Infections urinaires Jean-Luc Mainardi

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Transcription de la présentation:

Infections urinaires Jean-Luc Mainardi Unité Mobile de Microbiologie Clinique Hôpital Européen Georges Pompidou jean-luc.mainardi@egp.aphp.fr

Objectifs et référentiels - Diagnostiquer une infection urinaire chez le nourrisson, l’enfant et l’adulte - Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient Référentiels: Pilly

Plan Définition Epidémiologie 3) Bactériologie 4) Physiopathologie 5) Les différentes situations - Cystite aiguë Cystite récidivante Infection urinaire chez la femme enceinte Infection urinaire sur sonde Pyélonéphrite aiguë Prostatite aiguë Prostatite chronique Epididymite et orchi-épididymite

Définition bactériologique Examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) positive: Leucocytes: ≥ 10 /mm3 ou 104/ml bactériurie significative associée à une leucocyturie significative : ≥ 103 UFC/ml pour les cystites aiguës et pyélonéphrites à Escherichia coli et à Staphylococcus saprophyticus ≥104 UFC/ml pour les cystites et pyélonéphrites à autres germes ≥103 UFC/ml pour les prostatites Interprétation des chiffres :+++

Epidémiologie Infections fréquentes Plus élevée chez la femme 2 pics de fréquence: début d’activité sexuelle et période post-ménopausique Chez l’enfant: souvent témoin d’une malformation (50%) Chez l’homme augmente avec l’âge en relation avec une pathologie prostatique

Bactériologie

Physiopathologie (1) 3 types : Voie ascendante: Moyens de défense: réservoir digestif, méat urinaire, urètre, vessie puis éventuellement prostate, uretère et parenchyme rénal, épididyme Voie hématogène: rare Inoculation directe: après un geste (endoscopie de prostate) Moyens de défense: Flux permanent d’urine, mictions fréquentes Urètre long Intégrité des muqueuses Constances biochimiques de l’urine

Physiopathologie (2) Facteurs favorisants l’infection: Anomalies de l’appareil urinaire: lithiase, tumeur, reflux, sténoses urétérales, gène à l’évacuation des urines (adénome de prostate), .. Corps étranger (sonde urinaire) et manœuvres instrumentales Grossesse et la ménopause Les rapports sexuels Certains type de vêtements Constipation - infection génitale Diabète, vessie neurologique Contraception par diaphragmes cervicaux Pouvoir pathogène des bactéries Virulence propre des bactéries Facteurs d’uropathogénécité chez E. coli Adhésines fimbriales: de type 1 et de type 2 (pyélonéphrite)

Cystite aiguë non compliquée Exceptionnel chez l’homme (= prostatite) Signes cliniques: Pollakiurie Brûlures mictionnelles Urines troubles parfois avec du sang Dysurie si obstacle: cystite compliquée Absence de fièvre Absence de douleurs abdomino-lombaires Diagnostic: Bandelette urinaire (présence de leucocytes et/ou de nitrites) ou ECBU - Pas d’ECBU si premier épisode et si épisode < 4/an - ECBU si cystite récidivante, échec (persistance > 7 jours), rechute précoce Pronostic: bon Traitement: 1ère intention: traitement court à dose unique: fosfomycine-trométalol 2ème intention:traitement de 5 J: Pivmecillinam 3ème intention: fluoroquinolones dose unique, nitrofurantoine (5 J)

Contre-indications du traitement court: Enfant Homme Femme > 65 ans Fièvre Douleurs lombaires Infection récidivante > 4/an Femme enceinte, diabète, immunodépression Lésions urologiques, endoscopies récentes, …..

Cystite récidivante Répétition d’épisodes de cystite, confirmée bactériologiquement à un rythme > 4 épisodes par an Chez l’homme = prostatite chronique Eliminer une cause urologique (échographie, cystoscopie, cystographie + urétrographie rétrograde, uroscanner) ou une cause gynécologique Traitement: Mictions fréquentes et non retenues et boissons fréquentes Conseils dans les ports de vêtements (vêtements peu serrés, coton,…) Lutte contre la constipation Traitement de chaque épisode Canneberge Antibioprophylaxie si > 6 épisodes/an : cotrimoxazole, fluoroquinolones, bêta-lactamines, fosfomycine …..: continue ou discontinue (2 à 3 fois/semaine)

Infection urinaire chez la femme enceinte Dépistage systématique de la bactériurie lors des consultations à partir du 4ème mois ECBU si bandelette urinaire positive ECBU à chaque consultation si ATCD d’infections urinaires et terrain (diabète) Cystite ou bactériurie asymptomatique: traitement systématique 7 à 10 Jours Pyélonéphrite : hospitalisation

Infection urinaire sur sonde urinaire Souvent synonyme d’infection nosocomiale ou associée aux soins Si pas de fièvre ou de symptomatologie : colonisation (bactériurie asymptomatique): pas de traitement Si symptômes rapportés à une infection urinaire: traitement Pas d’antibiothérapie lors de changement de sonde Traitement si: neutropénies, immunodéprimés, grossesse, per-opératoire (urologie), patients porteurs de prothèses vasculaires ou articulaires si geste urologique

Pyélonéphrite aiguë 2 tableaux : simple (non compliquée) et à risque de complications (uropathie connue ou découverte sur l’épisode et/ou terrain de survenue) Clinique: Signes discrets de cystite, mais souvent absents Fièvre Douleurs abdomino-pelviennes Diagnostic et traitement (cf schéma) - Antibiotiques: céphalosporines de 3ème génération IV (céfotaxime ou ceftriaxone), fluoroquinolones per os (ofloxacine, lévofloxacine, ciprofloxacine) +/- aminosides (gentamicine ou amikacine) Durée de traitement: 10 à 14 J pour pyélonéphrite simple (7 jours si utilisations des fluoroquinolones ou bêta-lactamines IV.

