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Publié parCamille Boutet Modifié depuis plus de 11 années
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Département de médecine légale Département des urgences
CERTIFICATS MEDICAUX VIOLENCES CONJUGALES MALTRAITANCES DES SUJETS AGES Emmanuel MARGUERITTE Département de médecine légale Département des urgences CHU de Montpellier
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Violences conjugales (1)
Epidémiologie : « le grand flou » avec des données divergentes Enquête ENVEFF 2000 (7000 femmes interrogées) 200 à victimes/an ? Publications des services d’urgence sur des collectifs limités (n=100 à 200)
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Violences conjugales (2)
« Les violences faites aux femmes » (INSEE première février 2008) ménages et individus interrogés Violences subies en dans et hors du ménage, Sujets ans, 3% des femmes ont subi des violences physiques de la part d’un membre du ménage contre 1,6% des hommes Violences verbales les plus fréquentes Violences sexuelles les moins fréquentes Violences psychologiques répétées
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Violences conjugales (3)
Résultats INSEE 2008 (suite) Surexposition des femmes jeunes Faible niveau scolaire chez les agresseurs et chez les victimes Femmes sans diplôme : 3 fois plus de violences domestiques Femmes avec nationalité hors CEE : 1,6 fois plus victimes de violences Peu de déclarations des violences (47% Amis, 19% association ou professionnels, 12,1% Plainte, 5,4% main courante)
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Violences conjugales (4)
AUTRES ETUDES, FACTEURS ASSOCIES AUX VIOLENCES Alcoolisme chronique de l’auteur Période de grossesse, de séparation, de divorce, Jalousie pathologique Antécédents de violences subies dans l’enfance Précarité économique Différence de milieu culturel Risque élevé de maltraitances des enfants
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Violences conjugales (5)
Les grands types de violences Violences verbales Violences psychologiques (dénigrement, harcèlement) Maltraitances financières Violences physiques Violences sexuelles
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Violences conjugales (6)
LESIONS PHYSIQUES Extrémité céphalique +++ (visage, cuir chevelu, cou) Contusions, plaies, fractures, lésions provoquées à main nue RETENTISSEMENT PSYCHIQUE Insomnie, troubles anxieux, alcoolisation….
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Violences conjugales (7)
En résumé, Femme jeune, blessée au visage, faiblement diplômée, enceinte ou qui veut divorcer, parfois de nationalité étrangère, victime d’abord de violences verbales puis physiques, en situation de précarité économique, qui en parle à ses amis et dont le conjoint s’alcoolise
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Violences conjugales (8)
Département des urgences CHU de Montpellier 168 en 2008 180 en 2009 2 patientes/jour
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Son but Faire un inventaire complet des lésions Déterminer l’ITT
LE CERTIFICAT MEDICAL Son but Faire un inventaire complet des lésions Déterminer l’ITT
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Violences conjugales (8)
Article 51 CDM (article R du CSP) « Le médecin ne doit pas s’immiscer sans raison professionnelle dans les affaires de famille ni dans la vie privée de ses patients » Article 76 CDM (article R duCSP) « L'exercice de la médecine comporte normalement l’établissement par le médecin, conformément aux constatations médicales qu'il est en mesure de faire, des certificats, attestations et documents dont la production est prescrite par les textes législatifs et réglementaires. Tout certificat, ordonnance, attestation ou document délivré par un médecin doit être rédigé lisiblement en langue française et daté, permettre l'identification du praticien dont il émane et être signé par lui. Le médecin peut en remettre une traduction au patient dans la langue de celui-ci »
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Aspects formels Identification du praticien, signature
Circonstances de rédaction « à la demande de l’intéressée » « remis en main propre pour faire valoir ce que de droit » Identité du patient si doute « me déclare se nommer » Procédure d’entrée sous X ? Situation maritale à préciser Commémoratifs : « me déclare avoir reçu un coup de poing… » ou conditionnel « aurait reçu un coup de poing…. »
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Aspects formels Pas de désignation d’un tiers et ne pas mettre de tiers en cause, écrire « Mme X déclare avoir été frappée par un tiers » Ne pas évoquer une pathologie d’un tiers (ex: « Mme X aurait été frappée par son mari alcoolique ») Antécédents médicaux : lesquels? Si doute en parler à la patiente, noter un Etat antérieur qui pourrait être aggravé
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Zones cibles médico-légales
Examen clinique Examen complet avec déshabillage, bon éclairage, examen endobuccal Zones cibles médico-légales Cou, Face interne Bras ou zones de prise, avant-bras ou zones de défense, face interne des cuisses Mesurer les lésions et les orienter si possible par rapport à un repère anatomique fixe, le sujet étant en position anatomique
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Examen clinique (suite)
Les lésions Plaies +/- contuses, coupures, contusions,abrasions… ecchymoses, hématomes (l’hématome se ponctionne, pas l’ecchymose) Lésions « en forme » reproduisant un agent lésionnel (contondant), la forme est en général inférieure à l’objet (distension des tissus à l’impact suivie d’une rétraction)
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Examen clinique (suite)
Datation des ecchymoses: Ecchymoses d’âge différent ++++, Attention pas de précision à +/- 3jours rouge, vif J1-J2 violet bleu J3 verdâtre J6-7 jaunâtre J10 disparition de la périphérie vers le centre J17 disparition totale J20
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Examen clinique (suite)
Rester prudent dans l’interprétation des lésions et la compatibilité avec les dires de la victime Décrire le retentissement des lésions sur les AVQ, évoquer une éventuelle infirmité (ex: traumatisme globe oculaire), l’évolution probable des lésions, la nécessité de soins prolongés.
