aussi bien les effets secondaires des médicaments qu’associés au VIH et sida. Quelle que soit leur origine, les réponses diététiques appropriées peuvent contribuer à les différencier. Examinons brièvement l’interaction entre aliments et médicaments antirétroviraux.
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Crédit photo : © 2005 David Snyder, gracieusement offerte par Photoshare
Légende : Un bénéficiaire séropositif recevant des médicaments ARV au cours d’une visite à domicile d’un agent d’une ONG ougandaise, à Kampala. Les soins à domicile constituent un élément essentiel de la réponse au sida en Afrique car elle permet de faire accéder des dizaines de milliers de personnes vivant avec le VIH aux médicaments indispensables, à la prise en charge et, plus important peut-être, au soutien psychologique lorsqu’elles se confrontent à la maladie.
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Interactions aliments/médicaments (à tous les âges)
Les principales interactions aliments / médicaments sont : l’effet des aliments sur l’efficacité des médicaments les effets des médicaments sur l’absorption, le métabolisme, la répartition et l’excrétion des nutriments les effets secondaires des médicaments affectant les quantités d’aliments consommées et l’absorption des nutriments les interactions aliments/médicaments entraînant des effets secondaires néfastes pour la santé 1. La prise en charge diététique pour améliorer l’efficacité d’un médicament comprend la prise des médicaments au moment des repas, à jeun, ou avec/sans certains types d’aliments. Ainsi par exemple, un estomac plein réduit l’absorption des INH (Isoniazide), médicament généralement utilisé dans le traitement de la tuberculose. Par conséquent, l’INH doit être pris 1 heure avant ou 2 heures après les repas. Etant donné que l’effet des aliments sur l’efficacité d’un médicament varie selon l’aliment et le médicament, le conseiller doit aider la PVVIH à établir un calendrier des aliments et des médicaments. Ce calendrier doit tenir compte aussi bien des aliments que des interactions de chacun des médicaments qui doit être pris et les habitudes alimentaires de la PVVIH, afin d’assurer l’efficacité optimale du traitement. 2. La prise en charge diététique peut passer par l’augmentation des rations alimentaires ou la prise de suppléments nutritifs pour compenser les carences en nutriments. Par exemple, nombreux sont ceux qui, lorsqu’ils entament un TARV, font (pendant 4 à 6 semaines) une diarrhée qui se tasse toute seule. Pendant cette période, il est indispensable d’augmenter les rations alimentaires et la prise de liquides. D’autres médicaments peuvent provoquer des changements au niveau des taux de lipides dans le sang ou avoir un effet sur le métabolisme du sucre (d’où des symptômes semblables au diabète). La prise en charge de ces effets secondaires passe par un changement du régime alimentaire. 3. Parmi les effets secondaires on peut observer des changements au niveau du goût, la perte d’appétit (anorexie), la nausée, le ballonnement et les aigreurs d’estomac, la constipation, des vomissements et la diarrhée qui tous affectent la consommation et l’absorption des nutriments. Les rehausseurs de goût et la consommation d’aliments énergétiques/riches en nutriments réduisent les risques de perte de poids. 4. Il s’agit là de données spécifiques et constamment actualisées au fur et à mesure que nous apprenons davantage et qu’évoluent les protocoles thérapeutiques. Les PVVIH sous TARV doivent se renseigner auprès d'un prestataire de soins qualifié et suivre rigoureusement les conseils de ce dernier.
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Que peut-on faire par rapport aux interactions aliments/médicaments ?
Les professionnels de la santé doivent donner des conseils très précis Les patients doivent être encouragés à discuter avec le médecin de TOUS leurs médicaments (traditionnels et modernes) Etant donné que les interactions avec les aliments varient suivant les médicaments, les recommandations doivent être spécifiques aux médicaments. L'on doit comprendre les interactions spécifiques de chaque médicament utilisé et prodiguer les conseils en conséquence. Pour une bonne prise en charge des interactions aliments/médicaments chez les PVVIH, il faut que le conseiller comprenne la spécificité du contexte de l’accès aux aliments et des habitudes alimentaires. Il doit encourager la PVVIH à consommer les aliments disponibles pour prendre en charge les effets secondaires et interactions des traitements. Il faudra susciter chez les PVVIH des questions sur les interactions aliments/médicaments pendant les consultations et leur permettre d'expliquer à leur prestataire de soins les difficultés auxquelles elles sont confrontées s'agissant du respect des conseils relatifs aux médicaments et au traitement (traditionnel ou moderne). Dans les traitements de l’infection à VIH et du SIDA, une attention toute particulière et une bonne prise en charge des interactions aliments/médicaments sont aussi importantes que l'observance, par les PVVIH, de leurs prescriptions, pour éviter les effets négatifs sur leur état nutritionnel.
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Les PVVIH sous TARV ont-elles des besoins nutritionnels particuliers ?
Les PVVIH sous TARV ont besoin : de 10 % d’énergie supplémentaire pour le reste de leur vie et 30 % de plus pendant les accès de maladie ; d'un régime alimentaire équilibré, coloré- avec tous les groupes d’aliments- tous les jours de suivre les conseils médicaux sur les interactions entre les aliments et les médicaments qu’ils prennent. Une fois que les PVVIH sont stabilisées par le TARV, elles sont presque comme les porteurs asymptomatiques dont on a parlé au module précédent. Elles ont besoin d’une évaluation nutritionnelle comportant des pesées régulières, des conseils et une éducation nutritionnelle, pour assurer leur stabilisation avec un poids corporel normal. Elles doivent consommer des aliments de tous les groupes (voir module sur Régime alimentaire équilibré et bonne alimentation) et peuvent avoir besoin d’aide pour assurer leur accès à ces aliments sur le long terme. Se reporter au module 5 où l’on présentait deux plateaux d’aliments identiques (l’un plus grand que l’autre mais proportionnels). Lorsque les besoins en énergie augmentent, les proportions de protides, glucides et lipides doivent rester les mêmes.