Distinction entre pyélonéphrite aiguë simple ou compliquée Pyélonéphrite aiguë avec risques Signes de gravité de complications choc : - hypotension artérielle Avec facteur de risque de complication : (< 90 mmHg) - toute anomalie organique ou fonctionnelle de l'arbre urinaire - tachycardie > 130/mn - résidu - marbrures - reflux - cyanose - lithiase - tumeur ou sepsis sévère - cathéter, matériel dans voie urinaire - chirurgie ou endoscopie récente. Certains terrains défavorables - homme - enfant - sujet âgé - grossesse - immunodépression - insuffisance rénale - greffe rénale Pyélonéphrite aiguë simple non compliquée primitive sans facteur de risque de complication. observance possible du traitement à domicile (pas de terrain psychiatrique, pas de précarité sociale)

Scanner si non amélioration à 48h00 PRISE EN CHARGE DES PYELONEPHRITES (PNA) COMMUNAUTAIRES Faire ECBU, hémocultures (2), NFS, créatininémie, glycémie et β-HCG (femme jeune) PNA Facteurs de risque de complication Simple Echographie dans les 24 heurs Avec signe de gravité Sans signe de gravité Echographie dans les 12h, Scanner si non amélioration à 48h00 Scanner en urgence Monothérapie le + svt dilatation Bithérapie + transfert En urologie si dilatation Fluoroquinolones per os si pas de FQ dans les 6 derniers mois ou Céphalosporines de 3ème génération IV (Ceftriaxone 1 g/J IVL ou céfotaxime 1g X 3) céphalosporines de 3ème génération IV (Ceftriaxone 1 g/J IVL ou céfotaxime 1g X 3) Ou FQ si pas de FQ dans les 6 derniers mois Céphalosporines de 3ème génération IV ( Ceftriaxone 1 g/J IVL ou Céfotaxime 1 g X 3/J) + aminoside

Prostatite aiguë Sur prostate saine ou adénome Signes cliniques Fièvre et frissons intenses Signes de cystite Dysurie jusqu’à la rétention aiguë d’urine Douleurs pelviennes: épreinte, ténesme anal, pesanteur Douleurs hypogastriques TR: glande augmentée de volume, douloureuse, régulière parfois abcès- TR normal Diagnostic et traitement: cf schéma Place de l’échographie prostatique par voie trans-rectale ou IRM: recherche abcès (mauvaise évolution clinique), doute diagnostique et à distance (recherche de prostatite chronique) Durée du traitement: 14 j (fluoroquinolone, cotrimoxazole). Si rétention aiguë d’urine: KT sus-pubien. Contre-indication du sondage par voie urétrale Abcès prostatique: drainage par ponction échoguidée à l’aiguille ou drainage chirurgical

PROSTATITE PRISE EN CHARGE DES PROSTATITES AIGUES COMMUNAUTAIRES Faire ECBU, hémocultures (2), NFS, créatininémie, glycémie, échographie par voie sus-pubienne PROSTATITE Consommation AB (fluoroquinolones) Dans les 6 mois précédents Poussée aiguë de prostatite chronique aiguë Fluoroquinolones per os Céphalosporines de 3ème génération ivl Ofloxacine 200 mg X 2/J per os ou Lévofloxacine 500 mg/J per os ou Ciprofloxacine 500 mg X 2/j per os Ceftriaxone 1 g/J ou céfotaxime 1 g X 3/J

Prostatite chronique Prostatite aiguë mal traitée Poussées subaiguës itératives, remaniement fibreux, calcifications et donc accès difficiles pour les antibiotiques Clinique: pesanteurs pelviennes, brûlures mictionnelles, dysurie, nycturie, douleurs éjaculatoires, irritation urétrale, accès fébriles brefs A évoquer sur des infections urinaires récidivantes ("cystites récidivantes “ de l’homme)

Diagnostic Traitement TR: inconstamment pathologique ECBU/Après massage prostatique/ spermoculture Echographie prostatique trans-rectale Traitement Fluoroquinolones: ofloxacine-lévofloxacine-ciprofloxacine Cotrimoxazole Céphalosporines de 3ème génération: Ceftriaxone Durée: 4 à 6 semaines Prostatectomie totale ou partielle: à discuter

Epididymite et orchi-épididymite Inflammation aiguë de l’épididyme 2 terrains: sujet jeune et sujet âgé (obstacle) Sujet jeune: agents de MST à évoquer (gonocoque et Chlamydia) Sujet âgé: idem germes responsables de prostatite Contamination essentiellement par voie canalaire Clinique: Syndrome infectieux Douleurs scrotales irradiant vers le cordon Signes locaux: nodule induré et douloureux, jusqu’au testicule (orchi-epididymite): grosse bourse douloureuse, rouge et oedématiée Recherche de prostatite et d’urétrite

Diagnostic: ECBU Hémocultures NFS PCR chlamydia dans les urines (grattage urétral) Recherche de Mycobacterium tuberculosis si évolution traînante Diagnostic différentiel: torsion testiculaire, orchite aiguë (oreillons)

Traitement: Antibiothérapie: idem prostatite Repos au lit Port d’un suspensoir AINS Antalgiques Sanction chirurgicale