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3- Le Fils prodigue Luc 15,1-2, 11-32
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Luc 15 1 Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s'approchaient de Jésus pour l'entendre. 2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant: Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux. 3 Mais il leur dit cette parabole:
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[L'enfant prodigue]. [1], [Le partage des biens] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [2], [Les adieux] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [3], [L'enfant prodigue dissipe son bien] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [4], [L'enfant prodigue est ruiné] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [5], [L'enfant prodigue garde des pourceaux] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [6], [L'enfant prodigue implore la miséricorde divine] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [7], [L'enfant prodigue revient à la maison paternelle] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [8], [On tue le veau gras] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [9], [L'enfant prodigue est équipé de nouveau] : [estampe] / [Jacques Callot]
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[L'enfant prodigue]. [10], [Le festin] : [estampe] / [Jacques Callot]
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Son fils aîné était aux champs
Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s'enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit: C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a recouvré en bonne santé. Il se mit alors en colère, et il refusait d'entrer. Son père sortit l'en prier. Mais il répondit à son père: Voilà tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis; et puis ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! Mais le père lui dit: Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie; il était perdu et il est retrouvé!" Luc 15,1-2, 11-32
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1- LA PARABOLE ELLE-MEME
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2- LE CONTEXTE 2.1- ECONOMIQUE
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L'action de l'histoire se déroule, au premier siècle de notre ère, quelque part en Galilée, dans une exploitation agricole moyenne de type familial. Un père, deux fils, du personnel. Le Père de famille est le patron, au sens réel du terme, à la fois paterfamilias et chef d'entreprise, seul détenteur du capital et du pouvoir de décision. Ses deux fils, l'aîné et le cadet, l'aident, assistés de quelques ouvriers, salariés rémunérés à la journée (un denier d'argent), et d'esclaves, qui ne le sont pas à vie, puisqu'ils doivent être libérés lors de l'année sabbatique, sauf s'ils demandent eux-mêmes à rester. Selon le Droit Juif (ROLAND DE VAUX - Les institutions de l'ANCIEN Testament - Ed. du Cerf), à la mort du chef de famille, l'aîné hérite l'ensemble des terres et le patrimoine immobilier. Seules les richesses mobilières sont partagées entre les enfants mâles, et l'aîné reçoit une part double de celle des autres. Il est probable que la perspective de se trouver un jour au service de son frère n'enthousiasme guère le cadet de l'histoire, qui a d'autres projets, dont, pourquoi pas ?, celui d'acheter sa propre exploitation. Il est donc parfaitement dans son droit lorsqu'il demande à son père la part d'héritage qui doit lui revenir. Et le père fait trois parts: deux pour l'aîné, une pour le cadet. Et le cadet part. Il va vivre sa vie. Nous savons ce qu'il lui arrivera, après qu'il aura dilapidé son bien, et comment, à bout de forces et de ressources, il fera retour vers la maison paternelle, où son Père l'attend pour le réintégrer dans tous ses droits de fils cadet.
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Le choc est alors pénible pour l'aîné, qui est doublement scandalisé par l'attitude qu'il juge profondément injuste de son Père. D'abord parce que c'est lui qui a le plus perdu : le cadet, lui, a dilapidé son bien, mais, après tout, chacun fait ce qu'il veut de son argent ! L'aîné, quant à lui, devra, une nouvelle fois, à la mort de son Père, partager avec son frère une richesse que celui-ci n'a pas contribué à créer. Or, si ce frère était resté, il est certain que le capital aurait davantage augmenté, grâce à leur travail commun. On aurait pu investir, et tout le monde y aurait gagné. Mais il est surtout scandalisé, parce que son Père manifeste un amour, à son avis exagéré envers un fils ingrat, alors qu'il n'en a jamais manifesté le tiers du quart envers son aîné, qui, lui, est resté fidèle. Et, apparemment, la réponse de son Père ne le satisfait pas.
