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 Qu’est-ce que la bioéthique ?  Pourquoi la bioéthique ?

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1  Qu’est-ce que la bioéthique ?  Pourquoi la bioéthique ?

2 Définitions Éthique et champ biomédical

3 Définitions de la bioéthique  Van Rensselaer Potter (1911-2001) : 1 ère apparition du mot « bioéthique » (1971).  Éthique de la survie ; éthique de la vie et du vivant. Étymologiquement : Bio : vie Éthique : valeur

4 Définitions de la bioéthique  Kennedy Institute of Ethics : http://kennedyinstitute.georgetown.edu/about/ Restreint le champ d’application de la bioéthique à l’éthique biomédicale ; Associe la bioéthique à l’éthique appliquée ; « La bioéthique est la branche de l’éthique appliquée qui étudie les pratiques et les développements dans le champ biomédical » (LeRoy, Walters, dans «Bioethics as a field of Ethics»…) (DURAND, Guy, Introduction à la bioéthique. Histoire, concepts et outils, Québec, Fides, 2007, p. 121).

5 Éthique et champ biomédical 1. Éthique clinique ; 2. Éthique de la recherche ; 3. Éthique des politiques de la santé.

6 Éthique et champ biomédical Éthique clinique concerne : les décisions, les incertitudes, les conflits de valeurs auxquels font face les prof. de la santé dans l’attribution des soins (p. 153).

7 Éthique et champ biomédical 1. Éthique clinique 3 pôles : le patient ; le thérapeute ; la société.

8 Éthique et champ biomédical 2. Éthique de la recherche : l’expérimentation sur des êtres humains. 2 types d’expérimentation : a) Guérir un malade en particulier b) Développer les connaissances (pp. 155-158)

9 3 dilemmes 1) Bien-être individu/société 2) Médecin-chercheur/patient 3) Exigences des patients à l’égard de nouveaux traitements/nécessité d’évaluer ces nouveaux traitements

10 Éthique et champ biomédical 3. Éthique des politiques de la santé. «… ensemble des questions spécifiques d’intérêt public en santé ». DURAND, Guy, Introduction à la bioéthique. Histoire, concepts et outils, Québec, Fides, 2007, p. 159

11 Éthique et champ biomédical 3. Éthique des politiques de la santé. Santé publique : stratégie de prévention, protection et promotion. Système de soins : organisation concrète des soins. Répartition des ressources : distribution des ressources et accès aux soins.

12 Définition plus vaste La bioéthique « se préoccupe de toutes les conditions qu’exige une gestion responsable de la vie, particulièrement de la vie humaine, dans le cadre des progrès rapides et complexes du savoir et des technologies biomédicales ». Elle « cherche à rendre compte […] de l’ensemble complet des conditions dont il faut tenir compte pour le développement harmonieux des individus et de la collectivité ». D. J. Roy, p. 125.

13 Les origines de la bioéthique et les développements récents 1) Repères historiques 2) Développements récents

14 Tradition de réflexion sur la médecine et sur les soins de santé. a) Éthique médicale et infirmière b) Éthique philosophique c) Éthique religieuse

15 a) Éthique médicale et éthique infirmière développent une déontologie professionnelle.

16 Serment d’Hippocrate. http://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_d'Hippocrate 1) Engagement corporatiste des médecins 2) Code d’éthique

17 The Nightingale pledge (1893) 1) Engagement auprès des malades ; 2) Engament de protéger les standards de la profession et d’aider les médecins.

18 b) L’éthique philosophique développe des aspects plus théoriques. La rationalité et définition de l’humain

19 c) L’éthique religieuse développe la Casuistique : l’analyse de cas avec des enjeux moraux dans le cadre de la confession. Morale de la situation Mais tensions entre le « cas par cas » et les autorités de l’Église qui veulent faire respecter des principes universels.

20 2) Développements récents a)Développement technoscientifique (thèmes et enjeux éthiques) ; b)Émergence des droits de la personne ; c)Modification relation médecin-patient ; d)Montée du pluralisme moral.

21 a) Développement technoscientifique Questions éthiques se posent : Accès aux soins : Ex. hémodialyse

22 Transplantation :  Don d’organes ;  Succès de l’intervention ;  Détermination de la mort ;

23 Techniques de réanimation : retrait du respirateur artificiel ; Génie génétique : manipulation génétique ;

24 Techniques de procréation : le sperme congelé ; in vitro ; amniocentèse.

25 b) Émergence des droits de la personne  (1948) Déclaration universelle des droits de l’homme ;  Droit du patient à l’autonomie ;

26 c) Modification de la relation médecin-patient  Le nouveau rôle des hôpitaux ;  La prédominance de la science et des technologies ;  Développement de la spécialisation.

27 d) La montée du pluralisme moral  Éclatement du consensus moral ;  Société pluraliste ;  Besoin d’une approche éthique séculière.

28 Concepts en éthique 1. Introduction : d’où vient le jugement moral ? 2. La distinction entre la morale et l’éthique 3. La déontologie 4. Le relativisme : l’ennemi de l’éthique

29 1. D’où vient le jugement moral ? Connaître, réfléchir, juger : aptitudes cognitives essentielles Ressentir les choses : les sentiments, les passions, la compassion, la pitié Évolution biologique (éléments chimiques) Évolution sociale (l’éducation et les normes) Développement cognitif et psychologique chez l’individu

30 2. La distinction entre la morale et l’éthique Définition de la morale (mores) Science des moeurs, science normative (contrairement à la sociologie science descriptive), qui enseigne ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire, en termes de bien et de mal. rf : latine et judéo-chrétienne

31 Définition de l’éthique (ethos)  L’éthique a une prétention et une visée à fonder en raison des normes de conduite retenues ;  Elle cherche à penser une hiérarchie des valeurs ;  Processus rationnel par lequel on connaît, on juge et on hiérarchise des actions selon la référence au bien et au mal. rf : grecque (art de vivre)

32 André Comte Sponville : « La morale commande, l’éthique recommande » 1) Le moraliste dit à ses semblables ce qu’ils doivent faire. 2) L’éthicien les aide plutôt à décider ce qu’ils feront. Règles de conduite dictées vs adhésion à des valeurs hiérarchisées Présentations de la philosophie (voir chap. sur la morale, pp. 17 sq)

33 Les connotations fréquentes attachées aux mots Morale comportement ………………… système fermée de normes … religieux, confessionnel ………. conservateur ………………….. Éthique théorie, science questionnement ou théorie séculier, pluraliste prospectif, ouvert (DURAND, Guy, Introduction à la bioéthique. Histoire, concepts et outils, Québec, Fides, 2007,p. 91.)

34 Critique de la distinction entre la morale et l’éthique  Pas de distinction étymologique ou historique ;  Valorisation aujourd’hui du mot éthique ;  Plusieurs éthiques, donc plus de morale ?

