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LES ECONOMISTES CLASSIQUES
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1.1 Comment définir les économistes classiques ?
Contexte : fin 18ème – début 19ème siècle Émergence de la Révolution Industrielle : mutations techniques et économiques Première délimitation du courant classique : bornes chronologiques Schumpeter : économistes classiques sont ceux dont les travaux sont publiés entre 1790 et 1870
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Deuxième délimitation du courant classique : cohérence autour de principes théoriques
Karl Marx (Le capital) : économistes classiques sont ceux qui adhérent à la théorie de la valeur travail (par opposition aux économistes « vulgaires » « J’entends par économie politique classique toute économie qui, à partir de Petty, cherche à pénétrer l’ensemble réel et intime des rapports de production dans la société capitaliste, contrairement à l’économie vulgaire qui se contente des apparences » Smith et Ricardo sont considérés comme des classiques pour Marx au contraire de Malthus et Say
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Keynes (La Théorie Générale…) : économistes classiques sont ceux qui acceptent la loi de Say
« J’ai pris l’habitude d’inclure dans l’école classique (…) ceux qui pour ainsi dire ont adopté et perfectionné la théorie de l’économie ricardienne, incluant, par exemple, John Stuart Mill, Edgeworth, Marshall et le professeur Pigou. » « Du temps de Say et de Ricardo, les économistes classiques ont enseigné que l’offre crée sa propre demande. » Pour Keynes, Malthus n’est pas un économiste classique
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Analyse sera centrée sur 4 auteurs et cherchera à mettre en évidence les points communs et les divergences à l’intérieur du courant classique
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1.2 Les points communs des économistes classiques
Une réflexion autour de la richesse « l'Économie politique, qui enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés. » J. B. Say – Traité d’Economie Politique Contexte de la Révolution Industrielle : émergence d’activités et de techniques nouvelles
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Question de la valeur « Toute propriété a deux usages, qui tous deux lui appartiennent essentiellement, sans toutefois lui appartenir de la même façon : l'un est spécial à la chose, l'autre ne l'est pas. Une chaussure peut à la fois servir à chausser le pied ou à faire un échange. On peut du moins en tirer ce double usage. Celui qui, contre de l'argent ou contre des aliments, échange une chaussure dont un autre a besoin, emploie bien cette chaussure en tant que chaussure, maïs non pas cependant avec son utilité propre ; car elle n'avait point été faite pour l'échange. J'en dirai autant de toutes les autres propriétés ; l'échange, en effet, peut s'appliquer à toutes, puisqu'il est né primitivement entre les hommes de l'abondance sur tel point et de la rareté sur tel autre, des denrées nécessaires à la vie. » Aristote - Politique Distinction valeur d’usage – valeur d’échange avec interrogation sur la nature de la valeur d’échange (cf. 1.3)
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Question de l’efficacité de la production
"J'ai vu une petite manufacture de ce genre qui n'employait que dix ouvriers, et où, par conséquent, quelques-uns d'eux étaient chargés de deux ou trois opérations. Mais, quoique la fabrique fût fort pauvre et, par cette raison, mal outillée, cependant, quand ils se mettaient en train, ils venaient à bout de faire entre eux environ douze livres d'épingles par jour; or, chaque livre contient au delà de quatre mille épingles de taille moyenne. Ainsi, ces dix ouvriers pouvaient faire entre eux plus de quarante-huit milliers d'épingles dans une journée; donc, chaque ouvrier, faisant une dixième partie de ce produit, peut être considéré comme donnant dans sa journée quatre mille huit cents épingles. Mais s'ils avaient tous travaillé à part et indépendamment les uns des autres, et s'ils n'avaient pas été façonnés à cette besogne particulière, chacun d'eux assurément n'eût pas fait vingt épingles, peut-être pas une seule, dans sa journée, c'est-à-dire pas, à coup sûr, la deux-cent quarantième partie, et pas peut-être la quatre-mille-huit centième partie de ce qu'ils sont maintenant en état de faire, en conséquence d'une division et d'une combinaison convenables de leurs différentes opérations" Adam Smith – Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations
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Dès le moment où je commençai à étudier les questions économiques, je crus que toute machine qui avait pour effet d’introduire dans une branche quelconque de la production une économie de main-d’œuvre, produisait un bien général qu’altéraient seulement les crises qui accompagnent le plus souvent le déplacement des capitaux et du travail d’une industrie vers une autre. Il me parut que tant que les propriétaires auraient les mêmes rentes en argent, ils profiteraient de la diminution de prix survenue dans les marchandises qu’ils achetaient avec leurs rentes, — diminution que devait nécessairement entraîner l’emploi des machines. Il en serait de même, me disais-je, pour le capitaliste. Sans doute, celui qui découvre une machine ou qui en fait le premier l’application, doit, pendant quelques années, jouir d’avantages spéciaux et légitimes et de profits énormes ; mais l’emploi de sa machine se généralisant peu à peu, le prix de la marchandise produite descendrait, sous la pression de concurrence, au niveau des frais de production, et le capitaliste verrait baisser ses profits. Seulement il profiterait, à titre de consommateur, de l’avantage réparti à tous, et pourrait, avec le même revenu en argent, se procurer une somme plus considérable de jouissances et de bien-être. David Ricardo – Principes de l’économie politique et de l’impôt
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Question de la croissance
Croissance s’explique par l’accumulation du capital, elle même liée à l’épargne Puisque donc, dans la nature des choses, l'accumulation d'un capital est un préalable nécessaire à la division du travail, le travail ne peut recevoir des subdivisions ultérieures qu'en proportion de l'accumulation progressive des capitaux. A mesure que le travail se subdivise, la quantité de matières qu'un même nombre de personnes peut mettre en oeuvre augmente dans une grande proportion ; et comme la tâche de chaque ouvrier se trouve successivement réduite à un plus grand degré de simplicité, il arrive qu'on invente une foule de nouvelles machines pour faciliter et abréger ces tâches. De même que le travail ne peut acquérir cette grande extension de puissance productive sans une accumulation préalable de capitaux, de même l'accumulation des capitaux amène naturellement cette extension. La personne qui emploie son capital à faire travailler cherche nécessairement à l'employer de manière à ce qu'il produise la plus grande quantité possible d'ouvrage ; elle tâche donc à la fois d'établir entre ses ouvriers la distribution de travaux la plus convenable, et de les fournir des meilleures machines qu'elle puisse imaginer ou qu'elle soit à même de se procurer. Ses moyens pour réussir dans ces deux objets sont proportionnés, en général, à l'étendue de son capital ou au nombre de gens que ce capital peut tenir occupés. Ainsi, non seulement la quantité d'industrie augmente dans un pays en raison de l'accroissement du capital qui la met en activité, mais encore, par une suite de cet accroissement, la même quantité d'industrie produit une beaucoup plus grande quantité d'ouvrages. A. Smith – Recherches…
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« Tout ce qu’une personne épargne sur son revenu, elle l’ajoute à son capital ; alors, ou elle l’emploie elle-même à entretenir un nombre additionnel de gens productifs, ou elle met quelque autre personne en état de le faire, en lui prêtant ce capital moyennant un intérêt, c’est-à-dire une part dans les profits. De même que le capital d’un individu ne peut s’augmenter que par le fonds que cet individu épargne sur son revenu annuel ou sur ses gains annuels, de même le capital d’une société, lequel n’est autre chose que celui de tous les individus qui la composent, ne peut s’augmenter que par la même voie. » Ce qui est annuellement épargné est aussi régulièrement consommé que ce qui est annuellement dépensé, et il l’est aussi presque dans le même temps ; mais il est consommé par une autre classe de gens. A. Smith – Recherches…
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Une réflexion autour de la coordination des agents
Le lien marchand entre individus Référence : La fable des abeilles – B. de Mandeville (1705) Quittez donc vos plaintes, mortels insensés ! En vain vous cherchez à associer la grandeur d’une Nation avec la probité. Il n’y a que des fous qui puissent se flatter de jouir des agréments et des convenances de la terre, d’être renommés dans la guerre, de vivre bien à son aise et d’être en même temps vertueux. Abandonnez ces vaines chimères. Il faut que la fraude, le luxe et la vanité subsistent, si nous voulons en retirer les doux fruits. Le vice est aussi nécessaire dans un Etat florissant que la faim est nécessaire pour nous obliger à manger. Il est impossible que la vertu seule rende jamais une Nation célèbre et glorieuse
