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Les théories de l’échange international
De l’ancienne à la nouvelle DIT
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Pourquoi s’ouvrir à l’échange international
il existe une idée ancienne : l’ouverture à l’échange serait un facteur de paix et de progrès. Peut-on en déduire que grâce à la mondialisation on peut non seulement relâcher les contraintes fortes qui s’exercent sur les économies fermées (la demande est contrainte par les possibilités de production nationale) et bénéficier de opportunités de l’ouverture des marchés (accroissement de la variété des biens accessibles) mais aussi impulser des politiques économiques efficaces et des réformes favorables à la démocratie qui seront aussi source de prospérité économique ?
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Les gains à l’échange
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Les principaux déterminants de l’échange international
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Le modèle de Ricardo en autarcie
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L’équilibre en autarcie
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De l’autarcie à l’économie ouverte
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L’équilibre en économie ouverte
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Le test de Mac Dougall
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Les gains de spécialisation avec la réallocation des facteurs de production
L’analyse néoclassique du commerce international va représenter un progrès important en réalisant l’intégration de la théorie de l’échange international dans la théorie de l’équilibre général concurrentiel. Il faut signaler que cette présentation « moderne » de la théorie pure du commerce international se fait en deux décennies, les années Ce que les économistes qui reformulent la théorie du commerce international dans cette période vont mettre en lumière est d’une importance considérable : ils démontrent les avantages de l’ouverture au commerce international (ce qui ne se réduit pas au libre échange), c’est une ouverture qui débouche sur une spécialisation partielle avec des effets répartition importants qui conduisent à poser le problème de la compensation pour les perdants.
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D’Eli Heckscher
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à Paul Samuelson
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Equilibre en autarcie dans HOS
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Equilibre avec ouverture dans HOS
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Différence HOS - Ricardo
Dans le modèle HO, les pays utilisent les mêmes technologies mais se différencient par leurs dotations factorielles (le point important est cette introduction d’un deuxième facteur, le capital, ce qui permet de classer les pays selon leur rareté (abondance) relative de facteur capital ou travail. L’introduction d’un deuxième facteur de production a deux implications importantes : cela modifie la répartition des gains à l’échange à l’intérieur du pays la frontière des possibilités de production n’est plus linéaire mais est concave par rapport à l’origine des axes.
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Vérification empirique de HOS
W. Léontief (1953) s’est intéressé au contenu factoriel des échanges des États-Unis avec le reste du monde en Partant de l’hypothèse que les États-Unis étaient relativement mieux dotés en capital qu’en travail par rapport au reste du monde, il a tenté de vérifier que les exportations américaines étaient intensives en capital et les importations intensives en travail. Il a évalué à partir d’un tableau d’échanges interindustriels, le contenu en travail et en capital d’un million de $ d’exportations américaines et d’un million de $ de productions substituts aux importations (ce qui est un moyen d’évaluer le contenu en facteurs des produits importés). Le résultat du test montra que contrairement à ce qui était attendu, l’intensité en capital des importations était supérieure à l’intensité des exportations. Il y avait donc un paradoxe apparent par rapport à ce que prédisait le modèle HO.
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Ouverture et inégalités mondiales
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Le commerce entre nations semblables
Pour comprendre les phénomènes complexes qui caractérisent la vague actuelle de mondialisation, il faut combiner les analyses que nous venons d’aborder et qui expliquent l’échange entre des économies différentes avec les travaux qui montrent que des nations semblables peuvent aussi avoir avantage à échanger, que les stratégies de localisation des entreprises doivent être approfondies et que diverses formes d’hétérogénéité sont à introduire pour comprendre des situations qui divergent par rapport aux résultats que l’on pourrait attendre de l’ouverture des économies.