35 Trois dimensions de la définition de l’éthique  Questionnement : 1) « ce qu’il faut faire » en considérant les notions de bien et de mal ; 2) justification rationnelle de l’action ; 3) visée de l’action ;  Systématisation : 1) théories éthiques ; 2) normes, règles ; 3) principes, valeurs, devoirs ;  Pratique : application à des cas concrets, la décision et l’action. DURAND, Guy, Introduction à la bioéthique. Histoire, concepts et outils, Québec, Fides, 2007, p. 82 sq

36 3. La déontologie Étymologie grecque : Deon = devoir / Logos = science Science des devoirs à accomplir. Ensemble des devoirs que s’imposent des professionnels dans l’exercice de leurs fonctions ;

37 4. Le relativisme : ennemi de l’éthique Selon la pensée relativiste : Bien ou mal dépend du contexte, des moeurs, des valeurs de la société ; Conception universelle du bien ou du mal consiste seulement à élever nos préjugés au niveau de l’absolu.

38 L’éthique de Singer Possibilité de justifier rationnellement nos actions ; Une action est éthique lorsqu’elle est justifiée par des raisons ayant des fondements universels.

39 Théories éthiques 1. Éthique kantienne 2. Éthique du care 3. Éthique utilitariste

40 Cas : Un parent malade Caroline Mathieu Huong Inspiré du cas de Tom L. Beauchamp ; Norman E. Bowie, Ethical theory and Business, fifth Ed., 1997, p. 29.

41 1. Éthique kantienne ou déontologique Emmanuel Kant (1724-1804) Éthique déontologique (du devoir) ; Science de la morale (trouver des principes moraux a priori) ; Respect de la loi rationnelle (et non passionnelle) a priori ; Ne pas considérer les conséquences de la situation particulière ; Portée universelle de notre action.

42 Obligation et devoir 1) Les motivations de l’action sont importantes (les bonnes décisions pour les bonnes raisons) ; 2) Les motivations : respect du devoir et de la loi morale.

43 Respect de la loi a priori 1. Les conséquences de l’action n’ont aucune importance. La loi morale est a priori 2. Ce qui peut être moral : c’est LA BONNE VOLONTÉ

44  C’est le respect de la loi morale, qui est le le respect de la loi rationnelle ;  La loi morale est déterminée par la raison seulement, libérée des déterminations naturelles (corps, passions, désirs, inclinations).

45 Comment trouver la loi morale et rationnelle ? Kant vous aide…

46 Impératif catégorique (1) « Agit de manière telle que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle de la nature ». « Quiconque peut mentir quand il le désire » (cela n’a pas de sens car le concept de vérité n’aurait plus de sens !).

47 Érigez la maxime de votre action en loi universelle « On doit toujours dire la vérité ».  Constance dans le respect de maximes rationnelles ;  Aucune préoccupation pour les conséquences de l’action.

48 Boogeyman

49 Principe d’universalisation  Une maxime n’est pas morale si 1. L’universalisation de l’action entraînerait la destruction de l’humanité ; 2. L’universalisation de l’action irait à l’encontre des intérêts fondamentaux de tout être humain.

50 Impératif catégorique (2) « Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen. » Autrement dit : « Toujours considérer l’autre comme une fin en soi, jamais seulement comme un moyen ».

51 Respect de l’autre 1. Sens négatif : m’abstenir de faire des actions qui portent atteinte à la liberté et à l’autonomie de l’autre ; 2. Sens positif : Accorder une valeur aux entreprises et aux projets de l’autre, se soucier de son bonheur et manifester un intérêt positif pour ses fins à lui. Formule un peu étonnante de Kant : « Devoir d’amour universel »

52 Cas du CCNE Diagnostic préimplantatoire ; Bébé-médicament. Questions : 1.Quels sont les enjeux éthiques ? 2.En utilisant les outils théoriques de Kant, est-ce que cette action serait éthiquement acceptable ? a) Érigez la maxime de l’action en loi universelle. b) Jugez selon l’impératif catégorique (2). 3.Qu’en pensez-vous ?

53 Cas du Bébé-médicament Mary, Abe, Anissa et Marissa Ayala Éthique dans les relations filiales Nancy Jecker

54 Arguments pour et contre la conception du bébé-médicament 1) Dépersonnalisation des relations personnelles Est-ce que concevoir un enfant dans le but d’en sauver un autre cause du tort aux personnes ou aux relations dans la famille ? Oui (objections à la légitimité du BBM) 1)L’activité de reproduction de Mary et Abe est rabaissée à un moyen de créer un objet à utiliser plutôt qu’un enfant à aimer. 2)À Marissa (considérée comme un objet qu’on fabrique et que l’on utilise) 3)La conception de Marissa violerait un principe gouvernant les relations personnelles (relations parents/enfants/entre soeurs). Déception par rapport aux attentes et aux désirs en entrant dans la relation.

55 Réponse à l’objection (3) 1)Marissa n’est pas entrée dans cette relation avec des attentes, puisqu’elle n’était même pas née : pas de dépersonnalisation de la relation. 2)Après la naissance, est-ce que l’on peut parler de relation personnelle dans la mesure où Marissa n’est pas capable d’exprimer ses attentes (par le langage ou signes) ? La relation personnelle devrait impliquer un partage de sens entre les individus qui forment la relation personnelle.

56 2) Conséquences dans le futur sur cette relation personnelle Habituellement, une relation personnelle se maintient par le consentement mutuel. On apprécie la relation pour ce qu’elle est (amitié, par exemple) et non pas parce qu’un des individus en tire des avantages particuliers.  Relation d’égalité et de réciprocité

57 Objection à la conception de Marissa  Dans ce cas, il n’y a pas de relation d’égalité et de réciprocité. Anissa vient avec des besoins particuliers = dépersonnalisation de de la relation avec Marissa en raison des besoins d’Anissa.

58 Autre objection  Trahison des parents : concevoir Marissa pour aider sa soeur. Tort causé à Marissa : ressentiment plus tard.

59 Réponse  Pas une raison suffisante. Les liens créés entre Marissa et les membres de sa famille devraient suffire à assurer une harmonie au sein de la famille et à éviter des torts à Marissa.  En plus, l’intention de l’action n’était pas de nuire à Marissa.  Marissa est mieux en vie que pas du tout.

60 3) Honnêteté dans les relations personnelles Mentir à Marissa pourrait lui causer du tort. Intimité repose sur la confiance et le partage de secrets. Mentir ou cacher la vérité conduit à une ‘fausse intimité’. (La famille Alaya n’a d’ailleurs pas l’intention de mentir à Marissa).

