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LE LIEU THÉÂTRAL HISTOIRE
L’étude des lieux théâtraux d’une société donnée nous informe sur l’ensemble de ses structures (politiques, économiques…), ainsi que sur la place accordée à la « culture » dans ses préoccupations (divertissement, diffusion culturelle, engagement idéologique). L’emplacement géographique de ces lieux dans la cité, la présence ou l’absence d’une hiérachie dans les places, la disposition de l’aire de jeu par rapport au public, etc. autant d’éléments dont l’examen se révèle fécond pour qui veut saisir la fonction réelle du spectacle théâtral à tel ou tel moment . Sources de ce diaporama : Sous la direction de Daniel COUTY et Alain REY , Le théâtre, Bordas Sous la direction de Jacqueline de JOMARON, Le théâtre en France, Encyclopédies d’aujourd’hui, La Pochotèque, Le livre de PocheArmand Collin.Paris , 1992 Sous la direction de Henri MITTERAND, Le langage , le théâtre , la parole et l’image , Littérature et langages , Fernand Nathan
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Théâtre de Dionysos Eleuthère d’Athènes
Orkhêstra : à l’origine, aire circulaire d’évolution du chœur dans le théâtre grec antique Skênê : édifice rectangulaire qui borde , au fond, le cercle de l’orkhêstra. A l’intérieur, les acteurs attendaient leur entrée . Proskénion : devant la skênê, un espace étroit constitue l’aire de jeu des acteurs Gradins ou théâtron : 300 à places selon l’importance des villes. Le Théâtre Grec Théâtre de Dionysos Eleuthère d’Athènes A l’origine était le sanctuaire de Dionysos, au pied du flanc sud de l’Acropole. C’est là, dans l’enceinte sacrée, que l’on traça à même le sol la première Orkhêstra (début du VI e s. avant notre ère) : d’environ 27 mètres de diamètre. Elle ne possédait pas de skênê et se trouvait cernée de praticables de bois . Le théâtre était totalement ouvert sur la nature environnante Ecrites entre 490 et 390 avant notre ère, les œuvres qui nous sont connues d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide ont donc été représentées dans des théâtres en bois . Au Ve siècle,sous Périclès , on creusa un theatron abrupt à l’intérieur même de l’Acropole : des bâtiments de scène en bois furent dressés entre le temple et l’orkhêstra . Ce n’est qu’entre 338 et 326 que fut érigé le premier théâtre en pierre : le théâtron était en forme de fer à cheval ;les premiers rangs étaient réservés aux dignitaires . La cité organisait les festivités; un impôt obligatoire prélevé par la cité auprès des plus riches permettait de les financer . Le spectacle était gratuit et destiné à tous de manière très démocratique .Les représentations avaient uniquement lieu lors des trois grandes fêtes données en l’honneur de Dyonisos et donaient lieu à des concours organisés par les archontes Chaque concours mettait en compétition trois concurrents, chaque auteur présentant sur le thème imposé un tétralogie comprenant trois tragédies se rapportant à la même légende (cf. Œdipe) et un drame satyrique franchement comique . Le prix fut remporté 13 fois par Eschyle, 20 fois par Sophocle et 5 fois par Euripide . Diverses modifications furent introduites dans les lieux théâtraux et dans le mode de fonctionnement à l’époque hellénistique et à l’époque romaine .
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Le Théâtre Grec Le Théâtre d’Epidaure
Présentation moderne des Cavaliers d’Aristophane (auteur comique)dans le cadre d’un festival estival à Epidaure Dans l’antiquité, les comédiens portaient des masques qui , dit-on, amplifaient leurs voix et des cothurnes, chaussures à semelles très épaisses qui leur donnaient une allure plus hiératique .
