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Les critiques de la morale. IIème partie
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Rappel Nietzsche observe les pratiques religieuses et s’interroge sur l’origine de la morale. Il remarque qu’elle sert le pouvoir religieux parce qu’elle restreint l’activité de l’homme, brise ses élans. L’idée de libre arbitre semble avoir été inventée par la religion – les théologiens – afin de pouvoir punir et juger l’être humain. Les hommes qui acceptent cette autorité sont faibles et cachent leur impuissance sous le masque de la vertu.
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« Lorsque les opprimés, les écrasés, les asservis, sous l'empire de la ruse vindicative de l'impuissance, se mettent à dire : « Soyons le contraire des méchants, c'est-à-dire bons ! Est bon quiconque ne fait violence à personne, quiconque n'offense, ni n'attaque, n'use pas de représailles et laisse à Dieu le soin de la vengeance, quiconque se tient caché comme nous, évite la rencontre du mal et du reste attend peu de chose de la vie, comme nous, les patients, les humbles et les justes. »- Tout cela veut dire en somme, à l'écouter froidement et sans parti pris : « Nous, les faibles, nous sommes décidément faibles ; nous ferons donc bien de ne rien faire de tout ce pour quoi nous ne sommes pas assez forts. »
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La morale est aussi un prétexte pour l’homme qui refuse d’agir
La lâcheté de l’homme se dévoile dans le comportement vertueux. Sa «mauvaise foi» consiste à présenter au monde un être de façade, un faux dévot. Mais la différence entre Tartuffe et le faible évoqué par Nietzsche est grande : Tartuffe sait qu’il ment, le faible de Nietzsche se ment à lui-même, il est sa propre dupe. Son miroir déformant lui renvoie l’image du mérite.
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« - Mais cette constatation amère, cette prudence de qualité très inférieure que possède même l'insecte (qui, en cas de grand danger, fait le mort, pour ne rien faire de trop), grâce à ce faux monnayage, à cette impuissante duperie de soi, a pris les dehors pompeux de la vertu qui sait attendre, qui renonce et qui se tait, comme si la faiblesse même du faible - c'est-à-dire son essence, son activité, toute sa réalité unique, inévitable et indélébile - était un accomplissement libre, quelque chose de volontairement choisi, un acte de mérite. » Généalogie de la morale
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Parce que, loin de s’avouer vaincu, le faible semble plier l’échine avec noblesse. Il montre qu’il le fait volontairement. Il agit de façon vertueuse et c’est le libre arbitre qui dirige ses actes. S’il s’efface, il le montre, et il est humble avec orgueil. « Cette espèce d'homme a un besoin de foi au « sujet » neutre, doué du libre arbitre, et cela par un instinct de conservation personnelle, d'affirmation de soi, par quoi tout mensonge cherche d'ordinaire à se justifier. » Généalogie de la morale
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