61 4) Le droit à la vie privée dans les relations personnelles  Protection du droit des familles de choisir de procréer ou non, ainsi que le moment de la procréation.  Intervention de l’État n’est pas justifiée. Marissa a été créée ‘naturellement’. Est-ce que cela aurait été différent si le couple avait dû avoir recours aux méthodes de reproduction assistée ?

62 5) Respect de l’individu dans la relation personnelle  Est-ce que concevoir un enfants pour en sauver un autre conduit au manque de respect à l’égard de l’enfant conçu ? On pourrait objecter la conception de Marissa en répondant par l’affirmative : Marissa devient un moyen… ‘On doit toujours traiter l’autre selon sa fin à lui’.

63 Réponse  On peut se servir de l’autre comme un moyen, mais non pas comme un moyen seulement. Différentes raisons de concevoir un enfant, qui deviendrait un moyen : Avoir un héritier au trône Donner soeur ou frère à notre premier enfant Enrichir notre vie personnelle.

64 1. La décision de Mary et Abe est irrespectueuse à l’égard de Marissa si le couple utilise Marissa uniquement pour sauver Anissa. 2. Aussi, différence entre ‘faire un enfant et l’utiliser pour sauver un autre’ et ‘commencer une grossesse et l’arrêter si l’on ne peut rien en tirer médicalement’. 3. La question qui se pose ici (2) se situe au niveau du statut moral de l’embryon. Commencer la vie (et l’arrêter) pour se servir des tissus du foetus.

65 Devons-nous un respect inconditionnel à Marissa ?  Certains diront que Marissa n’a pas à être traitée comme un être rationnel (avec une fin à elle) pcqu’elle n’est pas un être rationnel (pas capable d’universalisation de valeurs morales).  L’auteur répond : respect en fonction du fait qu’elle est une personne du point de vue social et en raison de sa position dans la famille (éthique filiale).

66 6) Le sacrifice dans les relations personnelles Objection au bbm : la question du consentement. Manque de respect à l’égard de Marissa en raison du fait que l’on a pas son consentement pour l’intervention chirurgicale.

67 Réponse  Les parents ont normalement l’autorité pour prendre les décisions à l’égard de leur progéniture, mais on peut penser que Mary et Abe sont biaisés, ici, dans leur décision. Malgré tout, on peut supposer qu’il existe une responsabilité éthique plus grande entre les membres d’une même famille. Ce que l’on demande à Marissa n’excède pas ce que l’on pourrait habituellement demander comme sacrifice à un membre d’une famille pour en aider un autre.

68 Anissa et Marissa 20 ans plus tard  http://today.msnbc.msn.com/id/4326516 0/ns/today-good_news/t/born-save- sisters-life-shes-glad-i-am-family/ http://today.msnbc.msn.com/id/4326516 0/ns/today-good_news/t/born-save- sisters-life-shes-glad-i-am-family/

69 Définition de la personne et rationalité Tristram Engelhardt Définition de la personne par l’autonomie de la volonté ; Distinction entre les personnes (respect inconditionnel) et les non-personnes (respect dépend de l’appréciation de la communauté) ; Critiques.

70 Vision holiste de la personne humaine Lucien Sève 1) Un individu : totalité organique indivisible (même et autre que chaque être humain) ; 2) Une personnalité : identité psycho- affective et sociale ; 3) Un sujet juridique et éthique.

71 Unité de la personne Ces trois aspects sont liés dans une unité qui est la personne ; Accorder une valeur à cette personne.

72 1) Quel principe fondamental révèle le sens négatif du respect de l’autre ? 2) Quel principe fondamental peut-on faire découler du sens positif du respect de l’autre ?

73 Cas : Le médecin face au principe d’autonomie 1. Qu’est-ce que le principe d’autonomie ? 2. Qu’est-ce que le principe de bienfaisance ? 3. Appliquez à ce cas le principe du respect de Kant, tant dans sa forme négative que positive. A quelles conclusions arrivez-vous ? 4. Voyez-vous une manière concrète de faire, dans ce cas, un compromis entre autonomie et bienfaisance ou croyez-vous plutôt que l’une doit avoir une priorité sur l’autre ?

74 Principe d’autonomie Pour soi-même En droit Faire ses propres choix Liberté d’action Droit de décider ce qui me convient En éthique Action responsable Respect de l’humanité Vis-à-vis d’autrui Respecter son choix quel qu’il soit Aider à faire un choix responsable Durand, p. 231

75 Application (1) Le modèle délibératif Modèle paternaliste : présenter les faits pour que le patient opte pour une décision particulière. Modèle informatif et libertaire : attitude objective et froide. Modèle délibératif : Devoir d’information. Discussion entre le médecin et le patient. Responsabilité partagée-négociation. Égalité des partenaires selon les compétences de chacun. Avis médical versus choix personnel du patient.

76 Application (2) : Droit à l’information Droit du patient de savoir et de décider (pas seulement un devoir) 1. Patients aptes : Consentement libre et éclairé (pas de manière coercitive et connaissance de cause) ; 2. Patients inaptes (mineurs, comateux, handicapés mentaux ) : Consentement substitué (essayez d’avoir au moins l’assentiment des personnes concernées, entrez en conversation avec elles, expliquez-leur la situation même si la décision finale ne revient pas à elles).

77 Principe de bienfaisance Ne pas nuire ; Faire du bien ; Chercher le meilleur intérêt. (Durand, p. 209) Caractère obligatoire de la bienfaisance ?

78 Cas: Droit à l’information versus respect de la personne

79 2. Éthique du care (Carol Gilligan, 1936- )  In a Different Voice (1982)

80 Échelle de Lawrence Kolhberg (1927-1987) sur le développement du jugement moral depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte  Niveau préconventionnel Le bien et le mal sont interprétés selon une perspective hédoniste et de l’intérêt  Niveau conventionnel Adaptation du comportement au milieu  Niveau postconventionnel Autonomie de l’individu. Action repose sur des principes abstraits : justice, égalité, dignité humaine

81 C. Gilligan : éthique du care Voix masculine Droits, règles formelles et abstraites, principes. Voix féminine Responsabilité, liens humains, circonstances concrètes, activités de soin.

82 Joan Tronto Au-delà d’une différence de genre. Vers une théorie du CARE  Pas différence de genre mais cadre théorique pour penser la moralité.

83 De l’empathie à la sollicitude L’empathie conduit à ressentir ce que ressente les autres et la sollicitude à aller vers l’être en détresse au lieu de le fuir. Compassion mais assez de distance pour agir et soulager la souffrance des gens en besoin. Au côté de l’éthique rationaliste (droits, impartialité, etc.), il y a de la place, dans les organisations publiques, pour la compassion et la bienveillance (ex. déshumanisation des soins médicaux).

