Facteurs spécifiques et distribution du revenu Chapitre 2 Facteurs spécifiques et distribution du revenu
Modèle à facteurs spécifiques Modèle dit parfois Ricardo – Viner bien que développé par Ronald Jones et Paul Samuelson. Samuelson P. (1971), « Ohlin was right », Swedish Journal of Economics, 73 (4) : 365-384. Jones R. W. (1971), « A three factor model in theory, trade and hostory », in Bhagwati et al. (Eds), Trade, balance of payments and growth, Amsterdam, North Holland, pp. 3 -21.
Plan du chapitre 2.1. Introduction 2.2. Le modèle à facteurs spécifiques (MFS) 2.3. Le commerce international dans le MFS 2.4 La distribution des revenus et les gains des échanges 2.5. une introduction à la politique commerciale 2.6. Résumé
2.1. Introduction Le commerce modifie la distribution des revenus à l’intérieur d’un pays. Deux raisons principales : Les ressources sont peu mobiles d’une industrie à une autre (coût lié à la réaffectation des ressources). Les industries n’utilisent pas toutes les mêmes facteurs de production. Le modèle à facteurs spécifiques permet d’analyser les effets du commerce sur la distribution des revenus.
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Hypothèses du modèle L’économie peut produire deux biens : biens manufacturés (M) et nourriture (F). Trois facteurs de production; travail (L), capital (K) et terre (T). Les biens manufacturés sont produits à l’aide de capital et de travail (mais sans terre). La nourriture est produite à l’aide de terre et de travail (mais sans capital). Ainsi : Le travail est un facteur mobile. La terre et le capital sont des facteurs spécifiques, qui ne peuvent être utilisés que pour produire un bien. Tous les marchés sont en concurrence parfaite.
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Combien de chaque bien l’économie produit-elle ? La réponse dépend de la quantité de chaque facteur utilisée pour produire chaque bien. Cette relation est résumée par la fonction de production. La fonction de production du bien X montre la quantité maximale du bien X qui peut être produite à l’aide de différentes quantités d’inputs. Exemple : la fonction de production de nourriture (F) montre la quantité de nourriture qui peut être produite étant donné la quantité de travail et de terre.
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques La fonction de production pour les biens manufacturés est : QM = QM (K, LM) (2-1) où : QM est la production de BM K est le stock de capital LM est l’emploi dans ce secteur La fonction de production pour la nourriture est QF = QF (T, LF) (2-2) où: QF est la production de F T est le stock de terre LF l’emploi dans ce secteur
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Comme il y a plein-emploi, l’emploi total (L) est réparti ainsi : LM + LF = L (2-3) On peut utiliser ces équations pour trouver la courbe des possibilités de production (CPP) de l’économie
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Possibilités de production Seul le facteur travail peut être utilisé dans les deux secteurs. Ainsi, pour trouver la CPP, il faut se demander comment la production change à mesure que l’on déplace des travailleurs d’un secteur à l’autre. La figure 2-1 illustre la fonction de production des biens manufacturés (BM) : plus grand est l’input de travail pour la quantité donnée de capital, plus grande sera la production.
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-1: La fonction de production de M Output, QM QM = QM (K, LM) Travail, LM
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques La forme de la courbe dépend des rendements marginaux décroissants. Si l’on ajoute un travailleur (sans augmenter K), chaque travailleur a moins de capital. Chaque unité de travail ajoute donc moins à la production que le précédent. À la figure 2-2, on voit le produit marginal du travail, i.e. l’augmentation de l’output produite par l’ajout d’une unité de travail.
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-2: Le produit marginal du travail Travail, LM Produit marginal du travail, MPLM MPL'M MPLM LM
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques La même paire de diagrammes peut être faite pour représenter la fonction de production des biens alimentaires ainsi que la productivité marginale du travail employé dans le secteur des biens alimentaires. L’ensemble des diagrammes peut être combiné pour déterminer la frontière des possibilités de production (CPP), c’est-à-dire la quantité de biens alimentaires pouvant être produits pour une production donnée de biens manufacturés (et réciproquement)
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-3: La CPP dans le modèle à facteurs spécifiques Travail dans le secteur F, LF (augmentation ) Output de M, QM (augmentation ) Travail dans le secteur M, LM (augmentation ) Output de nourriture, QF (augmentation ) Fonction de production de la nourriture Courbe des possibilités de production (PP) 1' QF =QF(T, LF) Q2F Q2M PP 2' 3' L A L2M L2F A 1 QM =QM(K, LM) 2 3 Fonction de production de M L’allocation du travail (AA)
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Prix, salaires et allocation du travail Quel sera l’emploi dans chaque secteur ? Il faut examiner l’offre et la demande de travail. La demande de travail : Pour maximiser les profits, les employeurs embaucheront jusqu’à ce que la valeur des biens produits par un travailleur additionnel soit égale au coût du travailleur additionnel.