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L’échange international en concurrence imparfaite
On abandonne les hypothèses du modèle HO, ce qui suppose de : – renoncer à l’hypothèse de fonctions de production identiques entre les nations. S’il peut y avoir des écarts technologiques, il y a création d’avantage à l’exportation pour le pays innovateur ; – renoncer à l’hypothèse de rendements d’échelle constants. S’il y a des rendements croissants, les entreprises ont intérêt à se concentrer ; – renoncer à l’hypothèse d’homogénéité des biens. Si on peut faire du commerce de produits différenciés, on peut avoir du commerce intra branche ; – renoncer à l’hypothèse d’absence de coûts de transaction. Si les échanges ont un coût, il faut expliquer leur influence sur les échanges ; – renoncer à l’hypothèse du commerce de produits finis. Si on peut faire du commerce de produits intermédiaires, il peut y avoir des flux intra-firmes qui correspondent à une division internationale des processus productifs.
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L’écart technologique
Vernon R. (1966) introduira une approche dynamique de l’innovation avec son modèle de cycle de vie du produit où les échanges s’expliquent par les caractéristiques des produits offerts. Les innovations se réalisent dans les pays riches qui créent constamment de nouveaux biens. Au départ, ces biens sont coûteux et destinés au marché national. La croissance de la demande intérieure stimule la production, ce qui permet de réaliser des économies d’échelle. Le prix du bien nouveau baisse, il se crée un marché à l’exportation. Progressivement, le produit se banalise, les producteurs décident alors de délocaliser leur production pour bénéficier d’une main-d’oeuvre bon marché. Finalement, le pays innovateur va passer d’exportateur net à importateur net. Dans ce modèle, il y a dans cette analyse une articulation entre les flux commerciaux et les investissements internationaux mais avec une limite, les pays pauvres ne peuvent pas émerger par un processus de rattrapage technologique.
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Les rendements d’échelle croissants
Les rendements d’échelle croissants constituent une autre source de commerce international entre pays identiques qui échangent les mêmes biens. Les rendements croissants impliquent que la production augmente plus vite que la taille des unités de production, donc que les coûts unitaires diminuent quand la production augmente. Ces rendements croissants peuvent être de deux types : soit des rendements d’échelle internes qui sont liés directement à la taille de l’unité de production (c’est une situation incompatible avec la concurrence pure et parfaite puisque les entreprises sont incitées à être de plus en plus grosses), soit des rendements d’échelle externes liés à la taille de l’industrie ou du pays (cette situation est compatible avec la CPP, puisque dans ce cas, les entreprises découvrent ex-post ces rendements croissants).
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La concurrence monopolistique
Les modèles de référence qui appliquent au commerce international la concurrence monopolistique sont ceux de Krugman P. (1979) et de Lancaster K. (1980). On raisonne dans le cadre d’échanges entre pays identiques (mêmes technologies, mêmes dotations factorielles, mêmes tailles). Il y a un nombre de firmes important, l’entrée dans la branche est libre mais chaque entreprise se constitue en quelque sorte un monopole naturel en différenciant son produit, ce qui lui permet d’avoir un monopole sur une variété différenciée, les consommateurs ont un goût pour la variété.
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Concurrence oligopolistique
Le modèle de concurrence oligopolistique (ou d’interdépendance stratégique) s’applique aux situations où les firmes sont en petit nombre. Dans ce cas, les décisions prises par une entreprise sur un marché ont un impact direct sur la situation des quelques concurrents. Il faut donc introduire pour chaque entreprise une fonction de réaction (dans le duopole de Cournot, chaque firme fixe son niveau de production afin de maximiser son profit en tenant compte de la production de l’entreprise rivale). Brander J. et Krugman P. (1983) ont repris le modèle de Cournot pour l’étendre à une situation de commerce international entre deux firmes dans deux pays en interdépendance stratégique. Les firmes ont des marchés segmentés, elles vendent à la fois sur le marché intérieur et sur le marché étranger. L’ouverture aux échanges se traduit par une augmentation des quantités vendues (chaque entreprise vend sur deux marchés et plus sur un seul), les prix baissent du fait de l’effet proconcurrentiel, ce qui augmente le bien-être du consommateur qui peut reporter une partie de sa demande sur le produit étranger.
