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Publié parÉloy Couturier Modifié depuis plus de 10 années
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Science et conscience: le fossé explicatif
Magistère de philosophie contemporaine Atelier d'introduction à la philosophie de l'esprit
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Conscience phénoménale: Que sont les qualia?
Je mords dans un citron, sens l'odeur de la rose, entends le son du violon, passe la main sur une surface rugueuse, ressens une violente douleur dans l'épaule, un chatouillement dans la paume de la main, voit une surface rouge vif, suis d'humeur mélancolique, sens monter en moi une violente colère, etc. Dans chacun de ces cas, je me trouve dans un état mental doté d'un caractère subjectif particulier. Être dans l'un de ces états me fait un effet particulier et l'effet que cela fait de sentir l'odeur de la rose n'est pas le même que de sentir l'odeur d'œufs pourris ou d'entendre le son de la trompette. Chacun a sa phénoménologie propre. Le terme de qualia (au singulier quale) est utilisé par les philosophes pour faire référence aux aspects phénoménaux de notre vie mentale. On parle aussi de propriétés phénoménales, de propriétés qualitatives ou de propriétés sensationnelles.
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Le(s) problème(s) des qualia
En ce sens très général, il est difficile de nier que les qualia existent. Les désaccords portent plutôt sur les questions suivantes: Quels états mentaux ont des qualia? Quelles sont les relations entre les qualia et les propriétés représentationnelles des états mentaux? L'existence des qualia est-elle compatible avec une conception matérialiste ou physicaliste de l'esprit?
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Usages plus spécifiques du terme 'qualia'
Théorie des sense-data: Dans la perception, nous sommes directement conscients d'un objet mental interne (sense-datum). Cet objet possède un certain nombre de caractéristiques ou propriétés intrinsèques, non-intentionnelles, accessibles à la conscience, qui sont responsables de leur caractère phénoménal (qui déterminent l'effet que cela fait d'avoir telle ou telle expérience perceptive).Ces propriétés des sense-data sont les qualia.
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Usages plus spécifiques du terme 'qualia'
Certains philosophes (Nagel, 1974; Peacocke, 1983; Block, 1990), sans souscrire à la théorie des sense-data, maintiennent néanmoins que les qualia sont des traits intrinsèques de l'expérience qui: sont accessibles à l'introspection; peuvent varier sans aucune variation du contenu intentionnel des expériences; sont les contreparties mentales de certaines propriétés directement observables des objets (ex. la couleur); sont les seuls déterminants du caractère phénoménal des expériences.
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Usages plus spécifiques du terme 'qualia'
D'autres caractéristiques parfois attribuées aux qualia sont d'être: (e) ineffables (atomiques ou inanalysables); (f) privés (accessibles uniquement à celui qui en fait l'expérience); (g) donnés incorrigiblement (on ne peut se tromper sur la nature des qualia dont on a l'expérience); (h) non-physiques. En conséquence, la thèse selon laquelle les qualia existent (ou n'existent pas) peut avoir plusieurs sens, selon la manière dont ceux-ci sont définis.
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Quels états mentaux possèdent des qualia?
(1) Expériences perceptives: entendre le son d'une trompette, voir un objet rouge, toucher un objet gluant, sentir l'doeur du café, ressentir le goût du café. (2) Sensations corporelles: ressentir une douleur, avoir faim, avoir froid, sensation de chatouillement, mal de tête, étourdissement. (3) Passions, émotions: ressentir de la peur, de l'amour du chagrin, du regret, désir sexuel, jalousie, etc. (4) Humeurs: se sentir joyeux, déprimé, calme, tendu, malheureux.
