honorer les divinités. Les cultes civiques La création de Pandore Vase attique à figures rouges, v. 525 (Asmolean Museum, Londres)
Propositions bibliographiques Manuels sur la religion grecque BRUIT ZAIDMAN, Louise, SCHMITT PANTEL, Pauline, La religion grecque, coll. Cursus, A. Colin, Paris, (1999) 4e édition 2004, 192 p. BRUIT ZAIDMAN, Louise, Les Grecs et leurs dieux, A. Colin, 2005, 198 p. FAUQUIER, Michel, VILLETTE, Jean- Luc, La vie religieuse des cités grecques, Ophrys, 2000, 448 p. LE DINAHET, Marie-Thérèse, La religion des cités grecques, VIIIe-Ier Siècle av. J.-C., Ellipses, 2005, 190 p Jean-Pierre VERNANT, Professeur honoraire au Collège de France, Mythe et Religion en Grèce ancienne, 1965 Entre mythe et politique, 1996 L’univers, les dieux, les hommes, 2014
Document 1 : Qu'est ce qu'une religion : une réponse de Jean- Pierre Vernant historien "structuraliste" de la Grèce antique, inverview au Nouvel Observateur, 5 mai 1980) J.P. Vernant : Les hommes ont édifié toute une série de systèmes leur permettant de dépasser les données du réel, de les traverser pour viser, par leur intermédiaire, des univers de significations, de valeurs, de règles servant de ciment à une communauté. (...) Or, pour moi, la religion est un de ces systèmes symboliques. NO. : Pourquoi étudier la religion grecque ? J.P. Vernant : Si j'en suis arrivé à étudier la religion grecque, c'est d'abord parce que la complexité de la Grèce ancienne m'a semblé s'y exprimer mieux qu'un aucun autre domaine. Car ce qui m'a toujours intrigué, attiré, dans l'étude d'une société, ce sont ses aspects hétérogènes, multiples, ce sont ses rayons de lumière nécessairement liés à ses zones d'ombre. Or la religion grecque, la civilisation grecque, n'est pensable que si l'on consent à ne pas réduire les ensembles qui la constituent à un seul de leurs aspects. La religion grecque, c'est un domaine où le chercheur est obligé de "penser ensemble" le religieux et le politique, l'anthropologie et l'histoire, la morale et la vie quotidienne."
Le polythéisme grec et ses panthéons (pan = tous/toutes, théôn = les divinités)
Zeus Olympien (épiclèse), tenant le foudre et un aigle, amphore du Peintre de Berlin, av. J.-C., musée du Louvre
Poséidon tenant son trident, plaque corinthienne de Penteskouphia, av. J.-C., musée du Louvre
Héraclès portant un arc, sa massue et la peau du Lion de Némée, détail du Cratère des Niobides, v av. J.-C., musée du Louvre
Document 3 : UN SANCTUAIRE D'ARTEMIS A SCILLONTE (Xénophon, Anabase, V, 3, 7-13) Xénophon acheta des terres pour la déesse à l'endroit où Apollon l'avait prescrit. Ces terres étaient traversées par le Sélinonte. De même à Ephèse, le long du temple d'Artémis coule le Sélinonte. Dans les deux cours d'eau il y a aussi des poissons et des coquillages, mais dans le domaine de Scillonte se trouvent des terrains de chasse où l'on prend tous les gibiers. Xénophon éleva aussi un autel et un sanctuaire avec l'argent sacré; dans la suite prélevant chaque année la dîme sur les productions de son domaine, il célébrait un sacrifice à la déesse. Tous les habitants de Scillonte et des environs, hommes et femmes, participaient à la fête. La déesse fournissait aux convives de la farine d'orge, du pain, du vin, des fruits secs, une portion des victimes élevées dans les pâturages sacrés, du gibier. Pour cette fête en effet les fils de Xénophon et ceux des autres habitants faisaient une chasse: ceux qui le voulaient y participaient, même des hommes faits. Le gibier était pris soit sur le terraine sacré lui-même, soit sur celui de Pholoé: c'étaient des sangliers, des gazelles, des cerfs. Le lieu situé sur le chemin de Lacédémone à Olympie est à une vingtaine de stades du temple de Zeus. Dans l'enceinte sacrée il y a une prairie, des collines couvertes d'arbre, qui conviennent à l'élevage des porcs, des bœufs et aussi des chevaux, si bien que les attelages de ceux qui se rendaient à la fête y étaient abondamment nourris. Le sanctuaire est entouré d'un verger planté d'arbres fruitiers, qui donnent d'excellents fruits selon les saisons. Le sanctuaire est une reproduction, en petit, de celui d'Ephèse et la statue de bois ressemble à celle qui est à Ephèse, autant que du cyprès peut ressembler à de l'or. Une stèle est érigée le long du sanctuaire avec cette inscription : "Ce terrain est consacré à Artémis. A celui qui le possède, qui en a jouissance, de lui offrir la dîme chaque année en sacrifice. Avec le surplus qu'il entretienne le sanctuaire. Si on y manque, la déesse y pourvoira".