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques La courbe de demande du travail dans le secteur manufacturier est : MPLM x PM = w (2-4) Le salaire est égal à la valeur du produit marginal du travail dans ce secteur. Si le taux de salaire diminue, toute chose égale par ailleurs, les employeurs du secteur des biens manufacturés augmentent leur demande de travail La courbe de demande du travail dans le secteur de la nourriture est : MPLF x PF = w (2-5)
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Le salaire est identique dans les deux secteurs, car le travail est mobile entre les secteurs. Le salaire d’équilibre est celui pour lequel l’offre = la demande de travail : LM + LF = L (2-6) On représente les équations 2-4, 2-5 et 2-6 dans un diagramme pour déterminer le salaire et l’emploi dans chaque secteur (une fois que les prix des deux biens, PF et PM sont connus)
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-4: L’allocation du travail Salaire, W PM X MPLM (Courbe de demande de travail pour les BM) PF X MPLF (Courbe de demande de travail dans la nourriture) W1 1 Travail dans le secteur manufacturier, LM Travail dans le secteur de la nourriture, LF L1M L1F Offre totale de travail, L
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Issue de l’analyse précédente sur l’allocation du travail, on peut dégager la relation suivante entre le prix relatif et l’output : -MPLF/MPLM = -PM/PF (2-7) À l’équilibre, la courbe des possibilités de production doit être tangente à une droite dont la pente est la valeur négative du prix des biens manufacturés divisé par le prix de la nourriture.
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-5: La production dans le Modèle à Facteur Spécifique Output de nourriture, QF Pente = -(PM /PF)1 PP 1 Q1F Q1M Output de BM, QM
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Qu’arrive-t-il à l’allocation du travail et à la distribution des revenus lorsque les prix de la nourriture et des biens manufacturés varient ? Deux cas : Un changement proportionnel des prix : les prix des biens manufacturés et des biens alimentaires augmentent de 10% Un changement du prix relatif : le prix des biens manufacturés augmente de 7%
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-6: Un changement proportionnel des prix PF 2 X MPLF PM 2 X MPLM Salaire, W PM 1 X MPLM PM augmente de 10% PF augmente de 10% PF 1 X MPLF W2 2 Augmentation De 10 % W1 1 Travail dans les BM, LM Travail dans la nourriture, LF
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Lorsque les deux prix changent dans les mêmes proportions, il n’y a pas d’effet réel. Le salaire (w) augmente du même % que les prix. Le salaire réel (i.e. le ratio du salaire sur les prix des biens) ne bouge donc pas. Les revenus réels des propriétaires de capital et de terres ne changent pas non plus.
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-7: Augmentation de PM i.e. des prix relatifs (cas n°2) Salaire, W PM 2 X MPLM Augmentation de 7% de la demande de travail PF 1 X MPLF PM 1 X MPLM 2 W 2 La salaire augmente de moins que 7% 1 W 1 Travail dans le secteur BM, LM Travail déplacé de la nourriture au secteur BM Travail dans la nouriture, LF
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Lorsque seul le prix PM augmente, le travail se déplace du secteur de la nourriture à celui des biens manufacturés ; l’output du secteur bien manufacturé augmente alors que celui de la nourriture diminue. Le salaire (w) n’augmente pas autant que PM , étant donné que l’emploi manufacturier augmente (et que le produit marginal du travail dans ce secteur diminue)
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-8: La variation de l’output causée par un changement du prix relatif des BM Output de BM, QM Output de nourriture, QF Pente = - (PM /PF)1 PP 1 Q1F Q1M 2 Q2F Q2M Pente = - (PM /PF) 2
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-9: Détermination du prix relatif Quantité relative des BM, QM/QF Prix relatif des BM, PM /PF RS RD 1 (PM /PF )1 (QM /QF )1
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Prix relatif et distribution du revenu Supposons que PM augmente de 10%. On s’attendrait à ce que le salaire augmente de moins de 10% (5%, par exemple) Quel est l’effet de l’augmentation du prix relatif sur le revenu des trois groupes ? Travailleurs Propriétaires du capital Propriétaires des terres
2.2. Le modèle à facteurs spécifiques Travailleurs : Effet incertain sur leur bien-être ; dépend de l’importance relative des BM et de la nourriture dans leur consommation. Propriétaires de capital : Leur bien-être augmente. Propriétaires de terres : Leur bien-être diminue
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques Hypothèses du modèle Deux pays : Japon & USA Quel est l’effet du commerce sur le bien-être des deux pays ? Les deux pays ont la même courbe de demande relative. La seule source du commerce international provient donc de différences dans l’offre relative. Les causes possibles de différences peuvent provenir de : la technologie, où des facteurs de production (capital, terre, travail)
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques Ressources et offre relative Lien direct entre ressources et offre relative Un pays possédant beaucoup de capital et peu de terre (le Japon) tendra à produire une proportion élevée d’articles manufacturés par rapport à la nourriture. Un pays avec beaucoup de terre et peu de capital (les États-unis) aura la tendance inverse. Quels sont les effets d’une augmentation du stock de capital sur la production de bien manufacturé et de nourriture au Japon ?
