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Publié parMarie-Christine Lachance Modifié depuis plus de 9 années
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Serge TISSERON Psychiatre, psychanalyste, docteur en psychologie chercheur associé HDR à l’université Paris VII Denis Diderot Blog: L’empathie au cœur de la relation et du soin 1
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Historique du mot « empathie »
Théodore Lipps au XIX e siècle une psychologie fondée sur le corps: la métaphore du funambule Tombée en désuétude au XXé siècle (niche esthétique) relancée actuellement * les découvertes des neurones miroirs (Rizzolatti) * le rôle de l’imitation dans le développement (Threvarthen) * l’observation du comportement animal (De Waal)
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Qu’est ce que l’empathie? Ou plutôt LES empathies
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Neural regions involved in moral cognition and empathic concern.
Abbreviations: mPFC, medial prefontal cortex; pSTS: posterior superior temporal sulcus; vmPFC, ventromedial prefrontal cortex. Adapted from Decety, J. et al. (2012) The contribution of emotion and cognition to moral sensitivity: a neurodevelopmental study. Cereb. Cortex 22, 209– 220.
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au groupe j’accepte j’accepte j’accepte Empathie intersubjective
J’accepte ou que l’autre m’informe sur intersubjectivité ce que je suis et me révèle à moi-même j’accepte j’accepte j’accepte que l’autre que l’autre que l’autre Empathie réciproque s’estime aime et soit aimé ait les mêmes J’accepte que l’autre comme moi comme moi droits que moi Se mette à ma place (narcissisme) (relation d’objet) (appartenance au groupe Capacité de changer de perspective émotionnelle entre 9 ans et 12 ans Empathie directe Comprendre que l’autre a une expérience différente du monde - à partir de 4 ans et ½ Partage émotionnel Aussitôt que l’enfant fait la différence entre lui et l’autre Elle consiste à comprendre les émotions d’autrui
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L’empathie a plusieurs dimensions
Le partage émotionnel (empathie émotionnelle): 1 an (emotional sharing de Jean Decety): être capable de comprendre les émotions d’autrui (« Il est triste ») 2. Empathie cognitive (empathic concern de J.D.): 4,5 ans Comprendre que l’autre a une idée du monde différente de la mienne (« je comprends qu’il pense autre chose que moi »). 3. Le changement de perspective émotionnelle (affective perspective-taking de J.D.): (« A sa place, je serais triste comme lui ») 9-10 ans Capacité d’adopter le point de vue de l’autre (« période critique »?) 4. Cette dimension implique la réciprocité. Dimension morale de la reconnaissance. Non seulement se mettre à la place de l’autre, mais accepter que l’autre se mette à ma place, en réalité ou en pensée. Trois facettes : s’estimer, aimer et être aimé, avoir les mêmes droits L’empathie intersubjective Accepter que l’autre m’informe sur moi de choses que j’ignore
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Les menaces sur l’empathie
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Elle est menacée 1. Par une cause principale: la prématurité
L’être humain naît prématuré, et développe en même temps * une extrême capacité d’empathie * et l’angoisse d’être manipulé par l’autre, ce qui le pousse à l’emprise sur autrui
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2. Par cinq causes secondaires
Elle est menacée 2. Par cinq causes secondaires L’endoctrinement idéologique précoce les médias numériques les conditions sociales les conditions professionnelles les émotions négatives qu’on se cache à soi même
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1. L’endoctrinement idéologique précoce
Il y aurait une période de sensibilité à au frayage de la capacité de changer de perspective Quand cela n’est aps réalisé entre 7 et 12 ans, risque de rigidité (enfants soldats) (Alain Berthoz) « Droit de l’enfant à être sensibilisé au changement de perspective émotionnelle»
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2. Les médias numériques:
1. L’information sans possibilité d’agir Nos capacités de ressentir et d’agir sont séparées. Nous ne ressentons plus de l’empathie, avec un désir de venir en aide, mais de la détresse. Emotion douloureuse. Nous ne sommes plus disponibles pour participer à la souffrance d’autrui. Cette détresse peut se cacher derrière une « fatigue d’impuissance »: dépression. Se protéger par des comportements de repli, sur soi-même et sur son groupe: réduire son empathie à ses proches. 2. Les réseaux sociaux et les sites de rencontre en ligne:traiter ses émotions et soi comme des objets: risque de déréaliser l’interlocuteur