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Théâtre d’Aspendus (Asie Mineure)
Orchestra : en demi cercle Premières places réservées aux magistrats et sénateurs. Places hiérarchisées Proscenium : scène avancée sur laquelle évoluent les acteurs, décorée en façade par des bas relief, des colonnes et des statues. Un rideau ferme cette scène. Mur du fond percé de portes Cavea : dernier étage des gradins Le Théâtre Romain Théâtre d’Aspendus (Asie Mineure) Ce théâtre fut construit par l’architecte Zénon pendant le règne d’Aurélien ( ). Le haut mur de scène et le couronnement de la cavea par un ensemble d’arches assurent la clôture de l’édifice . L’intégration dans la nature disparaît. On distingue, à l’avant du proscenium, le canal dans lequel « tombait » le rideau au début du spectacle . Ce n’est qu’à la fin de celui-ci que des poteaux télescopiques le relevaient . Le théatre latin prend sa source sans les Saturnae étrusques (mélange de danse et de mime) et surtout dans le théâtre grec qu’il plagie largement . Comédies : Plaute (qui a beaucoup inspiré Molière) ; Térence Tragédies : Sénèque Le théâtre perd sous les Romains son caractère démocratique qu’il possédait chez les grecs de l’âge classique.
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Le Théâtre Médiéval Les Mystères
Nées dans l’église, (IXe siècle), les manifestations para-théâtrales vont quitter la nef pour le parvis à partir de l’instauration de la Fête-Dieu (1264). A partir du XIIIe s., le jeu se déroule généralement sur la grand-place sur une une estrade. Le décor comprend une série de mansions contigües (décors juxtaposés : de 6 à plus de 60). En France, ont existé des représentations en rapport frontal et en rond. Le Théâtre Médiéval Les Mystères : le martyre de Sainte Apolline par Fouquet Représentation « théâtralisée » du martyre de la sainte en 249. A l’arrière plan, le peintre a représenté six loges : trois à fonction dramatique, le Paradis à gauche , l’orchestre à côté, l’Enfer à droite, surmontant la gueule d’Enfer, et trois qu’occupent des spectateurs. L’axe Paradis-Enfer détermine la moitié d’une aire dramatique circulaire, attestée au Moyen Age.Les spectateurs et les décors sont mêlés . On remarque sur le tableau la loge laissé vide par l’empereur Décius qui vient de descendre pour participer à l’action . Observez le personnage en bleu qui tient une baguette et le texte de la pièce . Il indique aux figurants , acteurs, musiciens le moment « d’entrer en scène » A cette époque, le théâtre respecte les hiérarchies sociales de la cité . Les loges sont réservées aux échevins et riches boureois, le parterre au peuple. L’organisation des mystères coûtant cher, le théâtre devient payant . Ce théâtre jouait sur le émotions et le spectaculaire . La machinerie et les effets spéciaux se développent .L’enfer d’où sortaient de vraies flammes était la deule partie du décor maçonnée pour éviter de prendre feu . Des anges descendaient du ciel ; le Christ y montait . C’est dans les scènes de torture que l’on tente surtour de créer l’illusion : outres pleines de sangs, mannequins attachés à des trappes pivotantes, fouets enduits de peinture qui laissent des marques rouges etc. Les mystères et moralités sont des pièces en vers très longues (plusieurs dizaines de milliers de vers) qui constituent le théâtre sérieux du Moyen-Age . Leur visée est didactique .Leur thème est la lutte indéfiniment recommencée du Bien et du Mal soit au cœur d’un individu (moralité) soit à l’échelle du monde entier (mystère). Les représentations se déroulaient sur plusieurs journées voire des semaines entières lors de fêtes exceptionnelles . Elles sont donc rares (deux représentations par décennie en moyenne pour une province). Les spectateurs sont nombreux (plusieurs milliers) .D’abord réservés aux hommes, les rôles d’acteurs s’étendent aux femmes . Lors des guerres de religion, (arrêt de 1548) les « Mystères » seront interdits parce qu’ils ne sont pas suffisamment conformes aux dogmes de l’Eglise .
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Le Théâtre Médiéval Les farces
Les villes accueillent périodiquement des foires commerciales qui attirent un nombreux public . Des troupes y installent des théâtres mobiles souvent rudimentaires pour y représenter des pièces comiques qui critiquent les bourgeois . Le Théâtre Médiéval Les farces La « Foire paysanne » par Pieter Balten Une représentation théâtrale tardive que l’on croit trop souvent spécifique du Moyen Age : l’existence d’une coulisse, d’un « texte » (qu’un souffleur suit derrière le rideau ) et le nombre déjà important d’acteurs (au moins quatre sur scène) indiquent que l’intrigue est suffisamment élaborée pour appartenir à un des nombreux canevas farcesques qui traversent l’Europe du Nord-Ouest à partir du milieu du XVe siècle. Les farces étaient courtes en général (300 à 600 vers ; exceptionnellement 1500 pour la Farce de maître Pathelin) Au départ, ce sont des troupes d’étudiants qui mettent en scène les farces lors de fêtes. Le matériel scénique est réduit au minimum. . Ces pièces jouent un rôle de défouloir face aux autorités . C’est le « monde à l’envers ». Les religieux sont paillards, les gentilhommes veules, les juges incapables, les matamores poltrons, mais les benêts ne sont pas si bêtes. Mais la farce ne peut se prendre au sérieux, elle n’est donc pas dangereuse.
