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La parole entre terrain et laboratoire: données, modèles et théories Didier Demolin Université Libre de Bruxelles.

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2 La parole entre terrain et laboratoire: données, modèles et théories Didier Demolin Université Libre de Bruxelles

3 L’étude de la diversité des systèmes sonores des langues naturelles pose de nombreux défis. D’une part, il faut collecter le plus grand nombre possible de données sur les phénomènes observés dans les langues du monde. D’autre part, ces données doivent être acquises avec des appareils de mesure fiables pour pouvoir être quantifiées. La variété des faits que l’on peut observer dans de très nombreuses familles de langues pose souvent des problèmes lorsqu’elle est confrontée aux modèles phonologiques. La comparaison des données avec les modèles de production et de perception de la parole permet habituellement de mieux comprendre l’unité des phénomènes observés et de discuter des limites des modèles utilisés.

4 L’exploration phonétique et phonologique de quelques langues parlées en Amérique. Les systèmes vocaliques des langues Tupi qui n’ont pas de voyelles postérieures fermées. La description de sons non-décrits dans l’API (tap pharyngal?) Explication de certains changements phonétiques (langues Karib). La présence de fricatives nasalisées (sourdes et sonores) en Guarani.

5 Les phénomènes de coarticulation de la nasalité des langues à ‘harmonie nasale’ –Guarani et langues Tupi-. Glottalisation (Juruna, Karitiana, Sateré Mawé) > production, perception représentation des traits. Les vocalisations des muriquis (Brachyteles hypoxanthus) et l’évolution de la parole et du langage.

6 Le système vocalique du Karitiana

7 Voyelles nasales du Karitiana Comme beaucoup de langues Tupi et même Arawak, le Karitiana a un système de 20 voyelles phonologiques, mais qui comprend seulement 5 timbres. 5 orales brèves et 5 orales longues [i, e, a, o, ɨ ] - [i :, e :, a :, o :, ɨ : ] 5 nasales brèves et 5 nasales longues [ĩ, ẽ, ã, õ, ɨ ̃] - [ĩ :, ẽ :, ã :, õ :, ɨ ̃ : ] Quelles sont les caractéristiques acoustiques de ce système? Théorie de la dispersion?

8 (Orales brèves) bikipa, b ɨ k ɨ pa, ʔ ot, ʔ it, ʔ et, pi, pa, gop, g ɨ p, gep, ɨ, a, ket, kat, ota, oti, opi, opo (Nasales brèves) ĩn, ãn, nõm, nãm, mãm, mẽm, sõ ŋ, s ɨ ̃ ŋ, op ɨ ̃, ãmbi, õmbi, dopĩ, pisokõ, d ʒ ek ɨ ̃, tẽ, mõtã (Orales longues) saara, sara, ʔ eet, ʔ et, kereep, kerep, soot, so, s ɨ ɨ po, s ɨ po, andiik, andik, ot ʔ oop, ot ʔ op (Nasales longues) mã : m, ʔ õ : m, ʔ ã : m, ẽ : m, ʔ ĩ : m, o ʔ ĩ : m, s ɨ ̃ :, pa ʔ ɨ ̃̃ : n, ɨ ̃ : n

9 Orales brèves

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11 Orales longues

12 Orales brèves et longues

13 Orales et nasales brèves

14 [i, e, a, ɨ, o] [i :, e :, a :, ɨ :, o : ] [ĩ, ẽ, ã, ɨ̃, õ] [ĩ :, ẽ :, ã :, ɨ̃ :, õ :]

15 Voyelles - Le timbre des voyelles orales et nasales est différent (sauf pour [a-a ̃ et a:-a ̃ :]). - Les nasales sont plus centralisées et plus dispersées sur F1. - Les voyelles longues –y compris les nasales- ont les ellipses de dispersion plus concentrées. - Les voyelles nasales sont plus longues que les voyelles orales. v < v: < v ̃ < v ̃ : (la nasalité favorise le voisement, cf. Solé 2007). La longueur n’engendre pas de timbres supplémentaires. Comment expliquer (si ce n’est pas un accident) que la durée des voyelles nasales brèves est quasi identique?

