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Publié parRaphaël Roussy Modifié depuis plus de 9 années
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CHAPITRE 2 : Economies d’échelle, concurrence monopolistique et échanges internationaux
Introduction I- économies d’échelle et échanges internationaux II- Demande, concurrence imparfaite et échanges internationaux Conclusion
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Introduction Constat d’un hiatus entre les prédictions théoriques des modèles de Ricardo et de HOS et la réalité des spécialisations. Deux visions, radicalement différentes, ont été proposées : La première considère comme pertinent le cadre de réflexion fourni par les modèles traditionnels La seconde vision, rejette les explications du commerce international fondées sur les différences de facteurs ou de technologie.
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
Les économies d’échelle ou rendements d’échelle croissants constituent l’hypothèse centrale de la plupart des nouvelles théories du commerce international (P. Krugman, 1990). A- Définition des économies d’échelle On parle d’économies d’échelle lorsque l’augmentation du volume de production entraîne une baisse du coût moyen de fabrication du produit. Distinction fondamentale opérée par Alfred Marshall (1879), in Economics of industry.
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
Les économies d’échelles internes à la firme Les économies d’échelle internes dépendent des quantités de facteurs utilisés par les firmes. Ces rendements d’échelle croissants sont internes à la firme, puisque c’est l’augmentation de la taille de celle-ci, et elle seule, qui conduit aux économies d’échelle.
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
Les économies d’échelle externes à la firme Les économies d’échelle externes à la firme mais internes à la branche dépendent du développement général de la branche à laquelle appartient la firme. En présence de telles économies, toutes les firmes de la branche enregistrent une baisse de leurs coûts de production lorsque les quantités globales produites augmentent.
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
B- Economies d’échelles externes et échanges internationaux L’existence significative d’économies d’échelle externes dans la production d’un bien donné, a pour effet de favoriser, ceteris paribus, les pays qui produisent des quantités importantes de ce bien. On considère un bien dont la production génère des économies d’échelle externes importantes et deux pays, A et B, dont les coûts salariaux sont différents, B ayant un taux de salaire beaucoup plus faible que A.
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
Cette analyse conduit à trois conséquences : En présence d’économies d’échelle externes, la taille du marché intérieur d’un pays peut être un facteur explicatif des échanges internationaux. Les spécialisations internationales découlant des économies d’échelle externes sont stables, même si les avantages comparatifs se modifient Des « accidents historiques », à l’origine d’une production donnée dans un pays spécifique, peuvent se révéler décisifs dans la création des flux d’échanges internationaux.
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
C- Economies d’échelle internes et échanges internationaux Dans le cas d’économies d’échelle internes continues, le marché devient un monopole (naturel) Dans le cas d’économies d’échelle internes limitées, le marché est alors un oligopole ; i.e. il existe une taille minimale optimale qui détermine le nombre de firmes susceptibles de produire sur ce marché.
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
L’étude des économies d’échelle internes ne peut pas se faire à partir d’un traitement général. Ainsi, Helpman et Krugman (1985) retiennent deux formes de marchés lorsque le bien produit est homogène : le monopole contestable et l’oligopole de Cournot. Le nombre de firmes présentes dans un marché contestable dépend donc, pour une fonction de demande donnée, de la fonction de coût
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
D- Economie géographique et échanges internationaux La concentration géographique des activités d’une industrie génère des effets dits d’agglomération (Marshall, 1920). Il existe donc des avantages géographiques liés à l’agglomération des activités productives. Le regroupement des activités d’une industrie dans un même site géographique produit les avantages ou effets d’agglomération suivants : Existence d’un marché du travail spécialisé Développement d’inputs spécialisés favorisant un accroissement de la productivité des entreprises et l’attractivité du site (possibilité d’acquisition commune d’équipements très coûteux).
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I- économies d’échelle et échanges internationaux
Génération d’externalités positives favorisant la diffusion des connaissances, des savoirs technologiques. Le regroupement des entreprises sur un site géographique engendre aussi un phénomène cumulatif des avantages dû à deux forces d’agglomérations : Les liens amont découlent du désir des entreprises à s’installer près du marché le plus important Les liens aval sont la conséquence de la quête par les consommateurs d’un lieu où existe un nombre plus élevé de variétés d’un produit.
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
A- Définition et mesure du commerce intrabranche Définition des échanges intrabranches : Commerce de produits appartenant à une même branche. Mesure des échanges intrabranches : Recours à l’indicateur de Grubel et Lloyd Cet indicateur donne le pourcentage d’échange intrabranche par rapport au commerce total.
