1 CPBB CPBB FORMATION NITROX Février & mars 2016 Jean-Pierre BUISSON (Moniteur Nitrox N°FRAF00ANI 031749.

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2 2 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 Sommaire 1)INTRODUCTION A LA PLONGEE NITROX 1.1)Qu’est ce que le NITROX? 1.2)Avantages et inconvénients liés à l’utilisation du NITROX 1.3) Passé – Présent – Futur du NITROX 2) EFFETS PHYSIOLOGIQUES DE L’OXYGENE 2.1) Loi de Dalton 2.2)Toxicité de l’Oxygène : Effet Paul BERT 2.2.1) Généralités 2.2.2) Mécanismes 2.2.3) Conditions d’apparition 2.2.4) Signes 2.2.5) Conduite à tenir 2.2.6) Prévention 2.2.7) Détermination du pourcentage d’exposition (%SNC)

3 3 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 Sommaire (suite) 2.3) Toxicité de l’Oxygène : Effet Lorrain SMITH 2.3.1) Généralités 2.3.2) Mécanismes 2.3.2) Conditions d’apparition 2.3.3) Signes 2.3.4) UPTD 2.3.5) OTU 3)ELEMENTS DE PHYSIQUE 3.1)Loi de DALTON 3.2)Profondeur maximale

4 4 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 Sommaire (suite) 4)TABLES DE PLONGEE NITROX 4.1)Généralités 4.2)Calcul de la profondeur équivalente 4.3)Tables NITROX de la FFESSM 4.4)Plongées en altitude 4.5)Ordinateurs de plongée 5)REALISATION DES MELANGES 6)MATERIEL 7)PROCEDURES PRATIQUES 8)CONTENU DE FORMATION ET QUALIFICATIONS FEDERALES NITROX 9)BIBLIOGRAPHIE

5 5 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 1)INTRODUCTION A LA PLONGEE NITROX 1.1) Qu’est ce que le NITROX? C’est un mélange de 2 gaz : l’Azote (Nitrogène en Anglais) et l’Oxygène. Le terme NITROX désigne tout mélange de ces deux gaz quelque soit leurs pourcentages respectifs. L’air est donc un NITROX particulier composé de 21% d’oxygène et de 79% d’Azote. Par convention les NITROX sont définis par deux nombres : NITROX XX/YY, où XX représente le pourcentage d’oxygène dans le mélange et YY le pourcentage d’Azote dans le mélange. Ainsi pour l’air le mélange est répertorié : NITROX 21/79

6 6 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 Un NITROX 40/60 est un mélange constitué de 40% d’oxygène et 60% d’Azote. Si un NITROX a une teneur en oxygène : < à 21 %mélange sous oxygéné Si > à 21%mélange sur oxygéné

7 7 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 1.2) AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU NITROX Les mélanges sous oxygénés ne sont pas intéressants pour les plongées telles que nous les pratiquons. Ces mélanges sont destinés aux grandes profondeurs et permettent de maintenir une pression partielle d’oxygène convenable. Les mélanges sur oxygénés sont, en revanche, très intéressants pour les plongées sportives. En effet le fait d’augmenter le pourcentage d’oxygène fait diminuer le pourcentage d’azote contenu dans le mélange et permet donc d’avoir: - pour une même profondeur d’immersion à l’air, moins de saturation d’azote donc moins de désaturation donc des paliers plus courts. - un meilleur confort après les décompressions car l’organisme a moins saturé d’azote.

8 8 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 - une meilleure sécurité si l’on utilise les tables ou les ordinateurs définis pour de l’air - de diminuer d’environ 10% le volume du gaz consommé.

9 9 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 1.3)PASSE – PRESENT - AVENIR du NITROX 1.3.1)Passé : 1955 la Marine Nationale utilise un appareil à circuit semi fermé pour les plongeurs démineurs (DC55) 1957 cet appareil devient l’Oxygers en circuit fermé. André GALERNE l’utilise en France pour des travaux sous-marins avec un mélange 50/50 pour des profondeurs entre 18 et 20 mètres. 1.3.2)Présent C’est un plus dans l’amélioration de la sécurité des plongées. La limitation de la profondeur n’est pas une contrainte importante car la majorité des plongées loisirs se font à moins de 30 mètres.

10 10 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 1.3.3)Avenir L’obstacle était le coût de la fabrication des mélanges, coût lié au prix de l’oxygène et à la manipulation des blocs. Le développement de la demande de mélanges « tout faits » ont contribué à la baisse significative des prix. C’était déjà la tendance aux USA avant l’arrivée des nouveaux compresseurs. La fabrication de Nitrox à partir de la technique des compresseurs à membranes a complètement changé la donne. Le Nitrox est élaboré avec de l’air ambiant à partir d’un compresseur spécial. D’autres mélanges comme le TRIMIX et l’HELIOX sont utilisés par des plongeurs très avertis et ne concerne pas la population des plongeurs dont on parle pour le moment.

