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Publié parAdam Bois Modifié depuis plus de 9 années
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ANTHROPOLOGIE L'anthropologie est la branche des sciences qui étudie les êtres humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques et culturels. Le terme, anthropologie vient de deux mots grecs, anthrôpos qui signifie être humain et logos qui signifie l'étude. L’anthropologie est née d’une réflexion autour de la diversité des cultures humaines. Les questions fondatrices: Quels sont les invariants et les différences dans l’organisation des sociétés humaines? Quelle est l’origine de la vie en société, quels sont les fondements du lien social? Le projet de fonder une anthropologie qui s’attacherait à étudier les mœurs et les croyances des hommes, est né à la fin du XVIIe siècle. Anthropologie émerge à partir d’une double origine: -de la philosophie tout d’abord, qui médite sur l’origine de l’homme et la vie en société; -des voyages d’exploration qui ont permis de découvrir des peuples “sauvages”. Anthropologie physique: morphologie des races humaines Anthropologie sociale: les dimensions sociales des sociétés primitives (famille, pouvoir, organisation économique) Anthropologie culturelle: les Américains parlent plutôt d’anthropologie culturelle car la culture (mœurs, personnalité) est l’objet principal.
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Moyen Age Dès l’Antiquité, les voyages d’Hérodote chez les “Barbares” (Perses, Egyptiens) comportent de nombreuses observations et réflexions sur les mœurs exotiques des populations visitées. Durant le Moyen Age européen, des récits circulent sur l’existence, de peuples monstrueux. L’interrogation sur les origines de ces êtres monstrueux.
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La Renaissance A la Renaissance, la découverte des Amériques va être l’occasion d’une réflexion nouvelle sur la nature de l’homme. Dès le XVIe siècle, les récits de voyageurs et de missionnaires sont publiés. La Découverte des Amériques pose une question de fond aux théologiens: qui sont ces sauvages rencontrés aux Amériques? Faut-il leur accorder le statut d’humains? Bartolomé de Las Casas ( ) affirment qu’ils sont des hommes.
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XVIIe siècle: la naissance d’une “science de l’homme”
La nouvelle discipline nait du mariage entre trois courants convergents: - les apports des naturalistes qui cherchent à classer l’homme au sein des espèces naturelles; - les réflexions des philosophes des Lumières qui proposent une théorie de la nature humaine. - les récits et les observations issus de la seconde grande vague d’exploration (Afrique, Amérique, Pacifique)
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Du XIXe au XXe siècle XIXe siècle l’anthropologie comme science autonome. L’évolutionisme: L’évolutionnisme a marqué la pensée d’un XIXe siècle influencé par l’industrialisation, par les idées des philosophes qui envisagent l’histoire humaine sous l’angle d’un progrès continu et par la théorie de l’évolution expliquée par Charles Darwin ( ) à partir de la sélection naturelle. la société a évolué par étapes en passant de la sauvagerie à la civilisation; -à chaque étape correspond un état donné des techniques, modes de vie, croyances; -chaque stade marque un progrès dans la complexité de la société, la maitrise des techniques et la fiabilité des connaissances. Ex: Théoricien Lewis H. Morgan ( ), Ancient Society (1877) dresse un tableau d’humanité en trois stades: sauvagerie, barbarie et la civilisation.
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Anthropologie sociale et culturelle
Au seuil du XXe siècle, l’évolutionnisme a commencé à perdre de son crédit. Critique de l’idée selon laquelle l’humanité est appelée à évoluer partout de la meme façon au profit d’approches en termes d’aires culturelles, de diffusion des cultures. Analyse des particularités de chaque système social.
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L’école diffusionniste: la découverte des aires culturelles
Pour l’école historico-culturelle, dite aussi “diffusionniste”, la plupart des innovations sociales, techniques se propagent par contacts et influences, migrations, emprunts. L’histoire des peuples comme l’effet des diffusions d’innovations à partir de quelques foyers initiaux. Partout où l’on trouve des traits communs (mythologie, techniques…) c’est qu’il y a eu diffusion. L’apport des diffusionnistes fut de montrer que les peuples primitifs ont bien une histoire, des contacts, ils ne sont pas les vestiges d’une humanité naturelle.
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Le culturalisme: la personnalité est forgée par la culture
Etats-Unis 1930, les liens entre culture et psychologie. L’idée centrale est que la culture et l’éducation d’une société contribuent à forger une personnalité d’un type particulier. Il existe au sein d’une culture, tout un répertoire de “rôles” qui définissent comment l’individu doit se comporter en société. Ex: Margaret Mead ( ), décrit l’adolescence chez les filles samoans, marquées par la liberté sexuelle, l’absence de conflits et de crise intérieure.
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Fonctionnalisme: à quoi servent les institutions
L’évolutionnisme étudie les faits sociaux sous l’angle de leur histoire, le culturalisme sous l’angle d’une psychologie du conditionnement, le diffusionnisme à partir des innovations sociales qui se propagent par contacts d’une région à l’autre. Selon le fonctionnalisme, les institutions sociales (rites, structures de parenté, mœurs) ont un rôle à jouer au sein de l’ensemble cohérent qu’est la société. Face à un phénomène social donné, par exemple la prohibition de l’inceste, 3 types de questions. -A quoi ça sert? : assurer la circulation des femmes entre les groupes. -Quelles en sont les causes? C’est le besoin de reproduction et d’éducation (nécessité vitale pour l’homme) qui explique l’existence de la famille; -Quelle est sa place au sein de l’ensemble? Chaque élément prend place au sein d’un ensemble ordonné. La famille, le langage sont organisés en systèmes structurés où chaque élément prend sens au sein d’un ensemble.