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Le Théâtre de la Renaissance
Les trétaux des foires, des places ou des rues vont constituer, fréquemment, avec les troupes de commedia dell’ arte, les divertissements populaires dispensés par des troupes d’acteurs professionnels qui seront aussi invités à représenter leurs spectacles dans des demeures seigneuriales. Le Théâtre de la Renaissance La Commedia Dell’Arte La « Sérénade de Pantalon », peinture anonyme du XVIe siècle, inspirée sans doute par la troupe des Gelosi. Un décor simplifié permet de développer un « canevas » connu, la scène de séduction du seigneur Pantalon .Les personnages de ce type de pièces sont stéréotypés : le vieillard amoureux, la femme d’intrigue, le valet, le parasite, le pédant, le soldat fanfaron. Certains roles exigent le port de masques . Le jeu est souvent exubérant et même acrobatique . Si les Mystères sont interdits, la farce continue son chemin . Les troupes sont au départ locales . Des comédiens amateurs jouent dans leur ville . Certaines troupes professionnelles vont apparaître notamment à Paris. Elles deviendront souvent itinérantes pour rentabiliser leurs spectacles . A Paris, un théâtre « l’hôtel de Bourgogne » va jouer un grand rôle. Il accueille des troupes françaises mais aussi les Italiens qui mettent la Commedia del arte à la mode .Mais de 1548 (interdiction des Mystères) à 1629 (avènement de Richelieu), le théâtre français vit difficilement . On voit malgré tout renaître la tragédie et la comédie, de même que la notion « d’auteur dramatique » . Le public est mélangé : « l’élite » cotoie « le vulgaire » . Progressivement, le théâre s’enferme dans des salles closes .
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Le Théâtre de la Renaissance
La diffusion des idées de Vitruve (architecte romain du 1er s. avt J-C) va provoquer un intérêt passionné pour les théâtres grec et romain. D’autre part, apparaisent les premières amorces du décor en perspective. La scène de ce théâtre construit par Palladio est constituée d’une plate-forme en avant et, en arrière, d’une aire inclinée sur les côtés de laquelle sont implantés les chassis du décor. Le Théâtre de la Renaissance Palladio : le théâtre de Vicence Le théâtre Olympique de Vicence, construit par Palladio en 1580 sur le modèle des théâtres antiques (ici : la scène). Palladio reprend le « mur » antique, qu’il orne superbement et dans lequel il ouvre des portes donnant sur des rues en perspective. Chaque entrée de rue est bordée par une maison utile au jeu des comédiens et par des monuments à l’antique. Deux autres rues, non visibles ici, partent à droite et à gauche de la scène . L’espace scénique a donc fortement changé . Au gigantisme des mystères, succède la modestie des moyens requis par la farce et ensuite la comédie . Pour suggérer la profondeur, le théâtre fait appel à la technique élaborée par les peintres : celle de la perspective . Elle est utilisée comme ici par l’architecture du mur et le rapetissement du décor . Dans d’autres théâtres, la perspective est suggérée dans des toiles peintes sur les côtés et au fond de la scène .
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Le Théâtre de la Renaissance
Les gradins des théâtres de Palladio et d’Aleotti s’inspirent des amphithéâtres antiques et dégagent un parterre utilisé comme aire de jeu occasionnelle. Le Théâtre de la Renaissance Le Théâtre Farnèse à Parme Ce théâtre fut construit en 1618 par Aleotti qui s’inspira du travail réalisé par Palladio à Vicence. Le public est disposé sur des gradins étagés en demi-cercle . Le prince et sa cour prennent place dans l’hémicycle au pied des gradins .
