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Publié parJean-Baptiste Pagé Modifié depuis plus de 9 années
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Changement de régime Emergence de la démocratie Une illustration : Haïti 1986-2008
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1 Quelques données historiques Une ancienne colonie française D’après l’extrait qui suit (Université de Laval – Québec), expliquez en une phrase l’origine de la division actuelle de l’Ile entre Haïti et la république dominicaine.
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À l'origine, l'île était peuplée par les Arawaks (ou Taïnos) et les Caraïbes. Les premiers indigènes avaient nommé leur île, selon le cas, Ayiti, c'est-à-dire «Terre des hautes montagnes», Quisqueya et Bohio. Lorsque Christophe Colomb aperçut cette île pour la première fois, l'île d'Ayiti comptait probablement quelques centaines de milliers d'habitants. Christophe Colomb découvrit l'île en 1492 et la baptisa Española («l'Espagnole») que les cartographes confondront en Hispaniola («Petite Espagne»). L'île d'Hispaniola fut organisée en colonie par Bartolomeo Colomb — le frère de Christophe — qui fonda, en 1496, la Nueva Isabela (la «Nouvelle Isabelle», du nom de la reine de Castille), laquelle deviendra plus tard Santo Domingo (Saint-Domingue, en français). Les Espagnols soumirent les Arawaks et les Caraïbes à des travaux forcés afin d'extraire l'or des mines. En moins de vingt-cinq ans, les populations autochtones de Santo Domingo furent complètement décimées. Les Espagnols firent alors venir des Noirs d'Afrique pour remplacer les autochtones. Originaires de diverses ethnies, les esclaves noirs parlaient des langues africaines diverses. Durant tout le XVIe siècle, Santo Domingo devint la métropole des colonies espagnoles du Nouveau Monde. Dès que l'île commença à ne plus rapporter de l'or, elle suscita moins d'intérêt pour les Espagnols. Vers 1545, ceux-ci concentrèrent leurs efforts dans la partie orientale de l'île qui recelait d’or avec abondance. C'est alors que les Français s'intéressèrent à la partie occidentale de l'île. En dépit des efforts des Espagnols pour repousser les Français, ceux-ci finirent par occuper la partie ouest de la «Grande Terre». Lors du traité de Ryswick (1697), l'Espagne reconnut à la France la possession de la partie occidentale de l'île, qui devint alors la colonie de Saint-Domingue (la future Haïti), tandis que l’Espagne conservait la partie orientale qui était toujours appelée Hispaniola (la future République dominicaine). Dans la partie française, Saint- Domingue, les Français continuèrent d'importer des esclaves noirs pour travailler dans les plantations de canne à sucre. Ces derniers avaient développé une langue particulière qui allait devenir le créole.créole
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La révolution de Toussaint- Louverture Dans quelles conditions Haïti a-t-elle accédé à l’indépendance ?
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C'est au cours de cette période que fut appliqué le fameux Code noir, une ordonnance de Louis XIV destinée à réglementer le régime de l’esclavage et précisant les devoirs des maîtres et des esclaves. Bien que ce code ne traitât pas des questions de langue, il dépouillait l’esclave de toute son identité. En effet, après le baptême catholique obligatoire, l'Africain devenait un Nègre et changeait de nom, abandonnant ses habitudes vestimentaires et sa langue, puis était marqué au fer rouge et affecté au travail servile. La colonie de Saint-Domingue devint l'une des colonies les plus riches des Antilles. À la fin du XVIIe siècle, la valeur des exportations de Saint- Domingue (Haïti) dépassait même celle des États- Unis; cette prospérité reposait sur les cultures commerciales de sucre et de café pratiquées dans de grandes plantations employant près de 500 000 esclaves noirs et encadrés par 30 000 Blancs. En 1789, à la veille de la Révolution française, la colonie de Saint-Domingue comptait plus de 600 000 esclaves, ce qui était un nombre nettement supérieur par rapport au nombre des Blancs (moins de 50 000). La révolte des Noirs débuta dès 1791, alors que plus de 1000 Blancs furent assassinés, et les sucreries et les caféteries, saccagées. Sous la conduite de leurs chefs — Toussaint-Louverture (dit Toussaint Bréda), Jean-Jacques Dessalines, Henri Christophe et Alexandre Pétion —, les Noirs menèrent une guerre de libération. Craignant «de voir