Télécharger la présentation
La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez
1
ÉCONOMIE ET DÉMOGRAPHIE
THÈME n°1 ÉCONOMIE ET DÉMOGRAPHIE
2
CHAPITRE 1 COMMENT LA DYNAMIQUE DÉMOGRAPHIQUE INFLUE-T-ELLE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?
3
Thèmes et questionnements Indications complémentaires
Colonne 1 Colonne 2 Colonne 3 Thèmes et questionnements Notions Indications complémentaires CHAPITRE n°1 COMMENT LA DYNAMIQUE DÉMOGRAPHIQUE INFLUE-T-ELLE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? Mouvement naturel, mouvement migratoire, population active, épargne, accumulation du capital, cycle de vie. On présentera les grandes évolutions démographiques séculaires et on montrera, notamment à l'aide de comparaisons européennes, les différences dans les dynamiques démographiques nationales. En partant de la diversité des taux d'épargne des pays, on introduira la notion de cycle de vie, qui permet une représentation simple des choix individuels de consommation et d'épargne. On montrera qu'elle implique un lien entre l'évolution des structures démographiques (transition, vieillissement, etc.), l'accumulation patrimoniale et la croissance économique. Acquis de première : allocation des ressources.
4
Section 1 Quelles grandes évolutions démographiques séculaires ? et Quelles différences des dynamiques démographiques nationales en Europe ?
5
I. LES GRANDES EVOLUTIONS DEMOGRAPHIQUES SECULAIRES
INTRODUCTION : questions de vocabulaire 1) Qu’est-ce que la démographie ? Le mot démographie apparaît pour la première fois dans l’ouvrage du naturaliste et démographe A. GUILLARD ( ) paru en 1855. La démographie est la science qui a pour objet l’étude des populations humaines, et traitant de leur dimension, de leur structure, de leur évolution et de leurs caractères généraux envisagés principalement d’un point de vue quantitatif.
6
D’après cette définition, on voit que les démographes font une différence entre les études en termes de structure et les études en termes de mouvement ou d’évolution. Les études en terme de structure regroupent les études portant sur : les effectifs, la densité, la composition de la population par âge, par sexe, l’état matrimonial. Il s’agit d’étudier des STOCKS. Les études en termes de mouvements portent sur la natalité, la mortalité ou les migrations (immigration et émigration). On parle alors de FLUX
7
2) Qu’est-ce que la dynamique démographique ?
La dynamique démographique désigne l’évolution passée et l’évolution future de la population totale. La population totale se modifie par le mouvement naturel. Mouvement naturel = évolution de la population résultat du solde naturel c’est-à-dire de l’écart entre le nombre de naissances et le nombre de décès au cours d’une période (si cet écart est positif on parle d’accroissement naturel). Notion essentielle Taux de natalité = (Nombre de naissance vivantes en t / population totale moyenne en t) x 1000 Taux de mortalité = (Nombre de décès en t / population totale moyenne en t) x 1000 Taux d'accroissement naturel de la population = taux de natalité - taux de mortalité Le taux de mortalité dépend de l’espérance de vie : moyennes des durées de vie d’une génération imaginaire qui serait soumise toute sa vie au taux de mortalité par âge de l’année d’observation. Le taux de natalité dépend notamment du taux de fécondité : nombre d’enfants nés vivants / par le nombre de femmes en âge de procréer ans.
8
La population totale se modifie également par le mouvement migratoire.
Mouvement migratoire = évolution de la population qui résulte des flux migratoires (immigration et émigration). Le solde migratoire qui est la différence entre nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire national (les immigrés) et le nombre de personnes qui ont quitté le territoire national (les émigrants) au cours d’une période. Notion essentielle Il faut distinguer immigrant / émigrant et immigré / émigré. Dans le premier cas, l’approche est en termes de flux et dans le second cas en termes de stocks. Plus précisément et par exemple : Un immigrant est un étranger qui, pour la première fois, reçoit un titre de séjour d’une durée égale ou supérieure à un an. Un immigré est un individu résidant sur le territoire français (quelle que soit sa nationalité) qui est né à l’étranger avec une nationalité étrangère et qui a émigré en France La dynamique démographique dépend donc du mouvement naturel et du mouvement migratoire.
9
A. Une population mondiale et européenne plus nombreuse au fil des siècles
1) Une première analyse à l’échelle mondiale a) L’accroissement démographique à l’échelle mondiale On observe que la population mondiale a commencé à augmenter significativement à partir du 19ème siècle. Depuis lors, la hausse est très soutenue. Toutefois, l’ONU prévoit que la population mondiale sera d’environ 9 milliards en 2050 et qu’à partir de cette date celle-ci pourrait se stabiliser.
10
C’est la transition démographique qui est au cœur
de l’accroissement de la population mondiale Phase 1 : une diminution rapide de la mortalité, la natalité reste stable et élevée, pendant 1 à 2 générations. Le taux d'accroissement naturel de la population progresse alors rapidement. Phase 2 : la natalité se met à baisser, le taux d'accroissement naturel diminue. On passe d'un régime démographique ancien ou prè-transitionnel (taux de natalité et mortalité forts, accroissement naturel faible), à un régime moderne ou post-transitionnel (taux de natalité et de mortalité et taux d’accroissement naturel plus faibles) : C’est la transition démographique !
11
Dans le régime naturel, naissances et décès adviennent sans qu'aucune technique de maîtrise des naissances n'intervienne. Même si les techniques anti-natales les plus rudimentaires sont connues depuis bien longtemps, le besoin de reconstituer le travail l'emporte tant que la mort fauche régulièrement jusqu'à un tiers des vivants : l'équivalent d'une génération. Jusqu’au XVIIIe siècle, environ 50 % des femmes meurent avant l’âge du mariage. L’espérance de vie à la naissance est basse (30 ans en France au XVIIe siècle). C‘est le cas en Europe soumise à des accès périodiques de mortalité par famine, guerre, maladie jusqu'à la fin du XVIIIe siècle ; ou c‘e le cas dans les pays les plus défavorisés jusqu'au milieu du XXe siècle. Phase 1 Toutefois, au cours du XIXème siècle l'Europe devient le foyer initial de la révolution démographique. En effet, en un siècle la population passe de 180 millions d'habitants en 1800 à 450 millions en Cette révolution est d'abord permise par les progrès induits par la révolution agricole qui s'est amorcée dès le milieu du XVIIIe siècle en Angleterre avant de se répandre dans l'Europe occidentale : l'augmentation des surfaces cultivées grâce à la disparition de la jachère jusque-là triennale et la croissance des rendements, due à l'assolement triennal puis à l'apport des engrais, ont permis une forte croissance des récoltes et une nette amélioration de l'alimentation. La dernière grande famine en Europe occidentale atteint l'Irlande dans les années 1840 (crise de la pomme de terre). Le libre-échange permet aussi d'importer des compléments et des produits moins chers. S'y ajoutent les progrès continus de la médecine et de l'hygiène depuis la mise au point en 1796 du vaccin contre la variole jusqu'aux découvertes de Pasteur et au développement de l'industrie pharmaceutique. La révolution agricole et la révolution médicale se traduisent donc logiquement par une baisse de moitié du taux de mortalité au cours du XIXe siècle et un allongement de l’espérance de vie. L’allongement de l’espérance de vie combiné avec un maintien de la natalité au moins jusqu'au dernier tiers du siècle explique la croissance démographique qui contraste avec la stagnation des siècles précédents. La population européenne augmente de 1,2 % par an en moyenne à la fin du XIXe siècle.
12
Phase 2 L'explication de la baisse du taux de natalité qui s’en suit est plus délicate. On peut citer parmi les principales causes : La baisse de la mortalité, notamment infantile. Avant la baisse du taux de mortalité, les enfants qui meurent à la naissance ou peu après sont souvent remplacés. Certains portent même le prénom de leur frère décédé. Avec la baisse du taux de mortalité périnatale, le taux de fécondité baisse quasi naturellement. Il faut donc moins de grossesses pour un nombre d'enfants vivant équivalent. Le recul de l'agriculture familiale implique des besoins inférieurs en main d'œuvre. A la campagne, l'enfant est une charge, mais aussi rapidement, un facteur de production. A la ville, il est d'abord une charge. On constate donc que l'urbanisation s'accompagne souvent d'une réduction rapide de la fécondité, accentuée par la promiscuité et des conditions de vie urbaines. Les méthodes contraceptives, l'éducation et le travail des femmes se développent. La montée de l’individualisme amène les individus à vouloir vivre autrement la famille et notamment recherche un épanouissement dans la vie de couple (ce qui peut passer par un nombre moins élevé d’enfants) Des politiques de limitation des naissances ont été mises en place, soit incitatives, soit coercitives, dans de nombreux pays en développement (campagnes de stérilisation en Inde, politique de l'enfant unique en Chine…). Enfin, pour plusieurs auteurs, la transition démographique s'explique principalement par l'accélération du progrès technique et des gains de productivité. Par exemple, certains modèles de croissance endogène montrent un processus en boucle tel que : - Le progrès technique augmente la rentabilité de l'investissement en capital humain (Dès lors, les ménages cherchent à avoir moins d'enfants pour mieux pouvoir les élever et les former), d'où la demande de scolarisation croissante à partir de la seconde moitié du XIXème. - En retour, l'amélioration de la formation du capital humain a un effet d'entraînement sur la productivité et le progrès technique. - Or, l'accélération du progrès technique entraîne l'allégement de la contrainte budgétaire sur les ménages qui peuvent consacrer plus de moyens au profit des enfants, ce qui accroît la rentabilité de l’investissement en capital humain.