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Le Goût du Spectacle aux XVIe et XVIIe Siècles
Aménagés dans une cour intérieure (cour d’auberge le plus souvent) ou dans une cour limitée par quelques maisons, les corrales offrent différentes aires de jeu à plusieurs étages sans recourir à aucun décor . Les comédiens utilisaient les fenêtres pour gagner certaines aires de jeu. C’est dans ces théâtres que furent jouées les pièces de Cervantès et de Lope de Vega . Le Goût du Spectacle aux XVIe et XVIIe Siècles Le corral espagnol Une représentation au Corral del principe à Madrid en 1660, d’après un document ancien . Le public est de face et debout, au parterre mais assis dans les galeries de côté .
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Le Goût du Spectacle aux XVIe et XVIIe Siècles
De forme généralement ronde ou polygonale, le lieu scénique était entouré par les spectateurs sur 3 côtés répartis sur 3 étages . Il comprenait 3 aires de jeu : une scène en éperon prolongée jusqu’au parterre et comprenant une trappe ; une aire dominée par un toit de chaume porté par 2 pilliers et une arrière-scène qu’un rideau pouvait clore. Le Goût du Spectacle aux XVIe et XVIIe Siècles Le théâtre élisabethain Dessin aquarellé du XVIIe siècle représentant le théâtre du Globe où furent jouées les pièces de Shakespeare. Le théâtre élisabéthain est polygonal ou circulaire En son centre est aménagé un espace vide. Les décors sont relativement simples . Mais les costumes sont somptueux. Les rôles féminins sont joués par des acteurs masculins .
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Naissance de la scène à l’italienne
Le schéma de base d’un théâtre à l’italienne est un rectangle divisé en deux parties distinctes : la scène et la salle. La scène est fermée verticalement par le rideau et délimitée à la face par un cadre de scène . Derrière ce cadre sont dissimulés les dispositifs techniques . Des toiles peintes sont placées sur les parois du cube et des toiles sur châssis figurent les lieux de l’action. Le Théâtre Baroque Naissance de la scène à l’italienne La scène à l’italienne s’inspire de l’architecture de Palladio et s’inscrit dans un théâtre rectangulaire . Elle institue un mur virtuel entre l’espace de la scène (cube) et l’epace de la salle . Ici : théâtre baroque à Munich au XVIIe siècle : représentation d’opéra en Notez l’effet de perspective créé par le décor avec ses pilastres et son plafond à caissons, et l’importance du cadre somptueux qui enchâsse la scène dans un monde imaginaire (celui du spectacle) nettement différencié du monde réel qu’est la salle .L’accent est mis sur l’illusion . Pour mettre en valeur le jeu des apparences, de nombreuses pièces introduisent le théâtre dans le théâtre .
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Le Théâtre Français au XVIIe Siècle
Au XVIIe siècle, en France, le théâtre se développe à partir de l’avènement de Richelieu en L’espace scénique choisi est également la scène à l’italienne. Souvent les spectateurs privilégiés s’installaient sur des sièges disposés sur les côtés de la scène même . Entre baroque et classicisme Louis XIII, Richelieu, Anne d’Autriche, à la représentation de « Mirame », tragi-comédie de Desmarets de Saint-Sorlin, représentée pour l’inauguration du Palais-Cardinal en Le parterre est ici dégagé pour laisser place aux spectateurs royaux, tandisque les nobles ont pris place dans les galeries de côté. Richelieu, nommé ministre d’Etat par Louis XIII en 1629 va se consacrer à l’installation d’un pouvoir monarchique fortement centralisé. Le développement des arts et des lettres va servir ce dessein .Lié aux gens de lettres par intérêt sincère et par calcul politique, il va s’entourer d’une série d’écrivains qui vont écrire des pièces de théâtre.Il passe commande de pièces (notamment à Corneille héritier de la tradition baroque). L’Etat va subventionner les théâtres, payer des pensions à certains artistes.L’Etat devient donc mécène . En 1634, la création de l’Académie française ajoute une autre institution au pouvoir de l’Etat. L’Académie va non seulement fixer la langue mais aussi contribuer à l’établissement des règles de l’art dramatique(règles des unités, règles de vraisemblance et de bienséance, définition des genres : trag édie et comédie) qui orienteront le théâtre français vers le classicisme. Le public qui assiste aux représentations tant dans les salles parisiennes qu’à la cour est désormais aristocratique exclusivement . A la mort de Richelieu et de Louis XIII, Mazarin supprime le mécénat étatique et favorise l’opéra italien. Des mécènes privés prennent en partie le relais .L’avènement de Louis XIV rétablit le mécénat qui devient alors royal .Molière et Racine seront au service du souverain .A Paris, diverses troupes rivalisent dans les quelques salles existantes (Hôtel de Bourgogne, Le Marais, la salle du petit Bourbon et du palais Royal que la troupe des Italiens partage avec l’Illustre théâtre de Molière .) La rivalité est grande entre les auteurs . Des troupes se développent également en province . Cette période est très favorable à l’expansion du théâtre mais le contrôle des textes par l’entourage royal est rude en particulier à la fin du règne de Louis XIV où une censure officielle s’instaure .