Diaporama à avancement manuel
L’ Europe en 1945 Vers 1945, les frontières des pays d’Europe ont changé par rapport à celles de l’avant-guerre. La Russie s’est étendue vers l’ouest alors que la Pologne a gagné des territoires à l’ouest aux dépens de l’Allemagne. Par ailleurs, l’Allemagne et l’Autriche sont occupées par les vainqueurs : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’URSS et la France. Les changements frontaliers sont les causes essentielles des déplacements de population qui suivent la guerre : ils concernent surtout les Allemands, mais aussi les Polonais et les Russes.
Les lendemains de la guerre En février 1945, la conférence de Yalta, en Crimée, regroupe les chefs d’Etat des Etats- Unis, de l’URSS et du Royaume-Uni ; ils s’entendent sur l’occupation et le désarmement futurs de l’Allemagne et sur l’Organisation des Nations unies. Lors de la conférence de Potsdam, en juillet 1945, ils précisent le sort de l’Allemagne et reconnaissent provisoirement les nouvelles frontières de l’URSS et de la Pologne.
Churchill, Roosevelt, Staline à Yalta
Le traumatisme de la guerre Le bilan humain de la guerre est dramatique. Elle a fait au moins 60 millions de morts en Europe et en Asie, dont 45 millions à cause des combats et des bombardements. En 1945, l’Europe connaît par ailleurs un gigantesque déplacement humain, surtout lié aux changements territoriaux, alors qu’en Asie, de nombreux Japonais rentrent au Japon. Les dommages matériels sont considérables. Les villes européennes ont beaucoup souffert des bombardements, en particulier les villes allemandes qui ont été rasées à 70 %. En 1945, la production européenne est beaucoup plus faible qu’avant la guerre. Les dommages sont aussi financiers : les Etats sont très endettés du fait des dépenses liées à la guerre et à la reconstruction, et l’inflation est forte en Enfin, le conflit a entraîné un traumatisme moral. La découverte des camps de concentration et d’extermination bouleverse l’opinion internationale. Pour éviter le retour d’une telle barbarie, les dirigeants hitlériens, accusés de crimes contre l’humanité, sont jugés par un tribunal international à Nuremberg en 1945 et 1946 et les dirigeants japonais à Tokyo. Les effets de la bombe atomique suscitent aussi de nouvelles angoisses.
Vers un nouvel ordre international En 1945, les Etats-Unis dominent le monde. Ils réalisent 50 % de la production mondiale. Leurs pertes humaines pendant la guerre ont été faibles. Ayant libéré l’Europe de l’Ouest, ils y bénéficient d’un image très positive. Ils sont par ailleurs les seuls à détenir l’arme atomique (l’URSS ne l’obtiendra qu’en 1948). L’URSS a aussi étendu son influence. Elle s’est agrandie et occupe l’Europe centrale et orientale ; elle bénéficie comme les Etats-Unis d’un grand prestige, surtout dans les pays d’Europe de l’Est qu’elle a libérés.
« Le rideau de fer » Discours prononcé par Churchill, 5 mars 1946 : « J’ai beaucoup d’admiration et d’amitié pour le vaillant peuple russe. Il est cependant de mon devoir de vous exposer certains faits concernant la situation présente en Europe. De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent. Derrière cette ligne se trouvent les capitales de tous les pays de l’Europe orientale : Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia. Toutes ces villes célèbres, toutes ces nations se trouvent dans la sphère soviétique et toutes sont soumises au contrôle très étendu et constamment croissant de Moscou … … Les Communistes ont été investis de pouvoirs qui ne correspondent nullement à leur importance numérique et cherchent partout à s’emparer d’un contrôle totalitaire… … Il n’existe pas dans cette partie de l’Europe de vraie démocratie »
L’Organisation des Nations Unies Au cours de la seconde guerre mondiale, les Alliés discutent de la création d’une nouvelle organisation internationale qui remplacerait la SDN (rappel : après la 1 ère guerre mondiale, une Société des Nations fut créée pour maintenir la paix dans le monde) et qui serait capable d’empêcher de nouvelles guerres. En 1945, la charte fondatrice le l’Organisation des Nations unies (ONU) est signée à San Francisco par 51 Etats, auxquels vont par la suite régulièrement s’ajouter de nouveaux membres. L’ONU a pour tâche principale d’assurer le maintien de la paix, mais aussi de défendre les droits de l’homme et d’aider au développement économique du monde.