13
LA REALITE b) La transition démographique dans le monde
Taux pour 1000 hab. 5 4 3 2 1 Pays en développement Taux de natalité Taux de natalité Taux de mortalité Taux de mortalité Pays développés Sous la direction de Denis Retaille, La mondialisation, 2010
15
2) Une deuxième analyse à l’échelle européenne : L’Europe et la transition démographique au XIXème siècle ….
16
C’est aussi la transition démographique qui est au cœur de l’accroissement de la population européenne
17
Le XIXe siècle est donc marqué par la forte progression de la population européenne, sous l'effet de la transition démographique. Le phénomène se produit en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle et se propage ensuite aux autres pays européens. Seul pays européen à proposer un modèle très différent au XIXe, la France connaît une transition démographique caractérisée par une diminution presque simultanée de la natalité et de la mortalité. Le taux d'accroissement naturel reste donc faible.
18
Par ailleurs ce mouvement naturel positif s'accompagne d’importants mouvements migratoires : l’Angleterre, l’Irlande, l’Italie, l’Allemagne ont connu une émigration massive. Tout au long du XIXe siècle, la population de l’Europe connaît une forte croissance. Elle passe de 187 à 401 millions d’individus en Ce sont des millions d’Européens qui, majoritairement après 1840, décident d’émigrer outre-mer. • La première vague est constituée de Britanniques et surtout d’Irlandais, dont le flux culmine avec la Grande Famine vers 1850. • Une deuxième vague est constituée d’Allemands et de Scandinaves. • Enfin, vers la fin du siècle, une troisième vague est constituée d’Européens du sud (Italiens) et d’ Européens de l’est (Polonais et minorités juives). • Il faut préciser que les migrations ne sont pas toujours définitives : de nombreux Britanniques ou Italiens reprennent le chemin de l’Europe. Là encore la France fait également exception puisqu’elle est un pays d'immigration, contrairement à ses voisins.
19
3) ….. la démographie européenne de la seconde moitié du XXème siècle
a) Une dynamique contrastée pour l’ensemble de l’Europe Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la population européenne dans son ensemble a achevé sa transition démographique. Dans les années 1950, le taux d’accroissement annuel de la population de l’Europe oscillait entre ……. ‰ et ……… ‰. La hausse de la population totale est tirée par un accroissement naturel / migratoire très fort de l’ordre de …….. millions de personnes par an ; dans le même temps le solde naturel / migratoire est négatif en effet cette période est marquée par davantage / moins d’émigration que d’immigration. Durant la décennie 60, la population européenne continue 10 11 6
20
d’augmenter de plus en plus / de moins en moins vite puisque le taux brut d’accroissement passe de …… ‰ à …….. ‰ soit un taux divisé par …….. Cette baisse du taux d’accroissement est due au ralentissement de l’accroissement naturel / migratoire qui passe de ….. millions à …… millions. Le tout début des années 70 marque une rupture avec la tendance baissière et ce grâce à un solde naturel / migratoire qui devient positif. Puis, durant la décennie 70 et jusqu’au début des années 80, la population européenne continue de croître mais là encore et à nouveau de plus en plus / de moins en moins vite, toutefois le taux brut d’accroissement connaît une baisse plus / moins marquée. 10 5 2 6 4
21
A partir du milieu des années 80 et pour compenser un accroissement naturel de plus en plus fort / faible le solde migratoire augmente / diminue significativement. Durant la décennie 90, la population européenne stagne et on observe un mouvement naturel positif / négatif à savoir que le nombre de décès l’emporte sur le nombre de naissances. Mais la migration est devenue de plus en plus / moins en moins importante et, à partir du milieu des années 1990, elle compense une grande partie des pertes de population liées à l’excédent des décès sur les naissances. Entre 1997 et 2001 la population de l’Europe a diminué de 2,08 millions d’habitants, mais sans l’apport migratoire la diminution aurait été plus de deux fois supérieure (4,86 millions). Depuis les années 2000, la population de l’Europe retrouve une légère croissance (2,5 ‰ en 2007 et 2008), complètement assurée par la ………………. migration
22
b) De même qu’au niveau des Etats
Pour l’ensemble de la population européenne sur la période l’excédent naturel s’élève à 2,3 % et le bilan des naissances et des décès est positif dans 32 pays européens. Toutefois, la situation démographique en Europe est très contrastée : l'Europe de l'Ouest et du Nord continue de voir sa population progresser avec des pays très dynamiques comme l’Islande, l’Espagne, l’Irlande ou la Norvège tandis que l'Europe centrale et de l'Est connaît plutôt une tendance à la stagnation (Allemagne, Italie, Russie, Pologne), voire à la baisse de la population (pays baltes, Roumanie, Hongrie…).
23
Taux d’accroissement naturel (pour 1 000)
L’Europe est progressivement devenue une zone où se mêlent une croissance / décroissance naturelle assez forte / faible dans 15 pays (55 % de la population européenne), et un accroissement naturel très fort / modéré dans 19 pays qui abritent un tiers de sa population. Au fil du temps, l’intensité de la décroissance s’amplifie et celle de l’accroissement s’affaiblit.
25
Ces disparités dans le mouvement naturel des états ont pour principale origine des différences de taux de natalité. La natalité qui désigne le niveau des naissances dans une population est dépendante de deux facteurs, l’un plutôt de type individuel la fécondité / la structure, mais sous influence culturelle et sociale, l’autre collectif la fécondité / structure (plus il y a de jeunes adultes et plus il y a de naissances quels que soient les niveaux de fécondité) Plusieurs indicateurs sont disponibles pour mesurer la fécondité et notamment : L’indicateur conjoncturel de fécondité qui mesure le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l'année considérée à chaque âge demeuraient inchangés. Il est calculé en faisant Ces taux de fécondité sont en réalité des taux par génération. On rapporte les N(g,n) naissances survenues dans une génération de femmes g au cours de l'année n à l'effectif P(g,n) de cette génération au 1er janvier de l'année n la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée.
26
Indicateur conjoncturel de fécondité pour 100 femmes
Taux de natalité ‰ Indicateur conjoncturel de fécondité pour 100 femmes 1950 20,6 294,7 1960 274 1970 248 1980 14,9 194,5 1990 13,4 177,8 2000 13,1 187,4 2010 12,5 201,2 2014 199,1 Taux de fécondité par groupe d’âges (nombre de naissance pour 100 femmes) ICF 2010 15-24 ans 3,1 25-29 ans 12,8 30-34 ans 13,3 35-39ans 6,4 40-50 ans 0,7 Ensemble 201,2 Le taux de fécondité des femmes de ans en 2010 est égal aux naissances issues des femmes de ans divisées par le nombre de femmes de ans multiplié par 100, soit ici 3,1 enfants pour 100 femmes de 15 à 24 ans. On a plusieurs taux de fécondité par âge de 15 ans à 50 environ. Pour calculer l’indicateur conjoncturel de fécondité pour 100 femmes par exemple en 2010 il faut multiplier le nombre d’enfants par femme d’une classe d’âge par le nombre d’année de la classe 3,1 * ,8 * ,3 * 5 + 6,4 * 5 + 0,7 * 11 = 201,2 Ce qui signifie qu’en France, en 2010, 100 femmes, toutes générations confondues, ont donné naissance à 201,2 enfants soit 2,012 enfants par femme.
27
Mais il y a également l’indicateur de descendance finale nous donne avec précision ce que fut le comportement de fécondité d’une génération de femmes ; il faut donc attendre que cette génération ait dépassé l’âge de la fécondité pour connaître véritablement le nombre d’enfants qu’elle a engendré. Cette descendance finale est connue plus tard c’est pourquoi les statisticiens ont recours à l’indicateur conjoncturel de fécondité. Par exemple en 2010 si nous connaissons bien la descendance finale de la génération des femmes nées en 1960, nous ne savons pas ce que sera exactement la descendance finale de la génération des femmes nées en 1980 car elles sont loin d’avoir achevé leur période de fécondité.... il y a donc un décalage entre ce que mesure l’indicateur conjoncturel de fécondité et la descendance finale réelle.