(cfr. Tartuffe interdit durant 5 ans, Dom Juan ataqué par les catholiques,etc…) Les salles de théâtre sont souvent aménagées dans des anciens jeux de paume dont elles vont garder la forme rectangulaire assez étroite et peu propice à une bonne vision du spectacle et à une bonne acoustique . Le mode de récitation d’un texte est à cette époque la déclamation . Au XVIIe siècle, les larmes font partie du plaisir du théâtre . Losque la cour pleure, la scène a rempli son office.
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Le Théâtre au XVIIe Siècle
Cette peinture anonyme du 17e siècle représente les « Farceurs français et italiens » évoluant dans un décor de comédie : la place publique. On y distingue l’éclairage aux chandelles (lustres et rampe) qui provoquaint beaucoup de fumée et obligeaient les comédiens à se grimer fortement pour que le public distingue leurs expressions Le Théâtre au XVIIe Siècle Le décor classique Les décors sont uniques mais plein de magnificence : un palais à colonnes, un temple, une prison pour les tragédies, un intérieur domestique ou une place publique pour les comédies : comme ici. Si les « pièces à machines », les divertissements de Versailles et les opéras utilisent des machines à effet, les tragédies restent sobres . Les costumes eux aussi sont somptueux et valent des fortunes . Ils sont la proprité des comédiens qui les considèrent comme des investissements qu’ils doivent rentabiliser dans plusieurs pièces successives où ils ne sont pas toujours adaptés. Dans la comédie, les costumes sont très typés : costume noir , perruque grise et barbiche grise pour le vieillard , costume en losanges de couleurs pour Arlequin, costume noir à colorette blanche pour les valets . La troupe de Molière (que l’on distingue à l’extrême gauche en costume de jeune noble) a partagé, avec la troupe des Italiens, la salle du Palais Royal où ils jouaient en alternance.
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Le Triomphe de la Scène à l’Italienne au XVIIIe Siècle
L’espace à l’italienne va être utilisé durant les siècles suivants et constitue encore aujourd’hui le modèle de base de nos théâtres. Face aux griefs de fixité et de rigidité qui lui étaient opposés, des possibilités nouvelles vont être mises en place: déplacements horizontaux ou verticaux de décors au moyen de chariots, de châssis, de panneaux coulissants, de trappes, de dispositifs de levage,etc. Le théâtre royal de Turin (1740) Pour cette représentation de « Arsace » de Francesco Feo, le peintre a choisi de montrer une partie de la salle et d’insister sur le luxe de la décoration . En France au XVIIIe s. , les philosophes des Lumières , comme Voltaire et Diderot, insistent sur le rôle pédagogique du théâtre; alors que Rousseau le condamne pour amoralité et corruption .Le théâtre n’est plus financé part l’état mais repris en mains par des privés qui , partisans du libéralisme, y voient une source de revenus qui se révèlera souvent précaire . A côté des théâtres officiels parisiens se développent des théâtres populaires, des théâtres de boulevard où se jouent des vaudeviles . Les Italiens sont à nouveau en vogue . Les auteurs importants de cette époque: Diderot, Voltaire, Beaumarchais, Crébillon, Marivaux qui remettent en cause la définition des genres dramatiques hérités de l’époque classique (apparition du drame, du mélodrame, de la comédie sérieuse) et un plus grand souci de réalisme . Le XVIIIe siècle est en France un siècle où l’engouement pour le théâtre est énorme . Toutes le couches de la population y participent même si le milieu aisé domine .Ce public réagit intensément un peu à la manière de spectateurs de rencontres sportives aujourd’hui . Il n’est pas rare que la police doive intervenir pour rétablir le calme . Les places réservées sur la scène vont être suppimées progressivement à partir de Ce qui augmentera l’espace de jeu des comédiens . De plus on remplacera les places debout du parterre par des places assises . Les places les moins chères seront désormais situées tout en haut des gradins dans le fond de la salle . Les spectateurs aisés assistent rarement à la totalité d’une représentation . Ils vont d’une salle à l’autre regarder des parties de pièces .