Les ruines du temple d’Ephèse dédié à Artémis
Statue d’Artémis d’Ephèse (copie de l’époque romaine); Musée de Seldjouk
Les pratiques du sacrifice grec : scène de libation, coupe à figures rouges, v. 480 av. J.-C., musée du Louvre
Scène de sacrifice avec cuisson des splanchla (viscères), cratère du peintre de Pothos, 430–420 av. J.-C., musée du Louvre
Procession en vue du sacrifice (la thusia) d'un agneau aux Charites, peinture sur bois, Corinthie, vers av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes
Le clergé grec Document 5 : Les devoirs des prêtres selon Platon, Lois, 759a- 760a "L'Athénien : Disons que les sanctuaires (téménos) doivent avoir des sacristains, des prêtres et des prêtresses (...). En ce qui regarde les prêtres des sanctuaires, ceux ou celles qui détiennent un sacerdoce héréditaire, on n'y touchera pas; mais si, comme il est naturel en pareille matière dans el cas d'une fondation nouvelle, aucun des temples n'a son clergé ou un petit nombre seulement, pour ceux qui n'en ont pas établis on établira des prêtres et des prêtresses, chargés d'entretenir les sanctuaires des dieux. De toutes ces charges qu'on installera, les unes doivent êtres électives, les autres tirées au sort : on mêlera ainsi, pour les rendre amies entre elles, les classes populaires et les autres dans chaque territoire ou cité, de façon qu'il y ait le plus d'union possible. Pour les sacerdoces, on laisserai le dieu lui-même indiquer ses préférences en les tirant au sort, ce qui reviendra à s'en remettre à la fortune divine; on vérifiera pour chacun des élus si tout d'abord il est physiquement intègre et de naissance légitime, ensuite si, autant que possible, il est né de bonne maison sans souillure et s'il a vécu pur de meurtre et des crimes semblables qui offensent la divinité, lui et de même ses pères et mères. On ira chercher à Delphes des lois pour tout le culte; on constituera des interprètes pour les expliquer, et on les observera. Chacun des sacerdoce sera annuel et non pas plus long."
Athènes école de la Grèce (Tuchydide) L’asty (centre urbain ) d’Athènes à l’époque classique
LA POLITIQUE DE GRANDS TRAVAUX DE PERICLES vers (Plutarque, Vie de Périclès, 12) Mais ce qui causa le plus de plaisir aux Athéniens et contribua le plus à embellir leur ville, ce qui frappa le plus l’imagination des étrangers, ce qui seul atteste de cette puissance tant affirmée de la Grèce et son antique prospérité ne sont pas des mensonges, ce furent les monuments construits par Périclès.
Le temple d’Apollon à Bassai
L’Erechtheion, temple dédié au roi Erechthée et aux anciens rois d’Athènes. Lieu de la dispute entre Athéna et Poséidon
Le balcon des Caryatides de l’Erechtheion. Le sacrifice perpétuel sur la tombe de Kékrops, premier roi d’Athènes.
L’acropole d’après Leo von Klenze 1846
L’acropole d’Athènes, demeure des divinités Document 7 : description de l'acropole par Pausanias, Périégèse, I (description de la Grèce au IIe siècle de notre ère) " L'acropole n'a qu'une entrée : elle n'en présente pas d'autre parce qu'elle est entièrement abrupte et munie d'un solide rempart. Les Propylées (portes d'entrée) ont un toit de marbre blanc, et de mon temps encore ils sont restés inégalés par l'appareil et les dimensions des blocs de pierre. Pour les statues de cavaliers je ne peux pas dire avec certitude si elles représentent les enfants de Xénophon, ou si elles ont été faites dans une simple intention décorative. A droite des Propylées si trouve le temple de Nikè Aptéros (victoire sans ailes). De là, on voit très bien la mer, et c'est là que selon la légende, Egée trouva la mort en se jetant en bas... A gauche des Propylées se trouve un bâtiment contenant des tableaux... Pour le temple qu'on appelle le Parthénon, tout ce qui se trouve dans le fronton, du côté de l'entrée a trait à la naissance d'Athéna, et le fronton de derrière représente la dispute de Poséidon et d'Athéna pour la possession du pays. La statue de culte est faite d'ivoire et d'or : au milieu du casque se trouve l'image d'une sphinge (...) et sur les côtés sont figurés des griffons (...) Quant à la statue d'Athéna, elle est représentée debout vêtue d'une tunique qui descend jusqu'aux pieds et elle porte sur la poitrine une tête de Méduse sculptée dans l'ivoire; Athéna tient une Victoire de quatre coudées environ (2 m.) et dans l'autre main une lance; à ses pieds est posé un bouclier, et un serpent se trouve près de la lance : ce serpent serait Erichthonios. Sur la base de la statue est sculptée la naissance de Pandore."
Le Parthénon ( av. J.-C. ) : un monument au carrefour des styles grecs
Périclès et Aspasie guidés par Phidias découvrent la frise des Panathénées sous la colonnade du Parthénon Lawrence_Alma -Tadema, 1868
Athéna Parthénos (la vierge) : la statue chryséléphantine attribuée à Phidias Document 8 : Athéna de Varvakeion statuette de marbre pentélique trouvée à Athènes près de l'école Varvakeion. C'est la mieux préservée des copies connues de la statue chryséléphantine d'Athéna Parthénos par Phidias, érigée dans le Parthénon en 447 a. C. L'original avait environ 12 fois la taille de cette copie de Varvakeion. Première moitié du IIIe s. ap. J.-C.