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Deux dimensions du mental
Qualia Pas de Qualia Représentationnel/ intentionnel expériences perceptives imagerie mentale certaines émotions croyances, désirs, intentions, pensée conceptuelle Nonreprésentationnel/ non-intentionnel sensations brutes, douleurs, humeurs le monde purement physique
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Qualia et physicalisme
Les qualia sont-ils des entités non-physiques irréductibles? Une théorie physicaliste peut-elle rendre compte de l'existence des qualia? Les philosophes ont proposé divers arguments et expériences de pensée visant à montrer soit que l'existence des qualia est incompatible avec la vérité du physicalisme, soit, plus modestement, que le physicalisme ne permet pas de rendre-compte au moins à ce jour de l'existence des qualia. Contre les approches fonctionnalistes: Argument du spectre inversé (Block, 1980; Shoemaker, 1982) Argument des qualia absents /zombies (Block, 1980; Chalmers, 1996) Contre les théories de l'identité psycho-cérébrale: L'argument de la connaissance (Jackson) L'argument du fossé explicatif (Searle, Kripke, Nagel)
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L'argument de la connaissance (Jackson)
L'expérience de pensée: Mary a passé toute sa vie enfermée dans une pièce en noir et blanc (elle est elle-même peinte en noir et blanc), elle ne communique avec le monde extérieur que par l'intermédiaire d'un écran de télévision en noir et blanc. Enfermée dans sa pièce, Mary étudie et devient la plus grande spécialiste mondiale de la couleur et de la perception des couleurs. Elle connaît tous les faits physiques pertinents concernant les couleurs et la vision des couleurs. Un jour, elle est enfin autorisée à sortir et on lui montre une tomate bien mûre. En voyant pour la première fois un objet rouge, elle apprend l'effet que cela fait de voir du rouge. 24 24
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L'argument de la connaissance (Jackson)
Mary avant d'être libérée connaît tous les faits physiques objectifs se rapportant aux couleurs et à la vision des couleurs (y compris la vision du rouge). Lorsqu'elle a sa première expérience visuelle des couleurs elle apprend un fait nouveau se rapportant à la vision: elle sait désormais en quoi consiste l'expérience visuelle des couleurs. (C) Puisque, avant son expérience visuelle des couleurs, Mary connaissait tous les faits physiques objectifs se rapportant à la vision des couleurs et puisque, grâce a son expérience visuelle des couleurs, elle apprend un fait nouveau, il s'ensuit qu'il existe au moins un fait qui n'est pas un fait physique objectif. Donc le matérialisme est réfuté. 24 24
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Réactions possibles à l'argument de la connaissance (Van Gulick, 1993)
Q1 Mary apprend-elle vraiment quelque chose de nouveau quand elle voit du rouge pour la première fois? Churchland (1985): On peut en douter. Notre connaissance des mécanismes cérébraux de la vision des couleurs est largement inférieure à celle de Mary qui, par hypothèse, sait tout ce qu'il y a à savoir sur ce qui se passe dans le cerveau des gens quand ils voient du rouge. Il est donc difficile de dire ce qu'elle serait ou non capable de comprendre ou d'anticiper. peut-être sur la base de son savoir était-elle en mesure d'imaginer ce que serait la vision du rouge. Réponse à Churchland: imaginer n'est pas savoir
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Réactions possibles à l'argument de la connaissance (Van Gulick, 1993)
Q2: Quel type de savoir acquiert Mary? Acquiert-elle simplement un savoir-faire ou apprend-elle un fait nouveau? Nemirow (1980, 1990), D. Lewis (1983, 1988): elle acquiert seulement un savoir faire, une capacité pratique à reconnaître et à imaginer les propriétés phénoménales pertinentes.
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Réactions possibles à l'argument de la connaissance (Van Gulick, 1993)
Q3: Mary apprend-elle de nouveaux faits, de nouvelles propositions, acquiert-elle des informations nouvelles? Churchland (1985), Horgan (1984), Tye (1986). Non, elle dispose seulement d'une nouvelle manière de connaître des faits qu'elle connaissait déjà. Nouveau mode d'accès: Elle connaît maintenant directement par introspection des faits qu'elle connaissait déjà indirectement par inférence. Nouveau système de représentation: Elle est maintenant capable de se représenter ces faits en utilisant un système de représentation phylogénétiquement hérité et pré-linguistique, différent du système de représentation linguistique qu'elle utilisait avant.
