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Par Pierre Comte Ne vous attendez pas à des photos daraignées : mon héroïsme ne va pas jusque-là ! Mais je voulais tout de même vous faire partager cette.

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2 Par Pierre Comte

3 Ne vous attendez pas à des photos daraignées : mon héroïsme ne va pas jusque-là ! Mais je voulais tout de même vous faire partager cette poétique histoire que nous narre Pierre Comte, dont vous avez apprécié le talent à plusieurs reprises, mais avec des écrits plus sombres ! La preuve quil manie lhumour aussi bien que la compassion. Mais… lorsquon y réfléchit, il y a bien dans son récit de la compassion pour le triste sort que nous faisons à la gent des coins sombres… Enfin, jugez plutôt, je lui laisse la parole. Avec le regret davoir dû faire quelques légères coupes…

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5 Vacant à des occupations, sous le hangar à bois, je fus alerté par un bruit significatif laissant à penser à un handicap du style jambe de bois. Je tournai la tête dans la direction doù ce bruit semblait venir et je découvris avec stupéfaction une araignée qui boitait. Cétait une fin daprès-midi plus proche du soir que du midi. La situation peu banale létait à plus dun titre. Au moins deux. En premier une araignée boiteuse, équipée dune patte de bois, doù le bruit. Habituellement ce type de bestiole est plutôt silencieux lors de ses déplacements. La situation était plus quoriginale. En second elle ne se sauvait pas et je me disais que, si elle ne prenait pas les pattes à son cou, la raison en était probablement due à son handicap. Non ! Visiblement mademoiselle, ou madame, semblait vouloir lier conversation. Ce qui, là aussi, me saisissait complètement.

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7 Mapprochant pour lobserver dun peu plus près je marmonnais quelques mots qui expliquaient mon étonnement. Décidément, jallais de surprise en surprise et chacune delle allant crescendo. Vous ne pouvez imaginer cette dernière, aussi vais-je écourter votre attente. Voilà! Métant approché de larachnide jentends que lon me parle. "Bonjour Monsieur !" Je tourne la tête, droite, gauche, derrière. Rien ! Je fais deux ou trois pas pour vérifier si quelque personne se présente dans lallée, et que je naurai pas entendu arriver tout absorbé par la situation présente. Rien ! Ce faisant, nentendant plus parler, ne voyant aucun visiteur, je reviens vers cette araignée, commençant par douter de moi et de la santé de mon esprit. A nouveau jentends parler. Diable ! Mais qui parle ainsi ?

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9 "Ne cherchez pas plus longtemps, dit la demoiselle velue, cest moi qui vous interpelle. Ne vous étonnez pas car jai appris, par la force des choses, doublée dune volonté personnelle, à parler le langage des humains." Elle avait beau me demander de ne pas métonner, il métait très difficile de ne pas passer par cet état et jen restai muet pendant un bon moment cherchant même à avaler, à plusieurs reprises, une salive devenue inexistante dans une bouche desséchée par lémotion. Très observatrice, elle attendit quelques minutes, le temps que je reprenne mes esprits, avant de me dire : "Si vous avez un peu de temps à me consacrer je vais vous raconter comment mest arrivé cet accident qui mempêche à ce jour de passer inaperçue. Je lui dois beaucoup de sagesse et suis assez satisfaite du bénéfice que jai pu en tirer".

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11 Cette conclusion métonnait mais je lui répondis que jétais prêt pour lécoute. Aussitôt elle commença son récit. "Menant une vie tranquille jallais, venais, cherchant la nourriture, laventure, et parfois je me promenais pour le plaisir des paysages tout en posant quelques repères pour une installation temporaire. Jaimais bien le quartier où je tissais ma toile car dans les environs la nourriture était dabondance : une ferme à quelques enjambées dont une étable avec quinze vaches. Vous dire si les mouches y étaient à profusion ! Ma toile, piège à insectes imprudents, est fréquemment lobjet de votre admiration pour son travail de patience, et, sommet de la beauté, qui engendre votre émerveillement et provoque lextase, la rosée du matin lorsque délicatement elle se pose sur ces fils. Perles de cristal quand le soleil darde ses rayons sur elle lui donnant droit dêtre immortalisée par lappareil photo.

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13 Un peu curieuse, désirant également varier ma nourriture je voyageais par ci par là. Un jour il me vint à lesprit daller vers la ferme, rassurée de ne jamais y voir quelque chose dextraordinaire. Durant ces promenades il marrivait de croiser quelque congénères. Variables, ces rencontres se traduisaient en ma tête par de nombreuses interrogations. Tout y passait : la méfiance, lagressivité, la convivialité aussi, fort heureusement. Toute société peut sy reconnaître. Moi qui ne connaissais que mon quartier je restais abasourdie en entendant certains propos qui allaient jusquà me donner de faux renseignements, de fausses appréciations sur les habitants du lieu, ce qui, implicitement, mengageait à me jeter dans la gueule du loup".