84 Annoncer une mauvaise nouvelle : comment gérer la mort ? Voir internet : http://www.ethics.emory.edu/news/archives/000149.html 1. Établir un bon contact avec le patient et son entourage avant d’anoncer la mauvaise nouvelle ; 2. Connaître comment les personnes se sentent émotivement avant d’annoncer la nouvelle ; 3. La rencontre doit être honnête (sentiment de confiance et dire la vérité) ; 4. Informer le patient tout en étant sensible à ce que le patient veut réellement connaître comme information ; 5. Discuter avec le patient des plans futurs et s’assurer de choisir un plan qui convient le mieux aux désirs du patient. Robert Buckman, How to Break Bad News: A Guide for Health Care Professionals.

85 Cette approche s’appuie sur le Principe de bienveillance  Pas seulement soigner, mais avoir souci de, prendre soin de ;  Se préoccuper des besoins de la personne ;  Attention au concret de la situation, à la dimension relationnelle et à la totalité de la personne malade.

86 Distinctions entre l’éthique rationaliste et éthique du Care Éthique rationaliste 1. Prédominance des normes (justice, droits, impartialité, égalité) ; 2. Attitude morale de base : détachement, neutralité, impartialité ; 3. Morale fondée sur des exigences intellectuelles de cohérence, de justification rationnelle et de stabilité des critères. Tendances naturelles à la sympathie doivent se plier à ces exigences qui définissent le point de vue moral ; 4. Principes universels reconnus par tous et applicables de façon rigoureuse à toutes les situations. Éthique du Care 1. Prédominance des valeurs (bien-être, harmonie, compassion, générosité) ; 2. Attitude morale de base : attachement, engagement personnel; fidélité ; 3. Morale fondée sur des sentiments, des émotions et des tendances naturelles bien ancrées. La pensée rationnelle joue un rôle complémentaire de guide éclairé dans l’expression de ces tendances ; 4. Critères souples et variables adaptés aux situations et aux contextes de vie particuliers. Voir M. Métayer. La philosophie éthique. Enjeux et débats actuels, p. 44.

87 Voir internet http://classiques.uqac.ca/classiques/Mill_john_stuart/utilitarisme_trad_folliot/utilitarisme.html John Stuart MILL (1871), L’utilitarisme, chap. 2.

88 Éthique utilitariste Jeremy Bentham et le plaisir (1748-1832) John Stuart Mill et le bonheur (1806-1873)

89 L’utilitarisme (Intro)  Le but de l’éthique, c’est de faire en sorte que le monde dans lequel nous vivons procure le plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre ;  L’éthique existe pour guider l’action des individus afin de créer un monde meilleur ;  L’utilitarisme considère les conséquences de l’action et non pas les intentions.

90 Jeremy Bentham et l’hédonisme « La nature a soumis l’humanité à l’autorité de deux souverains maîtres, la douleur et le plaisir. C’est à eux seuls qu’il revient d’indiquer ce que nous devons faire aussi bien que de déterminer ce que nous ferons. » Jeremy Bentham, An introduction to the Principles of Morals and Legislation, Londres, University of London, the Athlone Press, p. 11

91 Pour Jeremy Bentham Le plaisir constitue le bien moral suprême : L’action qui aura pour effet de produire le plus grand excédent de plaisir sur les douleurs sera la meilleure sur le plan moral. Une bonne action est aussi considérée comme utile : car elle a pour conséquence de nous rendre heureux.

92 Pour John Stuart Mill aussi…  La valeur d’une action ou d’une pratique est déterminée seulement par ses conséquences ;  Calcul d’utilité : calculer les conséquences des actions sur les personnes concernées ;  Une action est morale selon le degré de plaisir ou de bonheur qu’elle procure pour nous mais aussi pour les autres

93 Règle du « chacun compte pour un »  Il n’y a pas de raison de privilégier mon plaisir par rapport à celui d’autrui ;  Lorsque nous faisons le calcul d’utilité, il faut accorder une valeur égale aux plaisirs et aux peines de toutes les personnes affectées par l’action ;  Les idées d’impartialité et d’égalité sont au cœur de la pensée utilitariste.

94 Mill : Principe moral ou d’utilité « Le plus grand bonheur pour le plus grand nombre » Le bonheur individuel et général (de la communauté).

95 Calcul rationnel d’utilité Critères de Bentham qui mesurent la teneur morale de l’action Intensité : se réfère au degré faible ou fort des effets d’une action sur le bonheur (ampleur de l’expérience) ; Durée : temps pendant lequel les conséquences d’une action affectent le bonheur ; Certitude : probabilité des conséquences d’une l’action en termes de bien ou de mal ; Étendue : évalue l’utilité de l’action en fonction du nombre de personnes affectées par les conséquences.

96 L’utilité : coûts-bénéfices  Une action est moralement juste si et seulement si elle produit au moins autant d’avantages que n’importe quelle autre action. a) a/d : 4/2 b) a/d : 2/3 c) a/d : 4/2 d) a/d : 1/2

97 Coûts-bénéfices : rationalisation des soins 1983 : Cas de l'Oregon Possibilité de donner des soins maternels à plusieurs femmes sans assurance versus refuser une transplantation à un enfant de sept ans. Économiquement plus avantageux mais est-ce acceptable d’un point de vue moral ? Le bonheur du plus grand nombre versus le bonheur du petit nombre.

98 Ce qui distingue l’éthique kantienne de l’utilitarisme 1. Dignité morale de l’être humain fondée sur sa rationalité et sa liberté ; 2. Fondement de la morale est le respect de la loi morale inscrite au cœur même de la conscience de tout être libre et rationnel (principes d’universalisation et respect de la personne) ; 3. Critère de l’évaluation de la morale : intention (bonne volonté, agir par devoir) ; 4. Règles morales sont des impératifs catégoriques, inconditionnels, absolus, auxquels le sujet moral doit se soumettre ; 5. Fin ne justifie pas les moyens. 1. Dignité morale d’un être est fondée sur sa sensibilité (capacité de ressentir de la douleur) ; 2. Fondement de la morale est la fidélité de la recherche du bonheur du plus grand nombre ; 3. Critère d’évaluation de la morale est l’utilité de l’acte, déterminée par l’ensemble de ses conséquences ; 4. Règles morales sont des impératifs hypothétiques, conditionnels, relatifs aux buts et aux circonstances de l’acte ; 5. Fin peut justifier les moyens. M. Métayer. La philosophie éthique. Enjeux et débats actuels, p. 84.

99 Mourir en contexte contemporain Les prolongements extraordinaires font surgir le thème de l’euthanasie revendiquée contre l’acharnement thérapeutique. La culture occidentale refuse de reconnaître la mort et isole le mourant. Doucet, H., Mourir. Approche bioéthique, Paris : Desclée, 1988, pp. 20-22.