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Le Théâtre au XVIIIe Siècle
L’illusion théâtrale Le peintre Watteau a représenté ici les Comédiens-Français . Il insiste dans cette toile sur les attitudes pathétiques des personnages et le luxe des costumes . Les vedettes du théâtre ne sont pas les auteurs mais les comédiens qui jouissent d’un véritable culte de la part du public. Le jeu des comédiens et les costumes se font plus réalistes .Ce qui compte c’est l’élan du sentiment et de la passion .Il s’agit de susciter l’identification, la compassion de la part des spectateurs . Les décors changent . Les principes des trois unités étant abandonnés progressivement au nom du réalisme.
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Le Triomphe de la Scène à l’Italienne au XIXe Siècle
La salle côté public : composée de l’orchestre, prolongé par un parterre légèrement relevé vers l’avant pour compenser le fait que la scène est devenue horizontale. Autour de l’orhestre, de petites loges ou baignoires qui comportaient souvent un grillage et permettaient de voir sans être vus. Accochés aux murs de la salle : les balcons dont le plus élevé est appelé poulailler ou paradis. Le Triomphe de la Scène à l’Italienne au XIXe Siècle Le Nouvelle Salle de la Comédie Française Intérieur de la nouvelle salle de la Comédie française (XIXe siècle) . A repérer : l’orchestre, le parterre, les baignoires, les loges de balcon, le poulailler ou paradis.Ce théâtre reprend à son répertoire les pièces classiques du 17e siècle et des tragédies néo-classiques ; Ce n’est donc pas sur sa scène que l’on va voir évoluer le théâtre . Le début du 19e siècle voit la naissance du drame romantique qui eut beaucoup de mal à s’imposer . Il se bat contre la rigidité du théâtre classique et au nom de la liberté s’inspire de Shakespeare et d’auteurs de langue allemande(Shiller) ou espagnole(Calderon, Lope de Vega) pour revigorer le théâtre français .Ses thèmes sont essentiellment historiques et plus proches de la réalité de la société de l’époque qui a vécu la révolution et l’empire (Hugo: Cromwell, Hernani, ; Musset: Lorenzaccio ; Dumas : La tour de Nesle, Kean) A côté du drame se développe le mélodrame plus pathétique et larmoyant qui joue beaucoup sur les effets visuels(rebondissements, actions spectaculaires (tempêtes, coups de tonerre, grêle, etc..)) et musicaux . L’éclairage au gaz est installé en L’éclairage électrique le remplacera aux alentours ee L’utilisation de praticables plutôt que de toiles peintes ajoute au réalisme des décors (ex. escaliers « réels » et plus seulement peints sur une toile). Pour s’assurer un succès, l’auteur paie la « claque » ; un ennemi fait de même pour détruire la pièce de son adversaire . Les grands acteurs riches et célèbres sont déjà des stars (Talma, Rachel, Sarah Bernard) . Leur contrat stipule pour quel type de rôle ils sont engagés : jeune ingénue, reine, beau ténébreux, traître etc…. Chacun se spécialise donc dans certains rôles et certains registres (tragédies, drames, comédies) . Leur jeu n’est plus déclamatoire mais plus proche du naturel On accorde plus d’importance à l’expressivité physique .
