L’apprenti
Dans la campagne Angevine où tout est détrempé, vivait Gobert, l’apprenti licier de Maître Tancrède. Cette année là, où maître Tancrède avait finit sa fameuse tapisserie qu’il avait commencé quelques années plus tôt. Gobert avait été embauché par Tancrède. Malgré les trois passés avec son apprenti, Tancrède avait totalement confiance en son jeune employé. « -Apprenti, va brosser mon chef-d’œuvre demanda Tancrède. -J’y vais de suite, licier ! » Gobert s’exécuta mais il trébuchait et tombait dans une flaque de boue. En se relevant, le malheureux constata le désastre…
L’œuvre de Tancrède qui était auparavant pleines de couleurs et de détails (elle représentait un noble chevalier) était maintenant décorée de gadoue ! Il essaya donc de nettoyer la tache, en vain, en frottant, le chef-d’œuvre se déchira. Malin comme ses pieds, Gobert décida d’enterrer la tapisserie dans le potager du voisin. Il rentra chez le licier qui lui demanda sur un ton agacé : « -Où est mon chef-d’œuvre ? -Euh, euh, je l’ai laissée sécher au soleil…hésita t-il. -Comment ça ? La laissée sécher ? Je t’ai demandé de la brosser pas de la laver ! -… -Et en plus, il n’y a pas de soleil !? »
Le malheureux ! Il s’enfonce de plus en plus !!
« Non, non, je vais aller la chercher répondit-il. » Gobert alla donc déterrer la tapisserie. Malheur ! Elle a disparu ! Soudain, il vit le voisin avec la tapisserie. La chance sourit enfin à Gobert car le voisin était un ancien licier : il avait donc réparer la tapisserie en plus de l’avoir nettoyer. Mais tout n’était pas fini, il fallait encore la récupérer… Il parti donc chez le voisin : « -Puis-je récupérer ma tapisserie, s’il vous plaît ? demanda t-il. -Elle est donc à toi ?! -Oui. - Je veux bien te rendre le magnifique chef-d’œuvre à une condition : que vous me donniez une livre.
Gobert comptait ses sous et vit qu’il lui manquait un denier. Il courut voir son maître et lui demanda son denier du jour. «- Pourquoi veux-tu ce denier maintenant ? Dit Tancrède, cela ne peux attendre tantôt ? -Non…, j’en ai…euh…bafouilla t-il. -Et ma tapisserie ? Où est-elle ? -Je vous la rapporte toute suite, mais…mon denier s’il vous plaît. -Oui, si tu le veux tant ce denier, le voici ! » Tancrède donna donc le denier à son apprenti qui retourna chez le voisin.
«- Sire, sire ! Appela Gobert. -Oui ? Répondit le voisin. -Pouvez-vous me rendre ma tapisserie ? J’ai la livre ! -Bien sûr, répondit-il. » Le voisin rendit la tapisserie à Gobert qui partit trouver son maître.
Tout commence à s’arranger pour l’apprenti !
« Tancrède, Tancrède, j’ai retrouvé votre tapisserie ! » A la vue de son chef-d’œuvre, le maître sourit de la maladresse de son apprenti : le chevalier avait un œil bleu et un œil vert. Le chef-d’œuvre passa des mains maladroites de l’apprenti aux mains expertes de son maître. Gobert devint lui même licier et ne demanda jamais à son apprenti de brosser ses œuvres de peur qu’il fasse les mêmes erreurs que lui. Fin