100 Acharnement thérapeutique versus euthanasie Alternative : soins palliatifs

101 Euthanasie (active) (suicide assisté) « Action de provoquer délibérément la mort (rapidement ou lentement et sans douleur) d’un patient affligé par une maladie incurable, mortelle, qui le fait souffrir terriblement (sans espoir de soulagement), par l’administration de médicaments ou par d’autres interventions ». Cleret de Langavant, G., Bioéthique. Méthode et complexité, Québec : PUQ, 2001, p. 194.

102 Euthanasie passive  Consiste à laisser la mort venir (abstention). « Interruption ou omission des traitements de survie : cesser d’offrir des traitements de survie, entraînant ainsi la mort du patient ». Cleret de Langavant, G., Bioéthique. Méthode et complexité, Québec : PUQ, 2001, p. 195.

103 Euthanasie 1) Volontaire : demande explicite du patient et consentement éclairé ; 2) Non volontaire : patient incapable d’en faire la demande (ex. les comas) ; 3) Involontaire : sans consentement (toujours interdit).

104 Euthanasie indirecte « Sédation terminale : administration de narcotique dans le but de soulager la douleur d’un patient, provoquant accidentellement la mort de celui-ci par dépression respiratoire ». Cleret de Langavant, G., Bioéthique. Méthode et complexité, Québec : PUQ, 2001, p. 195.

105 Cas Sue Rodriguez 1) Quelle est votre position personnelle sur l’affaire Sue Rodriguez ? 2) Analysez ce cas à la lumière de la théorie utilitariste.

106 Application 1. Identifiez les différents acteurs [a) toutes les personnes susceptibles d’être touchées personnellement par l’action ; b) la communauté dans son ensemble ; c) certains groupes, au sein de la communauté, concernés dans le cas donné ; 2. Considérez les différentes actions possibles dans ce cas ; 3. Calculez les conséquences avantageuses et désavantageuses de ces actions sur les différents acteurs pour en arriver au principe du bonheur du plus grand nombre ; 4. Jugez qualitativement des conséquences (selon les critères de Bentham et selon vos propres critères) des actions sur les acteurs concernés. Y a-t-il des conséquences désavantageuses (sur une minorité, par exemple) qui soient inacceptables, bien que l’exigence du bonheur du plus grand nombre soit respectée ? ; 5. Prenez la décision qui vous semble la plus éthique.

107 Arguments pour et contre la légalisation de l’euthanasie POUR Droits individuels : Droit à l’autonomie (qualité de vie et de mort) ; Soulager la douleur ; Loi au Canada est discriminatoire (suicide n’est pas illégal), mais personnes qui sont physiquement incapables de se suicider !) ; Bienfaisance : est-ce que l’euthanasie se distingue de l’omisssion des traitements de survie ? Euthanasie peut faire du bien même avant la mort ; Plus de confiance entre médecins et patients ; Pente fatale ? : bons encadrements légaux et procéduraux de l’euthanasie. CONTRE Risques pour le bien commun : Autonomie a ses limites (ex. se rendre esclave) ; Diminution du respect de la vie ; Risques d’abus (conduit à l’euthanasie involontaire des individus vulnérables) ; Moins de recherche sur les soins palliatifs ; Effets négatifs sur la pratique médicale : moins de confiance entre médecins et patients. L’euthanasie devient une façon de soigner.

108 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002)  Rawls s’inscrit dans la tradition du libéralisme politique.  Il essaie de trouver les principes de justice qui devraient présider à l’organisation des institutions de base de la société. Il cherche à définir les normes minimales de justice de la société.  Dans une société pluraliste, ces normes, selon Rawls, permettront une coexistence harmonieuse entre les individus ou des groupes ayant des valeurs et des idéaux de vie différents.

109 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002)  D’inspiration kantienne, Rawls critique l’utilitarisme (car celui-ci sacrifie des individus au nom du bien-être du plus grand nombre) et croit que chaque individu, comme personne humaine digne de respect, possède des droits inviolables.  S’inspirant des théories du contrat social, il estime que les principes qui régissent la vie des individus d’une société politique sont justes s’ils sont le fruit d’un libre accord entre ces individus.  Pour s’assurer de cela, il aborde la procédure qui mène à l’adoption de tels principes.

110 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002) La position originelle  Pour fonder des principes de justice, il faut s’assurer que l’on respecte les conditions fondamentales d’égalité et d’unanimité.  Ces conditions sont difficiles à trouver dans la réalité, alors Rawls considère un dispositif fictif de négociation.  Référence non plus à l’état de nature mais à la position originelle.

111 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002) Le voile de l’ignorance État dans lequel les individus ignorent leur position réelle dans la société. Concrètement ils ignorent : Leurs attributs naturels, physiques ou psychologiques (dons, talents, capacités) ; Leur condition socioéconomique (classe sociale, niveau d’éducation, richesse) ; Leur sexe, leur couleur, leur âge ; Leur conception de la vie, leur projet de vie ; L’état de développement de leur société et son histoire.

112 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002) Le voile de l’ignorance Cette impartialité devrait conduire à l’élaboration de principes justes à partir desquels on organisera la société. En principe, on devrait tous arriver aux mêmes conclusions (pcq nous sommes tous des êtres rationnels et que nous ne connaissons pas notre position dans la société). Quels sont ces principes ? À vous de délibérer.

113 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002) Principe des libertés égales «Chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu de libertés de base égales pour tous qui soit compatible avec le même système pour les autres.» (Théorie de la justice, Paris, Seuil, 1987, p. 91 ) Autrement dit : Chaque personne doit avoir un droit égal à un ensemble adéquat de libertés fondamentales compatibles avec celles des autres.

114 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002) Principe de différence «Les inégalités sociales et économiques doivent être organisées de façon à ce que, à la fois, a) l’on puisse raisonnablement s’attendre à ce qu’elles soient à l’avantage de chacun b) qu’elles soient attachées à des positions et à des fonctions ouvertes à tous.» (Ibid.)

115 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002) Principe de différence Autrement dit : Les inégalités sociales et économiques doivent être a) au bénéfice de tous et surtout des plus désavantagés ; b) attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous, conformément au principe de la juste égalité des chances.

116 La théorie de justice de John Rawls (1921-2002) Est-ce que la théorie de Rawls implique l’idée d’une obligation de la part de la société de garantir un accès universel aux soins de santé ?

117 Justice et rareté des ressources Comment être juste dans la distribution des soins et des services de santé, dans un monde où il existe à la fois une augmentation des besoins et une difficulté de plus en plus grande à répondre à ces besoins ?

118 Plusieurs réponses : différentes conceptions de justice. 1. Le mérite personnel ; 2.La valeur sociale d’un individu ; 3. Le bien du plus grand nombre.

119 Plusieurs réponses Libéralisme libertariste : 1. Le respect du libre choix.

120 Plusieurs réponses Libéralisme égalitariste : 1. La priorité aux plus démunis ; 2. Les soins fondamentaux de chacun ; 3. L’égalité de traitement dans des cas similaires ; 4. La référence au hasard.