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Idée clé de Smith : recherche de l’intérêt individuel conduit à l’intérêt collectif
"Mais l'homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, et c'est en vain qu'il l'attendrait de leur seule bienveillance. Il sera bien plus sûr de réussir, s'il s'adresse à leur intérêt personnel [...]. C'est ce que fait celui qui propose à un autre un marché quelconque; le sens de sa proposition est ceci : Donnez-moi ce dont j'ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-mêmes; et la plus grande partie de ces bons offices qui nous sont nécessaires s'obtiennent de cette façon. Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts » "Cette division du travail, de laquelle découlent tant d'avantages, ne doit pas être regardée dans son origine comme l'effet d'une sagesse humaine qui ait prévu et qui ait eu pour but cette opulence générale qui en est le résultat ; elle est la conséquence nécessaire, quoique lente et graduelle, d'un certain penchant naturel à tous les hommes qui ne se proposent pas des vues d'utilité aussi étendues : c'est le penchant qui les porte à trafiquer, à faire des trocs et des échanges d'une chose pour une autre »
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"En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, [l'individu] ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler » A. Smith – Recherches… Deux interrogations : Quel sens donner au principe de la « main invisible » ? Quelle place pour la « sympathie » ?
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Individus et/ou classes sociales ?
Référence à F. Quesnay : identification de classes dans la société (propriétaires fonciers, producteurs, classe stérile) Principe repris par Ricardo Les produits de la terre, c'est-à-dire tout ce que l'on retire de sa surface par les efforts combinés du travail, des machines et des capitaux, se partage entre les trois classes suivantes de la communauté ; savoir : les propriétaires fonciers, - les possesseurs des fonds ou des capitaux nécessaires pour la culture de la terre, - les travailleurs qui la cultivent. Chacune de ces classes aura cependant, selon l'état de la civilisation, une part très-différente du produit total de la terre sous le nom de rente, de profits du capital et de salaires, et cette part dépendra, à chaque époque, de la fertilité des terres, de l'accroissement du capital et de la population, du talent, de l'habileté de cultivateurs, enfin des instruments employés dans l'agriculture. Déterminer les lois qui règlent cette distribution, voilà le principal problème en économie politique. D. Ricardo – Principes…
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Analyse d’A. Smith sur les différences d’intérêt et de pouvoir entre employeurs (« maîtres ») et salariés C’est par la convention qui se fait habituellement entre ces deux personnes, dont l’intérêt n’est nullement le même, que se détermine le taux commun des salaires. Les ouvriers désirent gagner le plus possible; les maîtres, donner le moins qu’ils peuvent; les premiers sont disposés à se concerter pour élever les salaires, les seconds pour les abaisser. Il n’est pas difficile de prévoir lequel des deux partis, dans toutes les circonstances ordinaires, doit avoir l’avantage dans le débat, et imposer forcément à l’autre toutes ses conditions. Les maîtres étant en moindre nombre, peuvent se concerter plus aisément; et de plus, la loi les autorise à se concerter entre eux, ou au moins ne le leur interdit pas, tandis qu’elle l’interdit aux ouvriers. Nous n’avons point d’actes du parlement contre les ligues qui tendent à abaisser le prix du travail; mais nous en avons beaucoup contre celles qui tendent à le faire hausser. Dans toutes ces luttes, les maîtres sont en état de tenir ferme plus longtemps. A. Smith – Recherches…
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classiques sont fondamentalement des penseurs libéraux