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
B- Les explications du commerce intrabranche La prise en compte des échanges intrabranches a favorisé le renouveau de l’analyse théorique du commerce international. Ce renouveau peut être décliné en trois points : Introduction de l’aspect demande dans l’analyse des échanges internationaux Utilisation de modèles théoriques liés à la concurrence imparfaite Prise en compte tout de même des aspects d’offre et d’avantages comparatifs
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
1. L’analyse de Linder Linder a développé la théorie dite de la demande représentative Pour S. B. Linder (1961), le commerce croisé de produits manufacturés s’explique par les comportements de demande (et non par les dotations factorielles). Plus les pays ont un niveau de développement comparables, plus « la gamme des exportables est identique ou incluse dans la gamme des importables » (Linder). Ce sont donc les pays semblables qui échangent entre eux des produits proches ou similaires.
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
2.1. Concurrence oligopolistique et échange de produits identiques Dans cette perspective d’analyse, l’échange intrabranche est appréhendé comme un échange de produits strictement identiques. Parmi les modèles proposés, celui de J. A. Brander et P. Krugman (1983) semble le plus simple. Ce modèle considère un produit unique et homogène et deux pays partenaires. Remarque importante : Commerce intrabranche vertical Commerce intrabranche horizontal
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
Deux types d’échange intrabranche horizontal : Lorsque les produits concernés sont de qualité identique mais différenciés selon leurs caractéristiques réelles ou supposées (couleur, marque, etc.). Ces produits ont par conséquent une valeur unitaire très proche (i.e. presque le même prix). Lorsque les produits concernés sont de qualités différentes et donc de valeurs unitaires très différentes. On parle à cet égard de commerce intrabranche horizontal de gamme. 2.2. Concurrence monopolistique et échange de produits différenciés L’échange intrabranche, dans cette optique d’analyse, met en évidence un commerce de produits différenciés entre pays partenaires.
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
Cette différenciation des produits élargit l’éventail des choix possibles pour les consommateurs ; ce qui leur permet, selon B. Lassudrie-Duchêne (1971), de satisfaire une demande de différence. Différenciation horizontale et commerce international Deux modèles ont été présentés : Le modèle néochamberlinien Ce modèle, exposé par Krugman, repose sur une hypothèse fondamentale de concurrence monopolistique, développée par E. Chamberlin (1933).
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
L’ouverture permet d’accroître le nombre de variétés disponibles et donc la satisfaction des consommateurs des deux pays partenaires. La principale critique de ce modèle est l’indétermination de la nature du commerce international, i.e. on ne sait pas quelle variété est produite par quel pays. Le modèle néo-Hotelling K. Lancaster (1980) s’inspire des travaux de H. Hotelling (1929) et de sa « nouvelle théorie du consommateur » développée en 1966 pour proposer une analyse du commerce international.
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
Pour Lancaster (1980), chaque consommateur possède une variété idéale pour le produit considéré qui lui est spécifique. Il y a ainsi autant de variétés idéales que de consommateurs. Chaque entreprise produit une variété unique et les conditions d’offre sont supposées parfaitement identiques. Lancaster considère deux pays totalement identiques. Si v* est le nombre de variétés du produit après l’ouverture des deux pays à l’échange et v le nombre de variétés dans chaque pays en situation autarcique, on a alors : v <v* < 2 v Critique
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
Différenciation verticale et commerce international Gabszewicz, Shaked, Sutton et Thisse (1981) et Shaked et Sutton (1984) ont proposé des modèles explicatifs du commerce international de produits différenciés verticalement. D’une manière générale, ces modèles considèrent que les consommateurs ont les mêmes goûts mais des niveaux de revenus différents, et l’existence d’une multitude de qualités distinctes pour un produit donné. Dans ces conditions, la spécialisation des pays est déterminée par les répartitions nationales des revenus.
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II- Demande, concurrence imparfaite et COMMERCE intRABRANCHE
3. Les explications éclectiques de Grubel et Lloyd (1975) Ils distinguent ainsi trois types d’échanges intrabranches : Echanges de produits fonctionnellement homogènes : ces produits peuvent, selon ces deux auteurs, être différenciés soit par leur localisation, soit par le temps, ou soit par leur conditionnement. Echanges de produits fonctionnellement différenciés : les auteurs définissent ici trois groupes de produits :
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II- Demande, concurrence imparfaite et échanges internationaux
Les produits différenciés dans leurs inputs mais substituables dans leur utilisation : exemple du coton et de la laine pour les vêtements Les produits similaires dans leurs inputs mais différents dans leur utilisation : exemple des produits dérivés du pétrole Les produits similaires dans leurs inputs et substituables dans leur consommation : exemple des différentes marques de cigarettes. Echanges de produits technologiques et/ou décomposables : dans ce cas, l’échange intrabranche est expliqué par l’innovation et l’écart technologique. La DIPP, à l’origine des produits décomposables, est aussi un élément explicatif de l’échange intrabranche.
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