121 2 définitions de la justice : Justice distributive concerne la distribution des biens dans la société. Dans la conception de ce qui est juste, on met en relation la quantité disponible des biens, le processus par lequel les biens sont distribués et le résultat dans la distribution des biens (John Rawls). Justice procédurale fait référence à la justice relative aux processus et aux règles (seulement), qui conduisent à une certaine distribution des biens dans la société (Robert Nozick).

122 Comment être juste dans la distribution des soins et des services de santé, dans un monde où il existe à la fois une augmentation des besoins et une difficulté de plus en plus grande à répondre à ces besoins ? Tentative de réponse : Norman Daniels, «Justice, Health and Health Care», in Contemporary Issues in Bioethics (Ed. Tom L. Beauchamp ; Leroy Walter ; Jeffrey P. Kahn ; Anna C. Mastroianni), Toronto, Thomson, 2008, pp. 567-574.

123 Norman Daniels Daniels tente de répondre à trois questions de justice : 1) Quelle est l’importance morale particulière des soins de santé ? ; 2) Quelles sont les inégalités de santé injustes ? ; 3) Dans quel cas les limites aux soins de santé sont justes ? Professeur d’éthique et santé des populations à ‘Harvard School of Public Health’

124 Quelle est l’importance morale particulière des soins de santé ? Daniels estime que les soins de santé sont particulièrement importants en raison de leur impact sur les perspectives d’avenir des individus (opportunities)*.  Possibilité pour l’individu de maintenir un fonctionnement normal ;  Possibilité pour l’individu de participer à la vie politique, sociale et économique de la société ;  Favorise le principe d’égalité des chances.

125 Le principe juste d’égalité des chances à l’accès aux différentes positions dans la société exige :  Non seulement que l’on lutte contre la discrimination…  …mais que l’on développe des mesures positives d’action (pour contrer les effets négatifs du fait que certains ont des meilleurs postes que d’autres) : Accès aux soins de santé ; Accès à l’éducation ; Accès à des services de garde pour les enfants en bas âge.

126 Quelles sont les inégalités injustes de la santé ? Les inégalités injustes de la santé sont celles qui sont liées à des déterminants sociaux tels que l’éducation, la participation politique, l’accès universel à un système de garde d’enfants…

127 Quelles sont les inégalités injustes de la santé ? Les études sur les populations montrent que l’un des facteurs déterminants de la santé, c’est la richesse (PNB). Cependant, les recherches des dernières décennies ont montré que d’autres facteurs, tels la race ou la classe, sont déterminants des inégalités dans l’état de santé des individus. Même dans une société où il y a un accès universel aux soins de santé, certains groupes dans la population sont moins en santé.  Lien entre statut social et santé

128 Études récentes et comparatives  La règle générale, c’est que plus une société est riche, plus les habitants sont en santé. Instrument de mesure : la longévité. La population des pays riches a tendance à vivre plus longtemps que la population des pays pauvres. Cependant : 1. Limite : 8000-10 000 $ (produit intérieur brut par habitant) 2. Iraq et Cuba 3. Différence entre États-Unis et Costa Rica 4. État de Kerala (Inde) : investissement dans l’éducation (surtout des femmes)

129 Éducation et santé L’éducation est un facteur social déterminant de l’état de santé. 125 pays en voie de développement : L’ analphabétisation : différence entre femmes et hommes compte pour 40 % de la variation dans la longévité.

130 Distribution des salaires aux Etats-Unis*  Les états avec une distribution plus inégalitaire des salaires ont tendance à moins investir dans l’éducation.  La distribution inégale des salaires expliquerait 40 % de la variation entre les états, en ce qui concerne le pourcentage d’enfants qui, en 4 ème années, n’atteigne pas le niveau de lecture de base.  Cela a une influence sur la santé des jeunes (pourcentage plus élevé de mort prématuré chez les enfants et chez les adolescents)  Corrélation entre les différences dans les états du statut des femmes (autonomie financière et participation politique) et la longévité des femmes.

131  Une forte disparité dans la distribution des salaires conduit à des inégalités dans l’éducation, lesquelles mènent à des inégalités dans la santé.  Cela ne relève pas tant de la richesse totale d’un état comme du processus politique qui influence les politiques gouvernementales.

132 Explication :  La forte inégalité des salaires effrite la cohésion sociale, laquelle se mesure par le manque de confiance, de la part des citoyens, à l’égard du gouvernement et par une participation réduite dans les organisations civiques, ainsi que dans les activités politiques (voter, s’engager politiquement) ;  La participation faible des citoyens déresponsabilise les gouvernements face aux besoins des plus démunis.

133 Régulation des déterminants sociaux de la santé  Daniels se réfère à la théorie de Rawls ;  Le principe «d’égalité des libertés» et le «principe de différence» peuvent nous conduire à la régulation des déterminants sociaux.

134 Égalité des libertés Égalité dans le droit effectif de participation politique (ce qui a une influence sur la santé) ; Égalité des chances exige 1) accès égal à une éducation de qualité ; 2) à des systèmes de garde d’enfants ; 3) à un système de santé universel.

135 Principe de différence  Permet l’inégalité dans les salaires seulement si cela est à l’avantage des plus démunis ;  Daniels insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un minimum d’avantages pour les plus démunis, mais qu’il s’agit d’un maximum d’avantages.  Finalement, l’assurance d’une plus forte participation politique et une juste égalité des chances contribuent à réduire, par la suite, les inégalités des salaires.

136 Conclusion  Les inégalités injustes dans le domaine de la santé sont celles qui relèvent des déterminants sociaux, à moins que ces déterminants sociaux soient en conformité avec les deux principes de justice vus précédemment ;  Est-ce que les inégalités dans la santé existant toujours malgré le respect de ces deux principes devraient être considérées comme injustes ?

137 Dans quel cas les limites aux soins de santé sont justes ?  La justice exige que toutes les sociétés répondent aux besoins de la santé de manière équitable sous des conditions raisonables de ressources disponibles ;  Toute société doit faire des choix sur la distribution de ses ressources (pays riches-pays pauvres).

138 Comment ces choix peuvent se faire de manière juste ? Sur quel principe de justice devons-nous faire reposer nos décisions ? Il n’y a pas de consensus sur les principes de la distribution des soins de santé ; Personnes raisonnables ont des points de vue divergents sur ce qui constitue une distribution juste des soins de santé ; Toutefois, il faut prendre des décisions sur la distribution des soins de santé pour en arriver à des politiques sociales.