16 Perception Materiel and méthode Un ensemble de 53 stimuli de synthèse qui couvrent l’espace des voyelles (F1/F2/F3) est présenté aux sujets (Hombert and Puech 1984, Demolin 1992). Après entraînement, les stimuli étaient présentés aux sujets, 10 fois et dans un ordre aléatoire. Les sujets devaient pointer un mot monosyllabique qui contenait la voyelles. Ces mots était placé sur une feuille qui contenait aussi une case vide pour indiquer les stimuli non identifiés ou douteux.

17 Etaient considérées comme correctement identifiées les voyelles reconnues dans 90% des cas. Les résultats montrent que les sujets étaient capables d’identifier un nombre restreint de stimuli correspondant aux voyelles Karitiana. Deux choses sont à remarquer dans les résultats: (i)l’absence de la voyelle postérieure fermée /u/. Les stimuli de cette zones n’ont jamais étés reconnus. (ii)La reconnaissance de la voyelle centrale / ɨ / ne dépasse pas 70%.

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19 Discussion McDonough, Ladefoged and George (1993) ont discuté des données du Navajo qui a un système à 4 voyelles [i,e,a,o] qui est aussi sans /u/ (et où la nasalité de la longueur sont aussi distinctives). En Navajo il y a cependant une réalisation légèrement plus fermée de /o/ lorsqu’on compare cette voyelle avec le /e/ bref. En Karitiana il n’y a pas de fermeture de la voyelle /o/ contrairement aux affirmations qui prédisent la nécessité d’un effet compensatoire pour combler le vide dans le système.

20 Les voyelles orales de 10 familles de langues Tupi

21 Système phonologique du Guarani Voyelles : /a, ã, e, ẽ, i, ĩ, o, õ, u, ũ, ɨ, ɨ̃ / antérieures centrales postérieures i ɨ u e o a

22 GuaraniLabialesAlvéolaires Vélaires Labialisées OcclusivesPtkkwkw Nasalesm n (+ ɲ palatal) ŋŋwŋw Fricatives s (+ ʃ palatal) x Taps ɾ Approximante s jw

23 Fricatives nasalisées

24 - Les fricatives et les nasales ont des exigences aérodynamiques différentes: les fricatives exigent une pression élevée à l’arrière de l’occlusion et les nasales empêchent cette élévation. -Il est possible que différentes sortes de fricatives soient plus ou moins affectées par la nasalisation [par exemple la distinction voisée/non-voisée qui a été mentionnée par Ohala (1975)]. - En se fondant sur les modèles aérodynamiques/mécaniques du conduit vocal, l’existence phonétique de fricatives nasalisées a été mises en doute (Ohala 1975, 1983). - Il a été postulé que les fricatives, une fois nasalisées, doivent perdre certaines de leurs qualités acoustiques (Ohala & Ohala 1993, Solé 1999).

25 - Il reste à déterminer si ces caractéristiques acoustiques sont suffisamment significatives en perception pour expliquer pourquoi les fricatives nasalisées sont rarement, si tant est qu’elles le soient, phonologisées dans les langues du monde. -Malgré l’influence de l’hypothèse de Ohala, des fricatives nasalisées ont été rapportées dans de nombreuses langues. - Les fricatives nasalisées existent potentiellement dans un plus grand nombre de langues qui ont de l’harmonie nasale (Walker 2000). (NB : Ceci se produit aussi en français en parole spontanée). - La plupart des langues qui ont de l’harmonie nasale ne permettent pas à la nasalisation de se diffuser ‘à travers’ des segments fricatifs.

26 Gerfen (2001) à montré, par des analyses instrumentales, qu’en mixtèque coatzospan les fricatives peuvent être nasalisées. Les données de Gerfen permettent de nuancer la position d’Ohala (ce qu’il fait d’ailleurs lui même) en affirmant que si des fricatives nasales existent, elles doivent être acoustiquement affaiblies. Une conséquence importante de ceci est qu’à cause de cet affaiblissement, les fricatives nasales ne sont phonologisées dans aucune langue. Shosted (2006): Les fricatives peuvent être nasalisées, ce qui conduit à la modification de certaines de leurs propriétés spectrales.