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2.2- Contexte SOCIO-RELIGIEUX
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Les Pharisiens : Un groupe extrêmement important et influent en Judée à l'époque de Jésus : 5000 à 6000 hommes vivant le plus souvent en petites communautés. Ils se sont fait une spécialité (on pourrait même dire que c'est leur fonds de commerce) de la Loi, ou plutôt des "Traditions des Anciens". Ils s'efforcent d'en observer scrupuleusement tous les préceptes et tous les interdits. Ils imposent également aux autres membres du Peuple l'obligation de l'observer, comme eux le font. Les Publicains : Dans les récits évangéliques, il s'agit généralement de juifs fortunés, qui ont accepté de devenir collecteurs d'impôts pour le compte des Romains. La charge de publicain était vendue par l'occupant en début d'année à de riches personnes qui s'engageaient à verser aux Romains la totalité de l'impôt exigé, et qui, ensuite en récupéraient le montant auprès du peuple, par l'intermédiaire des petits collecteurs juifs. Ce système imposait au petit collecteur, s'il voulait gagner sa vie, de récupérer deux, trois ou quatre fois plus que ce qu'on exigeait de lui. C'est ainsi que Zachée dira : Si j'ai fait du tort à quelqu'un je lui rembourserai quatre fois la mise ! Ces petits collecteurs étaient considérés comme pécheurs par les Pharisiens, puisqu'ils travaillaient pour l'occupant, et surtout parce qu'ils manipulaient de l'argent étranger, réputé impur. Il y avait d'autres éléments du peuple considérés comme pécheurs : c'étaient tous ceux qui étaient en contact soit avec le sang, soit avec le sexe, soit avec la maladie, soit avec l'argent. Ajoutons à ceux-là les Samaritains, qui, ayant fait sécession avec les Judéens, étaient eux aussi considérés comme impurs.
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3- L'ENSEIGNEMENT de la PARABOLE
3.1- Connaissant à la fois l'histoire et le contexte dans lequel elle se déroule, et sachant que cette parabole s'adresse aux pharisiens et aux scribes, scandalisés par l'attitude de Jésus envers les pécheurs, nous pouvons tenter de dégager l'enseignement que Jésus voudrait que ses auditeurs dégagent de cette parabole. [L'enfant prodigue]. [8], [On tue le veau gras] : [estampe] / [Jacques Callot]
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3.2- Le schéma Le père Le fils aîné Le fils cadet L'héritage
Le pays lointain Les cochons Dieu Pharisiens et Scribes Publicains et pécheurs Le salut Exclusion du peuple élu L'impureté légale La "pointe" de la parabole est claire : il s'agit d'un enseignement destiné aux Pharisiens, et plus généralement à tous ceux qui se croient "purs", afin de les encourager à accueillir leurs frères, qui avaient contracté une impureté légale, et désiraient s'en purifier. C'est le premier enseignement. Il y en a un second: encourager ceux qui avaient contracté une impureté légale à s'en purifier, afin de réintégrer le Peuple de Dieu.
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3.3- POUR LES PREMIERS CHRETIENS
Au moment où Luc écrit son évangile, la première persécution, celle de Néron, a déjà fait des victimes (dont Paul, l'apôtre) parmi les premières communautés de croyants. Mais certains, qui n'ont pas eu le courage d'affronter la mort, ont préféré renier le Christ, brûler de l'encens devant la statue de l'empereur et consommer la viande d'animaux immolés aux dieux de l'Empire. Quelques-uns ont, par la suite, regretté leur attitude, et demandent à être réintégrés dans leur communauté. La pointe de la parabole est pour eux qui sont restés fidèles, comme pour les Pharisiens; et pour les apostats comme pour les collecteurs d'impôts.
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Le père Le fils aîné Le fils cadet L'héritage Le pays lointain Les cochons Dieu Les fidèles Les apostats Le salut L'exclusion de la communauté La statue de l'empereur
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3.4- Et nous AUJOURD'HUI Devant une parabole, chacun reste libre de comprendre l'enseignement et de se l'appliquer à soi-même. Lorsqu'il s'agit d'une homélie suivant la proclamation de cette parabole au cours d'une célébration, le prédicateur, après en avoir donné une EX-PLICATION, doit tenter une AP-PLICATION pour ceux et celles qui l'entendent, mais avec beaucoup de circonspection, et surtout en évitant de faire la morale à ses auditeurs : les personnes sont diverses, leurs situations sont différentes… et leurs réactions parfois vives !…
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