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15 Par contre, dautres, très simplement, minvitaient à partager une partie du garde manger, et là, lon me prodiguait des conseils de prudence. Un matin que je me promenais, je vis une ombre immense qui me recouvrait ; le maître des lieux avançait vers moi à grands pas. J J étais sur mes gardes, mais sans trop, lobservation ayant fait ressortir une certaine bonhomie chez ces gens. Elle faillit mêtre fatale. Un repli précipité, derrière un meuble, jugé sur une fraction de seconde, me sauva in extremis, manquée de peu par un coup de casquette qui maurait amenée à létat de poussière. Par le souffle je me trouvais toute décoiffée. Je venais de léchapper belle ! Ouf ! Que démotions, que de palpitations !

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17 Cependant, ces dernières passées, je sentais du côté gauche une douleur assez lancinante. Je regardais plusieurs fois, là, du côté où je ressentais la douleur, je comptais, recomptais mes pattes à plusieurs reprises, faisant un peu de mauvaise foi, pour finalement trouver toujours le même nombre. Lévidence était là, il me manquait un élément. Quel effroi ! je tremblais de nouveau de tout mon corps en découvrant labsence dun de mes membres… Après cette aventure je mis beaucoup de temps à reprendre le chemin du retour et à le parcourir. Dune prudence extrême, je regagnai le logis et jy restai tranquillement pendant plusieurs jours ne sortant de ma cachette que pour malimenter.

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19 Les jours passaient et je trouvais le temps long à rester cloîtrée. Lentement, la peur satténuant, mon caractère reprenant le dessus, je me sentais prête à repartir pour quelques promenades. Me voici donc en chemin de bon matin pour cet endroit où ma peur fut si grande. Avec beaucoup de prudence cette fois je progressais guettant tout bruit, navançant que par petits intervalles, ayant avant chaque départ repéré un endroit où me cacher en cas de besoin. Ma progression fut vite stoppée. En un lieu différent la même mésaventure se renouvela, sans gravité heureusement ! Attendant que le calme soit revenu je méditais sur la situation, et, sur le chemin du retour, plusieurs fois, je marrêtais minterrogeant sur la nécessité de poursuivre la découverte des lieux. Malgré tout je continuais.

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21 Chaque visite matinale était invariablement ponctuée, lorsque jétais vue, par un jet dobjets : tantôt une savate, une pantoufle, tantôt un coup de chiffon, de casquette. Plus les visites sadditionnaient, plus le désir daller plus loin dans ma provocation grandissait, plus jétais curieuse, plus je devenais rusée, surtout à cause du handicap lié à la première fois, car dans le repli il me fallait jouer dadresse pour échapper au "ci-gît". Voyant que tous les matins jétai invariablement agressée, je décidai de maventurer vers le milieu de la journée". Là, jinterrompis la demoiselle araignée dans son récit pour lui faire part de mon inquiétude devant tant dopiniâtreté, de constance dans la démarche. Est-ce que cela ne prenait pas un caractère maladif ? A quoi cela allait- il lui servir de jouer avec sa vie comme à une loterie ?

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23 "Attendez me répondit-elle. Sil est vrai que cela peut vous paraître étrange et quà lépoque il devait y avoir un petit grain de folie, il nen reste pas moins que la suite de mon histoire devrait vous intéresser, voire vous séduire. Donc si vous le voulez bien je poursuis le récit. " "allez-y lui dis-je", toujours impressionné de lentendre parler et sexpliquer avec une telle facilité. Elle reprit son récit. "Le milieu de journée napporta pas de changement spectaculaire. Pourtant ce qui me frappa le plus, au sens figuré heureusement, cest que vers onze heure, si je me faisais voir, les objets et jurons pleuvaient, par contre, passé midi, les objets volants vers ma personne se faisaient rares. Je décidais de rester un peu plus chez moi et de perfectionner mes connaissances en langues étrangères. Cest ainsi que jappris tout doucement à comprendre le sens de certains mots.

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25 J avais souvent entendu les gens de la ferme dire "araignée du matin chagrin". Bizarre ! Je fouillai ces mots en profondeur et finis par en comprendre le sens. Un peu plus chevronnée, je comprenais même que cet adage comportait une rime : matin, chagrin. je me remis en route pour aller à la découverte de lieux nouveaux dans cette maison, mais là, plus vers la fin de journée, voire carrément le soir. Une fois, deux fois, trois fois, rien ! Je circulais à la vue de tous les occupants de la maison sans être inquiétée. Est-ce que cette attitude était une ruse pour détourner mon attention, pour me laisser croire que jétais en sécurité afin de mieux mécraser ? Mais non ! Rien ! Toujours pas dagression ni dagressivité de la part de ces même personnes. Jétais ébahie. Je décidai donc de recommencer à me montrer le matin. Patatras ! Jurons, insultes, objets déjà cités, tout volait à lencontre de ma personne et la situation était fort préoccupante devant ce déluge.