La question de l’Etat classiques sont fondamentalement des penseurs libéraux Ricardo et la détermination du salaire : "Comme tous les autres contrats, les salaires devraient être laissés au jeu libre et impartial de la concurrence du marché, et ne jamais subir les ingérences du législateur" D. Ricardo – Principes… Say et le jeu de la concurrence Pourquoi nommez-vous ces combinaisons coupables ? Parce qu'elles violent le droit qu'ont tous les hommes de gagner leur vie comme ils peuvent, pourvu qu'ils ne portent atteinte ni à la sûreté ni à la propriété d'autrui. Elles violent aussi le droit qu'ont tous les consommateurs d'acheter les choses dont ils ont besoin aux prix où une libre concurrence peut les porter. N'y a-t-il pas d'autres motifs qui doivent faire repousser les corporations et les maîtrises ? Il y en a beaucoup d'autres ; mais on peut dire en général qu'aucun règlement, aucune loi, ne sauraient produire une seule parcelle de richesse, une seule parcelle des biens qui font subsister la société ; ce pouvoir est réservé à l'industrie, aidée de ses instruments (les capitaux et les terres). Tout ce que les lois et les règlements peuvent faire à cet égard, c'est d'ôter aux uns ce qu'ils donnent aux autres, ou de gêner les opérations productives. Dans de certains cas, cette gêne est indispensable ; mais on doit la regarder comme un remède qui a toujours des inconvénients, et qu'il faut employer aussi rarement qu'il est possible. J. B. Say – Catéchisme d’économie politique
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Mais reconnaissance d’une place à l’Etat
Définition de l’économie par A. Smith "L'Economie politique, considérée comme une branche des connaissances du législateur et de l'homme d'Etat, se propose deux objets distincts: le premier, de procurer au peuple un revenu ou une subsistance abondante, ou, pour mieux dire, de le mettre en état de se procurer lui-même ce revenu ou cette subsistance abondante; - le second, de fournir à l'Etat ou à la communauté un revenu suffisant pour le service public; elle se propose d'enrichir à la fois le peuple et le souverain » A. Smith – Recherches… Devoirs du souverain Dans le système de la liberté naturelle, le souverain n'a que trois devoirs à remplir; trois devoirs, à la vérité, d'une haute importance, mais clairs, simples et à la portée d'une intelligence, ordinaire. - Le premier, c'est le devoir de défendre la société de tout acte de violence ou d'invasion de la part des autres sociétés indépendantes. - Le second, c'est le devoir de protéger, autant qu'il est possible, chaque membre de la société contre l'injustice ou l'oppression de tout autre membre, ou bien le devoir d'établir une administration exacte de la justice. - Et le troisième, c'est le devoir d'ériger et d'entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l'intérêt privé d'un particulier ou de quelques particuliers ne pourrait jamais les porter à ériger ou à entretenir, parce que jamais le profit n'en rembourserait la dépense à un particulier ou à quelques particuliers, quoiqu'à l'égard d'une grande société ce profit fasse beaucoup plus que rembourser les dépenses. A. Smith – Recherches…
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Une volonté scientifique
Identification de lois « naturelles », volonté explicative Loi des débouchés (J. B. Say) Principe du salaire « naturel » (A. Smith – D. Ricardo) Loi de population (T. R. Malthus)
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1.3 Les lignes de fracture Les conceptions de la valeur
Classiques « anglais » : principe de la valeur travail "L'utilité n'est donc pas la mesure de la valeur d'échange, bien qu'elle lui soit absolument essentielle" "En tant qu'elles possèdent une utilité, les marchandises tirent leur valeur d'échange de deux sources: leur rareté et la quantité de travail nécessaire pour les obtenir" « En estimant, par exemple, la valeur échangeable des bas de coton , nous verrons qu’elle dépend de la totalité du travail nécessaire pour les fabriquer et les porter au marché. Il y a d’abord le travail nécessaire à la culture de la terre où l’on a récolté le coton brut ; puis celui qui a servi à le transporter dans le pays où l’on doit fabriquer les bas, - ce qui comprend une partie du travail employé à la construction du navire qui doit porter le coton, et qui est payé dans le fret des marchandises. Puis, vient le travail du fileur et du tisserand, et une partie de celui de l’ingénieur, du serrurier, du charpentier, qui a construit les bâtiments et les machines ; enfin les services du détaillant et de plusieurs autres personnes qu’il serait inutile d'énumérer. La somme totale de toutes ces sortes de travaux détermine la quantité des divers objets qui doit être échangée contre ces bas ; et une pareille estimation de tout le travail employé à la production de ces objets eux-mêmes, réglera également la quantité qui doit en être donnée pour les bas » D. Ricardo – Principes…
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Question : tout travail produit-il de la valeur ?