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-10: Augmentation du stock de capital au Japon Augmentation du stock de capital, K Salaire, W PM X MPLM2 PF 1 X MPLF PM X MPLM1 2 W 2 W 1 1 Travail dans le secteur BM, LM Travail déplacé Travail dans la nourriture, LF
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques Une hausse du stock de capital déplace l’offre relative vers la droite. Un hausse du stock de terres déplace l’offre relative vers la gauche. Et une hausse du facteur travail ? Effet ambigu sur l'offre relative, même si l’output des 2 biens augmente (suite à la baisse du salaire).
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques Le commerce et le prix relatif Hypothèse : le Japon possède plus de capital par travailleur que les USA, alors que les USA possèdent plus de terre par travailleur que le Japon. Le prix relatif des biens manufacturés est donc plus faible au Japon qu’aux USA, sans commerce. Le commerce international mène à une égalisation des prix relatifs
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-11: Commerce et prix relatif Quantité relative des BM, QM/QF Prix relatif des BM, PM /PF RSA RSWORLD (PM /PF )A RSJ (PM /PF )W (PM /PF )J RDWORLD
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques La structure du commerce Dans un pays fermé, l’output d’un bien est égal à sa consommation. Le commerce international permet de consommer un mix de BM et de nourriture différent du mix produit. Un pays fait face à une contrainte budgétaire : il ne peut dépenser + qu’il ne gagne.
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-12: La contrainte budgétaire d’une économie ouverte Contrainte budgétaire (pente = -PM/PF) Consommation de BM, DM Output de BM, QM Cons. de nourriture, DF Output de nourriture, QF CPP Q1M 1 Q1F
2.3. Le commerce international dans le modèle à facteurs spécifiques Figure 2-13: Équilibre d’échange Quantité de BM Quantité de nourriture Contrainte budgétaire nippone Contrainte budgétaire US Exportations US de nourr. QAF QAM DAF Importations jap. de nourr. DJF DAM DJM QJF QJM Exportations japonaises de BM Importations US de BM
2.4. La distribution des revenus et les gains des échanges Pour comprendre les effets du commerce sur les différents groupes, il faut comprendre comment le prix relatif des biens est affecté. Le commerce bénéficie au facteur de production spécifique utilisé dans les exportations dans chaque pays, mais nuit au facteur de production spécifique utilisé dans le secteur importateur. Les effets du commerce sur les facteurs mobiles sont incertains.
2.4. La distribution des revenus et les gains des échanges Une unanimité en faveur du commerce est-elle possible, avec compensation ? Si oui, le commerce peut potentiellement améliorer le bien-être de tous. Raison : le commerce augmente les choix. Il est alors possible de redistribuer le revenu de telle sorte que tout le monde gagne.
2.4. La distribution des revenus et les gains des échanges Figure 2-14: Le commerce augmente les possibilités de consommation Consommation de BM, DM Output de BM, QM Consom. de nourr., DF Output de nourr., QF PP 2 Q1M Q1F 1 Contrainte budgétaire mondiale (pente = - PM/PF)
2.5. Une introduction à la politique commerciale Les échanges créent souvent des gagnants et des perdants. Politique commerciale optimale Le gouvernement doit comparer les gains des uns avec les pertes des autres. On peut défendre l’idée de protéger certains groupes plus pauvres (les travailleurs du vêtement, par exemple). La plupart des économistes sont fortement favorables à des échanges libres. Pour comprendre la politique commerciale, il faut s’intéresser aux motivations des décideurs.