11 11 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 2)EFFETS PHYSIOLOGIQUES DE L’OXYGENE. 2.1) Le calcul de la pression partielle de l’oxygène se fait par l’application de la loi de DALTON Pp = Pabs*X% La pression partielle d’un gaz contenu dans un mélange est égale à la pression absolue de ce mélange multipliée par le pourcentage de ce gaz dans le mélange. Exemple mélange air : quelle est la pression partielle de l’O2 à 25 mètres? PpO2 = 3.5*0.21 = 0.735 bars Exemple mélange NITROX 40/60 : quelle est la pression partielle de l’O2 à 25 mètres? PpO2 = 3.5*0.4 = 1.4 bars

12 12 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 2.2) Toxicité de l’oxygène sur le système nerveux central « EFFET PAUL BERT » 2.2.1)Généralités: Deux facteurs sont essentiels : - la limite de PpO2 de 1.6 bars qui est le seuil au delà duquel il y a toxicité - pour une pression partielle d’O2 donnée, le temps d’exposition à cette pression partielle. Ces facteurs conduisent à une crise hyperoxique (Effet Paul BERT) se traduisant par une crise convulsive (genre épilepsie). Nota : l’environnement du plongeur est un facteur important concernant sa sensibilité à la crise hyperoxique. - repos – Chaleur – environnement sec - Travail – froid – environnement humide

13 13 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 2.2.2)Mécanismes : Le mécanisme est complexe et pas encore entièrement élucidé. L’oxygène est à l’origine de la production en excès de métabolites toxiques (Produits de dégradation = radicaux libres super oxydés). L’organisme dispose de piégeurs de « radicaux libres », lorsque ceux-ci sont dépassés, les radicaux libres sont responsables d’altérations, lésions de membranes cellulaires. Ces lésions vont être responsables de troubles de neurotransmissions et de conductions neuromusculaires. D’autre part, l’oxygène entraîne une suroxydation de l’hémoglobine et provoque donc une gêne à l’évacuation du CO2. En fait l’hyperoxie s’accompagne d’une asphyxie. Cet excès d’O2 s’accompagne également d’une vasodilatation qui accroît encore l’arrivée d’oxygène au cerveau et qui aggrave encore un peu plus la toxicité neurologique.

14 14 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 2.2.3)Conditions d’apparition : On considère qu’en milieu humide le seuil toxique est de 1.6 bars. Attention la pression partielle n’est pas la seule responsable de la toxicité, la dose d’exposition est également un facteur essentiel. 2.2.4)Signes : Malheureusement la crise convulsive hyperoxique apparaît généralement sans signes avant coureurs. Elle peut éventuellement (10% des cas) être précédée de : - augmentation de la fréquence cardiaque - nausées, vertiges, crampes, contractures de la face. - troubles visuels, auditifs, bourdonnements - euphorie, troubles du comportement.

15 15 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 La crise se déroule toujours en 3 phases : - Phase de contractures généralisée en extension associée à une apnée - Phase clonique (2 à 3 minutes) de convulsions, morsure, perte d’urine. - Phase de dépression post-convulsive (10 minutes) de retour à la conscience. A l’air libre, après retour à la normobarie, un état normal est vite retrouvé, sans traitement. Généralement un endormissement suit la crise et le plongeur ne se souvient de rien. Attention : chez le plongeur immergé, en cas de remontée intempestive,une surpression pulmonaire est fortement probable due au blocage respiratoire. (Surpression pulmonaire et noyade)

16 16 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 CPBB Formation Nitrox février & mars 2016 2.2.5)CONDUITE A TENIR Dans la phase tonique il y a risque pour le sauveteur. Le sauveteur devra faire attention à ce que le plongeur ne remonte pas brutalement et ne perde pas son embout. Il faut éviter de le remonter pendant la phase tonique. En surface il y a lieu de procéder de la même façon qu’un plongeur lambda ayant subit des problèmes de décompression : (réanimation, caisson etc.…). 2.2.6)PREVENTION - reconnaître d’éventuels signes annonciateurs remontée immédiate. - respecter la législation : en France les paliers à l’O2 pur sont interdits en dessous de 6 mètres (pour le travail en hyperbare) - respecter la limite de 1.6 bar pour la pression partielle d’O2 et les temps d’exposition. ( si travail, si froid prendre 1.4 bars) - durée d’exposition (voir les tableaux ci après) mais la FFESSM préconise de ne pas dépasser deux heures d’immersion lors des plongées aux mélanges.