Distinction entre travail productif et travail improductif « Il y a une sorte de travail qui s'ajoute à la valeur du sujet sur lequel elle est accordée ; il y a des autres qui n'a aucun un tel effet. L'ancien, comme il produit une valeur, peut s'appeler productif ; le dernier, travail improductif. Ainsi le travail d'un fabricant s'ajoute, généralement, à la valeur des matériaux qu'il travaille au moment, cela de son propre entretien, et du bénéfice de son maître. Le travail d'un domestique servile, au contraire, s'ajoute à la valeur de rien. Bien que le fabricant ait ses salaires avancés à lui par son maître, il, en réalité, ne lui coûte aucune dépense, la valeur de ces salaires étant généralement reconstitués, en même temps qu'un bénéfice, en valeur améliorée du sujet sur lequel son travail est accordé. Mais l'entretien d'un domestique servile n'est jamais reconstitué. Un homme devient riche en employant une multitude de fabricants ; il se développe pauvre en maintenant une multitude de domestiques serviles. » A. Smith – Recherches…
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J. B. Say : principe de la valeur utilité
« La valeur que les hommes attachent aux choses a son premier fondement dans l'usage qu'ils en peuvent faire. Les unes servent d'aliments, les autres de vêtements ; d'autres nous défendent de la rigueur du climat, comme les maisons ; d'autres, telles que les ornements, les embellissements, satisfont des goûts qui sont une espèce de besoin. Toujours est-il vrai que si les hommes attachent de la valeur à une chose, c'est en raison de ses usages : ce qui n'est bon à rien, ils n'y mettent aucun prix . » « Cette faculté qu'ont certaines choses de pouvoir satisfaire aux divers besoins des hommes, qu'on me permette de la nommer utilité. Je dirai que créer des objets qui ont une utilité quelconque, c'est créer des richesses, puisque l'utilité de ces choses est le premier fondement de leur valeur, et que leur valeur est de la richesse. » J. B. Say – Traité…
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La possibilité de crises
Principe de la loi de Say : impossibilité d’une crise globale de surproduction « Il est bon de remarquer qu'un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d'autres produits pour tout le montant de sa valeur. En effet, lorsque le dernier producteur a terminé un produit, son plus grand désir est de le vendre, pour que la valeur de ce produit ne chôme pas entre ses mains. Mais il n'est pas moins empressé de se défaire de l'argent que lui procure sa vente, Pour que la valeur de l'argent ne chôme pas non plus. Or, on ne peut se défaire de son argent qu'en demandant à acheter un produit quelconque. On voit donc que le fait seul de la formation d'un produit ouvre, dès l'instant même, un débouché à d'autres produits. » J. B. Say –Traité…
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Possibilité de désajustements sectoriels
« Cela étant ainsi, d'où vient, demandera-t-on, cette quantité de Marchandises qui, à certaines époques, encombrent la circulation, sans pouvoir trouver d'acheteurs ? pourquoi ces marchandises ne s'achètent-elles pas les unes les autres ? Je répondrai que des marchandises qui ne se vendent pas, ou qui se vendent à perte, excèdent la somme des besoins qu'on a de ces marchandises, soit parce qu'on en a produit des quantités trop considérables, soit plutôt parce que d'autres productions ont souffert. Certains produits surabondent, parce que d'autres sont venus à manquer. En termes plus vulgaires, beaucoup de gens ont moins acheté, parce qu'ils ont moins gagné ; et ils ont moins gagné, parce qu'ils ont trouvé des difficultés dans l'emploi de leurs moyens de production, ou bien parce que ces moyens leur ont manqué. Aussi l'on peut remarquer que les temps où certaines denrées ne se vendent pas bien sont précisément ceux où d'autres denrées montent à des prix excessifs ; et comme ces prix élevés seraient des motifs pour en favoriser la production, il faut que des causes majeures ou des moyens violents, comme des désastres naturels ou politiques, l'avidité ou l'impéritie des gouvernements, maintiennent forcément d'un côté cette pénurie, qui cause un engorgement de l'autre. » J. B. Say –Traité…
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Critique de Say par Malthus