28
Nombre moyen d'enfants à divers âges par génération
Indicateur de descendance finale Nombre moyen d'enfants à divers âges par génération Génération Nombre moyen d'enfants pour 100 femmes à la fin de l'année où elles atteignent l'âge indiqué 20 ans 22 ans 24 ans 26 ans 28 ans 30 ans 32 ans 35 ans 40 ans 50 ans 1944 26,0 61,9 100,9 136,1 166,1 187,6 201,4 214,6 224,8 226,8 1954 24,8 49,0 78,2 109,2 137,6 159,3 176,8 195,2 209,6 212,4 1964 12,9 29,5 52,6 80,4 109,0 133,9 155,8 179,7 200,1 204,6 1974 7,1 16,3 30,9 53,4 81,6 110,9 138,0 168,9 195,7 /// 1979 6,5 16,4 31,2 53,2 81,3 111,4 139,6 172,4 1982 7,2 16,8 31,8 80,9 110,6 138,4 1984 31,6 53,3 80,2 109,5 1986 7,0 16,7 31,5 52,8 79,5 1988 6,7 16,0 30,3 50,6 1990 15,3 28,7 1992 6,3 14,7 1994 6,0 /// : sans objet Lecture : À la fin de l'année où elles ont atteint 20 ans, 100 femmes nées en 1994 ont déjà mis au monde 6,0 enfants. Champ : France métropolitaine Source : Insee, statistiques de l'état civil et estimations de population
30
A ce niveau on constate des disparités très marquées entre les pays.
Dans les pays ou l’indicateur conjoncturel de fécondité est peu élevé toutes choses égales par ailleurs le mouvement naturel sera plus fort / faible que dans un pays où celui-ci est élevé. A ce niveau on constate des disparités très marquées entre les pays. Pour qu’une population se renouvelle il faut que ce taux ne descende pas en dessous de ……………… enfants par femme. 2,1
31
Le mouvement naturel dépend aussi de la mortalité
Le mouvement naturel dépend aussi de la mortalité. L’espérance de vie est l’indicateur le plus fidèle de la mortalité. Dans un pays meurt-on relativement jeune ou au contraire relativement vieux ?
32
On observe que dans l’ensemble des pays l’espérance de vie des hommes comme des femmes a progressé de manière significative. Par exemple en Europe du Nord de 1960 à 2010, pour les hommes comme pour les femmes le gain est presque de ……. ans. C’est dans l’Europe centrale et de l’Est que la progression est la plus / moins forte. 10
33
En ce qui concerne le mouvement migratoire, pendant les trois dernières décennies, la migration a fait augmenter la population européenne de 26,5 millions, soit 3,8 % entre 1980 et 2009, mais ce bilan positif dissimule une grande diversité de situations. L’accroissement migratoire a été positif dans 24 pays, et en particulier en Espagne et en Suisse (15 %), en Grèce (13 %), en Allemagne, en Norvège, en Suisse et en Autriche (8 % à 9 %). En revanche, en Europe de l’Est et du Centre, la migration a réduit la population en moyenne de près de 11 % dans 16 pays anciennement socialistes ; seules la Russie, la Hongrie, la République tchèque et la Slovénie ont été épargnées. Le flux migratoire le plus important a touché les pays les plus pauvres : l’Albanie a perdu 30 % de sa population, la Moldavie 24 % , la Bosnie-Herzégovine 21 %, la Macédoine 16 %, le Monténégro 14 %. Ainsi, là où le solde migratoire est négatif, la croissance démographique l’est aussi, à l’exception de la Pologne et de la Slovaquie dont la population s’est accrue grâce à l’excédent naturel.
34
4) La France une dynamique spécifique ?
En comparaison des autres pays européens, la France se caractérise, dans la seconde moitié du XXe siècle, par une vitalité démographique supérieure / inférieure à la moyenne. Le Baby-boom, visible également dans les pays composant le quart nord-ouest de l'Europe, a été particulièrement important / faible, tandis que la "dénatalité" a été plus / moins marquée qu'en Allemagne, en Italie ou en Espagne. La croissance démographique française est donc tirée par le solde naturel / migratoire plutôt que par le solde migratoire, situation rare en Europe. Le niveau élevé du solde naturel en France par rapport aux autres pays de l’Union européenne s’explique en partie par la forme de la pyramide des âges.
35
4) La France une dynamique spécifique ?
Marquées par un baby-boom particulièrement important et durable ( ), les classes d’âges sont plus nombreuses aux âges de forte fécondité qu’aux âges où les décès sont plus fréquents. Le nombre de naissances a très fortement augmenté en France de la fin des années 1940 au début des années Durant ce baby-boom, le nombre de naissances annuelles s’est situé entre …………………. et …………………... Par la suite, le nombre de naissances a légèrement diminué pour fluctuer entre ……………. et ………………….. par an ce qui reste un nombre élevé.
36
5) Quelle dynamique démographique en Europe pour demain ?
Dans la plupart des scénarios la population européenne devrait au mieux stagner et plus certainement diminuer. D’ailleurs le taux de natalité de l’UE est tombé à 1,48 en 2003, se situant très nettement en dessous du niveau requis pour assurer le remplacement de la population à savoir 2,1 enfants par femme.
37
B. Un vieillissement de la population en Europe et en France
Le vieillissement est un processus démographique caractérisé par une augmentation / baisse du nombre de personnes âgées qui s'accompagne d'une augmentation / diminution du nombre d'enfants et, dans un second temps, de l’augmentation / la diminution de la proportion de personnes d'âge actif. Il aboutit à une déformation de la structure par âge de la population en faveur des plus âgés.
38
Quel que soit le scénario retenu on observe que du fait du ralentissement de la natalité et de la montée de l’espérance de vie, la population européenne est amenée à rajeunir / vieillir entre 2010 et Puisque la part que représente les plus de 65 ans dans la population totale devrait passer de ………. % à soit …….. % et au pire ……. %. Toutefois, 1) L’analyse des faits a) En Europe 17 24 31 l’immigration, notamment en provenance des pays non membres de l’UE, pourrait fournir un sursis (provisoire) au vieillissement de la population, puisque la plupart des personnes émigrent principalement lorsqu’elles sont de jeunes adultes (25-34 ans).
39
b) En France Les transformations de la fécondité et de la mortalité ont des conséquences sur la structure par âge de la population, visibles dans les pyramides des âges.
40
En ce qui concerne la France le vieillissement de la population française s’est accéléré depuis 2000, conséquence de l’arrivée à 60 ans des baby-boomers et de l’allongement de la durée de vie. Toutefois, en Europe, et notamment par rapport à l’Allemagne la France fait donc là encore figure d’exception : sa natalité élevée est le principal moteur de sa croissance De la pyramide au cylindre (elle devient une puissance démographique à la différence de l’Allemagne), son solde migratoire est inférieur à ses voisins (1.2‰) et elle évite le vieillissement par le haut / bas (forte fécondité) mais le subit par le haut / bas (+ d’espérance de vie).
41
Section 2 Quels liens et quels enjeux entre dynamique démographique, population active et croissance économique ?
42
Introduction : quels sont les facteurs de la croissance économique ?
La croissance économique qui désigne la hausse soutenue pendant une longue période du PIB réel peut provenir : D’une hausse de la quantité de travail D’une hausse de la quantité de capital Du progrès technique à l’origine de l’amélioration de l’efficacité des facteurs de production et donc de gains de productivité
43
Population en âge de travailler
De quoi dépend la quantité de travail dans une économie ? Facteurs démographiques : Population totale - Solde naturel - Solde migratoire Législation : Nombre d’heures de travail par semaine Congés payés Facteurs institutionnels : Population en âge de travailler (15 à 65 ans) - Scolarité obligatoire - Age légal de la retraite Facteurs socio-économiques : Population active occupée = Niveau de l’Emploi Durée annuelle du travail - Taux d’emploi par sexe et âge - Taux de chômage Quantité de travail
44
Dans la mesure où la dynamique démographique modifie la population totale elle a une influence sur la population active *, donc sur la quantité de travail disponible dans l’économie et donc elle a un impact sur la croissance (potentielle). La population active désigne l’ensemble des personnes en âge de travailler qui exercent ou souhaitent exercer une activité professionnelle. La population active comprend donc les actifs occupés (les personnes exerçant un emploi et les actifs inoccupés (les personnes sans emploi mais à la recherche d’un emploi) Notion essentielle (*) Par exemple, si la fécondité augmente la population active s’accroît / baisse (toutefois cet effet apparaît à moyen terme : 21 ans environ) De même, si l’espérance de vie s’accroît la population active peut également augmenter / baisser sous réserve que le taux d’activité des jeunes /séniors se maintienne. Enfin, un solde migratoire positif a effet immédiat / à moyen terme sur la population active qui s’accroît également.
45
Ainsi, la population active évolue principalement
sous l’effet de la démographie : chaque année, une jeune génération se présente sur le marché du travail à la fin des études alors qu’une génération ancienne part à la retraite. À cette cause démographique s’en ajoutent deux autres : A ce sujet on peut noter que chaque génération n’a pas le même comportement d’activité professionnelle que les précédentes tout au long de sa vie. Ainsi, dans la période actuelle, les femmes occupent plus souvent un emploi et restent moins souvent au foyer que celles des générations précédentes ; les jeunes poursuivent leurs études plus longtemps et se présentent, de ce fait, un peu plus tard sur le marché du travail. l’évolution des comportements d’activité et l’immigration.