27 L’énergie de haute fréquence des fricatives et leur pic spectral de bande passante étroite vont probablement tomber à cause de la nasalité. Les fricatives sourdes nasalisées telles que [s̃, f̃, x̃] peuvent apparaître comme des épiphénomènes dans les langues du monde, mais pas sans changement significatif de leur propriétés spectrales. Il n’est pas déraisonnable de poser des systèmes d’harmonie nasale –qui permettent l’abaissement du voile pendant la production des fricatives-, mais avec la nuance suivante: La langue où cela se produirait ne devrait pas permettre à la nasalisation de passer ‘à travers’ les fricatives [s, ʃ ] si la langue à déjà des fricatives de spectre plat comme [f, x].

28 La proéminence perceptuelle des fricatives nasales est affaiblie et elles sont plus sujettes à des confusions avec des fricatives prises à d’autres lieux d’articulation. [s̃] peut être confondu avec [x] parce que tous deux ont de l’énergie de relativement faible amplitude dans les hautes fréquences et des bandes passantes relativement larges. D’autre part une fricative comme [x ̃ ] peut ne pas être très affectée par la nasalisation. Donc les fricatives à spectre relativement plat [ f, x ] sont probablement plus facilement nasalisées comme des épiphénomènes que les fricatives qui ont de grandes proéminences spectrales [ s, ʃ ]. Dans une langue sans fricatives à spectre plat, [ s̃, ʃ ̃̃ ] pourrait raisonablement être en opposition avec [ s, ʃ ].

29 Les fricatives avec un spectre prononcé comme [s, ʃ ] vont subir un abaissement de l’énérgie de haute fréquence et un élargissement de la bande passante. Les fricatives à spectre plat comme [f, x] vont subir les mêmes changements, mais comme ces fricatives ont déjà un spectre plat et une bande passante large, on suppose que [ f̃, x̃ ] ne seront pas très différentes de leur contreparties non nasalisées. De la même façon [s̃, ʃ ̃] auront moins de ressemblance avec [s, ʃ ] précisément parce que les altérations acoustiques impliquent une caractéristique spectrale des fricatives sibilantes. (NB: une sibilante est une fricative caractérisée par de l’énergie apériodique de haute fréquence et un spectre de bande étroite). Les résultats de l’étude de Shosted (2006) montrent que la nasalisation des fricatives est un processus de de-sibilantisation.

30 ŋw ãĩ ṽ ĩ

31 ṽ ã ɾ ̃ ã

32 k õ ʃ ̃ õ

33 õ ŋw ã ɦ ̃ ẽ

34 õ ŋw ã h̃ ẽ

35 Harmonie nasale

36 [ Ĩ ɲ ã k ã ɣ ̃ ã p ãĩ t e ɾ ei] [laseraĩ ɲ ãkã ɣ ̃ãpãĩte ɾ ei]] ‘Mon enfant est trop têtu à l’école’

37 [ k õ ʔ ẽ ɾ ̃ õ ʔ oi m õ k õĩ k ũ n ã t ãĩ ] ‘Demain il y aura deux filles’

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39 Pharyngeal taps in Kuikuro Bruna Franchetto & Carlos Fausto Museu Nacional, Universidade Federal do Rio de Janeiro°

40 Le Kuikuro est une langue qui appartient à une de deux branches des langues Karib et est parlée dans le Haut-Xingu au Brésil. (Meira & Franchetto 2005). En 1887 l’ethnographe Karl von den Steinen publia deux listes de mots d’une langue Karib qu’il appelait Nahuquá. Ces listes utilisaient le symbole r and λ pour transcrire: “a sound complicated to pronounce, between gl and ri, always forming a syllable equivalent to r followed by a reduced vowel” (von den Steinen 1887/1940: 662).