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Réactions possibles à l'argument de la connaissance (Van Gulick, 1993)
Q4: Selon quel mode d'individuation des faits ou des propositions, Mary apprend-elle un nouveau fait ou une nouvelle proposition? Lycan (1990, Loar, 1990, Tye (1995) Seulement selon un mode fin d'individuation.
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Modes d'individuation des faits ou propositions
Selon un mode d'individuation grossier, deux propositions sont identiques si elles ont la même valeur de vérité dans tous les mondes possibles. La proposition que = 7 est identique à la proposition que 82 = 64. La proposition que l'eau gèle à 0° C est identique à la proposition que H2O gèle à 32° F. Selon un mode plus fin d'individuation, pour que deux propositions soient identiques il ne suffit pas qu'elles aient la même valeur de vérité, il faut encore que leurs structures en constituants (concepts, modes de présentation, …) se correspondent. La proposition 'Socrate a bu la ciguë' est identique à la proposition 'Socrates drank the hemlock', mais différente de la proposition 'Socrate est mort empoisonné'.
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Individuation fine Mary acquiert de nouveaux concepts, de nouvelles manières de penser ou de faire référence aux expériences de couleur, mais elle ne découvre pas pour autant des faits physiques nouveaux. Cicéron était un orateur romain Marcus Tullius était un orateur romain Deux propositions différentes car elles font intervenir deux modes de présentations différents d'un même individu, mais les deux propositions ne font pas référence à des faits différents. Question: la différence entre les concepts que possédaient Mary avant sa libération et ceux qu'elle acquiert après est-elle si grande qu'il doive y avoir une différence entre les propriétés auxquels ils renvoient? Physicalistes: Non Jackson: Oui
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Nagel – Quel effet cela fait d'être une chauve-souris?
Selon Nagel, 2 erreurs des programmes réductionnistes (physicalisme des types, fonctionnalisme, etc.): C'est une erreur de croire qu'il existe des parallèles intéressants entre la relation corps-esprit et les réductions empruntées aux sciences modernes. Les analyses du domaine à réduire sur lesquelles se fondent ces programmes sont fondamentalement incomplètes (rôle causal, rôle fonctionnel) car elles laissent de côté le problème de la conscience alors que c'est lui qui fait la difficulté et l'intérêt du problème corps/esprit.
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Nagel – Quel effet cela fait d'être une chauve-souris?
Ces analyses en termes de rôle causal ou rôle fonctionnel ne nous disent rien de la nature intrinsèque des états mentaux. Nous n'avons aucune raison de supposer qu'une réduction qui paraît plausible quand on ne tente pas d'expliquer le caractère subjectif de la vie mentale puisse être étendue au point d'inclure la conscience. Toutes les analyses réductionnistes sont compatibles avec l'absence d'expériences conscientes.