46
A. Les explications d’ordre démographique de la croissance économique en France de 1945 à aujourd’hui 1) L’analyse des faits : comment et pour quelles raisons la population active a-t-elle augmenté de 1954 à aujourd’hui ? Alors que la population active était stabilisée depuis les années 1930 autour de ……… millions de personnes. A partir du milieu des années ……, elle augmente fortement - plus de 1% par an - jusqu’aux années 1970. 50 20
47
Le rôle de l’immigration est important de ……………………………………………
Effets des variations démographiques (1) Dont effet de la croissance démographique interne Dont effet du solde migratoire + 112 + 249 + 237 + 173 + 64 + 210 + 204 + 6 + 188 + 169 + 19 + 127 + 0 Effets des variations des taux d’activité (2) Dont hommes Dont femmes - 73 - 57 - 16 - 114 - 103 - 11 - 15 - 97 + 82 + 20 - 93 + 113 - 6 + 97 - 54 + 60 (1) + (2) Variation totale de la population active + 39 + 135 + 222 + 230 + 182 + 133 Variation du chômage + 56 + 178 +69 L’essentiel de cette croissance est dû à l’essor ……………………… entamé dans les années 1940, le ……………………………… mais également à l’apport de ……………………… et au développement de l’activité féminine salariée. Le rôle de l’immigration est important de …………………………………………… Le rôle du « Baby-Boom » est significatif du milieu des années …… au milieu des années …….. Le rôle de la montée de l’activité féminine est significatif à partir du milieu des années ……………. démographique « baby-boom » l’immigration 1954 à 1975 60 80 60
48
Population en milieu de période Moyennes annuelles en milliers
Naissances vivantes Décès Excédent naturel 1951 – 1955 1956 – 1960 1961 – 1965 1966 – 1970 1971 – 1975 1976 – 1980 1981 – 1985 1986 – 1990 41 077,4 42 770,6 44 773,4 47 609,0 49 943,4 52 045,8 53 383,2 54 751,2 56 129,4 57 625,2 860,2 810,4 813,2 853,2 843,6 830,6 752,0 775,9 769,1 730,8 537,2 534,9 518,0 529,1 545,2 553,3 545,8 550,5 530,9 525,4 + 323,0 + 275,5 + 295,2 + 324,1 + 298,3 + 277,3 + 206,2 + 225,4 + 238,2 + 205,4
50
Population en milieu de période Moyennes annuelles en milliers
Excédent naturel Excédent migratoire 1951 – 1955 1956 – 1960 1961 – 1965 1966 – 1970 1971 – 1975 1976 – 1980 1981 – 1985 1986 – 1990 41 077,4 42 770,6 44 773,4 47 609,0 49 943,4 52 045,8 53 383,2 54 751,2 56 129,4 57 625,2 + 323,0 + 275,5 + 295,2 + 324,1 + 298,3 + 277,3 + 206,2 + 225,4 + 238,2 + 205,4 + 54,0 + 48,0 + 160,0 + 310,0 + 130,2 + 79,1 + 38,9 + 51,1 + 58,2 + 69,0
52
Les explications de la croissance (TCAM%)
Lecture du tableau 2) La contribution de la hausse de la quantité de travail à la croissance économique Etats-Unis Japon Allemagne France 1960 - 1973 1990 2025 Quantité de facteur travail Quantité de facteur capital PIB Résidu 1,0 1,1 3,8 1,7 2,5 0,4 0,2 1,4 2,0 3,5 9,5 5,6 0,3 4,0 -0,2 1,9 3,4 0,0 4,3 2,4 -0,3 2,2 -0,5 0,9 1,8 1,6 5,9 -0,4 2,1 En France sur la période 1960 à 1973, le PIB réel a augmenté en moyenne par an de 4%. Sur ces 4% de croissance moyenne annuelle du PIB réel 0,3 points sont dus à la hausse de la quantité de facteur travail soit un peu moins de 10% Aux Etats-Unis sur la même période la part explicative du travail dans la croissance économique est plus forte, puisqu’elle est de 25% environ. Conclusion : On remarque que la croissance économique observée de 1960 à a aujourd’hui est due en partie à l’accroissement de la quantité de travail mobilisé (notamment aux Etats-Unis).
53
B. Et demain ? 1) La dynamique démographique naturelle : un atout pour la France
54
La population active en France devrait fortement augmenter entre 2010 et Elle devrait en effet passer de …………… millions de personnes à …………………… millions soit une hausse de …………………… Dans les 50 années à venir la part des femmes dans la population active devrait légèrement …………………………. La part des jeunes dans la population active devrait rester ……………………… , celle des ans devrait ……………………………….. de ………… % et celle des 55 ans ou plus devrait ………………………………………. de ……………………….% 28,364 31,238 10% baisser stable baisser 7 augmenter 45
55
Selon l’INSEE les perspectives de ressources en main-d'œuvre dépendent tout d'abord des comportements d'activité. Au cours de la dernière décennie, ces comportements ont semblé se stabiliser, et le scénario tendanciel prolonge en grande partie ces tendances. Cependant, on observe qu’entre 2010 et 2060 certaines modifications dans les comportements d’activité pourraient avoir lieu. Et le taux d’activité des ans devrait passer de ……….. % en 2010 à ………….% en 2060 soit une hausse de ….. % . Cet accroissement est dû (…) 66,6 69,7 5
56
(…) principalement à la hausse des taux d’activité des 50 ans et plus
(…) principalement à la hausse des taux d’activité des 50 ans et plus. En effet, les différentes réformes des retraites de 1993, 2003 et allongent les durées de cotisation et modifient les modalités de calcul des pensions poussent les séniors à l’activité. Ainsi, le taux d'activité des plus de 60 ans devrait retrouver progressivement son niveau du début des années …………………. pour les hommes et dépasserait celui du début des années ………… pour les femmes. En effet, en 2060 sur 100 femmes âgées de 60 à 64 ans ……….. devraient être actives et c’est le cas de ……………. % des hommes du même âge. De plus, chez les ans, la fin des dispositifs de retraites anticipées mis en place pour lutter contre le chômage devrait par ailleurs renforcer l’accroissement du taux d’activité de cette tranche d’âge . En effet, entre 2010 et 2060 le taux devrait passer pour les femmes de ………..% à …………..% soit une hausse de …………..% Et chez les hommes, alors qu’en 2010 sur 100 hommes âgés de ans …………. étaient actifs ………………… % devraient l’être en 2060 soit relativement ……….. fois plus. 70 70 40 50 60 33 80 70 85 1,2
57
Enfin, la baisse des taux d'activité des ans s’est interrompue depuis les années 90 du fait de l'arrêt du mouvement d'allongement des études. Parallèlement, les places en apprentissage ainsi que le cumul entre emploi et formation initiale se sont développés. L'activité des jeunes resterait, elle aussi, stable en projection.
58
La projection du nombre d'actifs repose aussi sur l'évolution de la population totale, laquelle détermine le niveau et la structure par âge et sexe de la population en âge de travailler. Le scénario tendanciel s'appuie sur les hypothèses du scénario central de projection de population qui suppose un maintien des tendances observées pour ses trois composantes : un apport migratoire annuel de 100 000 personnes par an (solde moyen des dernières années), une fécondité de 1,9 enfant par femme (niveau observé au début des années 2000), une baisse de la mortalité au même rythme moyen que ces quinze dernières années. L'hypothèse sur la fécondité ne joue sur le nombre d'actifs qu'à partir de 2025, lors de l'entrée sur le marché du travail des premières générations à naître alors que les migrations entretiennent alimentent la croissance du nombre d'actifs dès la première année de projection. Tous les scénarii tablent sur une …………….……. de la population totale hausse 2,1 /an * 1,9 /an * 1,7 (*) /an entraîne une hausse de la population active de 1,5 millions mais / an entraîne un ralentissement de la population active de 1,5 millions par an
59
2) Comparaison France - Allemagne
La conséquence de cette divergence démographique entre les deux pays est lourde en termes de croissance potentielle à moyen long terme. Toujours selon les projections de la Commission européenne (qui repose sur l’hypothèse de la convergence de la productivité du travail en Europe autour d’un rythme de croissance annuelle de 1,5 %), la croissance potentielle française sera à long terme le ………………… de la croissance potentielle allemande : +………… % par an d’ici 2060 contre +……… %. double 1,7 0,8
60
Toutes les études sur l'économie allemande mettent l'accent sur l'évolution prévisible de la main d'oeuvre allemande. La prise en compte des taux de natalité passés et des taux de participation à l'activité économique permet d' anticiper une forte baisse de la population active d’ici à 2060. Les études montrent que des mesures fiscales devraient être prises pour inciter l’activité des femmes allemandes, mères. Mais la piste la plus porteuse serait que l’Allemagne accueille sur son territoire et chaque année près d’un demi-million d’immigrés.
61
L'immigration choisie, carburant des économies avancées !