41 Système phonologique Kuikuro

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44 Aspects Acoustiques et and articulatoires The Kuikuro pharyngeal tap is characterized by a short closure that lasts on average 39 msec (n=200, sd 3.6). We are describing this sound as a tap because it is made by a brief contact between the tongue dorsum and the back pharyngeal wall region. Most of the time the contact is steady but sometimes it is made in passing. This corresponds to the definition of taps and flaps proposed by Catford (1977), Ladefoged and Maddieson (1996) and the Handbook of the International Phonetic Association (1999). There are some variations in the realizations of this sound that may also sound uvular or velar. Sometimes it is also produced as an approximant.

45 Material and method Six subjects (3 man and 3 women) participated to a recording session in which they were asked to pronounce and to repeat 5 times words containing a tap. Words were read in isolation and in a short carrying sentence. Recordings have been made with a head microphone Shure allowing to keep a constant distance between the subjects’ lips and the microphone. Data have been acquired with a Sony minidisk and have been processed with the ‘Signal Explorer’ software.

46 a  a

47 The approximations between F2/F3 and F4/F5 and their identifications as a constriction in the palatal-velar and pharyngeal regions of the vocal tract have been demonstrated by Fant (1960) and Vaissière (2007, 2008). Constrictions made between the palatal and velar place of articulation correspond to an approximation of F2 and F3 and that a more backward constriction around the pharyngeal place of articulation corresponds to an approximation of F4 and F5. Nomograms derived from the second three-parameter VT model (i.e. with a front tube + a constriction tube + a back tube) from Fant (1960), show that a close approximation of F4 that rises and of F5 that lowers account for a pharyngeal constriction.

48 VT = 16.5 cm Front tube = 4.5 cm Constriction = 3.5 cm Back tube = 8.5 cm F1 F2 F3 F4 F5 681 Hz 1331 Hz 2569 Hz 3405 Hz 4395 Hz For [a  a] 852 Hz 1322 Hz 2504 Hz 3800 Hz4505 Hz A substantial amount of taps in our data show a clear approximation of F4/F5 but in some cases this approximation is rather only made by a rising transition of F4 and therefore should rather be described as a uvular constriction.

49 o  o

50 a w ɨ  ɨ

51  ɨ  i ng ɨ  i

52 i  i s ɨ

53 YukpaTiriyóHixkary ana MakuxiPanareBakairiIkpengKuikuro leaf weht ɨ areitu ar ɨ ar ɨ jare tjan, - jan sar ɨ ampo(n) ta  ɨ agouti kasareakuriakurjeakuri aku ɨ aki aku  i cassava pouruuj-uru ikei, k ɨ se j-un uuuu say ka taaka au-ge-l ɨ ke-l ɨ u-ki-ta  ɨ Données comparatives sur l’origine du tap Kuikuro (Meira & Franchetto 2005). r/ ɾ > l > 

54 i l u

55 Engstrand et al. (2007) observe that this may reflect that in the coronal/dorsal borderland, articulatory reinterpretation of ambiguous rhotics may be the source of historical sound change because place of articulation may be ambiguous enough to be misperceived. Engstrand et al. (2007) also note that changes in coronal to dorsal place of articulation for rhotics may be phonetically motivated and, thus, likely to take place from time to time in the world’s languages. The evidence from Carib languages confirms this claim. These data help may to understand the motivations of the change r > R that is is observed in many languages. [  ] is a new sound to be included in the IPA

56 Glottalization in Tupi languages [Sateré Mawé, Juruna] The auditory effect of a glottal stop can be triggered by a change in the vocal folds tension and not by a closure of the glottis. This can be heard in sequences of vowels having the same quality but different phonation types. For example, when the phonation type goes from modal to creaky (or the contrary), there is a tendency to hear a glottal stop between two vowels, even if these vowels have the same quality. This is also observed when, in a sequence of voiced segments, the amplitude changes from one cycle to the other, from decreasing to increasing.

57 [ ʔ a l e ʔ i * u ] Sateré Mawé (Courtesy Sergio Meira)

58 [ tw ɨ * ɨ b i ʔ a ʔ a w a ] Juruna Lima, Fargetti, Demolin (2007)

59  The linguistic relevance of this phenomenon strongly suggest that the vocal folds’ tension is controlled to enhance a contrast in the phonology of the languages.  This is achieved by increasing the vocal folds tension [V ̰ V] of by relaxing the vocal folds tension [VV ̰ ]

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