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L'argument du fossé explicatif
Asymétrie entre identités physiques et identités psychophysiques: eau = H2O quale de rouge = pattern d'activation spécifique dans V4 L'identité (1) a valeur explicative: les diverses propriétés macroscopiques de l'eau (point d'ébullition, capillarité, etc) peuvent être expliquées par (dérivées de) les propriétés microscopiques des atomes d'oxygène et d'hydrogène, de leurs liens électrostatiques de la forme 3D d'une molécule de H2O, etc. En revanche, l'identité (2) paraît arbitraire, on ne voit pas pourquoi tel pattern d'activation cérébral plutôt que tel autre devrait produire ce quale. 22
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L'argument du fossé explicatif
Asymétrie entre identités physiques et identités psychophysiques: Dans les réductions physiques ordinaires, les traits phénoménaux des objets à réduire (les effets produits sur l'esprit des observateurs humains) peuvent être laissés de côté. Mais, dans le cas des états conscients, on ne peut négliger les aspects phénoménaux, car ce sont des propriétés essentielles des phénomènes à expliquer. 22
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Sources du problème Pourquoi penser que ces traits phénoménaux ne pourraient pas en principe recevoir un traitement physicaliste? Asymétrie entre point de vue objectif et point de vue subjectif: "La raison en est que tout phénomène subjectif est relié essentiellement à un point de vue unique, et qu'une théorie objective, physique, abandonne ce point de vue paraît quelque chose d'inévitable." (p. 393)
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Sources du problème • Lien entre subjectivité et point de vue: l'exemple de la chauve-souris L'effet que cela fait d'avoir les expériences d'une chauve-souris qui se dirige par écholocation est quelque chose qui ne peut être compris qu'à partir du point de vue d'une chauve-souris. Les faits physiques en revanche peuvent être appréhendés depuis n'importe quel point de vue, une explication qui a l'objectivité pour l'idéal est une explication qui vise à se détacher de tout point de vue particulier.
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Sources du problème Rapports entre faits et schèmes ou systèmes conceptuels (p. 395) Phénoménologie de la chauve-souris: il existe des faits concernant le domaine subjectif qui ne sont pas descriptibles dans les termes de nos schèmes et systèmes conceptuels. Soit nous ne possédons pas encore les concepts nécessaires à leur compréhension et leur représentation. Soit nous sommes ainsi faits que nous ne pourrions pas opérer au moyen des concepts du type approprié.
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Qu'est-ce qu'un point de vue subjectif?
Ne pas confondre point de vue subjectif avec caractère privé de l'expérience pour l'individu qui la possède. Le point de vue n'est pas un point de vue individuel, mais un type (le point de vue de l'espèce). Les faits phénoménologiques ont une objectivité intraspécifique. Le point de vue auquel ils sont coordonnés n'est pas le point de vue d'un individu unique, c'est un type de point de vue commun à tous les sujets suffisamment semblables pour qu'ils puissent comprendre, dire ou imaginer, les uns des autres, ce qu'est, qualitativement, telle ou telle de leurs expériences. Mais ces faits sont subjectifs d'un point de vue interspécifique; plus un sujet d'expérience est différent de nous, moins on peut espérer comprendre ce qu'est qualitativement son expérience.
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Rapport avec le problème des relations corps-esprit
Si les faits phénoménaux concernant les expériences ne sont accessibles qu'à partir d'un unique point de vue, alors on ne voit pas comment le caractère véritable de l'expérience pourrait être révélé par le fonctionnement physique de cet organisme. La neurophysiologie de la chauve-souris peut être appréhendée objectivement, pas son expérience, comment dans ce cas la connaissance de la neurophysiologie pourrait-elle nous éclairer sur les propriétés subjectives de l'expérience? Dans le cas de l'arc-en-ciel, des éclairs ou des nuages, nous avons bien un point de vue subjectif sur ces phénomènes, mais les phénomènes eux-mêmes sont indépendants de ce point de vue et peuvent être appréhendés depuis d'autres points de vue. Dans le cas de l'expérience la connexion avec un point de vue particulier semble essentielle. Difficile de comprendre ce que pourrait signifier le caractère objectif d'une expérience indépendamment du point de vue particulier à partir duquel son sujet l'appréhende.
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Difficulté générale concernant la réduction psychophysique.