3) La situation européenne Tout comme pour l’Allemagne, face au vieillissement démographique de l’UE et au déclin de son taux de natalité, plusieurs études affirment que les immigrants légaux sont désormais nécessaires pour combler les manques de main-d’œuvre en Europe. Sans immigration, la population active diminuera dans l’UE de cent millions de personnes dans les cinquante prochaines années, tandis que la population totale augmente et vieillit. L’Europe devra donc s’ouvrir à l’immigration. Les immigrants, en particulier les immigrants qualifiés, doivent jouer un rôle de premier plan pour maintenir des taux d’emploi élevés, exercer des professions indispensables et contribuer au financement des retraites pour une population de plus en plus âgée. Certains pays européens comme l’Allemagne se sont déjà dotés de régimes nationaux pour attirer les immigrants qualifiés et hautement qualifiés dans certains secteurs spécifiques, dont les secteurs des technologies de l’information et de l’ingénierie, où le nombre de citoyens européens qualifiés n’est pas suffisant au regard du nombre d’emplois vacants. L’UE œuvre à l’instauration d’un tel régime pour l’ensemble de l’Union. Dans ce cadre, les immigrants hautement qualifiés bénéficieraient d’une procédure d’entrée accélérée, d’un permis de séjour reconnu dans toute l’UE (la « carte bleue » européenne), de conditions de séjour favorables et de la possibilité de circuler d’un État membre à un autre après une période initiale de deux ans L'immigration choisie, carburant des économies avancées !
62
4) Conclusion Il convient d’observer que les disparités observées entre les pays développés de l’impact entre le vieillissement et la croissance s'expliquent en reprenant les origines structurelles du processus de vieillissement démographique : la baisse du taux de fécondité et l'allongement de l'espérance de vie à la naissance. Le premier mécanisme (baisse du taux de fécondité) entraîne un processus de vieillissement par le haut / bas, alors que le second (allongement de l'espérance de vie à la naissance) conduit à un processus de vieillissement par le haut / le bas . Or, si tous les pays sont affectés par le vieillissement par le haut / le bas, quelques-uns, dont la France (et les États-Unis) ne sont pas ou sont peu touchés par le vieillissement par le haut / le bas ; et les pays les plus en avancés dans le vieillissement démographique sont ceux qui combinent les deux processus (comme le Japon ou l'Allemagne). Cette distinction entre vieillissement par le haut et vieillissement par le bas explique des effets différenciés sur la croissance économique. Un vieillissement par le haut / bas, contrairement à celui par le haut / le bas, entraîne une réduction de la population en âge de travailler, donc de la force de travail et a donc un impact plus / moins négatif sur la croissance. Dès lors, ses perspectives démographiques, à savoir un vieillissement démographique qui s’opère principalement par le haut / le bas, positionnent la France dans une situation plus favorable par rapport à ses principaux partenaires de l'Union européenne.
63
Section 3 Démographie, épargne, accumulation patrimoniale, consommation et croissance économique
64
I. Démographie, épargne, accumulation patrimoniale et croissance économique
A. Le modèle du cycle de vie 1) Qu’est la théorie du cycle de vie ? Contrairement à la théorie néo-classique qui suppose que le taux d’épargne dépend du revenu / taux d’intérêt, et à l’analyse keynésienne qui suppose que l’épargne dépend du revenu / taux d’intérêt, la théorie du cycle de vie présentée en 1954 par Franco Modigliani considère que l’épargne dépend de ………………….. des individus. En effet, cette théorie propose une vision macroéconomique des comportements d’épargne découlant de la logique microéconomique des choix intertemporels du consommateur. Plus précisément, elle suppose que les individus cherchent à l’âge répartir (lisser) dans le temps leur niveau de consommation de manière optimale, en tenant compte du fait que leurs revenus varient au cours de leur vie. Notion essentielle
65
la consommation et le revenu disponible brut
2) D’une approche micro-économique selon laquelle les comportements d’épargne des ménages découlent de leurs choix inter temporels en termes de consommation On observe, que le revenu d’un individu évolue en fonction de son âge, et dès lors l’épargne, qui est le solde entre ………………………………………………………………………………………………., évoluerait également avec l’âge. Au début de la vie active, lorsque le revenu est fort / faible, les individus épargnent / s’endettent (leur épargne est positive / négative) - Surface A - ; par la suite, le revenu croît / baisse jusqu’à dépasser le niveau de consommation souhaité, ce qui se traduit par une épargne positive / négative - Surface B - ; avec la retraite, le revenu croît / décroît et les individus épargnent / désépargnent à nouveau (en « consommant » leurs économies) - Surface C -. L’idée est que les ménages épargnent principalement pour découpler la chronique de leurs dépenses de consommation de celle de leurs revenus : l’horizon de décision d’un ménage est celui de sa vie entière, le ménage gère son patrimoine (éventuellement ses dettes) pour répartir sa consommation au long de sa vie. L’intuition est que l’épargne est une consommation différée et qu’elle ne dépend pas seulement du revenu courant, mais aussi des anticipations de revenus futurs. Les ménages épargnent et gèrent leur patrimoine de manière à lisser leur consommation. Le patrimoine ainsi accumulé constitue une réserve de consommation, désaccumulée par la suite. la consommation et le revenu disponible brut
66
On peut également souligner le fait que les flux d’épargne d’un ménage vont être à l’origine de la constitution d’un patrimoine pour ce ménage. Le patrimoine pouvant se définir comme l’ensemble des actifs possédés par les ménages (logements, terrains, bien professionnels, livrets d’épargne, etc). C’est donc un flux / stock, qui peut se transmettre d’une génération à l’autre via l’héritage. L’épargne quant à elle étant un flux / stock, à savoir la partie du revenu disponible brut non consacrée à la consommation. Notion essentielle
67
3) à une approche macroéconomique : quel impact de la dynamique démographique sur l’épargne ?
Le passage de la microéconomie à la macroéconomie se fait en considérant qu’une société est composée de générations qui se succèdent. Les modèles à « générations imbriquées » montrent alors que dans une société composée de générations de taille identique et ayant des comportements identiques, c’est-à-dire successivement d’épargne et de désépargne, les mouvements se compensent et le taux d’épargne global est nul. Si tel n’est pas le cas on peut faire un lien entre structure démographique d’une population donnée et taux d’épargne global. Par exemple, une forte croissance démographique qui se traduit par une augmentation / baisse du poids des actifs par rapport aux retraités devrait se traduire par un accroissement / baisse du montant d’épargne globale puisque les actifs épargnent / désépargnent et les retraités épargnent / désépargnent.
68
De même, un allongement de l’espérance de vie à la retraite (allongement de la durée de vie à durée d’activité inchangée ou réduction de la durée d’activité) conduits les actifs à accroître / diminuer leur épargne. Les individus devront en effet augmenter / baisser leur patrimoine afin de pouvoir maintenir leur niveau de consommation plus longtemps. A contrario le vieillissement démographique devrait provoquer une augmentation / contraction de l’épargne. Puisque le nombre d’actifs qui épargnent devient plus / moins important relativement au nombre de retraités qui désépargnent. Si l’on s’en remet à ce modèle, en cas de vieillissement l’épargne augmenterait / baisserait à court terme compte tenu de l’augmentation de la part des ans dans la population totale ; à moyen terme, l’épargne augmenterait / baisserait en raison de l’augmentation de la part des retraités et du vieillissement de la population. Il y aurait donc à moyen terme suffisamment / une insuffisance d’épargne, avec la hausse de la taille de la population âgée, et par conséquent des facilités / difficultés pour financer l’investissement de même que des hausses / baisses des taux d’intérêt.
69
4) Quel lien entre vieillissement de la population, épargne globale, accumulation du capital et croissance économique ? Savoir si le taux d’épargne dépend d’une économie dépend de sa structure démographique est donc absolument essentiel compte tenu de ce qui précède. Car en cas de vieillissement, le vieillissement aurait pour effet d’augmenter / de réduire l’épargne et donc l’accumulation du capital dans l’économie, ce qui favoriserait / limiterait le potentiel de croissance. En effet, la croissance économique dépend notamment du montant de l’investissement productif des entreprises lequel dépend en partie du montant d’épargne. En effet, les entreprises en besoin de financement peuvent avoir recours aux marchés financiers pour se financer. Or, si l’épargne se raréfie, toutes choses égales par ailleurs, les taux d’intérêt débiteurs s’accroissent / baissent et les flux d’investissement augmentent / se ralentissent. Dès lors, l’accumulation du capital est moins forte.
70
Or sachant que l’accumulation du capital désigne l’opération réalisée par un agent économique en vue d’acquérir des biens de production, autrement dit elle correspond à l’investissement immatériel. Notion essentielle Cette accumulation étant donc une condition de la croissance potentielle (et effective) celle-ci est plus / moins forte.
71
B. Le cycle de vie à l’épreuve des faits : constat et explications
1) La théorie du cycle de vie se vérifie-t-elle dans les faits ? On observe que la théorie du cycle de vie se vérifie en partie. En effet, les ménages de moins de 30 ans ont un taux d’épargne positif / négatif (endettement) ou légèrement positif. Avec l’âge le taux d’épargne s’accroît / baisse pour atteindre …… % pour les ans, il augmente /diminue ensuite pour les ans. Toutefois, contrairement aux prédictions, il ré-augmente de manière significative pour les 25 70 ans et +
72
On observe là encore une validation partielle de la théorie du cycle de vie puisque si le taux d’épargne croît / diminue bien au fil des ans, pour décroître entre ans et ans , il croit / baisse à nouveau pour la tranche des individus dont l’âge est supérieur à 70 ans.