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Conclusion du certificat
Synthèse des lésions Déterminer l’ITT, à écrire en lettres, « une ITT de cinq jours est à prévoir au sens pénal sauf complications » Remise du certificat à la victime ou à l’autorité requérante
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Problèmes posés par la rédaction du certificat
Responsabilité pénale : violation du secret médical, certificat de complaisance, état de faits matériellement inexacts, dénonciation calomnieuse Responsabilité ordinale : s’immiscer sans raison dans les affaires de famille, dans la vie privée de ses patients, non respect du secret médical,certificat de complaisance… Responsabilité civile et administrative (réparation du dommage subi)
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SIGNALEMENT LES MODALITES REGLEMENTAIRES
ê CODE PENAL Art et ê CODE DE DEONTOLOGIE MEDICALE Art 44
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Problèmes posés par la rédaction du certificat (suite)
Article 44 CDM (article R du code de la santé publique) « Lorsqu'un médecin discerne qu'une personne auprès de laquelle il est appelé est victime de sévices ou de privations, il doit mettre en oeuvre les moyens les plus adéquats pour la protéger en faisant preuve de prudence et de circonspection.
S'il s'agit d'un mineur de quinze ans ou d'une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son état physique ou psychique il doit, sauf circonstances particulières qu'il apprécie en conscience, alerter les autorités judiciaires, médicales ou administratives » Art du Code Pénal
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Problèmes posés par la rédaction du certificat (suite)
Le retentissement psychologique : qu’en dire? L’agression sexuelle associée (consultation spécialisée)
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Problèmes posés par la rédaction du certificat (suite)
Signaler ou ne pas signaler aux autorités judiciaires ou administratives? Avec l’accord de la victime, Signalement si fonctions cognitives altérées ou dans certaines situations (coma, patiente sous tutelle, mineures)
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Cas clinique Femme de 37 ans vue aux urgences frappée violemment par son concubin Certificat rédigé après la consultation Plusieurs Hématomes et ecchymoses visage, cou, bras et une plaie sous le sein gauche superficielle ITT un jour à prévoir au sens pénal Le magistrat reçoit le certificat et qualifie l’infraction de délit passible du TC
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Cas clinique (suite) Même patiente, certificat rédigé par le médecin légiste Ecchymoses palpébrales bilatérales en lunettes, Pétéchies à la face interne de l’hémilèvre supérieure Cou : nombreuses abrasions « en coup d’ongle » et ecchymose de 4 cm de hauteur latérocervicale gauche compatible avec une manœuvre de saisie manuelle appuyée de la zone (tentative de strangulation manuelle)
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Cas clinique (suite) Tronc : Sous le sein gauche, Plaie à type de coupure superficielle de 4 cm de longueur à 5cm de la ligne médiane, oblique avec une extrémité éffilée interne, située à 145 cm de la sole plantaire compatible avec un traumatisme provoqué par un objet coupant/tranchant (arme blanche) Ecchymoses de la face interne des 2 bras en zones dites de « prise », ITT : un jour Le magistrat qualifie l’infraction de « tentative d’homicide » passible de la cour d’assises
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CONCLUSION Importance du certificat pour la description complète des lésions et la détermination de l’ITT Connaître les règles de rédaction et les risques liés à celle ci Adresser la patiente à un réseau de prise en charge (médicosociale, association de victimes…)
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