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3. Les conditions sociales
Tout ce qui accroît l’insécurité favorise la tendance à réduire sa capacité d’empathie à ceux qui sont le plus proche de nous ou paraissent le plus nous ressembler (tensions des notations) Il faut veiller à éviter tout ce qui nous fait considérer nos semblables comme des gens qui n’auraient pas de point commun avec nous (problème des tests)
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4. Les conditions professionnelles
Par des facteurs historiques liés aux institutions * refus de reconnaître aux clients les mêmes droits qu’aux professionnels * accusation portée contre eux de vouloir manipuler les professionnels
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5. Les émotions négatives qu’on se cache à soi-même (notamment en situation de soin)
* Le désir d’emprise : vouloir contrôler la relation * Le sentiment de supériorité se teinte facilement de culpabilité. Il est travesti en pitié et en compassion. Mais cela suscite le sentiment de ne jamais en faire assez * La haine L’intervenant qui éprouve de la haine pour un proche se la cache. Il se persuade que ce n’est pas lui qui l’éprouve, mais les autres : Il la travestit en désir de l’aider à tout prix: le « fantasme de Zorro ». Danger de ne plus prendre le temps d’écouter. Danger de dévaloriser – voire de culpabiliser - tout ce qui a été fait avant, Ce qui suscite le sentiment de ne jamais en faire assez
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Construire l’empathie
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Dans la vie quotidienne
En institution de soin A l’école Sur les nouveaux espaces Internet
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Dans la vie quotidienne 1
Dans la vie quotidienne 1. les activités qui encouragent le changement de perspective émotionnelle 1. Lecture de romans de fiction 2. Arts 3. Jeu théatral 4. Débats contradictoires (dissoï logoï de Aristote)
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Dans la vie quotidienne 2. Le travail sur les émotions
1. Reconnaître notre désir d’emprise, 2. Reconnaître nos éventuelles émotions négatives vis-à-vis des personnes que nous avons en charge. Nous éprouvons de l’empathie pour eux, mais aussi parfois de la haine… L’un n’empêche pas l’autre 3. Renoncer à l’idéal: d’indépendance et de perfection 4. Accepter la réciprocité
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2. En institution de soin Créer des espaces de parole et de jeu, car le jeu invite à se mettre à la place de l’autre * Des intervenants entre eux, parler et mettre en scène les représentations inavouables (jeu de rôle) pour se réconcilier avec soi * Des usagers entre eux invités à raconter (mettre en scène) leurs expériences du soin (Théatre du vécu) * Des intervenants et des usagers entre eux Théatre du vécu, Médiations ludiques (clowns)
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3. A l’école Développer le travail collaboratif, le tutorat et la pédagogie de projets Les débats et controverses 3. Le Jeu des Trois Figures : développer l’empathie par le jeu pour favoriser le bien vivre ensemble (ainsi nommé par allusion aux trois personnages présents dans la plupart des histoires regardées et racontées par les enfants : l’agresseur, la victime et le tiers (témoin, sauveteur ou redresseur de torts). En maternelles, collèges et lycées
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4. Sur les nouveaux espaces Internet
Le contact avec les pairs (désir d’extimité) Les forums Les thérapies en ligne Les projets mutualisés
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Penser la résilience dans sa dimension collective
Là où la résilience individuelle raisonnait en termes d’information et de soutien personnalisé, la résilience collective pense en termes: d’éducation, de mémoire (les repères du souvenir ou « témoins silencieux ») d’évaluation des vulnérabilités collectives, de confiance entre responsables et usagers de collaboration et de partenariats de projets mutualisés, de proximité ou via Internet
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Merci de votre attention
Et bienvenue sur mon blog:
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