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Eléments d’une cage de scène
La Scène à l’Italienne Eléments d’une cage de scène La partie du plateau visible par le public est restreinte, surtout si on resserre l’aire de jeu grâce au manteau d’Arlequin. A droite du spectateur le côté jardin, à gauche le côté cour : c’est là que se cachent les coulisses. Au jeu d’orgue est installé le chef électricien . Le plancher de scène est constitué de panneaux dont chaque série s’appelle une rue. Entre les rues, et les fausses-rues, faites de panneaux plus étroits, des vides (costières) où peuvent glisser les chariots . Ceux-ci sont manœuvrés depuis les dessous qui renferment la machinerie permettant de hisser les décors . Dans les cintres, se commandent également les éléments de décors depuis les ponts de service, entre lesquels se trouve le gril qui supporte les câbles utiles au décor . On appelle le devant de la scène, avant-scène, tandisque le fond (le lointain) est limité par le mur de lointain . Histoire du théâtre au XIXe siècle (suite) : La comédie de mœurs ou vaudeville se développe aussi au 19e s. parallèlement aux autres types de pièces . Il s’agit d’un théâtre au départ entrecoupé de chansons, plus populaire dans son ton et son langage qui rfise parois la vulgarité . Quelques auteurs redoreront son image comme Labiche, Feydeau ,Courteline. Ses thèmes sont presque toujours l’amour (avec le trio classique : le mari /la femme/ l’amant) et l’argent . Le théâtre naturaliste français (Zola) et le théâtre symboliste (le premier Claudel)(Jarry) auront beaucoup de mal à s’imposer .Des auteurs étrangers comme Strinberg, Ibsen, Maeterlinck(belge) auront plus de succès) Un auteur néo-romantique s’imopsera à la fin du siècle grâce à deux énormes succès : Edmond Rostand : Cyrano de Bergerac, l’Aiglon . A partir des années 1880, une nouvelle figure apparaît dans le théâtre français : le metteur en scène qui va reléguer l’auteur et l’acteur au second plan . Ce metteur en scène va proposer son interprétation du texte de l’auteur et coordonner tous les éléments du spectacle suivant une esthétique qu’il a choisie .André Antoine est considéré comme l’inventeur de la mise en scène moderne ; il défend une conception très réaliste de la représentation
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La Scène à l’Italienne Voir et Être vu
Le théâtre au XIXe siècle est le lieu où l’on va pour voir un spectacle mais aussi pour observer les autres et pour se montrer aux regards des autres . C’est donc un lieu mondain par excellence . Tableau de Renoir ( ) : La loge J.J. Rousseau (XVIIIe siècle) : «Personne ne va au spectacle pour le plaisir du spectacle, mais pour voir l’assemblée, pour en être vu, pour ramasser de quoi fournir au caquet après la pièce, et l’on ne songe à ce qu’on voit que pour savoir ce qu’on en dira. » La Nouvelle Héloïse .
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Le Théâtre au Début du XXe Siècle
Dans l’entre-deux guerres, on voit en France la montée des metteurs en scène qui impriment leur marque au spectacle, en particulier Jacques Copeau et le cartel des quatre (George Pitoëff/ Charles Dullin / Gaston Baty/ Louis Jouvet) Le Théâtre au Début du XXe Siècle L’ère des metteurs en scène Jacques Coppeau dont on voit ici une mise en scène de « L’Echange » de Paul Claudel , défendait une esthétique de la stylisation des décors . Il rejette les décors surchargés, la machinerie comme le vedettariat des acteurs . Il fonde une école de théâtre où il met au point des tecniques de formation comme l’improvisation, la connaisance et la maîtrise des mouvements du corps et de la physionomie, du souffle, des nerfs . Il veut instaurer une solidarité entre les comédiens . Le cartel des quatre veut unir ses force pour luter contre l’envahissement du théâtre commercial et les abus de pouvoir de la critique . Il vont mettre au point une politique d’abonnements det de publicité et coordonner leur répertoire et leurs tournées .Les auteurs joués sont français (Giraudoux, Cocteau, Claudel) ou étrangers (Ibsen, Tchekhov, Pirandello) . On redécouvre Shakespeare. Sous l’influence de la révolution soviétique et du communisme, on voit apparaître un théâtre révolutionnaire pour le peuple . En 1933 naît en France le groupe octobre ,dont font partie les frères Prévert, qui fera des représentaions dans les cours d’usine, les cafés, les fêtes de l’Humanité, etc.En Allemagne, Bertold Brecht et le Berliner Ensemble agisse dans la même voie et tentent d’établir un théâtre critique . Antonin Artaud développe une théorie du théâtre intitulée le théâtre de la cruauté . Sorte de théâtre où l’acteur doit se metre en danger et se livrer au public et qui accorde beaucoup d’importance au jeu corporel . A l’opposé de ce « théâtre maudit » réservé à un public restreint, le succès du théâtre de boulevard (Sacha Guitry) et de la comédie satirique mordante (Jules Romains : Knock; Marcel Pagnol : Topaze) s’affirme .