Le monde bipolaire ( ) Après avoir combattu ensemble contre l’Allemagne et après une entente brève à Yalta, pour la création de l’ONU en 1945, les Etats-Unis et l’URSS se méfient l’un de l’autre : Staline est préoccupé du monopole atomique des Etats-Unis, qui lui reprochent l’installation de gouvernements communistes en Europe de l’Est. Dès 1946, Churchill dénonce le « Rideau de Fer » qui partage l’Europe en deux. Dans les années 1950, le monde est divisé en 2 blocs opposés : le bloc de l’Est, derrière l’URSS, et le bloc de l’Ouest, formé des Etats-Unis et de des alliés. Vous verrez plus loin que c’est sur les lignes de contact entre les deux blocs qu’on lieu les premiers conflits de la « guerre froide » : à Berlin en 1948 et en 1961, en Corée en , à Cuba en 1962.
La carte du monde bipolaire
L’ Europe est donc partagée entre l’Europe de l’Est, communiste, liée à l’URSS, et l’Europe de l’Ouest, alliée aux Etats-Unis. Le « rideau de fer » sépare les deux Europe. Il s’agit d’une frontière infranchissable, surveillée jour et nuit par les troupes du Pacte de Varsovie (voir plus loin). Dans les pays d’Europe Centrale et orientale occupés par l’Armée rouge, les communistes s’emparent rapidement du pouvoir. Ils créent des « Etats communistes » liés à l’URSS En 1947, le président américain Truman déclare qu’il aidera désormais les peuples libres à résister au communiste. Son secrétaire d’état, Georges Marshall, apporte une aide financière à l’Europe, acceptée par les Etats d’Europe de l’Ouest ; puis les Etats- Unis forment avec ces derniers l’Alliance Atlantique, et une organisation militaire, l’OTAN en 1949 (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, organisation militaire sous commandement américain ). Le monde bipolaire ( )
La Guerre Froide En 1947, l’URSS annonce qu’elle soutiendra les mouvements révolutionnaires dans le monde et la lutte contre l’impérialisme américain ; elle organise ensuite le bloc soviétique en créant le CAEM (Conseil d’Assistance Economique Mutuelle, créé pour organiser l’économie des pays communistes en un ensemble cohérent dirigé par l’URSS) et en signant le Pacte de Varsovie avec les pays communistes européens en 1955 (alliance militaire conclue entre l’URSS et les pays communistes européens sauf la Yougoslavie). La Chine rejoint le camp soviétique après la prise de pouvoir du communiste Mao Zedong en 1949 (mais Mao rompt avec l’URSS en 1962).
