Sémiologie des troubles De la pensée

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1 Sémiologie des troubles De la pensée
Pr Mamadou Habib THIAM Psychiatre des Hôpitaux Universitaires

2 INTRODUCTION

3 Introduction (1) La pensée est l’ensemble des opérations intellectuelles qui permettent de comprendre les objets et leurs relations et d’accéder à la connaissance du monde. Ces opérations sont principalement: l’imagination, le jugement, le raisonnement.

4 Introduction (2) Les idées peuvent ainsi se former, se réunir à partir d’idées déjà présentes, de perceptions, de sensations. La pensée peut être perturbée dans son développement, son déroulement (le cours de la pensée) ou son contenu.

5 Introduction (3) Le contenu de la pensée est un flux permanent et indifférencié d’idées, de sensations, de souvenir, d’images, d’émotions qui peuvent à tout moment s’ordonner, se préciser, se cristalliser, se synthétiser et se présentifier puis se verbaliser intérieurement ou à haute voix.

6 Introduction (4) Des troubles affectifs ou cognitifs peuvent altérer les contenus idéiques.

7 LES TROUBLES DU COURS DE LA PENSEE

8 Dans son rythme

9 Dans son rythme (1) Accéléré : tachypsychie (+++++)
Le patient passe d’une idée à une autre, incapable de se concentrer sur un thème précis. L’enchainement des idées est extrêmement rapide, chaque image entrainant une kyrielle de réminiscences et d’évocations.

10 Dans son rythme (2) Accéléré : tachypsychie (+++++)
Le discours, toujours jaillissant et rebondissant, extériorise la fuite des idées.

11 Dans son rythme (3) Accéléré : tachypsychie (+++++)
Les associations se font par assonance, par contiguïté : un son en évoque un autre, toutes les homonymies sont exploitées, sens propre et sens figuré sont confondus.

12 Dans son rythme (4) Accéléré : tachypsychie (+++++)
Cette accélération du cours de la pensée est caractéristique de l’accès maniaque ; Elle s’observe aussi dans certaines intoxications (amphétamines, cannabis, caféine, nicotine).

13 Dans son rythme (5) Ralenti : bradypsychie (+++++)
lenteur de l’idéation Le fil des idées est conservé mais nettement ralenti. Cette inertie du développement des idées témoigne d’une viscosité mentale : le sujet fait un effort important pour répondre aux questions simples, donnant l’impression d’une pauvreté intellectuelle.

14 Dans son rythme (6) Ralenti : bradypsychie (+++++)
appauvrissement de la pensée  pauci-idéisme ou monoïdéisme : pensée centrée autour d’une idée prévalente souvent péjorative (idée de mort, désespoir, perte, malheur…) au maximum, l’improductivité idéique est totale : anidéation

15 Dans son rythme (7) Ralenti : bradypsychie (+++++)
appauvrissement de la pensée  parfois le ralentissement est concomitant avec la difficulté des processus de synthèse mentale, comme dans le cas du syndrome confusionnel. La pensée reste floue, embrumée. Les liens de causalité ne sont plus discernés, les hypothèses interférentes avec les conclusions.

16 Dans sa continuité

17 Dans sa continuité (1) Barrages (+++++)
C’est un arrêt brusque du cours de la pensée. Le patient cesse subitement de penser et de parler. Après un court laps de temps, le cours des idées se rétablit sur un même thème ou sur un thème différent. Et il n’en éprouve aucune gêne.

18 Dans sa continuité (2) Fading mental (+++++)
C’est l’évanouissement progressif du cours de la pensée, qui se traduit par une diminution du rythme de la phrase suivie d’une reprise du rythme normal.

19 Dans sa continuité (3) Fading mental (+++++)
Ces perturbations dynamiques rendent compte du relâchement dans le lien unissant les différents contenus de pensée et aussi de la contamination possible par une idée parasite qui entrave l’enchainement normal des pensées.

20 LES TROUBLES DU CONTENU DE LA PENSEE

21 Les troubles du contenu de la pensée (1)
Idées prévalantes Mobilisation totale de la pensée au service d’une revendication, d’un préjudice, d’une jalousie sans aucune considération pour ce qui la contredit.

22 Les troubles du contenu de la pensée (2)
Idées délirantes (+++++) Idées non fondées sur la réalité commune, auxquelles le sujet attache une foi absolue, non soumises à la preuve et à la démonstration, non rectifiables par le raisonnement.

23 Les troubles du contenu de la pensée (3)
Obsessions Il existe 3 types d’idées obsédantes : obsessions idéatives, obsessions phobiques, obsessions impulsives.

24 Les troubles du contenu de la pensée (4)
Obsessions Les obsessions sont distinctes de l’idée fixe ou l’idée prévalante, car l’idée obsédante apparait au sujet comme un phénomène morbide assiégeant sa pensée et qui émane de sa propre activité psychique.

25 Les troubles du contenu de la pensée (5)
Phobies Crainte injustifiée, jugée absurde par la personne, déclenchée par la présence d’un objet ou d’une situation n’ayant pas en eux-mêmes un caractère objectivement dangereux, et disparaissant en l’absence de l’objet ou de la situation.

26 DISTORSIONS DE LA PENSEE

27 Distorsions de la pensée (1)
Pensée déréelle C’est une élaboration mentale en contradiction avec la réalité commune.

28 Distorsions de la pensée (2)
Pensée magique C’est un mode de pensée libérée des références logiques, fondée sur la toute-puissance du désir, ne tenant compte pas de l’expérience commune. La réalisation du désir est mise sur le compte de forces supérieures intuitivement ou explicitement admises. Commune chez l’enfant, elle est caractéristique de la pensée superstitieuse.

29 Distorsions de la pensée (3)
Pensée paralogique C’est une pensée respectant un cadre d’élaboration logique des associations idéiques, des représentations, du jugement pour conforter ses idées prévalantes.

30 Distorsions de la pensée (4)
Pensée paralogique Le raisonnement parait juste et logique mais le ou les postulats de base sont faux. Toutes les conséquences du raisonnement, toutes les interprétations vont dans l’unique sens d’une conviction prévalante.

31 Distorsions de la pensée (5)
Rationalisme morbide (+++++) C’est un processus mental qui restreint et étouffe la réalité vivante et concrète à l’aide de raisonnements abstraits, d’élaborations stériles, théories ayant en commun l’inefficacité et l’inadéquation au réel.

32 FIN