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Le modèle de la synthèse
Les modèles que nous venons d’évoquer apportent des explications du commerce intra-branche entre pays similaires. Il restait à produire une synthèse qui permette de rendre compte à la fois du commerce entre pays ayant les mêmes caractéristiques et entre pays différents, c’est l’apport du modèle d’équilibre intégré d’Helpman E. et Krugman P. (1985) qui consiste à partir d’une situation théorique d’économie mondiale parfaitement intégrée avec des prix et des rémunérations de facteurs identiques dans tous les pays, le problème va être de reproduire la situation initiale lorsque les économies n’échangeaient pas entre elles afin de voir si ce sont les dotations factorielles qui ont joué un rôle déterminant dans les flux commerciaux. Le modèle fait apparaître que les différences de dotations factorielles entre pays favorise des échanges interbranches, alors que les pays qui ont des dotations factorielles semblables sont conduits à faire du échanges intra-branches.
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L’échange de différences
On peut expliquer des échanges entre pays semblables fondés sur une demande de variété. Les producteurs peuvent jouer sur une différenciation verticale (différence de position dans la gamme) ou sur une différenciation horizontale liée à une demande de variété de produits similaires. Cette demande de différenciation conduit aux échanges intra-branches qui peuvent être mesurés à l’aide d’indicateurs comme celui de Grubel et Lloyd. Il existe de multiples explications des flux croisés de biens appartenant à la même catégorie (différences dans la gamme, différences de technologie, produits appartenant à des étapes différentes d’un même processus de production…) mais ce qui est commun à ces travaux, c’est un progrès dans l’analyse du rôle de la demande pour expliquer les échanges internationaux. Les travaux de Linder B. (1961) joueront un rôle pionnier dans cette voie en montrant que les comportements de demande importent plus que les facteurs d’offre pour certains types d’échanges.
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Repenser les niveaux d’analyse
Il faut distinguer, dans l’économie mondiale contemporaine, deux logiques distinctes : celle des firmes et celle des États. Si les capitaux et les biens et services circulent de plus en plus librement et à coût décroissant, il est dans la logique des firmes de localiser leurs différentes activités au sein des territoires où il est le plus rentable pour elles de le faire. Dès l’instant où certaines s’engagent dans ce type de mouvement et y trouvent un avantage compétitif, les autres sont obligées de suivre, sauf à disparaître. Le jeu est certainement plus complexe avec trois types d’acteurs : nations, régions et firmes : une même région peut être victime de délocalisation interrégionales et internationales et être confrontée à un cercle vicieux : diminution du nombre d’entreprises implantées dans la région, baisse des rentrées fiscales et alourdissement des dépenses sociales face à la montée locale du chômage, incapacité de mettre en œuvre des politiques fiscales pour attirer les investissements.
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Une analyse centrée sur l’entreprise
Une lecture par les IDE : intégration verticale et horizontale Une autre réponse est de dire que la stratégie de chaque firme est déterminée par son expérience, ce que Suzanne Berger (2006) appelle les « héritages dynamiques ». Mais cette approche, en privilégiant le niveau des entreprises pour analyser l’approfondissement de la mondialisation, laisse dans l’ombre ce qu’Olivier Bouba-Olga (2006) appelle « la mise en concurrence des territoires » qui se traduit par des politiques de compétitivité pour attirer les IDE. Les firmes multinationales deviennent des firmes globales avec de nouveaux modes de production, d’organisation et des stratégies complexes de localisation des activités.
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La fragmentation du processus productif
Avec ce recentrage sur la stratégie des firmes, le concept pertinent pour comprendre les forces à l’œuvre est celui de fragmentation du processus productif, car c’est à ce niveau que s’opèrent l’organisation et la spécialisation des économies. Le principal changement de ces vingt dernières années est dans le caractère très flexible et géré à un niveau de plus en plus fin de ce processus via notamment les potentialités générées par les NTIC. Il en résulte un partage des chaînes de valeur ajoutée entre un nombre croissant d’établissements d’une même entreprise situés sur différents territoires ou d’entreprises de nationalités différentes. Ce sont les entreprises qui se spécialisent dans des étapes précises de la chaîne de valeur et non pas les pays comme le laisseraient penser les théories traditionnelles du commerce international.