En 1948, l’URSS fait le blocus de Berlin-Ouest occupé par les Américains, les Anglais et les Français, pour s’emparer de cette zone. Mais elle échoue grâce au pont aérien que les Américains déploient pour ravitailler la ville. En 1949, à la suite du blocus, l’Allemagne est divisée en deux Etats : la République démocratique allemande (RDA), communiste, correspondant à la zone soviétique, avec Berlin-Est pour capitale et la République fédérale allemande (RFA) qui correspond aux zones alliées et qui comprend Berlin- Ouest, pourtant situé au cœur de la RDA. La tension entre les Etats-Unis et l’URSS redevient très vive au moment de la construction du mur entre les deux secteurs de Berlin, décidée par les autorités soviétiques en 1961 : en effet, de 1949 à 1961, plus de deux millions de personnes passent de la RDA à la RFA par Berlin-Ouest. Pour stopper cet exode qui s’intensifie, ( départs en 1960), les autorités de la RDA, sur ordre de Moscou, font construire un mur entre les deux secteurs de la ville. La Guerre Froide
La division de Berlin
La RDA et la RFA
Le mur de Berlin
Kennedy à Berlin en 1963 Les occidentaux protestent contre le « mur de la honte » (Kennedy, 1963, « Ich bin ein Berliner »), symbole de la bipolarité du monde. Kennedy, en visite à Berlin-Ouest, devant le mur en compagnie du Maire de Berlin-Ouest Willy Brandt et en compagnie du Chancelier allemand Konrad Adenauer.
Les conflits de la guerre froide En 1950, la Corée du Nord, communiste, envahit la Corée du Sud pro-américaine. Aussitôt, avec l’accord de l’ONU, les Américains envoient des troupes pour soutenir la Corée du Sud. Si l’URSS entre dans le conflit, c’est la guerre entre les deux Grands. Finalement, Staline renonce à intervenir et la guerre de Corée s’achève en 1953 par le retour aux frontières initiales. En 1959, Fidel Castro s’empare du pouvoir à Cuba et se rapproche de l’URSS. Khrouchtchev, le nouveau dirigeant soviétique, en profite pour installer dans l’île des missiles nucléaires dirigés vers les Etats-Unis. En 1962, le président américain Kennedy menace l’URSS d’une guerre si les missiles ne sont pas retirés. Khrouchtchev renonce alors à son projet et la guerre est évitée.
Les deux blocs face à face Dès 1959, Khrouchtchev a proposé aux Etats-Unis une coexistence pacifique. Après la crise de Cuba, puis l’installation du téléphone rouge reliant directement Moscou à Washington (1963), on entre vraiment dans l’ère de la détente (période allant de 1963 à 1975). En 1972, les deux parties signent les accords Salt 1 qui limitent la fabrication d’armes nucléaires puis en 1975, les accords d’Helsinki qui garantissent les frontières européennes et en principe, les droits de l’homme. La période n’est pas exempte de conflits mais ils ne remettent pas en cause la détente : Au printemps de 1968, le gouvernement tchécoslovaque rétablit les libertés. L’URSS envoie les troupes du Pacte de Varsovie écraser « le printemps de Prague » sans que les Etats-Unis réagissent. En 1964, les Etats-Unis se lancent dans une longue guerre au Viêt Nam contre les communistes. Finalement, ils quittent le pays en 1974 et les communistes prennent le pouvoir.
Un équilibre fragile (1975 – 1989) Après 1975, les Etats-Unis sont affaiblis par leur échec au Viêt Nam alors que l’URSS étend son influence en Indochine, mais aussi en Amérique latine (révolution sandiniste au Nicaragua) et en Afrique. En 1979, l’URSS envahit l’Afghanistan et menace le golfe Persique, une région riche en pétrole, vitale pour l’Amérique. En 1980, le nouveau président des Etats-Unis, Ronald Reagan, décide de réagir. Pour lui, l’URSS est « l’empire du mal ». Il soutient les guérillas anticommunistes dans le monde et fait installer des missiles nucléaires en Europe de l’Ouest face aux missiles soviétiques. Il lance aussi un programme de défense spatiale du territoire américain par une arme laser appelée IDS (Initiative de défense stratégique). En 1985, Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en URSS, ce qui change les relations entre les deux grandes puissances. Partisan de l’apaisement, il signe avec Reagan le traité de Washington qui prévoit la destruction d’une grande partie des armes nucléaires. Puis il retire ses soldats d’Afghanistan et laisse entendre que l’URSS n’interviendra plus dans les affaires intérieures des autres Etats…
Les missiles en Europe au début des années 1980