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Bronislaw Malinowski (1884-1942): fonctionnaliste
Il est d’abord un chercheur de terrain. A la suite d’un séjour dans les iles Trobriand ( ) il a publié Argonauts of the Western Pacific (1922), où il décrit la célébre institution de la kula sorte de don cérémoniel entre tribus qui se pratique dans les iles de Mélanésie. Kula est un système d’échanges et de dons. L’importance du cadeau détermine le prestige et la renommée du donateur. Malinowski dans son livre La Sexualité et sa répression dans les sociétés primitives (1927) conteste l’idée de l’universalité de l’Oedipe, les complexe d’Oedipe est une caractéristique des sociétés patriarcales. Son principal apport méthodologique est “l’observation participante”. Il faut apprendre la langue, partager la vie quotidienne, observer les faits et les gestes… Cette méthode permet de distinguer les discours énoncés par le groupe des pratiques réelles. Il a élaboré une théorie “fonctionnaliste” de la culture. Si certains éléments culturels perdurent au sein d’une société, c’est qu’ils répondent à fonction précise.
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Claude Lévi-Strauss et le structuralisme
Pour lui, les règles de parenté tout comme les mythes sont construits à partir de structures logiques que l’analyse structurale s’attache à dévoiler. Il estime que les relations sociales sont régies par des règles comparables à celles qui organisent les échanges linguistiques. Il exclut les acteurs sociaux de son champ d’analyse puisque ce sont les règles qui “agissent” et “parlent” par l’intermédiaire des hommes. Le structuralisme compare l’organisation sociale à celle du langage. Pour Saussure une langue est “un système dont toutes les parties peuvent et doivent être considérées dans leur solidarité synchronique”. Considérant que le société est structurée au même titre qu’un langage, Lévi-Strauss définit la structure comme une combinaison d’éléments telle “qu’une modification quelconque de l’un d’entre eux entraine une modification de tous les autres”. Les phénomènes culturels sont l’expression concrète mais inconsciente.
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Claude Levi-Strauss et structuralisme, 2
Selon Levi-Strauss, les sociétés sont organisées autours de trois domaines (langage, la parenté et l’économie) qui forme chacun une structure, au sein de laquelle sont organisés les échanges entre les hommes. Au cours de leurs relations, les hommes échangent d’abord des mots (régi par des règles que les linguistes cherchent à révéler), ils échangent ensuite des femmes (prohibition de l’inceste), Echange des femmes. D’après lui la règle universelle qui rend intelligible l’ensemble des relations de parenté. La prohibition de l’inceste réunit des familles qui pourrait se faire la guerre. Echange des biens. Renforcent les liens sociaux. Donc, moins les individus qui agissent que les règles qui “agissent” et communiquent par l’intermédiaire des individus. Ce cadre d’analyse reste difficilement transposable à l’étude des sociétés modernes
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Sociétés primitives et la pensée sauvage
Le terme “société primitive” a été utilisé pour désigner les sociétés de chasseurs-cueilleurs ou d’éléveurs qui vivent en groupe restreints. En étudiant les sociétés primitives, l’anthropologie pense ouvrir une fenêtre sur les origines et les fondements des sociétés humaines. Pensant trouver quelque part sur la planète des vestiges de l’humanité préhistorique, les anthropologues ont rapidement pris conscience de la richesse culturelle des sociétés dites primitives. Mais on a compris qu’il n’existe pas sur la planète d’hommes vivants qui témoigneraient d’une époque intermédiaire entre l’homme et les grands singes. Il n’existe pas d’hommes “sauvages”. Man to Man, En 1870, un anthropologue écossais ramène en Europe deux pygmées qui deviendront des bêtes de foire. Il va alors s'acharner à prouver que ces indigènes sont des hommes à part entière et non des animaux destinés à faire sensation dans les zoos. Réalisateur: Régis Wargnier, 2006.
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Mais un certain primitivisme considérait que les “sociétés primitives” sont des sociétés sans histoire, closes sur elles-mêmes, homogènes, leur mode de vie est dominée par des croyances fondés sur une “pensée sauvage”, marquée par la magie et les croyances irrationnelles. Cette vision a été critiqué. Toutes les sociétés dites primitives ont une histoire. Les sociétés traditionnelles sont complexes. Les sociétés dites primitives ne sont pas toujours des “sociétés sans Etat”. La pensée sauvage n’est pas une pensée “prélogique”, le mode de pensée n’est pas noyé dans les mythes et magie mais relève comme des sociétés modernes d’un tissu inextricable de croyances et connaissances pratiques, de mythes et de savoirs empiriques.
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La société contre l'État
Dans son œuvre la plus connue, La société contre l'État, Clastres critique à la fois les notions évolutionnistes qui voudraient que l'État organisé soit la finalité de toute société et rousseauiste de l'innocence naturelle de l'homme. Sa thèse principale : les sociétés dites "primitives" ne sont pas des sociétés qui n'auraient pas encore découvert le pouvoir et l'État, mais au contraire des sociétés construites pour éviter que l'État n'apparaisse. Les sociétés "primitives" refusent la différenciation économique et politique en interdisant le surplus matériel et l'inégalité sociale. « L'histoire des peuples sans histoire, c'est [...] l'histoire de leur lutte contre l'État. », La société contre l’Etat.
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A Voir !
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A lire ! http://classiques.uqac.ca/
full text Ancient Society;
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