passer dans des mains ennemies la propriété de Saint-Domingue», le représentant de la Convention à Paris, le commissaire Santhonax, proclama la liberté des esclaves le 29 août 1793, pour la province du Nord, et le 4 septembre dans la province du Sud. Le 2 février 1794, la Convention confirma cette déclaration et étendit l'abolition de l'esclavage à toutes les colonies françaises. Toussaint-Louverture se rallia au gouvernement français, et il fut nommé général de la République et gouverneur de l’île. Mais la menace du rétablissement de l'esclavage par Napoléon amena Toussaint-Louverture à reprendre les armes contre la France. En 1801, Toussaint-Louverture prit même possession de la partie orientale de l'île qu'il souhaitait rattacher à Saint-Domingue (Haïti). En 1802, il fut fait prisonnier par les Français qui l'internèrent au fort de Joux, dans le Jura, où il mourut des rigueurs du climat (1803). Avec l'aide des Britanniques et des Espagnols, la longue guerre de libération aboutit à la défaite des armées françaises en novembre 1803. L'indépendance fut proclamée le 1er janvier 1804 et la colonie de Saint-Domingue devint officiellement Haïti (provenant du mot amérindien Ayiti) la première république noire libre.
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1 Quelques données historiques L’instauration du régime Duvalier Quels traits caractérisent le régime de « Papa Doc » et de « Baby Doc »
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Le régime duvaliériste
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Le pays fut, dans les faits, gouverné exclusivement par des Mulâtres jusqu'en 1910 et connut une période de prospérité relative. Dès 1906, les compagnies américaines commencèrent à construire des voies ferrées et à exproprier les paysans sans titres de propriété. Les Américains finirent par occuper militairement Haïti, le 28 juillet 1915. En 1918, tout le pays fut en état d’insurrection. On estime que la guérilla a fait au moins 15 000 morts. Washington mit alors en place un gouvernement soumis à ses volontés et s’engagea en contrepartie à fournir à Haïti une aide politique et économique. Au cours de cette période, Les Américains firent adopter trois lois restreignant la liberté de la presse. Les Haïtiens conservèrent une forte hostilité envers l'occupant américain qui n'hésitait pas, si la situation semblait l'exiger, à fusiller des Haïtiens par centaines à la fois. En août 1934, les États- Unis quittèrent Haïti. La fin de l’occupation, ajoutée aux conséquences de la crise économique mondiale, engendra le retour à l’instabilité et encouragea les velléités dictatoriales des dirigeants locaux. L'exercice effectif du pouvoir resta entre les mains de l’armée jusqu’en septembre 1957, date à laquelle François Duvalier, dit «Papa Doc», fut élu président de la République. Dès le départ, François Duvalier imposa une politique répressive en interdisant les partis d’opposition, en instaurant l’état de siège et en exigeant du Parlement l’autorisation de gouverner par décrets (31 juillet 1958). Le régime s’appuya sur une milice paramilitaire, les Volontaires de la sécurité nationale surnommés les «tontons macoutes». Avec cette garde prétorienne personnelle, il neutralisa l’armée, sema la terreur dans tout le pays et parvint à étouffer toute résistance. Après des rumeurs de complot, il renforça la répression et, en 1964, il se proclama «président à vie». Il exerça jusqu'à sa mort une implacable dictature (on compta 2000 exécutions pour la seule année 1967). En janvier 1971, une modification de la Constitution permit à François Duvalier de désigner son fils, Jean-Claude, comme successeur. À la mort de Papa Doc, le 21 avril 1971, Jean- Claude Duvalier, 19 ans (d’où son surnom de «Baby Doc»), accéda à la présidence de la République.
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2. La transition vers la démocratie En 1986, un soulèvement populaire renversa le fils Duvalier. Extrait vidéo
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2. La transition vers la démocratie La fin de la dictature des Duvalier ne signifia pas la fin de la répression. Une junte militaire dirigée par le général Henri Namphy s'empara aussitôt du pouvoir. Un nouveau coup d'État remplaça la junte par le général Prosper Avril qui demeura au pouvoir de 1988 à1990.
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1990 : la chute de la dictature Quels sont les facteurs ayant favorisé la chute de la dictature en 1990 ?