73
Source : Enquêtes INSEE, Budget des Familles 1995, 2000-01, 2005
Les courbes observées sont certes typiques de l’hypothèse cycle de vie, un examen plus approfondi montre néanmoins que les données ne sont que partiellement favorables à la validation de l’hypothèse. En effet, si le patrimoine croît / diminue bien jusqu’à l’âge de ans, son augmentation / sa diminution au-delà de 60 ans est beaucoup plus / moins marquée que ne le prédit la théorie du cycle de vie : le patrimoine est loin d’être …………………………….. intégralement à la date du décès. consommé
74
On observe / on n’observe pas une relation significative entre taux d’épargne des ménages dans quelques pays européens et la part de la population de plus de 65 ans dans le total de la population. Par exemple :
75
On observe que la part des plus de 65 ans en Allemagne est bien supérieure / inférieure à celle de la France pourtant les taux d’épargne y sont supérieurs / comparables / inférieurs. On peut même observer que depuis 2010 le taux d’épargne en Allemagne est plus élevé / faible qu’en France alors même que la population y est plus jeune / âgée. La théorie du cycle de vie n’est donc pas vérifiée.
76
La part des personnes de + de 65 ans est supérieure / comparable / inférieure en France et au Royaume-Uni mais les taux d’épargne y sont très différents / très similaires. Ce qui confirme / infirme là encore la théorie du cycle de vie. De plus, on observe à partir de 2010 une chute importante du taux d’épargne des ménages britanniques alors même que la part des personnes de plus de 65 ans reste relativement stable.
77
2) Pour quelles raisons la théorie du cycle de vie ne se vérifie-t-elle pas vraiment ?
a) Les ménages peuvent décider de na pas désépargner Ce modèle peut-être altéré par les anticipations des agents économiques en matière de retraite : s’ils ont l’impression que les régimes de retraite sont menacés, ils peuvent accroître / baisser leur épargne au lieu de désépargner du fait d’un avenir qu’ils jugent comme incertain. La perspective d'un quatrième âge long et difficile pousse le troisième âge à une désépargne / ré-épargne au moment de sa retraite. C’est la peur de la dépendance qui pousse donc les ménages à ne pas désépargner. Notamment, pour les ménages propriétaires à revenus modestes, le logement apparaît ainsi comme une forme d'assurance dépendance dont ils pourront tirer un revenu de leur logement pendant leurs très vieux jours, en en louant une partie ou en le louant en totalité. On peut aussi penser à la logique du viager. Il peut ne pas y avoir désépargne des retraités, car le patrimoine accumulé peut avoir pour objet de lisser les revenus après la retraite en permettant de percevoir des revenus de la propriété
78
b) Et si les ménages épargnaient pour d’autres raisons que la volonté de lisser leur revenu ?
Le modèle de Modigliani suppose que les consommateurs ont pour horizon temporel la durée de leur existence, soit un horizon temporel long, mais fini. Leurs arbitrages patrimoniaux ont pour objectif d’assurer un profil de consommation régulier sur l’ensemble de la vie. Dans la version de base du modèle de cycle de vie, le premier souci des ménages concerne ainsi le financement de leur période de retraite : ils accumulent pendant leur durée d’activité un patrimoine qu’ils consomment par la suite, selon le graphique caractéristique. En revanche, l’agent n’effectue guère d’arbitrages intergénérationnels : les transmissions patrimoniales ne jouent qu’un rôle résiduel dans ses choix d’accumulation. S’il peut laisser un héritage parfois conséquent derrière lui, celui-ci sera de nature involontaire ou accidentelle, dans la mesure où il résulte plus de l’incertitude de la durée de vie que d’un véritable motif de transmission.
79
A ce niveau le dépassement de l’hypothèse du cycle de vie trouve ses fondements dans les travaux de Kotlikoff et Summers (1981), pour lesquels les transferts intergénérationnels constituent l’explication la plus importante de l’épargne et le déterminant essentiel de l’accumulation du capital aux États-Unis ; la part héritée représenterait selon eux 80% du patrimoine total, alors que pour Modigliani, 80% du patrimoine serait imputable à l’accumulation de type cycle de vie. Selon ce modèle, les préférences intègrent le bien-être des générations suivantes. Alors que le ménage de cycle de vie cherche à consommer / épargner, à terme, la totalité des ressources perçues, le ménage dynastique transmet des ressources à ses enfants, car ces transferts lui apportent une certaine utilité. Son horizon décisionnel va bien au-delà de sa propre existence. Si le concept de ménage s’applique assez bien au modèle de cycle de vie, c’est plutôt le concept de lignée qui correspond au modèle dynastique. Ce modèle dissocie donc profil de consommation et échéancier des ressources sur une période supérieure à la durée de vie. Il s’ensuit que la consommation présente dépend d’un revenu "intergénérationnel" qui intègre les ressources anticipées pour la descendance, la propension à consommer ce revenu étant fonction du degré d’altruisme parental et du motif précis des transmissions. Selon le modèle dynastique le taux d’épargne est ascendant / descendant en fin de vie, car contrairement au motif cycle de vie, les ménages cherchent à accumuler du patrimoine en vue d’une transmission (donation, legs).
80
D’autres études montrent que les ménages d’âge actif épargnent car ils sont certes sensibles au motif cycle de vie (perspective de préparation de la retraite) mais également car ils sont sensibles au motif de ……………………. (assurance contre les chocs de revenu à court terme). Ils ont peu de considérations dynastiques durant leur vie active. Mais, une fois parvenus à la retraite, les ménages adoptent un comportement dynastique quel que soit leur niveau de richesse, avec une désaccumulation de capital très limitée. Autrement dit, au cours de leur vie active, les ménages épargnent car ils se soucient essentiellement du lendemain, et dans une certaine mesure de leur retraite ; en revanche après la période de la vie active la prise en compte des générations futures les amène là encore à épargner. précaution
81
La variation des taux d’intérêt agit également sur les comportements d’épargne. Ainsi, une élévation des taux d’intérêt incite plus à épargner qu’à consommer (effet substitution), d’autant plus que le coût du crédit est élevé ; mais l’épargne placé rapporte plus ce qui peut entrainer une hausse de la consommation (effet revenu). Mais il existe aussi des facteurs institutionnels qui peuvent agir sur les comportements d’épargne, notamment la fiscalité et la protection sociale. En effet, la fiscalité influence le revenu disponible mais aussi la structure de l’épargne (liquide, placements financiers ou immobiliers) ; une protection sociale trop faible peut conduire à des taux d’épargne plus élevés.
82
(II. Au-delà de la dynamique d’épargne, la croissance économique peut être influencée par la dynamique de la consommation elle-même liée à la dynamique démographique.) En ce qui concerne la consommation, les différentes études européennes ou américaines indiquent une stagnation de la consommation ou une baisse de la consommation globale dans les pays vieillissants pour les 25 prochaines années en dehors de tout changement concernant l'immigration ou la natalité. En France, pays où la natalité est élevée, la situation est plus à la stagnation qu'au déclin selon un document de l'Insee sur les effets d'âge et de génération, mais il n'empêche que certains secteurs s'en sortiront mieux que d'autres. À l'inverse, dans les pays comme l'Allemagne qui connaissent un taux de vieillissement accéléré, la consommation pourrait baisser de 2,5 à 3 % d'ici 2025 en raison du seul facteur démographique.
83
Evolution de la consommation totale selon l’âge
Lecture x Un ménage dont le chef de famille est âgé entre 70 et 74 a un niveau de consommation totale 10% plus faible qu’un ménage dont le chef de famille est âgé de 40 à 44 ans x Un ménage dont le chef de famille est âgé entre 30 et 34 a un niveau de consommation totale 5% plus faible qu’un ménage dont le chef de famille est âgé de 40 à 44 ans x x On observe qu’après ans le niveau de consommation totale des ménages augmente / baisse. Lorsque l’on s’intéresse au niveau de la consommation d’un ménage et à la structure des produits qu’il consomme, la diversité observée tient-elle plus à la transformation des besoins au fil des âges de la vie, ou bien au fait que les individus nés à des époques différentes sont marqués par des contextes socioéconomiques qui influencent durablement leurs choix de consommation ? Le premier de ces effets est appelé dans la littérature économique « l’effet d’âge » sur la consommation, le second « l’effet de génération ». Une enquête de consommation réalisée à une seule date ne permet pas de distinguer ces deux effets, puisque les personnes d’un âge donné y sont toutes de la même génération. En revanche, plusieurs enquêtes de consommation successives permettent, sous certaines hypothèses, de séparer ces deux effets, car l’observation de la consommation au même âge de plusieurs générations devient possible. L’étude regroupe donc 6 enquêtes concernant le budget des familles à savoir 1979, 1985, 1989, 1995, 2001 et Les effets sont ici estimés à revenu et taille de la famille donnés. Ce ne sont donc pas par exemple les variations de niveau de consommation liées à la constitution des familles, puis au départ des enfants, que l’on va étudier. De même, on sait que la hausse de leur revenu conduit les ménages à modifier le niveau et la structure de leur consommation, mais l’effet d’âge que l’on estime ici est un effet d’âge « pur », une fois pris en compte le fait que le revenu évolue lui-même avec l’âge.