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Les PVVIH sous TARV ont-elles des besoins nutritionnels particuliers
Les PVVIH sous TARV ont-elles des besoins nutritionnels particuliers ? (suite) Conseils et assistance pour la prise en charge des interactions aliments/médicaments Conseils diététiques continus et prise régulière de leur poids Réhabilitation nutritionnelle pour recouvrer le poids éventuellement perdu en début de TARV
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Certains effets secondaires des ARV ont des implications nutritionnelles spécifiques…
Nausée Lipodystrophie Augmentation du cholestérol Résistance à l'insuline (Diabète) Syndrome de réalimentation Nausée : La nausée est un effet secondaire fréquent de nombreux antirétroviraux (ARV) et autre médicaments. Elle survient souvent dans les premières semaines de la prise de nouveaux médicaments. Dans certains cas, la nausée provoque une gêne considérable et peut influer sur l'observance du traitement. (Voir La nausée peut également rendre certains aliments (ou tous aliments) peu appétissants. Lipodystrophie: Les modifications de la masse graisseuse dans l’infection à VIH sont également appelées lipodystrophies. Elles se présentent sous trois formes chez les PVVIH sous une combinaison de traitements anti-VIH (souvent appelée Traitement Antirétroviral Hautement Actif ou TARHA). Il s’agit : -d’augmentation de la masse graisseuse autour de la ceinture (graisse sur le ventre), entre les omoplates ou autour du cou ou des seins (surtout chez les femmes). -De perte de masse graisseuse sous la peau particulièrement visible sur les bras, les jambes, les fesses et le visage provoquée par un amaigrissement du visage, le rétrécissement des fesses et la protubérance des veines sur les bras et les jambes. Cette perte de masse graisseuse est la seule à être caractéristique de l’infection à VIH. Les augmentations de la masse graisseuse peuvent être provoquées par des troubles métaboliques que l’on retrouve également chez les personnes séronégatives. -d'un mélange d’augmentations et de pertes de masse graisseuse. L’augmentation de la masse graisseuse ne siège pas au niveau sous-cutané (graisse moelleuse directement sous la peau). L’augmentation de la masse graisseuse autour du ventre s’amasse à l’intérieur de l’abdomen. Cela rend le ventre plus dur à la palpation ; certains décrivent le phénomène comme la sensation d’avoir un ballon de foot à la place du ventre ou d’être en grossesse. Cette accumulation de graisse peut également influencer les quantités d’aliments consommées. La majorité des gens qui développent ces changements connaissent un mélange des deux types de modification de la masse graisseuse. Vous entendrez souvent ces changements évoqués comme une « redistribution de la masse graisseuse ». Ils peuvent s’accompagner de troubles métaboliques (hausse des taux de lipides et de sucre dans le sang). Quelques personnes vont développer de petits dépôts de graisse inhabituels sur d’autres parties du corps, généralement sur les membres et le tronc. On les appelle alors des lipomes. ( Augmentation du cholestérol : la dyslipidémie (hypertriglycéridémie, faible taux de cholestérol HDL, taux élevés de cholestérol LDL) a des taux associés à des risques accrus de maladies cardiovasculaires chez près de 70 % des patients infectés par le VIH 1 sous traitement antirétroviral. ( Résistance à l’insuline : apparition de diabetes mellitus semblable au diabète de type 2 affecte un nombre limité (entre 1 % et 6 %) de patients infectés par le VIH suivant une thérapie antirétrovirale basé sur les PI ; sont plus nombreux ceux des patients sous traitement PI qui présentent une résistance à l’insuline sans aucun signe franc de diabète. Cependant, la résistance à l’insuline peut également être associée à l’infection à VIH chez des patients qui ne sont pas sous traitement à PI, peut-être en raison des effets directs du VIH sur la fonction des cellules Bêta et la sécrétion d’insuline. ( Syndrome de réalimentation : le syndrome de la réalimentation survient lorsque des patients qui étaient malnutris sont alimentés avec de fortes doses de glucides, ce qui entraîne une baisse rapide des taux de phosphate, de magnésium et de potassium, accompagnée d’une augmentation des volumes d'ECF (facteurs chimiotactiques pour les polynucléaires), d’où une multitude de complications. ( Cela peut se produire lorsqu’un patient non traité, dénutri est mis sous ARV et reçoit une assistance alimentaire.
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Comment ces informations permettent-elles d' améliorer la programmation ?
Adapter et suivre minutieusement les programmes PSC pour assurer le dépistage précoce du VIH chez l’enfant Prévoir l’accompagnement nutritionnel nécessaire aux patients, sous TARV, tuberculeux ou recevant des SAD Garantir que les personnels en charge de l’évaluation nutritionnelle et des conseils comprennent bien l’infection à VIH, le sida et le TARV Adapter les programmes d’enseignement de la nutrition au contexte du VIH Adapter les programmes WatSan (eau et assainissement) de la nutrition au contexte du VIH Organiser un remue- méninges avec le groupe pour trouver de quelles autres manières ces informations peuvent améliorer la programmation.
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