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Facteurs directs / déclencheurs / adjuvants Facteurs indirects / causes profondes
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L’avènement d’Aristide Quelle est la caractérisation politique de Jean-Bertrand Aristide qui ressort de l’article ? Expliquez l'expression : "il ne s'agit pourtant pas de populisme".
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La théologie de la libération Quelle est la position officielle de l'Eglise à l'égard de la théologie de la libération ? Lien direct Lien direct
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Les difficultés de la première expérience démocratique D’après les extraits ci-dessus et le texte de Noam Chomsky (diapo suivante), quelles difficultés vous semble avoir conduit au renversement de Jean-Bertrand Aristide en octobre 1991 ?
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Le responasabilité des Etats- Unis ? Noam Chomsky « ETATS-UNIS – HAÏTI », mars 2004 Si on commence simplement avec l’élection d’Aristide en 1990, Washington était consterné par la sélection d’un candidat populiste par une circonscription électorale locale comme elle l’avait été par la perspective du premier pays libre de l’hémisphère à sa porte deux siècles plus tôt. Les alliés traditionnels de Washington étaient bien entendu d’accord. « La crainte de la démocratie existe, par nécessité définitionnelle, parmi les groupes d’élite qui monopolisent les pouvoirs économique et politique, » observe Bellegarde- Smith dans sa pénétrante histoire d’Haïti. Que cela soit en Haïti, aux Etats-Unis ou partout ailleurs. La menace démocratique en 1991 était encore plus inquiétante à cause de la réaction favorable des institutions financières internationales (Banque mondiale, Banque interaméricaine de développement) aux programmes d’Aristide, ce qui réveilla des inquiétudes traditionnelles de l’effet « virus » d’une indépendance réussie. (...) On perçoit généralement les dangers comme particulièrement graves dans un pays comme Haïti, nation ravagée par la France puis réduite à une misère extrême par un siècle d’intervention américaine. Si des gens dans des circonstances aussi extrêmes peuvent prendre leur destin en main, qui sait ce qui pourrait se passer ailleurs lorsque la « contagion se répandra ». L’administration Bush I a réagi au désastre de la démocratie en transférant l’aide au gouvernement élu démocratiquement vers ce qu’on appelle les « forces démocratiques » : les élites riches et les milieux d’affaires qui, avec les assassins et les tortionnaires des forces militaires et paramilitaires, avaient été applaudis par les dirigeants actuels à Washington, dans leur phase reaganienne, pour les progrès réalisés dans le processus d’« évolution démocratique », ce qui justifiait une nouvelle aide considérable.
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En septembre 1991, la prise du pouvoir par le Général Raoul Cédras met fin au processus. Ce coup d’Etat n’est que la conséquence d’un climat de violence exacerbé lors de l’été 1991, période où les manifestations dégénèrent en véritables tribunaux de justice populaire contre les anciens dominants, avec l’aval du Président élu. Face à cette situation, les militaires prennent leur revanche. Dès lors, le pays connaît un véritable climat de terreur. Autant les précédents coups d’Etat n’étaient suivis que de répressions ponctuelles et axées sur des objectifs précis, autant le putsch de septembre 1991 est le point de départ d’une répression systématique contre les opposants et contre les manifestants. Selon la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (rapport du 14 février 1992), dans les 48h00 qui suivent le coup d’Etat, on aurait assisté à plus de 1500 assassinats. Toujours selon la même commission, toutes les caractéristiques de la répression se développent : exécutions sommaires ou extrajudiciaires (3010 cas officiellement), disparitions, tortures, viols… un « véritable terrorisme d’Etat » difficile à quantifier (on parlerait d’au moins 5000 morts entre septembre 1991 et septembre 1994). La sortie de la crise va durer plus de trois ans, et s’achève en 1994 par l’intervention des Etats-Unis. Trois années pendant lesquelles le pays tombe en ruine, tant en raison des troubles militaires que du blocus commercial. Le débarquement américain est provoqué par une situation devenue extrêmement critique en matière des droits de l’homme.
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Le second passage au pouvoir d’Aristide Quelle est la situation a l'automne 1994 ? Aristide est-il parvenu à reprendre le pouvoir ? 18 septembre 1993 13 octobre 1993
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