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Le Théâtre Contemporain
Au XXe siècle, certains metteurs en scène ont voulu rompre avec l’usage de la scène à l’italienne. Ils ont créé alors des dispositifs adaptés à chaque spectacle particulier, changeant les rapports entre acteurs et spectateurs . Le Théâtre Contemporain Structures Spatiales Nouvelles « Comme il vous plaira » de Schakespeare, mise en scène de Peter Stein, par la Schaubühne (Berlin-Ouest, 1977). Peter Stein a situé la pièce dans deux lieux opposés. L’un , ici, est une petite place d’une ville du XVIe siècle : les spectateurs y restent debout, inondés de lumière blanche. L’autre est la clairière d’une forêt reconstituée : les spectateurs assis y goûtent le plaisir des émois amoureux et d’un dénouement heureux . Entre les deux , un labyrinthe . Après la guerre 40-45, grâce au phénomène de la décentralisation, des manifestations théâtrales importantes émergent en province dans des lieux non-traditionnels : par exemple dans la cour du Palais des Papes d’Avignon où le festival dramatique fondé par Jean Villar présente ses spectacles .Jean Villar veut faire du théâtre un service public . Durant cette période se développe un théâtre engagé (Sartre, Camus) . Ensuite, un « nouveau théâtre » voit le jour qui remet fortement en cause les formes dramaturgiques traditionnelles (Ionesco, Beckett, Adamov, Genêt) : crise du langage, du personnage et de l’action, onirisme et désespérance, drision, littéralité et symbole sont les maîtres mots qui définissent la dramaturgie à partir des années 50.
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Le Théâtre Contemporain
Les metteurs en scène contemporains, aiment utiliser des lieux qui ne sont pas à priori destinés au spectacle comme des bâtiments industriels, des halles, ou des espaces en plein air (parcs, rues) . Leur but est de mettre en avant le jeu des acteurs, d’étendre l’auditoire sans discrimination d’ordre social ou économique et de rendre la communication plus efficace. Le Théâtre Contemporain De nouveaux lieux Une mise en scène de Peter Brook dans le théâtre des Bouffe-du-Nord à demi ruiné en Brook en a soigneusement conservé la lèpre et le dénuement . C’est l’époque de toutes les expérimentations qui s’inspirent souvent d’Artaud et/ou de Brecht . Julian Becq et le Living Theatre font leurs happenings . Arane Mnouchkine fonde le Théâtre du Soleil qui s’installera à la cartoucherie de Vincennes .
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Le Théâtre Contemporain
L’évolution des arts plastiques, de la musique, du cinéma et de la télévision vont aussi influencer le théâtre . L’évolution des modes de perception du public va se traduire dans la composition des images et des sons et par l’intégration dans le spectacle des techniques nouvelles . Le Théâtre Contemporain Polyvalence et Technique « L’échange » de Paul Claudel, mise en scène d’Anne Delbée au Théâtre de la Ville à Paris en 1976 ; lieu apparemment clos délimité par un cyclorama; jeu des éclairages et des effets techniques . Autres metteurs en scène contemporains en recherche permanente : Patrice Chéreau, Antoine Vitez . Dans un autre registre, Jérôme Savary et son grand Magic Circus .
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CONCLUSION Deux conceptions de la réalisation scénique se sont affirmées dans l’histoire du théâtre: 1. L’univers cubique clos, structuré, distancié, lieu des contraintes acceptées et fécondes (le théâtre à l’italienne) 2. L’univers sphérique ouvert, plus originel, plus participatif , lieu d’une création plus libre (le théâtre en rond primitif, le théâtre grec, le théâtre au Moyen Age, les théâtres élizabéthain et espagnol, certains théâtres d’aujourd’hui.) A ajouter, les lieux divers qui exigent le déplacement du spectateur (plus rares) Conclusion quelque peu réductrice mais qui met en avant des principes importants .
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FIN Au revoir .
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