Pour Malthus il est possible qu’apparaisse un excès d’épargne (« saving glut ») qui débouche sur une insuffisance de la demande et une crise globale (possibilité d’insuffisance de la demande présente aussi chez Sismondi) Excès d’épargne lié à une insuffisante volonté de consommer des capitalistes Emergence de la conception selon laquelle la production est stimulée par la demande (apparition du terme de « demande effective »)
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La dynamique de la croissance à long terme
Lecture de Smith : croissance n’est bridée que par l’étendue du marché « Puisque c'est la faculté d'échanger qui donne lieu à la division du travail, l'accroissement de cette division doit, par conséquent, toujours être limité par l'étendue de la faculté d'échanger, ou, en d'autres termes, par l'étendue du marché. Si le marché est très petit, personne ne sera encouragé à s'adonner entièrement à une seule occupation, faute de pouvoir trouver à échanger tout le surplus du produit de son travail qui excédera sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du travail d'autrui qu'il voudrait se procurer » A. Smith – Recherches… perspective libérale autour de l’efficacité globale du marché (cf. Say)
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Interrogations de Malthus et de Ricardo : risque de blocage de la croissance
Malthus : contradiction entre croissance démographique et croissance des ressources disponibles (loi de population) nécessité d’obstacles préventifs pour empêcher l’apparition d’obstacles « destructifs » (guerre, famine,…) Ricardo : identification d’un risque d’état stationnaire Définition du principe de la rente foncière (perçue par les propriétaires en fonction de la différence entre coûts de production et prix de vente du blé)
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Mise en culture de terres de moins en moins fertiles (hausse de la population) entraîne une hausse de la rente foncière et des salaires au détriment des profits « Il sera toujours vrai que les profits dépendent de la cherté ou du bas prix des salaires ; que les salaires sont réglés par le prix des denrées de première nécessité, et que le prix de ces dernières tient principalement à celui des aliments ; car la quantité de toutes les autres choses peut être augmentée d’une manière presque illimitée. » « Les profits tendent naturellement à baisser, parce que, dans le progrès de la société et de la richesse, le surcroît de subsistances nécessaires exige un travail toujours croissant. Cette tendance, ou, pour ainsi dire, cette gravitation des profits, est souvent et heureusement arrêtée par le perfectionnement des machines qui aident à la production des choses nécessaires, ainsi que par l‘effet des découvertes agronomiques, qui nous donnent le moyen d’épargner une portion de travail, et de diminuer ainsi le prix des articles de première nécessité pour la consommation de l’ouvrier. » D. Ricardo – Principes…
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Pression sur les profits entraîne disparition de l’accumulation
« Le renchérissement des articles de première nécessité et des salaires a cependant des bornes ; car aussitôt que les salaires auront monté (comme dans le cas que nous avons déjà posé) à 720 l., total de la recette du fermier, il ne pourra plus y avoir d’accumulation, puisque aucun capital ne saurait plus donner de bénéfices ; on n’aura pas besoin alors d’une augmentation de travail, et la population aura atteint son maximum. Bien avant ce terme même, la réduction des profits aura arrêté toute accumulation ; et la presque-totalité des produits du pays, les ouvriers une fois payés, appartiendra aux propriétaires fonciers et aux collecteurs des dîmes et des autres impôts. » « Il est aussi impossible au fermier et au manufacturier de vivre sans profits, qu’à l’ouvrier d’exister sans salaires. Le motif qui les porte à accumuler diminuera à chaque diminution des profits, et il cessera entièrement quand ils seront tellement minimes qu’ils ne leur offriront plus un dédommagement suffisant de leur peine, et du risque qu’ils courent nécessairement en employant leur capital d'une manière productive. » Interrogation sur la pérennité du phénomène face aux gains de productivité agricole
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