2.5. Une introduction à la politique commerciale Distribution du revenu et politique commerciale Les perdants du commerce sont souvent plus informés, plus concentrés et plus organisés que les gagnants. Ainsi, les perdants arrivent à obtenir des protections tarifaires et/ou non tarifaires dont le coût économique global peut être conséquent.
2.6. Synthèse Le commerce international modifie souvent la distribution du revenu à l’intérieur des pays. Il crée souvent des gagnants et des perdants. La distribution du revenu est affectée pour 2 raisons Les facteurs de production ne sont pas parfaitement mobiles d’une industrie à l’autre. Des changements dans la structure de production affectent souvent la demande relative des facteurs. Le modèle à facteurs spécifiques prédit : que des différences dans les ressources disponibles vont causer des différences d’offre relative des biens et services. que les facteurs spécifiques aux secteurs exportateurs gagnent dans les échanges, alors que les facteurs spécifiques aux secteurs importateurs y perdent. que les effets sur les facteurs mobiles entre les secteurs sont incertains.
2.6. Synthèse Les échanges produisent néanmoins des gains globaux, car les gagnants pourraient théoriquement compenser suffisamment les perdants pour qu’on obtienne une unanimité en faveur du libre échange. S’il est utile de recourir pour la description du modèle à l’exemple du travail, du capital et de la terre, en réalité tout facteur peut être « spécifique » et le travail lui-même peut être décrit comme facteur spécifique quand on prend en compte la qualification et quand on analyse les enjeux de la reconversion professionnelle face au changement technologique et à l’impact de la mondialisation
2.5. Une introduction à la politique commerciale Hufbauer et Eliot (1994) ont estimé le coût des droits de douane pour le consommateur américain Coût total : 70 Mds$ en 1990, soit 1,3 % du PIB américain soit encore 170 000 $ par emploi Exemple 1 : le jus d’orange Les États-unis ont mis en place en 1933 (loi Smoot-Hawley) un droit de douane pour protéger les producteurs de Floride. En 1990, ce droit était de 20% en équivalent ad-valorem Décomposition du surplus : Consommateurs : -281 M$ Producteurs : 101 M$ État : 145 M$ Autres : -35 M$ Total : -70 M$ soit 13% de la consommation américaine de jus d’orange
2.5. Une introduction à la politique commerciale Exemple 2 : quota sur le sucre aux États-unis. Prix domestique : le double du prix mondial Perte consommateurs sont estimées à 2,55 Mds $ par ans Gain des producteurs : 1,11 Mds $ annuels Perte nette: 1, 44 Mds $ Mais peu de producteurs de sucre et beaucoup de consommateurs. Chacun d'eux ne perd que 8.5$ par an.
2.5. Une introduction à la politique commerciale L’existence d’un GAIN pour le producteur justifie d’engager des ressources pour protéger sa rente : communication, lobbying, voire corruption Anne Krueger (1974) a estimé les rentes liées aux quotas d’importations à 7,3% du PNB en Inde et 15% du PNB en Turquie dans les années 1960 Jagdish Bhagwati (1989) a étudié l’économie politique de la protection dans les pays en développement : Coûts « amont » : sommes dépensées par les entreprises pour mettre en place ou conserver des barrières aux échanges, par ex. pour convaincre les parlementaires d’approuver les droits de douane Coûts « aval » : sommes dépensées en réponse à des distorsions existantes, par exemple pour corrompre les douaniers. Mais, le « marché de la protection » n’est pas parfaitement concurrentiel (par exemple, certains chefs d’entreprise ont un accès privilégié au gouvernement) si bien que les ressources engagées par les entreprises ne couvrent donc en général pas entièrement le surplus.
2.5. Une introduction à la politique commerciale Messerlin (2002) estime le coût de la protection pour le consommateur européen à 27 milliards d’euros en 1990 pour 22 secteurs étudiés soit environ 6% du PIB européen. Le coût par emploi s’élève à 220 00 euros soit 10 fois le salaire moyen des travailleurs de ces secteurs. Le coût de la protection européenne – 1990 Habillement Textile 22 secteurs Coût supporté par les consommateurs 7.1 51.6 Gains des producteurs 1.7 2.7 12.7 Recettes douanières 12.3 Rente de quota 2.6 2 15.4 Perte d’efficience 1.1 0.7 11.3 Perte globale de bien être 3.7 26.7 Source : Messerlin (2002), Niveau et coût du protectionnisme européen, Économie Internationale, n°89-90