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Le commerce intra-firme
Les économistes utilisent de nombreux termes pour qualifier ce processus de désintégration de la production : « kaleidoscope comparative advantage » (Bhagwati), « slicing the value chain » (Krugman), « intra-mediate trade » (Trefler), « foreign outsourcing » (Feenstra), « near decomposability » (Simon) ; les auteurs francophones emploient : la notion de modularité ou de fragmentation de la chaîne de valeur ou du processus productif. Cette idée a été déjà développée par Bernard Lassudrie-Duchêne (1982) avec le concept de « Division internationale des processus productifs » qui lui sert à expliquer les avantages comparatifs non plus au niveau des produits finis mais à celui des étapes du processus productif. Cette intuition s’est révélée particulièrement pertinente avec l’essor des échanges de biens intermédiaires. Aujourd’hui, le commerce intra-firme représente environ la moitié des échanges entre les pays de l’OCDE.
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Un nouveau paradigme du commerce international
Cette fragmentation du processus productif est perçue à des niveaux différents ; à un niveau empirique, c’est le phénomène des délocalisations qui retient l’attention ; au niveau de l’analyse de la stratégie des firmes, c’est la réflexion sur l’émergence de l’entreprise globale qui s’appuie sur la modularité des processus de production et la spécialisation des sites qui est mise en avant ; enfin au niveau des théories de l’échange international plusieurs auteurs affirment qu’un nouveau paradigme se met en place. Gene Grossman et Esteban Rossi-Hansberg (2006) expliquent que nous avons besoin d’un nouveau paradigme pour étudier le commerce international qui n’est plus centré sur l’échange de biens, mais sur l’échange de tâches. De même, Richard Baldwin (2006) oppose un ancien paradigme qui pensait la compétition internationale entre les firmes et les secteurs et un nouveau paradigme qui nécessite un niveau plus fin de désagrégation, ,la compétition étant entre les travailleurs effectuant des tâches similaires.
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Structure des emplois aux USA
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La dimension spatiale Les théories traditionnelles du commerce international traitent des échanges entre nations sans y intégrer la dimension spatiale. Si on suppose que les pays sont très différents avec des facteurs de production qui ne passent pas les frontières, c’est que l’on fait une hypothèse implicite que ces pays sont éloignés, mais en même temps, si par hypothèse on néglige les coûts de transaction, en particulier, les coûts de transports, c’est que l’on fait comme si les pays qui échangent étaient très proches.
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Les effets d’agglométation
Paul Krugman en 1991, dans l’ouvrage de référence : Geography and Trade propose un modèle pour expliquer la tendance des activités économiques à se concentre sur de petits territoires à partir de la prise en compte d’effets d’agglomération, c’est-àdire des gains de productivité dans la production résultant de la proximité géographique avec les autres entreprises. Ce modèle a été construit pour expliquer la formation d’un activité industrielle importante au Nord-Est des États-Unis. Pour cet économiste, la présence dans cette région de ressources naturelles en grande quantité n’est pas une explication suffisante. Krugman pense alors que l’industrie se concentre parce que les firme trouvent un intérêt à être proches les unes des autres. Chacune d’elles bénéficie donc d’économies d’agglomération, c’est-à-dire de gains dans la réalisation des opérations de production produites par la proximité géographique avec les autres firmes. La formation d’une agglomération tient essentiellement à quatre grandeurs : les rendements croissants, les coûts de transport, la taille du marché et la différenciation des biens.
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Le rôle des hétérogénéités
Des firmes hétérogènes Du travail hétérogène Des institutions hétérogènes Entre spécialisation et diversification Diversité des stratégies de protection
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