139 Sous quelles conditions devrions-nous accepter comme légitimes les décisions de rationalisation ?  Il faut s’entendre sur un processus décisionnnel légitime :  1) la publicité : Les décisions sur la rationalisation des soins doivent être rendues publiques ;  2) La justification : Il faut que les décisions soient justifiées rationnellement ;  3) La contestation : un processus de contestation doit être mis en place. On peut faire appel ;  4) Le contrôle : Processus de contrôle (surveillance) doit être mis en place pour s’assurer que les trois premières conditions sont respectées.

140 L’objectif principal :  Assurer la délibération publique au sujet de ces décisions ;  Éduquer la population sur la nécessité de limiter les ressources et sur la manière de raisonner à l’égard des limitations.

141 Génétique et Eugénisme 1) Qu’est-ce que l’eugénisme ? 2) Application aujourd’hui.

142 Qu’est-ce que l’eugénisme ? 1883 (Francis Galton) « eu » : bien « genos »: naissance, race La science des « bonnes naissances ».

143 Eugénisme (1) positif et (2) négatif 1) Promeut la reproduction d’individus jugés supérieurs. Cas des Lebensborn en Allemagne (à partir de 1936) et dans d’autres pays européens.

144 2) Empêcher la reproduction d’individus jugés inférieurs. Cas de stérilisation en Suède (1935-1996) Politique familiale au Pérou (1995-2000) La chine et Singapour

145 Eugénisme (1) collectif et (2) individuel 1) Concerne les États (eugénisme imposé) 2) Concerne les individus (eugénisme choisi) Pouvons-nous parler d’eugénisme lorsqu’il s’agit de choix individuels ?

146 Habermas répond «oui» à cette question Il le nommera l’eugénisme libéral. Habermas, J., L’avenir de la nature humaine. Vers un eugénisme libéral ?

147 A quoi peut-il ressembler ? 1. Stérilisation avec consentement de certains individus (intérêt tuteur-personne handicapée) 2. Avortement sélectif ou thérapeutique (en raison d’un handicap grave, dépistage anténatal, amniocentèse)

148 3. Techniques de procréation assistée ; Sélection du sperme ou des ovocytes des donneurs : Quels critères devons-nous retenir pour la qualité ? Deux positions extrêmes :  Abstentionniste : refus de tout contrôle génétique.  Eugénisme radical : sélectionner les critères selon les lois du marché.

149 3. Techniques de procréation assistée. Dans les faits : des choix se font déjà État de santé du donneur Choix sur le croisement

150 4. Génie génétique Laisse envisager des manipulations sur des embryons anormaux. Ce qui pourrait constituer un autre type d’action eugénique. Manipulation pour choisir le sexe de l’enfant.

151 Arguments pour la prohibition de l’eugénisme (c’est-à-dire contre l’eugénisme) 1) Leçon de l’histoire. Le cas des Nazis ; 2) Argument de la pente glissante ; 3) Caractère sacré de la vie ; 4) Droits fondamentaux : point de vue de Habermas.

152 4) Point de vue de Habermas sur l’eugénisme positif Eugénisme positif constitue une atteinte au respect des droits fondamentaux de l’être humain : a) Égalité ; b) Liberté et autonomie ; c) Droit à la dignité. Habermas, J., L’avenir de la nature humaine. Vers un eugénisme libéral ?, Paris, Gallimard, 2001, 176 pages

153 a)L’égalité entre les individus est sérieusement menacée L’idée qu’il y ait des individus génétiquement différents contredit l’idéal égalitariste de nos sociétés démocratiques ; L’égalité entre les individus est menacé lorsqu’un individu dépend d’un autre qui l’a programmé et qui l’a déterminé dans ses choix de vie possible.

154 b) Liberté et autonomie des individus génétiquement planifiés Conséquences du droit du parent de modifier le patrimoine génétique de son enfant : Menace la liberté de l’enfant qui sait qu’il a été fabriqué ; Perte de la conscience d’être une personne (biographie singulière) ; Menace l’autonomie de l’individu et la possibilité de se conduire comme une personne morale. Pouvons-nous nous penser comme libres, autonomes et comme des êtres possiblement moraux, si nous savons que nous avons été fabriqués ?

155 Menace la possibilité d’être une personne morale… …dépend des notions de sujet, de liberté, et d’autonomie : Conscience subjective Relation : sujet / objet

156 c) L’eugénisme positif viole le droit à la dignité Considérer l’être humain comme une fin en soi. Dans l’eugénisme positif, la valeur de la vie d’une personne est mesurée à travers le projet d’un tiers.

157 Prédétermination par un tiers C’est autrui qui a déterminé ce qu’on est Relation asymétrique Irréversibilité : distinction nature-culture

158  Devrait-il exister un eugénisme licite ?  Quelles sont les frontières que nous devons établir ?

159 M. Fabre-Magnan 1) Prohibition du l’eugénisme imposé ; 2) Critère pathologique ; « La seule sélection doit être celle d’une maladie d’une particulière gravité (…) et reconnue comme incurable (…) ». Fabre-Magnan, M., La génétique, science humaine, Paris : Bélin, p. 211.

160 Les enjeux éthiques du clonage

161 Clonage Reproductif Mode de reproduction asexué (in vitro) qui aboutit à la naissance d’un individu génétiquement identique à un autre individu. Thérapeutique (encore à l’état de projet) Consiste à cloner des cellules d’un patient et à utiliser celles de l’embryon résultant pour recréer des cellules, tissus ou organes pour soigner ce patient.

162 Clonage reproductif Sans transfert de noyau 1. Bissection d’embryon : division de l’embryon en deux et réimplantation dans deux mères porteuses. 2. Séparation des cellules d’un jeune embryon : séparation des cellules et réimplantation. On attend plus longtemps que dans le cas de la bissection et l’on divise en un plus grand nombre de parties.

163 Clonage reproductif Avec transfert de noyau 3.Transfert de noyau de cellule embryonnaire: séparation des cellules et prélèvement des noyaux ; réinjecter les noyaux dans des ovocytes dénoyautés, transfert dans l’utérus de mères porteuses. A et B (fécondation in vitro)C (don d’ovocytes dénoyautés)

164 Clonage reproductif ou thérapeutique Cette technique a la particularité de reproduire des individus pré-existants Avec transfert de noyau de cellule adulte 4. Des cellules* sont prélevées chez l’individu A et les noyaux sont prélevés. Les ovocytes d’un autre individu (B) sont prélevés et dénoyautés. Les noyaux de A sont injectés dans les ovocytes dénoyautés de B. L’embryon se divise : son contenu génétique est le même que celui du donneur de noyaux (A). Soit on implante l’embryon dans l’utérus d’une mère porteuse**. Soit on s’en sert dans un but thérapeutique. * De cheveux par exemple. ** C’est ainsi qu’est né, en 1996, la brebis Dolly, le premier animal cloné d’adulte.