84
Evolution des dépenses d’ameublement et d’équipement ménagers
Le passage à la retraite est l’occasion d’un dernier effort d’équipement. Le ménage anticipe en effet, qu’à la retraite son revenu va diminuer et il profit donc de la situation avant l’arrêt d’activité pour renouveler son équipement. Celui-ci peut être dû aussi à un déménagement ou à l’achat d’une résidence secondaire Par ailleurs, le vieillissement de la population entraine sur le moyen et long terme des cycles de renouvellement d'achat allongés. En effet, en vieillissant une personne a tendance à acheter des biens de meilleure qualité qui seront conservés plus longtemps ce qui entraine une baisse des ventes automatiques. En raison de ce phénomène, le marché automobile devrait décroître de 12,5 % d'ici à 2025 et le secteur électroménager de 8,6 % en dehors de tout facteur lié à la crise économique. Les dépenses de transport (achat de véhicule, essence, entretien et réparation, transports en commun y compris train et avion) diminue fortement entre ans et ans). Le ménage roule moins, consomme moins d’essence et ne reneouvelle que peu son véhicule. transport
85
Loisirs et culture Enfin, le poste loisirs et culture comprend les sorties (cinéma, théâtre, concert, musée, spectacle sportif), les redevances audiovisuelles mais aussi les équipements (sportif, audiovisuel, photographie), les jouets, les dvd et les livres. Les ménages ont une consommation de culture/loisirs relativement stable de 25 à 65 ans Cependant, au passage à la retraite, cette consommation augmente légèrement par rapport à celle de la cinquantaine. Comme pour les autres équipements durables, l’espérance de vie à cet âge, qui s’est allongée aussi bien pour les hommes que pour les femmes, incite à renouveler ses appareils audiovisuels. De plus, le ménage ayant plus de temps libre aspire aux voyages, aux visites culturelles, aux courts séjours régionaux etc . Toutefois, Après 65 ans, ces consommations chutent brutalement : par rapport aux débuts de la soixantaine, leur niveau est divisé par deux après 80 ans. Ce phénomène est dû en grande partie à la dégradation de l’état de Santé.
86
Evolution des dépenses d’électricité, gaz et autres combustibles
Une fois à la retraite, les personnes passent davantage de leur temps au domicile. Leurs activités sont plus casanières et leur isolement s’accentue avec l’avancée en âge. La consommation d’énergie, qui comprend les dépenses d’électricité, de gaz et des autres combustibles, double entre ans et ans. Les personnes âgées, préférant rester chez elles parce qu’elles s’y sentent mieux protégées et/ou que leur état de santé les y oblige, ne modulent pas à la baisse le niveau de chauffage dans la journée comme le font les personnes qui travaillent à l’extérieur. Les services domestiques à domicile ont pour objet de faire garder ses enfants, de se faire aider pour l’accomplissement des travaux ménagers ou, pour des personnes handicapées, accidentées, âgées ou dépendantes, d’obtenir une assistance pour la vie quotidienne. Le recours à ces services domestiques à domicile présente un profil qui varie considérablement au cours du cycle de vie. À revenu, taille du ménage et génération donnés, ce sont les ménages situés aux âges extrêmes qui dépensent le plus. Les ans, employant des gardes d’enfant (baby-sitter, personne allant chercher les enfants à l’école, etc.), consomment quatre fois plus que les ans. Le recours aux services domestiques décroît ensuite quand les enfants grandissent et quittent le foyer de leurs parents. Mais après ans et l’affaiblissement physique, ces dépenses reprennent et leur croissance devient vive avec l’âge, les ménages faisant appel aux aide-ménagères ou aux services d’aide à domicile.
87
Evolution des dépenses d’alimentation
Evolution des dépenses de vêtements et de chaussures Evolution des dépenses d’hôtels, cafés et restaurants Le renouvellement des équipements (électroménager, audiovisuel et voiture) aux âges du passage à la retraite et, par la suite, le recentrage progressif sur les biens et services liés au foyer conduisent donc à augmenter certaines dépenses du ménage au passage à la retraite. À revenu donné, l’équilibre financier est maintenu par la diminution de trois autres types de dépenses : l’alimentation, les vêtements et les dépenses d’hôtel, café, restaurant et vacances. La baisse des dépenses alimentaires est due à la solitude qui s’accentue et qui détériore les conditions dans lesquelles sont pris les repas. Dès 60 et 64 ans, la dépense d’habillement est réduite d’un tiers par rapport aux ans. À ans elle est trois fois moins élevée. La garde-robe est de moins en moins renouvelée, d’abord parce que, n’ayant plus à respecter les obligations du travail, les tenues vestimentaires sont moins variées. Ensuite, le fait que la mode reste axée sur la jeunesse rend l’offre commerciale moins attrayante quand on prend de l’âge. Enfin, le cercle des amis et des parents plus âgés ou du même âge tend à se réduire et les occasions de s’habiller de façon plus cérémonieuse se font plus rares. La baisse des dépenses d’hôtels, cafés et restaurants est due aux pratiques de sociabilité, qui font diminuer les sorties et les déplacements touristiques avec le vieillissement.
88
Conclusion : La consommation est un moteur de la croissance économique. Or, on observe que le vieillissement de la population va entraîner un enjeu pour les entreprises et plus largement pour le système productif qui va devoir s’adapter. L’enjeu le plus important réside sans doute dans le développement des services à la personne mais aussi dans la gestion des services et des dépenses de santé (chapitre 2). On sait que le secteur des services est un secteur où les gains de productivité sont faibles, ce qui pourrait à terme conduire à des créations massives d’emplois (toutefois relativement peu qualifiés). Le problème est d’autant plus complexe que du fait de l’effet de génération il n’est pas certain que les tendances actuellement observées soient strictement celles qui seront effectives dans 50 ans.
89
Génération rationnement (née entre 1917-1926)
Cette génération avait 20 ans au moment de la seconde guerre mondiale entre 1937 et 1946. Selon Préel (2000), cette génération a une entrée difficile dans la vie après la crise de 1929. Cette génération est la première à « toucher les dividendes » des trente glorieuses. Elle est pourtant très économe et très réticente à l’utilisation du crédit à la consommation. Elle a une forte culture d’épargne de précaution de par son entrée difficile dans la vie. Elle n’entrera pas dans la société de consommation qui démarrera au début des années 1970, elle s’équipera peu en bien durable et restera peu équipée en automobile. Les femmes de cette génération sont encore très peu détentrices du permis de conduire. Pour cette génération la famille constitue la fondation, les femmes sont peu nombreuses à être salariées actives.
90
Génération réfrigérateur (née entre 1927-1936)
Née pendant l’entre-deux guerres, cette génération fête ses 20 ans à la Libération. Elle entre sur le marché du travail avec le début des Trente Glorieuses, en sort avec la Crise et bénéficie d’un système de retraites et d’un État-Providence généreux. Progressivement, la consommation de masse se met en place et les classes aisées de cette génération découvriront le lancement en 1946 de la 4CV et du Solex, en 1948 de la 2 CV et du microsillon. La RTF fait ses débuts en 1949 et le Club Med ouvre son premier village aux Baléares en Puis tout va s’accélérer. Cette génération chanceuse qui a évité la mobilisation et toute responsabilité dans la défaite va connaître un boum industriel avec une structure gourmande en main-d’oeuvre et en encadrement. Malgré un faible niveau de formation (les deux tiers n’iront pas au-delà du certificat d’études et moins de 5% auront le baccalauréat), elle bénéficiera sans discontinuer du plein emploi.
91
Génération robot électrique (née entre 1937 - 1946)
Cette génération correspond aux individus qui ont eu 20 ans entre 1957 et 1966 et qui ont à leur tour connu une révolution dans la préparation des repas : l'apparition du robot électrique, qui permet un gain de temps considérable va contribuer à diminuer le temps de préparation des repas. Le robot Marie date de Du côté automobile, c’est une révolution technologique avec la sortie de la DS. Toute l’Europe, avec l’aide du plan Marshall s’engage dans l’ « ère de la consommation de masse ». En 1963, 35% des ménages français disposent d’une automobile. Le transistor, inventé en 1954, va bouleverser la radio et la hi-fi. Les années 1960 sont celles des week-end de deux jours. La croissance favorisera le développement d’une vaste classe moyenne. Georges Perec dans les « Les Choses » (1965) a admirablement décrit cette classe de consommateurs enrichis, avides de bien-être matériel ressentant un sentiment de culpabilité à force de transgresser le modèle transmis par des parents paysans et économes. Cette mauvaise conscience était aggravée par le vide politique et le drame algérien. Comme l’écrit Pérec (1965) : « Ils ne croyaient guère que l’on put se battre pour équiper son intérieur, mais c’eût été pourtant le mot d’ordre qui les aurait le plus facilement mobilisés ».