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27 Je constatai que le matin cétait une catastrophe et le soir un havre de paix. La contradiction est énorme et méchappe complètement, jy perds non pas mon latin mais mon langage daraignée. A cette heure, devant vous, mon récit se termine. Je crains pour ma vie si je persiste. Bien sûr me direz vous, allez le soir dans cette maison et non le matin. Je me connais, je ne peux me contenter dune demi-solution. Notez, Monsieur, que je ne vous connais pas, et là, en cette fin daprès-midi, nous conversons ensemble, et je ne suis nullement agressée. En serait- il de même le matin ? Oserez-vous me répondre ? » "Mademoiselle, lui dis-je, feignant de ne pas avoir entendu ses questions, je métonne que douée comme vous lêtes, vous nayez pas trouvé de réponse. Vous mêtes très sympathique, aussi, je vais vous aider en vous donnant la solution pour le soir. Je vous demande den tirer la leçon et dénoncer une conclusion qui me semble fort utile pour votre devenir".

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29 "Voilà ! Vous avez su déduire que araignée du matin égale chagrin, que la superstition rend agressifs les gens qui croient en elle, que toute votre famille en fait les frais et que cest une véritable hécatombe. Tous les humains ne sont pas identiques mais voici mon aide. Un adage, que jappellerai complémentaire, lève une autre superstition : araignée du soir espoir. "Je comprends dit larachnide minterrompant brutalement tant la découverte était extraordinaire, je comprends : comme pour le matin il y a une autre rime, soir, espoir". "Maintenant vous avez la clé de lénigme, lui dis-je. Je vous laisse le soin, de construire la conclusion pour vous sécuriser toute la journée, voire à lannée, tout en restant prudente car vous nobtiendrez pas du cent pour cent dans la réalité." "Merci Monsieur. Demain je vérifie ce que vous avancez". Quelques jours passèrent. Farfouillant très souvent sous le hangar, je finis par rencontrer à nouveau mademoiselle laraignée.

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31 Je la redécouvris radieuse, resplendissante, détendue également. Elle me conta très succinctement les différentes sorties quelle avait effectuées, et les anecdotes qui allaient avec, depuis notre dernière conversation, et mapporta ses conclusions. "Jai bien cogité sur le chagrin et sur lespoir et jen arrive à ceci : si le matin, prétextant que je porte le chagrin, lon mécrase, pour éliminer le chagrin en question, je ne peux plus, le soir, porter lespoir. Par conséquent je demande de lindulgence pour ma vie, afin de conserver toutes chances à quiconque me rencontrant le matin, de côtoyer lespoir le soir. Jai ainsi, lors de visites crépusculaires, pour les raisons que vous connaissez, expliqué ma théorie faisant remarquer que ce quil y a dans cet adage, comme dans beaucoup dautres, est avant tout constitué de rimes, et, nous concernant, dune très mauvaise réputation. Jai pour ma part, fait un travail intéressant auprès des gens de la ferme voisine.

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33 Aujourdhui ils respectent vingt quatre heures sur vingt quatre mes promenades, sapercevant ainsi quil ny a pas davantage de chagrin ou de malheur après mes visites matinales A présent je vais essayer de militer pour étendre à dautres humains mes réflexions. Je vous demande den faire autant de votre côté pour sceller notre amitié et une reconnaissance mutuelle sur le droit dexister" Je lui promis de faire cette démarche avec plaisir, que je mettrai tout mon cœur et mon petit savoir-faire pour être persuasif. Nous nous sommes quittés fort satisfaits. Je vis laraignée pendant plusieurs mois qui me racontait ses bonheurs et ses craintes. Là je ne la vois plus depuis un temps assez long, mais je ne suis pas inquiet sur son sort. Elle maîtrise beaucoup de domaines qui la mettent à labri dune erreur fatale. Mais lon ne sait jamais! Je vous souhaite, amis lecteurs, une bonne araignée pleine despoir, du soir bien sûr.

34 Texte : Pierre Comte. Jai malheureusement dû couper ce texte, mais vous pouvez le retrouver, avec trois autres histoires, sur un nouveau livre. (Ces textes sont protégés contre les copies illicites) Pour joindre lauteur : M. Pierre Comte, 48 Impasse Tourneur, 40300 Ortevielle Tél.: 05 58 73 24 38 Photos trouvées sur le Net. Musique : Folklore américain jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/


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