Ascenseur pour le futur Brett réajusta la bretelle du cartable qu’il portait sur une seule de ses épaules pour faire comme les autres collégiens. Une boule au ventre, il shoota dans un caillou gris. Aussi gris que la route, les usines, les voitures, et même les rares arbres plantés dans les cours des entreprises de la zone industrielle où il habitait. Le père de Brett travaillait comme gardien et homme à tout faire chez Lierbet, une entreprise spécialisée dans les vis et les boulons. La petite famille vivait dans le logement de fonction attenant à l’entreprise. Mais, ce matin-là, ce n’était pas sa vie dans ce quartier gris qui préoccupait ce jeune garçon de onze ans.
Caprices ? C’est fini Prologue : Comme d’habitude et une fois de plus « Je n’en peux plus ! Cette fois-ci, c’est la fois de trop. Je démissionne ! Je rends mon tablier, j’abdique ! » Le Roi s’affala sur son trône, la couronne légèrement de travers. « Majesté, puis-je vous demander pourquoi vous voulez encore abdiquer ? » demanda le grand chambellan avant d’effectuer une courbette impeccable. « Comment-ça, pourquoi ? Je vous signale, mon p’tit père, que je suis le Roi et cela signifie que je fais ce que je veux, quand je veux et, surtout, SI je veux ! Alors, je démissionne. Et quand je dis que j’abdique, j’abdique ! »
Micro-girl : la mystérieuse boule orange Chapitre 1 Je n’aurais jamais imaginé qu’une pareille histoire puisse m’arriver. La petite voix résonne encore à mon oreille. Plus que jamais.C’était l’an dernier. Tout a commencé par une simple boule de bonbon orange ! Comme d’habitude, je me trouvais sous le préau, solitaire, faussement indifférent à l’excitation de la cour de récréation, le 2 mai. Thélio, un sac regorgeant de sucreries, procédait à l’une de ses fameuses distributions. -Tiens, Cerise, tiens Erwacn, tiens Veig… -Et Cerise, et Erwan et Veig de repartir avec le précieux présent.
La grande rivière Chapitre 1 : la terre où l’on arrive jamais Le bûcher s’effondra dans une grande gerbe de flammes. Autour, les danseurs reculèrent vivement pour éviter d’être brûlés. Leurs visages luisants de sueur reflétaient la teinte rouge des braises. La cérémonie touchait à sa fin. Grenouille regarda s’envoler les étincelles une à une. Il lui semblait que chacune d’elles emportait un peu de son grand-père. Cette minuscule étincelle rouge, par exemple, contenait le souvenir de ses premiers pas, petite fille fermement accrochée aux mains du vieil homme. Ses parents redoutaient qu’en raison de sa différence, elle ne puisse pas grandir comme les autres enfants. Grand-Aigle, au contraire, avait guidé avec patience sa démarche hésitante. Il l’avait rattrapée vingt fois quand elle tombait dix-neuf.
Le garçon qui ne voulait plus de frère Jeudi 26 août J’ai longuement hésité, je l’avoue. Ce carnet traîne dans on tiroir depuis plus de deux mois. Je l’avais même oublié. C’est Corinne qui me l’a offert au début de l’été. Juste avant que nous quittions Toulouse. En me le remettant de force entre les mains, elle m’a affirmé qu’il n’y a pas que les filles qui écrivent dans leur journal. Selon elle, un grand nombre de garçons en tiennent un aussi. Comme je regardais le carnet d’un air bovin, elle a ajouté : -Certains garçons ont une grande sensibilité. Et toi Hugo, encore plus que les autres. -J’ai haussé les épaules, je m’en souviens très bien. Moi, plus sensible qu’un autre ?