92
Ces trois générations nées avant l’avènement de la société de consommation ont globalement
des arbitrages de consommation qui sont nettement tournés vers les motivations de base. Elles favorisent quatre fonctions : · L’alimentation à domicile : ces générations sont celles qui ont les coefficients budgétaires les plus élevés au cours de leur cycle de vie. Le modèle traditionnel français basé sur le plaisir et la convivialité met l’alimentation au coeur des préoccupations de ces générations. Celles-ci consacrent du temps et de l’argent pour cette fonction. Elles associent le plaisir et donc une motivation stratégique à cette fonction. Elles vont préférer les produits frais, les labels de qualité ; · Les charges de logement : ces générations sont plus casanières, elles sortent moins, partent moins en vacances, elles vont donc plus se chauffer et au global avoir une part plus importante de leur budget consacré à cette fonction qui est typiquement dans les besoins de base ; · L’équipement du logement : pour les mêmes raisons que celles évoquées plus haut et parce que ces générations sont attachées aux meubles patrimoniaux, ces générations arbitreront en faveur de l’équipement du foyer ; · L’habillement : ces générations sont nées avec une offre vestimentaire qui était chère, elles ont gardé l’habitude d’acheter des vêtements de marques traditionnelles, de qualité, plus chers. Elles ont aussi été habituées lorsqu’elles travaillaient à porter des vêtements de qualité comme la tenue ostentatoire du dimanche ; toute leur vie elles arbitreront en faveur des vêtements. En vieillissant, elles dépenseront de moins en moins.
93
Les générations intermédiaires
C’est à partir de la génération précédente que naît le désir d’achat et que la société de consommation est celle dans laquelle flirte le nécessaire et le désirable. Ce qui est maladif c’est de désirer avec la même intensité le nécessaire et le désirable. Le fantasme individuel peut être plus gratifiant et important que le réel. L’illusion de l’individu est de penser que ses désirs le distinguent des autres.
94
Génération hypermarché (mai 68) (née entre 1947-1956)
Les individus appartenant à cette génération ont eu 20 ans entre 1967 et 1976, l'ère de la société de consommation avec l’avènement des hypermarchés. C’est à partir du début des années 1970 que la télévision couleur se démocratise et avec elle les publicités. C’est du côté du bonheur, du plaisir, de la liberté, des forces de la vie que l’époque change, marquant en profondeur la génération des « Boumeurs ». Pour la première fois, une société fera de la jeunesse une valeur en soi, un impératif catégorique. Ce sera la première génération à cultiver le jeunisme, prônant une éthique du plaisir, du carpe diem : une vie de loisirs, de sorties, d’artifices. Elle modernisera la vie privée, notamment en permettant aux femmes d’être actives à 70%. Plus que des contestataires, les soixante-huitards sont des protestataires. La croissance
95
et le progrès sont pour eux des acquis, des évidences qui sont dans « l’ordre des choses ». Le
« toujours-plus » leur est dû. Le consommateur finit par prendre ces désirs comme un besoin.
96
Génération livraison à domicile (née entre 1957-1966)
Cette génération a 20 ans entre 1977 et 1986, durant une période de fortes innovations sur le prêt à l’emploi. C’est bien durant cette décennie que le nombre d’innovations est le plus important1 : 1975, année du PET (Polyéthylene Terephthalate), matière plastique recyclable qui permettra le lancement des boissons rafraîchissantes et du succès grandissant des eaux embouteillées, 1980, lancement des pâtes à tarte prêtes à l’emploi, 1984, les salades et légumes frais en sachet prêts à l’emploi, 1982, la lessive liquide, 1973, ouverture facile sur les conserves de légumes, 1978, les couches-culottes jetables, 1975, le rasoir jetable, 1977, le micro-ordinateur individuel, 1978, le code barre, 1978, la cafetière électrique, 1979, première colle instantanée
97
Ces deux générations intermédiaires qui découvrent la société de consommation et de loisirs
vont favoriser quatre fonctions de consommation : · le loisir et la culture : la génération hypermarché (ou mai 68) est la première génération à mettre au coeur de ses préoccupations les loisirs. Elle pratiquera nettement plus que les générations précédentes les sorties culturelles et les autres générations la suivront. · le transport et notamment l’automobile : la démocratisation de l’automobile touche de plein fouet ces deux générations qui n’hésitent pas à se multi-équiper, d’autant que ce sont les premières générations de ménages bi-actifs. L’automobile aura un rôle statutaire pour ces générations, ce ne sera plus le cas après. · l’éducation : ces générations ont des enfants qui font des études longues, elles consacrent plus d’argent pour ce poste. · la santé : dans un système de santé remboursant une grande partie des dépenses, ces générations prennent l’habitude d’aller très souvent chez le médecin et sont habituées à dépenser beaucoup. Elles continuent à consommer autant après les phases de déremboursement : elles ont un coefficient budgétaire plus important que les autres générations. Ces générations sont caractérisées par des préoccupations centrées sur les loisirs et la culture ainsi que l’ostentatoire. En revanche, elles arbitrent en défaveur de l’équipement du foyer. Elles sont dans les motivations stratégiques et exploratoires de l’extérieur.
98
Les jeunes générations
Ces générations ont recherchent aux travers de leur consommation du sens, du lien social. Génération Low Cost (née entre 1967 et 1976) Elle correspond aux individus qui ont eu 20 ans entre 1987 et 1996, en plein ralentissement économique. Délaissant les hypermarchés développés en périphérie des villes, de plus en plus infidèles aux marques, ces consommateurs, fortement attachés au rapport qualité - prix, se tournent vers les hard discounts. Le premier magasin du nouveau modèle économique ouvre en 1988. C'est "la génération low cost". Le chômage frappe fortement cette génération sur le front de la « guerre économique ». Sa gestion budgétaire se qualifie d'un seul nom : flexibilité, avec son corollaire : infidélité. Pour avoir toujours la qualité au meilleur prix, il faut ne payer que ce qu'on use vraiment. D'un côté, louer, et d'un autre, vivre à crédit en déployant des talents de financier pour jongler avec les dettes et les emprunts auprès des proches.
99
Génération Internet (née entre 1975-1984)
Cette génération est la première à être née avec « la Crise ». Cette génération n’entend parler que de société de l’information et des nouvelles technologies de communication, d’une économie fondée sur la connaissance. Soucieuse du « concrètement », du vécu, de l’expérience, de la transparence, la génération « Internet » s’évertuera à retrouver le socle des valeurs de base, des courants de fond, les racines pour contrecarrer le relativisme généralisé, l’instabilité nomade, le mouvement perpétuel. D’une manière générale, la nouvelle génération « Internet » prend ses distances avec toutes les institutions (église, école, état, partis, entreprise). Elle préfère tenter de résoudre elle-même les problèmes qui se posent dans son environnement. Face à ce désinvestissement vis-à-vis des institutions, ces choix de consommation lui permettent de constituer le repère manquant. Elle recherche dans la consommation du lien social. Habituée depuis la crèche à vivre avec ses pairs, cette génération est entourée de plusieurs groupes de copains qu’elle a connus à l’école ou dans ses activités extrascolaires qui se sont fortement développées. Selon la tribu qu’elle fréquente, elle portera les signes distinctifs qui la caractérisent. Pour cette génération, ce qui réunit plusieurs individus c’est consommer la même chose au même moment.
100
Ces deux jeunes générations privilégient trois fonctions de consommation :
· Communication : en recherche de lien social, les jeunes générations privilégient les dépenses en téléphonie mobile et en Internet. · Equipement du foyer : elles favorisent leur intérieur, elles cherchent au travers de leur consommation leur identité. Cette identité passe par son chez soi, l’investissement dans les nouvelles technologies. La réalisation de soi se concrétise à l’intérieur, dans le mouvement du cocooning. On privilégie sa vie personnelle à sa vie professionnelle. · Hôtellerie, restaurant : la seule réalisation de soi favorisée par ces générations est la fréquentation des restaurants et hôtels comme lieux de rencontre toujours en réponse au désir de lien social. Les plus jeunes sont ceux qui cherchent le plus leur identité intérieure. Ils ne sont pas dans l’ostentatoire, ils arbitrent en défaveur de l’habillement et du transport. Leur consommation a un nouveau sens : vivant plus souvent en ville que les autres générations, ils s’équipent de moins en moins en automobile et privilégient le développement durable.
102
Part des personnes de + de 65 ans dans la population totale en Allemagne
Taux d’épargne en Allemagne Taux d’épargne en France Part des personnes de + de 65 ans dans la population totale en France
103
Part des personnes de + de 65 ans dans la population totale au Royaume-uni
Taux d’épargne en France Part des personnes de + de 65 ans dans la population totale en France Taux d’épargne au Royaume-Uni
Présentations similaires
© 2024 SlidePlayer.fr Inc.
All rights reserved.