Dans le cas de l'expérience, la distinction apparence/réalité n'a pas de sens. Effectuer une transition vers une objectivité plus grande ne nous rapprocherait pas de la vraie nature du phénomène mais nous en éloignerait plutôt. Les tentatives actuelles de réduction psychophysique partent d'une redéfinition de l'esprit qui en élimine la dimension essentiellement subjective. Si on considère que cette redéfinition est erronée en ce qu'elle laisse de côté une dimension essentielle de l'esprit et si donc on admet qu'une théorie physicaliste de l'esprit doit rendre du caractère subjectif de l'expérience, nous devons reconnaître qu'aucune théorie à présent disponible ne nous fournit la moindre indication sur la manière dont cela pourrait se faire Si processus psychiques = processus physiques, alors cela produit un certain effet, intrinsèquement d'avoir certains processus physiques. Que cela se produise est un mystère: FOSSÉ EXPLICATIF
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La position de Nagel Les théories physicalistes de l'esprit actuellement disponibles ne rendent pas compte de sa dimension essentiellement subjective. Cela ne prouve pas que le physicalisme soit faux. Mais, en l'état actuel des choses, nous ne pouvons comprendre comment le physicalisme pourrait être vrai. Ceci n'empêche pas que l'on puisse avoir de bonnes raisons de croire ce que l'on ne comprend pas.(wait and see) Approche possible pour essayer de réduire le fossé entre subjectif et objectif: Construire une phénoménologie objective qui en dépendrait pas de l'empathie et de l'imagination: Étude des traits structurels de la perception (ex. structure des espaces de qualia)
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Réactions à l'argument du fossé explicatif
Il est impossible de combler le fossé et donc: (a) Les qualia sont des propriétés subjectives, non-physiques. (Jackson; Chalmers). Dualisme (b) Les qualia constituent un type particulier de propriétés physiques dont la caractéristique est d'être irréductiblement subjectives. (Searle). Physicalisme élargi (?) 23
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Réactions à l'argument du fossé explicatif
Il est peut-être possible de combler le fossé: (c) Nous ne possédons pas pour l'instant les concepts nécessaires pour combler le fossé, mais peut-être les posséderons-nous un jour. Pour le moment, nous n'avons aucune idée de comment il serait possible que les qualia soient des propriétés physiques. (Nagel) Wait and see (d) Le fossé pourrait en principe être comblé mais pas par nous, car nous ne sommes pas capables en principe de former les concepts qui seraient nécessaires à une telle explication (mystérianisme) (McGinn) Mystérianisme 23
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Réactions à l'argument du fossé explicatif
Le fossé explicatif n'est pas celui qu'on croit: (e) Le fossé n'est pas un fossé ontologique mais un fossé épistémologique: Nous pensons les mêmes phénomènes au moyen de deux types de concepts très différents: les concepts phénoménaux et les concepts physiques. Ce sont les concepts qui sont irréductibles les uns aux autres, pas les phénomènes. (Tye, Lycan) 23
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Le fossé explicatif: concevable et possible
Concevabilité: eau = H2O Etant donné l'explication chimique de la nature de l'eau, il semble impossible de concevoir que l'eau ne bouille pas à 100° C au niveau de la mer. quale de rouge = pattern d'activation spécifique dans V4 Etant donné une explication physique de cet aspect de la conscience phénoménale, il semble toujours possible de concevoir une créature qui possède ces propriétés physiques mais pas la propriété phénoménale. 22
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Fossé épistémique ou ontologique?
Le fossé est à la fois épistémique et ontologique Concevabilité (= possibilité épistémique) => possibilité métaphysique Si une situation est concevable, elle est possible. S'il est concevable que l'identité (2) ne soit pas toujours vérifiée, alors il est possible qu'elle ne le soit pas (il existe des mondes possibles où elle ne l'est pas). Par conséquent, il n'y a pas de relation nécessaire entre propriétés physiques et propriétés phénoménales et donc pas de réduction explicative et pas de réduction ontologique. Le fossé est seulement épistémique La concevabilité n'implique pas nécessairement la possibilité métaphysique. Nous opérons avec deux types de concepts très différents: les concepts phénoménaux et les concepts physiques. Le fait qu'il soit concevable que l'identité (2) ne soit pas toujours vérifiée montre que ces concepts sont irréductibles les uns aux autres mais non qu'ils ne font pas référence aux mêmes phénomènes. 22
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