165 Clonage thérapeutique L’embryon constitue un réservoir de cellules souches génétiquement identiques à celles du donneur de noyaux. On réalise à partir de l’embryon des cultures de cellules souches, que l’on congèle en attendant de les réimplanter chez l’individu, dans un but thérapeutique.

166 Pourquoi le clonage ? Reproductif animal Recherche ; Élevage ; Sauvegarde d’espèces en voie de disparition ; Clonage et transgenèse.

167 Le clonage reproductif humain ? Les arguments « pour » et « contre ».

168 Pourquoi le clonage humain ?

169 1) Le clonage : débat nature/artifice Contre Le clonage n’est pas naturel : il n’existe pas dans la nature Non-conformité avec loi de la nature Artificiel, pcq créé par l’homme, et donc pas bien Pour Le cas des jumeaux monozygotes Si, reproduction asexuée existe dans la nature Il y a des préparations artificielles qui sont très bonnes

170 2) Débat sur l’âme, l’identité, l’unicité Contre Pas vraiment un être humain Atteinte au droit à la singularité ou à l’individualité Pour Dieu pourrait donner une âme aux clones Identification erronée de l’identité génétique avec l’identité personnelle

171 2) Débat sur l’âme, l’identité, l’unicité Contre Droit de posséder un génome unique Pour Conséquences absurdes

172 3) Clonage et abus : pente fatale Contre Création de types d’individus (armées, esclaves) Eugénisme Pour Science-fiction On ne peut pas prévenir l’avenir donc spéculation

173 3) Clonage et abus : pente fatale Contre Autres abus :  Cloner quelqu’un sans son consentement  Clone pour «pièces de rechange» Pour Normes et contrôle appropriés

174 4) Diversité génétique humaine Contre Danger de réduire la diversité du pool génétique Pour Problème seulement si le clonage est pratiqué massivement. Cela est peu probable : Coût trop élevé Reproduction sexuelle plus plaisante Jeu du « naturel » attrayant

175 5) Clonage et famille Contre Sépare l’amour, la sexualité et la procréation Pour La sexualité est déjà dissociée de la procréation et de l’amour

176 5) Clonage et famille (suite) Contre Chaque individu a le droit à deux parents :  La biologie  Le lien relationnel  L’éducation Pour Des modèles autres ont toujours existé Le clone :  Un donneur  Une mère porteuse  Un parent pour l’éducation En quoi cela se distingue des méthodes de procréation assistée ?

177 La clonage n’implique-t-il pas toujours deux parents génétiques ? Le donneur et le clone sont génétiquement identiques. Alors, les parents génétiques du clone sont les parents génétiques de la personne qui a donné le matériel génétique (le donneur). Donc le donneur et son clone sont des frères jumeaux, ayant 30 ans de différence.

178 6) Expérimentation sur des êtres humains Contre Risques et résultats Pour

179 6) Expérimentation sur des êtres humains Contre Risques et résultats Pour

180 6) Expérimentation sur des êtres humains et sur des embryons Contre Instrumentalisation et destruction des embryons Pour Clonage reproductif Diagnostic préimplantatoire Problème de stérilité

181 6) Expérimentation sur des êtres humains et sur des embryons Contre Instrumentalisation et destruction des embryons Pour Clonage thérapeutique Reproduction d’organes ou de tissus Recherche médicale

182 Peut-on supprimer la vie d’un embryon ou d’un fœtus ? Quel est le statut moral de l’embryon ou du fœtus ?

183 Conservateurs : argument contre l’avortement Première prémisse : il est mal de tuer un être humain innocent ; Deuxième prémisse : un fœtus est un être humain innocent ; Conclusion : il est donc mal de tuer un fœtus humain ; Généralement, les libéraux refusent la 2 e prémisse.

184 Frontières établies selon La naissance ; La viabilité ; La conscience.

185 Autres raisons pour être en faveur du droit à l’avortement (sans refuser la 2 e prémisse) Conséquences des lois restrictives ; Un argument féministe : toute femme a le droit de choisir ce qui arrive à son corps.

186 Judith Jarvis Thomson : le cas du violoniste célèbre.  Analogie avec le cas où l’on devient enceinte à la suite d’un viol ;  Enceinte par ignorance ;  Analogie avec la star qui peut vous sauver la vie.

187 Argument de Peter Singer Reprenons Mise en question de la première prémisse Première prémisse : il est mal de tuer un être humain innocent ; Deuxième prémisse : un fœtus est un être humain innocent ; Conclusion : il est donc mal de tuer un fœtus humain. La vie humaine a-t-elle un statut particulier ? (Caractère sacré de la vie humaine ?)

188 Humain et valeur de la vie fœtale Première prémisse : il est mal de tuer un être humain innocent ; Deuxième prémisse : un fœtus est un être humain innocent ; Conclusion : il est donc mal de tuer un fœtus humain. Si humain = une personne (2 e prémisse fausse) Si humain = membre de l’espèce homo sapiens (1 e prémisse fausse) Singer : remise en question de l’anthropocentrisme

189 L’un des critères moralement significatifs : la capacité de ressentir du plaisir et de la souffrance Racisme : la douleur de ceux qui ne font pas partie de ma race ne compte pas ; Spécisme : la douleur de ceux qui ne font pas partie de mon espèce (les animaux) ne compte pas.

190 « La vie est sacrée » et pourtant : vous mangez du poulet !

191 Singer  Remet en question la frontière qui sépare l’homo sapiens des autres espèces.  Critères pour juger des êtres dont on devrait considérer les intérêts : Il faut que ces êtres aient des intérêts ; Capacité de ressentir du plaisir et de la douleur ; Conscience de soi (développée).

192 Statut du fœtus et valeur de la vie (suite) Considérons le fœtus avec les caractères qu’il possède. Si l’on considère le critère de la capacité de ressentir du plaisir et de la souffrance… Le vie du fœtus n’a pas plus de valeur que celle des animaux parvenus au même stade de rationalité et de conscience de soi.

193  Le véritable intérêt de la femme devrait normalement prévaloir sur l’intérêt peu développé d’un fœtus.  L’avortement du fœtus devrait être de telle façon qu’il ne souffre pas, sinon l’avortement devrait être évité.

194 Argument du potentiel Le potentiel du fœtus humain (rationalité et conscience) est plus important que chez une vache ou un cochon. CERTES DIT SINGER !

195 Les animaux non humains  Le statut de l’embryon ou du fœtus humain versus la vie d’un singe ;  Certains animaux non humains sont des personnes.

196 Les animaux se mangent entre eux, alors pourquoi ne les mangerions-nous pas ? Animaux Pour survivre ; Ne peuvent réfléchir aux aspects éthiques ; Droit du plus fort dans la nature ! Hommes Luxe et production industrielle ; Le peuvent ; Production industrielle et nature ! Manières « naturelles » peuvent toujours être améliorées.


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